Les objectifs de ces directives techniques sont de focaliser l’attention sur les pêches artisanales et leur rôle actuel et potentiel dans la contribution de la pêche à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire en renforçant les règles de conduite s’appliquant aux pêches artisanales énoncées par le Code. Ces directives viennent compléter les directives techniques pour une pêche responsable déjà parues.

La plupart des petits pêcheurs vivent dans les pays en développement et beaucoup d’entre eux dans des communautés pauvres où règne l’insécurité alimentaire. Les petites communautés de pêcheurs doivent affronter une multitude de problèmes, souvent graves, parmi lesquels on peut citer la surexploitation et l’épuisement des ressources, la pénurie de sources d’emploi alternatives, la poussée démographique, les phénomènes de migration, l’exode rural vers les zones côtières où le développement industriel et le tourisme ouvrent des perspectives d’avenir, la pollution et la détérioration du milieu et les conflits avec les flottes de pêche industrielles. Toutefois, dans beaucoup de pays, seules les pêches artisanales sont en mesure de garantir la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté.

La première partie des directives examine la contribution actuelle des pêches artisanales, leur rôle et leur importance en matière de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire. Elles évaluent l’importance des pêches artisanales en matière de réduction de la pauvreté au niveau national, local et familial. Elle fait également le point sur les qualités des aliments dérivant du poisson et en particulier sur le rôle du poisson dans les aspects nutritionnels de la sécurité alimentaire. Le fait qu’environ la moitié des poissons destinés à la consommation provient des pêches artisanales souligne l’importance de ce sous-secteur pour l’approvisionnement mondial. Dans de nombreux pays, les pêches artisanales contribuent directement à la sécurité alimentaire nationale, là où la ration journalière est principalement composée de poisson, et indirectement car elles favorisent l’entrée de devises qui permettront de négocier l’achat de toute une gamme de produits alimentaires.

La seconde partie des directives étudie les moyens qui permettraient d’accroître la contribution des pêches artisanales à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire. Une vision du futur des pêches artisanales est présentée comme un but que le sous-secteur devrait s’efforcer d’atteindre. Une plus grande participation des petits pêcheurs et de leurs communautés dans la formulation des politiques, le développement des lois et règlements s’y rapportant ainsi que dans la gestion des prises de décisions et les processus de mise en oeuvre est d’importance vitale pour la réalisation de cette vision. Le rôle central d’une gestion des pêches efficace, l’importance de tenir compte des éventuelles utilisations intersectorielles des pêches et des ressources liées, le rôle spécial des femmes dans la commercialisation du poisson, la transformation et la valeur ajoutée, le développement considérable du commerce, le rôle déterminant qu’un financement adéquat peut avoir lorsque des changements s’imposent pour une bonne gestion des pêches et enfin le rôle des connaissances nécessaires pour prendre des décisions avisées sont autant de points soulevés dans ces directives.