8. Dans son discours liminaire, M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, sest dit particulièrement heureux dêtre en Afrique du Sud, symbole de la renaissance de lAfrique, et a exprimé sa gratitude au Président Thabo Mbeki et au gouvernement de la République sud-africaine, quil a remerciés de leur généreuse hospitalité.
9. Le Directeur général a rappelé que le nombre de personnes sous-alimentées, vivant pour lessentiel dans les pays en développement, était en hausse et quau rythme actuel, les objectifs du Sommet mondial de lalimentation ne seraient atteints quen 2015. Il a en outre précisé que les cours des produits de base exportés par les pays en développement étaient au plus bas. En conséquence, vu le Programme de développement de Doha et le rôle assigné au Comité des produits, le Directeur général avait lintention dinviter les représentants des ministères du commerce à la session de ce Comité prévue en février 2005. Il a fait observer que laide extérieure au développement agricole avait chuté et que la FAO avait donc décidé dorganiser, en collaboration avec les banques régionales de développement des tables rondes sur le financement de l'agriculture, qui seraient organisées en marge de chaque Conférence régionale de la FAO en 2004, dans les régions en développement.
10. Il a déclaré que des alliances nationales se formaient, dans le sillage de lAlliance internationale contre la faim, créée à loccasion du Sommet mondial de lalimentation: cinq ans après.
11. Le Directeur général a souligné que les pays en développement devaient relever le défi de la productivité agricole et de la compétitivité des marchés pour améliorer leur sécurité alimentaire, en sattaquant aux questions de gestion des terres et des eaux, dagriculture urbaine et périurbaine et de maladies transfrontières des animaux. Il a évoqué les initiatives prises par la FAO dans les domaines des pêches, des forêts et les projets de développement durable réalisés dans les zones de montagne et les petits États insulaires en développement. La FAO essaie aussi de remédier au problème de laccès inégal des femmes aux ressources productives.
12. Il a ensuite passé rapidement en revue les questions qui seront examinées par la Conférence, notamment la mise en uvre du PDDAA du NEPAD. Il a précisé à ce sujet que la FAO et dautres partenaires du développement aidaient les pays membres à réaliser des activités liées au PDDAA. Il a encouragé à procéder à un échange dexpérience sur les mesures prises par les pays membres afin de mettre en application la Déclaration de Maputo sur lagriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Il a déclaré que la Conférence était également saisie dune proposition visant à intégrer au PDDAA des composantes liées aux pêches, aux forêts et à lélevage et quelle examinerait les réserves de sécurité alimentaire en Afrique ainsi que les implications de la production et de l'utilisation d'engrais sur le continent africain. Il a souligné limportance de la disponibilité et de lutilisation des engrais, pour améliorer de manière significative et durable la productivité agricole de lAfrique.
13. Il a aussi exhorté la communauté internationale à adopter les mesures nécessaires pour permettre un commerce plus équitable entre toutes les parties, notamment entre pays en développement et pays développés.
14. En conclusion, M. Diouf a souligné qu'il était urgent de concrétiser la Déclaration de Maputo et les engagements pris à Syrte au moyen de programmes cohérents, réalistes et efficaces et a souhaité aux délégués de fructueux débats.
Le texte intégral de ce discours est reproduit à l'Annexe D.
15. Son Excellence M. Thabo Mbeki, Président de la République sud-africaine, a souhaité la bienvenue aux délégués et a remercié la FAO davoir donné à lAfrique du Sud l'occasion daccueillir la vingt-troisième Conférence régionale pour lAfrique, et de rejoindre ainsi la famille des États africains hôtes de conférences, ce qui est un honneur.
16. Le Président a indiqué que le développement permettait de transformer les sociétés, daméliorer la vie des plus démunis et de donner à tous la chance de réussir et davoir accès aux soins de santé et à léducation. M. Mbeki a précisé quétant donné létat du continent et les tâches que les politiciens sétaient fixées dans le cadre de lUnion africaine et de son programme de développement, le Nouveau partenariat pour le développement de lAfrique (NEPAD), il était indispensable que les experts, les politiciens et les agriculteurs africains soient tous impliqués et travaillent ensembles au perfectionnement du NEPAD.
17. Le Président de lAfrique du Sud a constaté que lorsque les politiciens parlaient «daméliorer les conditions de vie pour tous», de «lutter contre la pauvreté», de «transformer les conditions de vie des travailleurs» ou «daméliorer légalité des sexes et lémancipation des femmes», concrètement, il sagissait toujours de se tourner vers les hommes et les femmes des zones rurales. Mais il a admis que, trop souvent, les investissements effectués par les gouvernements favorisaient lélite rurale et les couches supérieures et moyennes des zones urbaines, aux dépens des petits exploitants agricoles. Il a exhorté la classe politique à allouer des ressources suffisantes aux programmes de développement agricole, tout en garantissant une participation dynamique des masses paysannes.
18. En conclusion, le Président a invité les participants à se «dévouer à la tâche stratégique qui consiste à mettre fin à la vulnérabilité, à lexclusion et à limpuissance des masses paysannes et à aider à les libérer de la peur et de la faim, pour que leur voix résonne fort et clair». Sur ces paroles, il a déclaré ouverte la vingt-troisième Conférence régionale pour lAfrique et a souhaité aux délégués de fructueux débats.
Le texte intégral de cette déclaration est reproduit à lAnnexe E.
19. M. Aziz Mekouar, Président indépendant du Conseil, a remercié la FAO davoir organisé cette conférence régionale à Johannesburg, au moment où lAfrique du Sud fête le dixième anniversaire de la fin de lapartheid. Il a ensuite félicité le Comité technique pour son rapport et a remercié le Directeur général pour sa participation dynamique au développement de lagriculture africaine.
20. Il a souligné que la Conférence était loccasion de débattre de questions cruciales concernant lagriculture africaine, dans le cadre du NEPAD, en vue daméliorer la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté et de garantir la prospérité de la région. Il a également indiqué que, malgré leurs différences, la plupart des économies des pays africains sont caractérisées par la faiblesse des rendements agricoles. Cest pourquoi il a exprimé son plus vif intérêt pour les conclusions des débats, notamment concernant la mise en uvre du programme détaillé du NEPAD et dautres questions figurant à lordre du jour de la Conférence. Il sest félicité de voir que la question du financement de lagriculture était inscrite au programme dune table ronde, organisée lors dun événement parallèle.
21. Il a remercié le gouvernement et le peuple de lAfrique du Sud daccueillir cette conférence régionale. Il a remercié le Bureau régional de la FAO pour lAfrique pour la qualité de lorganisation de la Conférence et a félicité le Comité technique pour ses travaux concluants. Il a souhaité aux délégués de fructueux débats.
22. Dans sa déclaration à la Conférence, Mme Sheila Sisulu, Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), a exprimé lespoir que la collaboration ouvre la voie à léradication de la faim et de la malnutrition en Afrique. Elle a indiqué quil était alarmant que le nombre de personnes souffrant de la faim en Afrique progresse, contrairement aux autres régions du monde. Mme Sisulu a indiqué que les raisons de cet état de fait étaient nombreuses et complexes, mais que leffet dévastateur était le même. Elle a indiqué que léradication de la pauvreté passait obligatoirement par lélimination de la faim et lintroduction de lenseignement pour tous.
23. Mme Sisulu a signalé que le PAM collaborait avec le NEPAD pour nourrir et scolariser 40 millions denfants africains. Elle a souligné l'aide spéciale dont avaient besoin les quelque 34 millions d'orphelins - dont 11 millions du fait du VIH/SIDA.
24. Elle a indiqué à la Conférence que lune des cinq priorités stratégiques du PAM pour 2004-2007 était daider les gouvernements à mettre en place et à gérer leurs propres programmes daide alimentaire. Elle a conclu que la diminution des ressources exigeait que lon élimine les chevauchements defforts et que lon assure la meilleure synergie possible. Cest pour cette raison que les institutions soccupant dalimentation ayant leur siège à Rome travaillaient en collaboration pour agir sur deux fronts afin de mettre un terme à la faim, en fournissant des investissements à court terme au moyen de laide alimentaire et en envisageant des possibilités dinvestissement à long terme.
25. La Conférence sest félicitée du rapport très complet présenté par le Sous-Directeur général/Représentant régional pour lAfrique, M. Joseph Tchicaya linformant des activités de la FAO en Afrique pendant lexercice 2002-2003. Ce document présentait les mesures de suivi des recommandations de la vingt-deuxième session, en particulier en ce qui concerne lassistance technique de la FAO aux pays pour la mise en uvre de leur PSSA, lappui au Secrétariat du NEPAD et aux ministères africains dans le domaine du renforcement de leurs capacités de prise en compte des questions de parité hommes-femmes dans le développement de lagriculture.
26. Les États Membres se sont félicités du rôle actif que la FAO jouait dans lappui à lagriculture africaine, en particulier dans le cadre du NEPAD-PDDAA. Ils se sont félicités de ce que la FAO aide nombre de pays à améliorer la productivité agricole et la sécurité alimentaire. À cet égard, les États Membres ont recommandé que les prochaines Conférences régionales soient organisées de façon que chaque pays axe son rapport sur les expériences réussies afin den faire part aux autres pays.
27. La Conférence a en outre noté que certaines réalisations de la FAO dans divers pays pouvaient être très intéressantes pour les pays voisins. Il a donc été recommandé que la FAO adopte une approche sous-régionale lorsquelle mettrait en uvre ces programmes.