SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires s'est rendue en République fédérative de Yougoslavie (RFY) (hors province du Kosovo sous tutelle de l'ONU) du 21 juin au 7 juillet 2000. Vu les conditions agrométéorologiques défavorables en 1999/2000 qui ont exacerbé les difficultés économiques, la mission avait pour but de conduire un examen approfondi des prévisions de production de blé, évaluer de première main les données sur les cultures vivrières sur pied, estimer la récolte de 2000 ainsi que la situation actuelle et les perspectives des approvisionnements alimentaires au niveau national. La mission a reçu une aide du Gouvernement, de l'Institut d'économie, de la Chambre de commerce et d'industrie yougoslave, du Comité international de secours et de tous les organismes des Nations Unies présents dans le pays. La mission a effectué des visites de terrain en Vojvodine (Pancevo, Novi Sad, Stara Pazova, Zrenjanin, Kikinda, Kovacica, Konak, Mokrin, Jasatomic, Sid), et en Serbie centrale (vallée de Kraljevo, Kragujevac, Cuprija, Nis, Pirot, Zajecar, Vranje, Leskovac), se rendant dans 40 des 160 municipalités de la Serbie. Ces visites ont permis à la mission de vérifier l'état des champs et de s'entretenir avec les grands et les petits exploitants dans différents contextes géographiques, économiques et organisationnels. Les informations sur les perspectives de la récolte au Monténégro - où la production céréalière est peu importante - lui ont été fournies par le personnel du projet dans le pays.
Le secteur agricole du pays connaît un déclin général depuis le début des années 90, mais la campagne agricole de 1999/2000 a été particulièrement difficile. Les catastrophes naturelles et dues à l'homme (sanctions, bombes, inondations, engorgements et sécheresse), les pénuries d'intrants, en particulier d'engrais, mais aussi de carburant, et les faibles niveaux de prix ont concouru à abaisser les rendements moyens. Les rendements en céréales d'hiver et de printemps ainsi qu'en cultures fourragères et industrielles devraient être inférieurs à ceux de 1999.
La mission estime que les emblavures de Serbie et du Monténégro qui seront moissonnées en 2000 sont tombées à 581 000 hectares, contre 619 000 en 1999 et 800 000 en 1991. La mission estime la récolte de blé de 2000 à 1,66 million de tonnes (première hypothèse) ou à 1,8 million de tonnes (meilleur cas). Les premières prévisions reposent sur les estimations par la mission des superficies récoltées, inférieures de 34 pour cent à la moyenne sur dix ans et de 82 pour cent au résultat de 1999. Le meilleur scénario se fonde sur les estimations officielles des superficies à récolter (650 000 hectares) et envisage une production inférieure de 27 pour cent à la moyenne et de 10 pour cent à celle de 1999.
Le rendement potentiel des cultures de printemps (comme le maïs, la betterave sucrière et le soja) a également souffert des températures élevées et des pénuries d'eau depuis avril, et la production devrait être inférieure à celle de 1999. Toutefois, le résultat dépendra de façon décisive des précipitations de juillet/août. La production de cultures fourragères est nettement inférieure et les disponibilités réduites d'aliments pour animaux pourraient se traduire à nouveau par de fortes réductions du nombre de têtes de bétail.
Les disponibilités alimentaires intérieures dépendent également des volumes d'exportations agro-alimentaires nécessaires pour garantir les besoins d'importations essentielles, en particulier hydrocarbures et médicaments. Le pays doit importer 70 pour cent de ses besoins de carburant et les a généralement financés grâce aux exportations industrielles et agricoles. Avec la baisse du PIB, le délabrement de l'industrie et la part accrue de l'agriculture dans le PIB, les exportations agro-alimentaires ont constitué 22 pour cent des exportations en valeur en 1999. Les exportations de produits agricoles, notamment maïs et une petite part de blé, continuent cette année, mais ont été inférieures aux objectifs jusqu'en mai. Les objectifs pour 2001 seront relevés dès que les récoltes auront été rentrées. Le gouvernement réglemente le marché intérieur des produits alimentaires de base, en particulier celui du blé et de la farine, et fixe les prix subventionnés du pain, du lait, du sucre, de l'huile végétale et de la viande fraîche. Les prix réglementés par l'État sont bas et ne couvraient pas les coûts de production de blé en 1999, lorsque les prix des intrants sont montés en flèche à cause des graves pénuries.
Les disponibilités alimentaires pour l'année à venir devraient être nettement plus précaires et les prix subiront de nouvelles hausses, mettant en péril la sécurité alimentaire de la population à faible revenu. La disponibilité de nourriture aux bas niveaux de prix contrôlés par l'État, déjà insuffisante, diminue tandis que des volumes croissants sont acheminés sur le marché moins réglementé et plus cher. En même temps, les salaires et rémunérations réelles diminuent. La nourriture occupe déjà une large place dans les budgets des ménages à faible revenu.
Actuellement, le PAM fournit une aide à environ 700 000 réfugiés et personnes socialement vulnérables. En outre, le CICR offre une ration alimentaire individuelle à 200 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et un repas chaud à 100 000 bénéficiaires (cas sociaux) dans le cadre de son programme de soupe populaire.
Les conflits qui ont régné depuis 1991, la perte des marchés de l'ancienne République socialiste de Yougoslavie, les sanctions internationales et les dégâts causés aux infrastructures vitales et à l'industrie durant les bombardements aériens de 1999 ont aggravé les problèmes de l'économie en transition. Ceci a conduit le gouvernement à renforcer les réglementations, en particulier du taux de change et des cours et des échanges de produits agricoles.1 Les denrées agricoles sont considérées comme des denrées stratégiques qui servent à atteindre les priorités du gouvernement. Deux de ces priorités consistent à conserver une offre de produits alimentaires de base à bas prix, maintenant un faible niveau d'inflation, et garantir des disponibilités énergétiques suffisantes pour la marche de l'économie et pour le chauffage.
En 1999, le PIB représentait moins de la moitié de celui de la fin des années 80. Compte tenu du fort déclin du secteur industriel, la part de l'agriculture dans le PIB a doublé depuis 1991, s'établissant à 20 pour cent, et la part des produits agricoles dans les exportations totales (en valeur) est passée d'environ 13 pour cent en 1991 à 22 pour cent en 1999. Le secteur de l'agriculture a été plus résistant au lendemain de la détérioration générale de l'économie, mais les rendements des cultures ont chuté considérablement depuis 1991, réduisant les excédents exportables. Les investissements dans l'agriculture, qui emploie encore environ 17 pour cent de la population, ont été très limités durant les dix dernières années et le budget réel du secteur agricole a été fortement réduit. L'exode rural a été marqué et la population rurale active a un âge avancé.
Environ 85 pour cent des terres cultivées (3,7 millions d'hectares) sont privées, et le reste est cultivé par l'État. Les exploitations privées sont en général petites et morcelées, et beaucoup fonctionnent à temps partiel. L'essentiel de la production sert à la consommation des ménages et les excédents sont vendus au marché local ou au secteur étatique. Les ménages non associés aux exploitations agricoles d'État ou aux coopératives doivent généralement payer au comptant les intrants que l'État leur fournit (essentiellement du carburant et des engrais). Ceci limite gravement leur utilisation d'intrants et se traduit par des rendements plus faibles que dans le secteur étatique.
En revanche, les fermes collectivisées- entreprises et coopératives agricoles- s'étendent généralement sur de grandes superficies, sont fortement mécanisées et tendent à être concentrées dans le nord du pays, plus fertile et plat (la Vojvodine). Elles assurent une part disproportionnée de la production commercialisée. Selon les indications, ces fermes jouissent d'un meilleur accès aux intrants fournis par l'État, qui sont souvent payés en nature. La privatisation (en sociétés par actions et autres types d'entreprises ou de coopératives gérées par des agriculteurs) des entreprises du secteur socialisé et des grandes industries de transformation a été interrompue par les bouleversements sociaux et économiques dès 1991 et le processus est loin d'être achevé, ce qui permet au gouvernement d'influer considérablement sur la production et la commercialisation.
L'hyperinflation en 1993 et l'inflation à des taux oscillant entre 90 et 18 pour cent ont laissé la plupart des entreprises, coopératives et ménages sans fonds de roulement et sans épargne. Dans ces conditions, l'accès aux filières établies de commercialisation pour les intrants et les produits est important et limite la capacité des agriculteurs de convertir leurs terres à d'autres cultures, même si les prix à la production de certaines denrées sont maintenus artificiellement à de bas niveaux.
La récolte de blé a essentiellement souffert du mauvais temps, des pénuries d'intrants, en particulier d'engrais et de carburant, qui ont retardé et nui à la préparation des terres.
Les conditions des semis d'automne ont été favorables. Le temps relativement humide a permis de constituer de bonnes réserves d'humidité, tandis que les gelées tardives ont permis d'effectuer des semis tardifs, fait important compte tenu des retards de la récolte exceptionnelle de maïs de 1999 et de l'interruption des fournitures d'intrants.
Les précipitations ont été exceptionnellement abondantes en novembre et en décembre, (170 mm contre 70 mm normalement en Vojvodine). Les fortes pluies et inondations qui ont frappé les pays voisins ont contribué au débordement des fleuves Tisa-Danube-Tamis. Les engorgements qui ont suivi au début du printemps 2000 étaient principalement dus à l'insuffisance des allocations budgétaires destinées à l'entretien du système de drainage et au manque de carburant et de pièces détachées pour les pompes. L'humidité excessive a nui à la production de céréales d'hiver et de printemps. Sur 1,78 million d'hectares de terres arables en Vojvodine, 500 000 ha au total ont été touchés, en particulier la zone jouxtant la Roumanie, qui s'étend des municipalités de Kikinda à Kovin.
Depuis avril, il règne dans le pays un temps exceptionnellement chaud et sec, avec seulement 62,5 mm de pluies durant la période avril-juin, contre la moyenne de 190 mm des dix dernières années (Figures 1 et 2). Les températures élevées - au moins 3 degrés de plus que la normale durant toute la période - ont épuisé les réserves d'humidité. La récolte a commencé 15 à 20 jours plus tôt que d'ordinaire.
Les applications d'engrais ont fortement reculé au cours des dix dernières années à cause des sanctions économiques qui ont limité les moyens de production et des pénuries de fonds de roulement. Par ailleurs, en avril 1999, la principale usine _ Pancevo HIP - Azotara - a été gravement endommagée et la chaîne de production d'engrais azoté n'a redémarré qu'en février 2000 (trop tard pour l'épandage systématique de surface de printemps), tandis que celle d'engrais complexes (NPK) ne devrait pas reprendre avant août 2000. Toutefois, le facteur limitant reste la disponibilité de matières premières importées. Les importations sont réduites, et parfois même interrompues, à cause du cumul de dettes et les usines ne tournent vraisemblablement pas à plein régime.
En conséquence, la disponibilité d'engrais avant les semis a été réduite au minimum et les engrais complexes ont été utilisés essentiellement par les coopératives et les entreprises d'État qui ont bénéficié d'un accès préférentiel et disposaient de stocks à la ferme. Des importations limitées des pays voisins étaient disponibles mais à des prix plus élevés que la normale à payer en DM2. De nombreux agriculteurs n'ont utilisé que le fumier organique. Les engrais azotés pour l'épandage de surface n'ont couvert qu'un tiers des besoins au printemps. La minorité d'agriculteurs qui ont pu traiter leur blé avec des engrais de couverture ont dû l'acheter aux entreprises privées3. Là encore, ce sont principalement les coopératives et entreprises d'État qui ont utilisé l'engrais azoté en une application rarement supérieure à 100 kg par hectare. Les engrais importés sont généralement de qualité médiocre et sont livrés sans les certificats de contrôle de qualité requis.
Les machines agricoles ont généralement de 10 à 20 ans. La majeure partie des agriculteurs privés sont propriétaires de petits tracteurs de fabrication yougoslave, tandis que les entreprises d'État et les coopératives ont de gros tracteurs tant de construction yougoslave que d'importation. Les entreprises d'État et les coopératives, dépendant davantage des importations de pièces détachées, ont connu des retards de semis qui se sont prolongés jusqu'à la mi-décembre, au moins un mois après la période optimale4. La vétusté des moissonneuses, les pénuries et les prix élevés des pièces détachées ainsi que le manque d'entretien ont accru les risques de pannes et ralenti la récolte.
Un problème important aussi bien pour le secteur privé que public a été l'accès réduit au carburant. L'Union des coopératives de Serbie signale - et les agriculteurs privés confirment - que 50 pour cent maximum des besoins de carburant pour la campagne des semis d'automne étaient disponibles grâce aux mécanismes de subvention5. Étant donné les prix plus élevés sur le marché libre, seuls les agriculteurs privilégiés ont pu préparer leurs terres de façon optimale. Le gouvernement s'est employé à mobiliser des quantités adéquates de carburant pour les moissonneuses-batteuses cet été et aucune pénurie importante n'a été signalée durant la récolte6.
La lutte contre les ravageurs est en forte baisse depuis 1990 (plus encore que l'utilisation d'engrais) et les prix des produits agro-chimiques ont subi une hausse marquée au cours de la dernière année. Les prix élevés des herbicides ont gravement limité leur utilisation. Les adventices constituent un problème plus grave en Serbie centrale qu'en Vojvodine, où les cultures intensives réduisent la prolifération.
Selon les données officielles, 650 000 hectares avaient été ensemencés en blé d'hiver à l'automne 1999, soit nettement moins que les 812 000 hectares prévus à l'origine. Étant donné les bas niveaux des prix officiels du blé, qui ne couvraient guère les coûts de production intensive, le retard des semis et les disponibilités réduites de carburant et d'engrais, la mission considère que les chiffres officiels pourraient être légèrement surestimés et évalue les superficies totales ensemencées à 591 000 hectares. D'après les rapports officiels, 10 000 hectares de cultures auraient été complètement détruits par les inondations et les superficies récoltées sont estimées à 581 000 hectares.
Sur la base des images comparatives par satellite NDVI et des informations obtenues au cours de visites de terrain et d'entretiens avec des agriculteurs, des sources fiables d'information agricole et des représentants de la République fédérative et des gouvernements municipaux, la mission a identifié trois zones homogènes de productivité pour le blé. Elle aurait constaté un rendement potentiel plus élevé en Vojvodine (Zone 1) qu'au nord de la Serbie centrale (Zone 2), tandis que le sud-est de la Serbie centrale (Zone 3) serait la plus touchée.
La Vojvodine est le grenier de la République fédérative de Yougoslavie avec plus de 1,7 million d'hectares de terres arables, dont 70 pour cent de céréales (y compris pour la production de semences) et le reste de cultures industrielles, fourragères et maraîchères. Néanmoins, les terres à blé sont petit à petit converties en cultures plus rentables comme le soja et le tournesol. Les districts de Belgrade et de Cabac, sous le contrôle administratif de la Serbie centrale, présentent des similitudes avec la Vojvodine pour ce qui est de la qualité des sols, des rendements potentiels et du rôle prépondérant des exploitations d'État et des coopératives.
Cette zone a été particulièrement touchée par les inondations et l'engorgement des sols de novembre 1999 à avril 2000 et, selon les estimations officielles, quelque 10 000 hectares de blé d'hiver auraient été entièrement détruits.
La mission a tiré les conclusions suivantes:
Compte tenu de ce qui précède et des observations de terrain approfondies, la mission prévoit un rendement moyen en blé d'hiver de 3,8 tonnes à l'hectare dans le secteur public (par rapport au résultat de 5 tonnes souvent atteint ces dernières années) et de 3 tonnes à l'hectare dans le secteur privé (au lieu de 4 à 4,5t/ha). Le rendement moyen pour la zone septentrionale est évalué à 3,16 tonnes/hectare7. Compte tenu d'une superficie à récolter de 369 000 hectares, la production de blé devrait être de 1,165 million de tonnes dans la Zone 1.
Le nord de la Serbie centrale est vallonné. L'agriculture est caractérisée par un système extensif de production mixte destinée à la consommation des ménages et axée sur l'élevage. La production agricole se concentre sur deux vallées formées par le fleuve Morava, et ses plaines alluviales fertiles donnent de meilleurs rendements (3,4 tonnes/hectare en 1998 pour le blé et environ 5 tonnes/hectare pour le maïs) qu'en Zone 3.
La restitution des terres domaniales au secteur privé en 1990 s'est traduite par le déclin des coopératives et des entreprises d'État, qui ne jouent plus un rôle clé dans la fourniture d'intrants ou l'appui technique. Les agriculteurs ont dû se débrouiller comme ils ont pu, ce qui se reflète dans leurs rendements. Les bas prix de la viande sur le marché ont contribué à réduire davantage les revenus des exploitants. Les principales conclusions de la mission sont les suivantes:
Dans la Zone 2, la mission prévoit un rendement moyen de 2,5 tonnes à l'hectare au lieu de 3,4 tonnes à l'hectare en 1998. Les superficies ensemencées sont estimées aux alentours de 119 000 hectares (142 000 hectares en 1998) et la production serait de 297 000 tonnes (497 000 tonnes en 1998).
Le sud et l'est de la région sont traditionnellement axés sur l'élevage, la viticulture (Vranje, Leskovac) et l'arboriculture fruitière. Néanmoins, les céréales sont importantes pour l'alimentation animale et humaine. Les coopératives et les entreprises d'État sont encore actives dans le secteur viticole, et, dans une certaine mesure, dans le secteur de la betterave sucrière, mais elles jouent un rôle marginal dans la production céréalière. Les agriculteurs ont rencontré les même difficultés que dans le nord de la Serbie centrale. La mission a fait les observations suivantes:
Compte tenu de ce qui précède et des résultats obtenus dans les champs récoltés, la mission a estimé le rendement moyen à 2,1 tonnes/hectare. Les superficies récoltées devraient s'établir à environ 93 000 hectares (110 500 hectares en 1998) et la production à 194 000 tonnes (345 000 tonnes en 1998).
La République du Monténégro est une région très montagneuse et les activités agricoles sont essentiellement axées sur l'élevage et la foresterie. La production céréalière moyenne, qui est inférieure à 20 000 tonnes par an depuis 1995, ne comprend que 6 000 tonnes de blé et 12 000 tonnes de maïs. Toute la production agricole a souffert du temps chaud et sec qui a régné au printemps et en été. Compte tenu de rendements moyens en blé de 2,6 tonnes depuis 1995, et d'une baisse des rendements d'environ 15 pour cent (comme dans les régions voisines), la production de blé est provisoirement estimée à 3 200 tonnes.
LIEU ZONE 1 | Production de blé 19981/ | Scénario 1 3/ | Scénario 2 4/ | ||||||||
Superficies récoltées de blé de 1998 (Ha) | Rendement de 1998 (T/Ha) | Production de blé de 1998 (T) | Superficies ensemencées en blé d'automne de 1999 (Ha) | Superficies récoltées de blé d'été 2000 (Ha) | Estimation du rendement de 2000 (T/Ha) | Prévisions de la production de blé de 2000 (T) | Superficies ensemencées en blé d'automne 1999 (Ha) 3/ | Superf. récoltées de blé d'été 2000 (Ha) | Estimation du rendement de 2000 (T/Ha) | Prévisions de la production de blé de 2000 (T) | |
Région de Vojvodine | 366 622 | 4,17 | 1 529 806 | 307 046 | 297 046 | 3,16 | 938 665 | 338 282 | 328 282 | 3,16 | 1 037 371 |
District de Kolubarski | 16 429 | 3,77 | 61 889 | 13 759 | 13 759 | 3,16 | 43 479 | 15 159 | 15 159 | 3,16 | 47 903 |
District de Macvanski | 33 983 | 3,75 | 127 587 | 28 461 | 28 461 | 3,16 | 89 936 | 31 356 | 31 356 | 3,16 | 99 085 |
District de Belgrade | 35 162 | 4,00 | 140 519 | 29 448 | 29 448 | 3,16 | 93 056 | 32 444 | 32 444 | 3,16 | 102 523 |
Sous- total 1 | 452 196 | 4,1 | 1 859 801 | 378 714 | 368 714 | 3,16 | 1 165 137 | 41 ,241 | 407 241 | 3,16 | 1 286 882 |
ZONE 2 | |||||||||||
District de Borski | 23 465 | 3,21 | 75 427 | 19 652 | 19 652 | 2,5 | 49 130 | 21 651 | 21 651 | 2,5 | 54 128 |
District de Branicevski | 27 625 | 3,37 | 93 144 | 23 136 | 23 136 | 2,5 | 57 840 | 25 490 | 25 490 | 2,5 | 63 724 |
District de Podunavski | 16 429 | 3,71 | 60 874 | 13 759 | 13 759 | 2,5 | 34 398 | 15 159 | 15 159 | 2,5 | 37 898 |
District de Sumadijski | 23 369 | 3,52 | 82 347 | 19 572 | 19 572 | 2,5 | 48 929 | 21 563 | 21 563 | 2,5 | 53 906 |
District Pomoravski | 16 399 | 3,32 | 54 416 | 13 734 | 13 734 | 2,5 | 34 335 | 15 131 | 15 131 | 2,5 | 37 828 |
District de Zlatiborski | 4 078 | 2,84 | 11 579 | 3 415 | 3 415 | 2,5 | 8 538 | 3 763 | 3 763 | 2,5 | 9 407 |
District de Moravicki | 10 010 | 3,29 | 32 916 | 8 383 | 8 383 | 2,5 | 20 958 | 9 236 | 9 236 | 2,5 | 23 091 |
District de Raski | 6 672 | 3,06 | 20 432 | 5 588 | 5 588 | 2,5 | 13 970 | 6 156 | 6 156 | 2,5 | 15 391 |
District de Rasinski | 13 662 | 3,26 | 44 522 | 11 442 | 11 442 | 2,5 | 28 605 | 12 606 | 12 606 | 2,5 | 31 515 |
Sous- total 2 | 141 709 | 3,4 | 475 657 | 118 681 | 118 681 | 2,5 | 296 703 | 130 755 | 130 755 | 2,5 | 326 887 |
ZONE 3 | |||||||||||
District de Zajecarski | 20 950 | 3,38 | 70 864 | 17 546 | 17 546 | 2,1 | 36 846 | 19 331 | 19 331 | 2,1 | 40 594 |
District de Toplicki | 15 153 | 2,89 | 43 832 | 12 691 | 12 691 | 2,1 | 26 650 | 13 982 | 13 982 | 2,1 | 29 362 |
District de Nisavski | 26 713 | 3,00 | 80 139 | 22 372 | 22 372 | 2,1 | 46 981 | 24 648 | 24 648 | 2,1 | 51 761 |
District de Pirotski | 9 913 | 2,96 | 29 316 | 8 302 | 8 302 | 2,1 | 17 434 | 9 147 | 9 147 | 2,1 | 19 208 |
District de Jablanicki | 23 833 | 3,28 | 78 141 | 19 960 | 19 960 | 2,1 | 41 916 | 21 991 | 21 991 | 2,1 | 46 180 |
District de Pcinjski | 13 945 | 3,5 | 42 528 | 11 679 | 11 679 | 2,1 | 24 526 | 12 867 | 12 867 | 2,1 | 27 021 |
Sous- total 3 | 110 507 | 3,1 | 344 820 | 92 550 | 92 550 | 2,1 | 194 354 | 101 965 | 101 965 | 2,1 | 214 126 |
Total Serbie | 704 412 | 3,8 | 2 680 278 | 589 945 | 579 945 | 2,8 | 1 656 194 | 649 961 | 639 961 | 1 827 896 | |
Monténégro 2/ | 1 680 | 2,74 | 4 600 | 1 458 | 1 458 | 2.2 | 3 207.6 | 1 458 | 1 458 | 2,2 | 3 207.6 |
Total Monténégro | 1 680 | 2,74 | 4 600 | 1 458 | 1 458 | 2.2 | 3 207.6 | 1 458 | 1 458 | 2,2 | 3 207.6 |
Total général RFY | 706 092 | 3,8 | 2 684 878 | 591 403 | 581 403 | 2.85 | 1 659 402 | 651 419 | 641 419 | 2,85 | 1 831 103 |
1/ Source: Bureau de statistiques de la République- "Municipalities in Republic of Serbia 1998".2/ Source: Bureau fédéral de statistiques.3/ Les districts sont extrapolés à partir des chiffres officiels de 1998 sur la base d'une superficie ensemencée globale de 590 000 hectares.4/ Les districts sont extrapolés à partir des chiffres officiels de 1998 sur la base d'une superficie ensemencée globale de 650 000 hectares (source: Ministère fédéral de l'Agriculture).
Le scénario 1 du tableau 1 se fonde sur les estimations de la mission de 581 000 hectares de blé qui seront moissonnés en 2000. Le rendement national moyen en blé d'hiver est estimé à 2,85 tonnes l'hectare, et la production à 1,66 million de tonnes, soit 34 pour cent de moins que la moyenne des dix années précédentes et 18 pour cent de moins que le résultat de 1998/1999. Le scénario 2 est élaboré sur la base des estimations officielles des superficies de blé à récolter (650 000 hectares). Le rendement estimé par la mission de 2,85 tonnes à l'hectare donnerait une production de blé de 1,83 million de tonnes, soit 27 pour cent de moins que la moyenne décennale et 10 pour cent de moins que la récolte de 1999.
Les perspectives de la récolte de maïs de l'an 2000 dépendront de façon décisive des pluies de juillet/août. D'après les indications officielles, un total de 1 320 000 hectares ont été ensemencés au printemps (0,4 pour cent de plus qu'en 1999 mais 3 pour cent de moins qu'en 1998). Une grande partie des terres ensemencées en maïs n'ont été préparées qu'au printemps. Les inondations et l'engorgement des sols ont retardé les semis dans la zone orientale de la Vojvodine, et des dégâts ont été observés dans le triangle Kikinda-Zrenjanin-Konak. Ailleurs, le maïs a été semé à temps (du 15 au 25 avril), mais peu ou aucun engrais n'a été appliqué et aucune mesure de lutte contre les ravageurs n'a été prise, d'où la recrudescence, cette année, de la pyrale du maïs et des adventices.
C'est, toutefois, le temps qui est le principal obstacle au maïs cette année. Les champs labourés à l'automne et/ou ensemencés avant le 15 avril ont moins souffert du manque d'humidité que ceux ensemencés avant le 15 avril. La densité moyenne du maïs ne dépasse pas 36 700 plants/hectare (contre 50 000 plants/hectare normalement), ce qui indique une mauvaise germination due au manque d'eau. La mission prévoit une réduction des rendements de 25 pour cent, soit 3,15 tonnes/hectare (75 pour cent de la moyenne des dix dernières années). La production de maïs est provisoirement estimée à 4,2 millions de tonnes, mais pourrait, toutefois, être inférieure si le temps sec persiste au cours des prochaines semaines.
La production de betterave sucrière subit les conséquences directes des problèmes économiques dans le secteur agricole. Les retards de paiement des entreprises de transformation se sont traduits par une réduction progressive des superficies ensemencées par les producteurs privés. Seulement 48 000 hectares ont été ensemencés cette année (contre 59 000 en 1999), essentiellement en Vojvodine où les coopératives et les sucreries d'État sous-traitent encore la production de betterave à sucre aux petits producteurs. Les rendements subiront une forte baisse à cause de la sécheresse et du manque d'intrants. Le rendement moyen devrait être en recul et passer de 35-40 tonnes à moins de 30 tonnes/hectare.
La production de tournesol a légèrement augmenté ces dernières années (de 161 018 hectares en 1997 à environ 175 000 hectares en 2000) et se concentre en Vojvodine. Cette culture souffre également de la réduction des nutriments et de la lutte contre les ravageurs, mais supporte mieux les effets de la sécheresse.
Les superficies ensemencées en soja ont augmenté progressivement sous l'effet des prix rémunérateurs à la production et de la fourniture des intrants en temps utile par l'entreprise de transformation. Elles atteindraient 150 000 hectares cette année (contre 108 000 hectares en 1999 et 82 500 hectares en 1998). Toutefois, le soja souffre beaucoup de la sécheresse et la production pourrait subir un fort fléchissement. Le rendement pourrait ne pas dépasser 1,0-1,5 tonne/hectare (contre une moyenne de 2,05 tonnes/hectare pour la période 1994/98).
La production de cultures fourragères (luzerne, trèfle, vesce, dolique de Chine) est très faible compte tenu de la longue période de sécheresse. Aucune superficie n'a été irriguée et la luzerne n'a pu être coupée qu'une fois en mai.
L'effet de la sécheresse sur les fruits et légumes devrait être limité car les agriculteurs utilisent la bouse de vache et peuvent irriguer les cultures avec les disponibilités en eau des ménages.
Le nombre de têtes de bétail est en recul car les produits de l'élevage ont des débouchés commerciaux limités à cause de la perte des marchés des pays voisins, de la perte de l'accès préférentiel au marché de l'Accord de libre-échange d'Europe centrale (CEFTA) et de la concurrence des importations de viande (subventionnées) de pays tiers sur les marchés d'Europe orientale. Le marché intérieur a également subi une forte contraction du fait de la réduction du pouvoir d'achat. Cette baisse s'est particulièrement ressentie en 1999, lorsque le cheptel bovin, laitier et avicole a fléchi d'environ 20 pour cent, la production de viande de 7 pour cent, et celle de lait et d'_ufs d'environ 15 pour cent. Les effectifs porcins sont plus résistants (-7 pour cent). Il semble que ces tendances se poursuivront en 2000. On s'attend à une nouvelle réduction importante des effectifs durant l'année à venir compte tenu de la mauvaise récolte fourragère et de la hausse des prix du maïs. La production laitière subira les effets de la disponibilité réduite d'aliments protéiques pour animaux et de la réglementation du marché.
La majeure partie des moyens de stockage, de transformation et de distribution des produits alimentaires appartiennent au secteur de l'État. Ils sont souvent implantés dans les Entreprises agricoles et consistent essentiellement en grandes exploitations ou combinats, encore étroitement liés à l'État. Récemment toutefois, on a vu naître un certain nombre de petites exploitations privées, qui ont des coûts de fonctionnement moindres par rapport aux grandes entreprises qui travaillent nettement en sous-production. La production commercialisée par les fermes privées, en particulier dans le nord fertile, est généralement vendue/échangée dans le cadre de contrats passés avec les organisations collectivisées qui ont un monopole d'achat dans leur zone. Les agriculteurs privés ont toujours eu la possibilité de vendre leur production indépendamment sur le marché "vert", mais ces marchés sont petits et ne conviennent pas aux cultures qui doivent être transformées à l'échelle industrielle.
L'État réglemente les prix de la plupart des produits agricoles et des produits animaux. Le prix du blé est le prix d'achat minimum garanti auquel sont faites les acquisitions pour les réserves d'État, mais en réalité, c'est le prix en vigueur auquel achètent les entreprises, coopératives et combinats. Les prix d'échange des intrants et autres denrées sont déterminés lorsque le prix d'achat garanti est fixé et influence à son tour toute une série de prix d'autres denrées. Ainsi, lorsque le prix garanti du blé a été rehaussé en juin 2000, passant à 3,6-4 dinars le kg, les termes de l'échange étaient les suivants: 5 kg de blé pour 1 litre de carburant; 2,9 kg de blé pou 1 kg d'engrais NPK; 100 kg de blé pour 57 kg de farine, ou 125 kg d'aliments pour animaux ou 60 pains d'environ 800 grammes. Par le passé, il existait des parités fixes pour les autres denrées (ex. le prix du maïs représentait 80 pour cent de celui du blé), mais elles ont été altérées et l'État intervient désormais directement dans leur fixation, quoique dans une moindre mesure par rapport au blé. Le prix auquel l'État achètera le maïs n'a pas encore été annoncé mais devrait être plus élevé que celui du blé cette année.
Les prix fixés par l'État sont bas, (même si le prix du blé a été rehaussé de 1,5 dinars à 4 dinars le kg en juin 2000, (équivalant à environ 100 dollars E.-U. la tonne). Néanmoins, l'État est en mesure de mobiliser des disponibilités et d'influencer la production en fournissant des intrants subventionnés (notamment le carburant, les engrais, la farine bon marché) et des biens d'équipement aux producteurs et aux transformateurs. Ceci a son importance dans une économie qui manque de capitaux et d'intrants. En outre, la commercialisation des intrants et des productions est également réglementée par des accords de longue date entre l'État et les entreprises, entre les entreprises entre elles, et de plus en plus, entre les entreprises et le secteur privé. l'État et le secteur privé sont étroitement liés en ce sens que les anciens directeurs d'entreprises, ayant maintenu de bons contacts dans le secteur étatique, ont créé des sociétés privées. Ces contacts sont importants pour obtenir des licences d'importation/exportation et faciliter les échanges compensés. l'État accorde également des surprix (incitations au développement de la production) aux producteurs primaires et des indemnités à l'industrie de transformation, en principe pour couvrir les coûts de production des aliments transformés aux prix réglementés.
La participation de l'État varie d'un produit à l'autre. Dans le cas du blé, seules les entreprises agro-alimentaires, les silos/minoteries d'État et les grandes boulangeries d'État ont le droit d'acheter du blé et les coopératives peuvent être autorisées à effectuer des achats à leur place. Les moyens de stockage du blé appartiennent essentiellement au secteur étatique (les minoteries stockent la Réserve d'État) et les mouvements de céréales dans les silos sont contrôlés. Les particuliers n'ont pas le droit de négocier le blé, mais en pratique, les négociants, les minoteries et les boulangeries privées, ayant intérêt à utiliser leurs capacités, sont également actifs dans une certaine mesure. Tout commerce de céréales intéressant les réserves de l'État doit être notifié. En revanche, le maïs ne faisant pas l'objet de contrats à court ou à long terme avec l'État/les entreprises pour le paiement des machines et des intrants, est généralement stocké à la ferme et est activement négocié sur le marché libre. En conséquence, les prix du maïs ont augmenté bien plus que ceux du blé en 1999/2000, compte tenu d'une demande substantielle d'exportation par les exportateurs autorisés, et ce, malgré la récolte exceptionnelle de 1999 et la demande réduite du secteur de l'élevage.
Pour ce qui est du commerce extérieur, tous les produits agricoles relèvent du régime des licences d'exportation et importation, qui doivent être délivrées par le Ministère fédéral du commerce. Par ailleurs, des prix minimum d'exportation du blé sont fixés et les sociétés souhaitant exporter doivent déclarer le prix d'exportation de leurs marchandises. Dans le cas du blé, un prix de 138 dollars E.-U. la tonne est actuellement "conseillé". D'autres règlements limitent le commerce; par exemple, les exportations de céréales et produits dérivés vers la République du Monténégro, vers la province du Kosovo sous tutelle de l'ONU, ainsi que vers d'autres pays voisins, ont été récemment interdites (également pour empêcher les réexportations par des tiers de blé serbe jusqu'ici à bas prix). Les écarts de prix avec les régions/pays voisins et le manque de capital qui paralyse l'économie encouragent également le commerce illicite. Les sociétés du secteur privé tendent à obtenir des licences d'importation pour des biens de consommation, tandis que les importations de carburant restent entre les mains de l'État. Pour l'exportation, les petites sociétés privées sans licence doivent s'allier aux importateurs/exportateurs autorisés.
Les disponibilités intérieures de denrées alimentaires de base dépendent également du volume d'exportations nécessaire pour satisfaire les besoins essentiels d'importation, en particulier pour les hydrocarbures, les médicaments et les moyens de production pour l'industrie. Ces exportations se poursuivront sûrement, sans doute à un rythme réduit, de même que les besoins d'importation de 70 pour cent des besoins de carburant. Le pays produisait autrefois un excédent exportable important de produits agricoles, notamment de fruits et de légumes, de viande et de céréales. La balance commerciale est de plus en plus négative: les exportations n'ont couvert que 45 pour cent des importations en 1999, contre 85 pour cent en 1991. Par rapport à 1991, la valeur des exportations totales a chuté de près de deux tiers tandis que les importations ont fléchi de 40 pour cent.
La part des exportations agricoles dans le commerce s'est accrue (voir tableau 2). Les exportations agricoles consistent essentiellement en produits alimentaires et animaux (88 pour cent), auxquels il faut ajouter les liqueurs/vin, le tabac, les oléagineux et produits dérivés. Pour les achats locaux en devises étrangères destinés aux distributions ciblées (ex. du PAM et de la FICR), une licence d'exportation est exigée car ils relèvent du commerce extérieur. Les principales exportations de produits alimentaires et de produits animaux en 1999 (en valeur) sont les fruits et les légumes (48 pour cent), les céréales et produits dérivés (24 pour cent) et les animaux sur pied et les produits de l'élevage (12 pour cent). En 1999, les exportations agricoles étaient fixées à 370 millions de dollars E.-U.: les objectifs ont été dépassés pour la viande et le bétail, les vins et les liqueurs, le tabac et produits dérivés, tandis que les exportations de céréales et de produits dérivés et de fruits/légumes ont été inférieures aux objectifs, respectivement de 30 pour cent et de 10 pour cent. Seules les exportations de produits animaux ont enregistré une progression considérable.
1991 | 1997 | 1998 | 1999 | |
Blé1/ (milliers de tonnes) | 7802/ | 50 | 150 | 175 |
Maïs (milliers de tonnes) | n.d. | 120 | 463 | 255 |
Animaux sur pied (milliers de tonnes) | n.d. | 7 | 7 | 3 |
Viande (fraîche et congelée) (en milliers de tonnes) | n.d. | 0,350 | 1,279 | 2,220 |
dont: viande fraîche | 0,628 | 0,140 | 0,335 | 1,570 |
Alimentation animale (milliers de tonnes) | n.d. | 98 | 121 | 147 |
Valeur des exportations agro-alimentaires (en millions de dollars E.-U.) | 598 | n.d. | 408 | 332 |
Pourcentage des exportations totales | 13 | n.d. | 14,5 | 22 |
Source: Bureau fédéral
des statistiques.
1/ Comprend la farine de blé en équivalent blé.
2/ Ne comprend pas la farine de blé.
L'objectif officiel d'exportation de maïs en 2000 est fixé à 500 000 tonnes. Durant les cinq premiers mois de l'an 2000, les exportations agro-alimentaires sont inférieures de 40 pour cent aux objectifs (447 millions de dollars E.-U. en 2000) tandis que celles de céréales sont inférieures d'environ 30 pour cent aux objectifs. Le pays est un importateur net de sucre et de confiserie. Des importations de sucre seront nécessaires en 2000/2001, mais les capacités d'importations sont gravement restreintes et la pénurie actuelle de sucre se prolongera vraisemblablement.
La composition et le niveau des réserves de l'État ne sont pas divulgués. Toutefois, le pays ayant un déficit structurel d'hydrocarbures, les disponibilités de carburant devraient être encore plus précaires que celles de la production agricole intérieure. Les réserves de denrées alimentaires de base, à l'exception peut-être du sucre, devraient être importantes car le pays a été assiégé l'an dernier. En tant qu'économie planifiée, la République fédérative de Yougoslavie (RFY) tend à conserver des stocks importants de produits alimentaires de base (dont le blé), et les stocks de report de maïs sont substantiels après la récolte exceptionnelle de l'an dernier. En outre, l'huile végétale (denrée difficile à trouver au prix officiel) mise en circulation récemment pour les employés de l'État était proche de la date de péremption. La mission a été informée que les réserves actuelles de l'État sont suffisantes pour la poursuite des exportations de blé, mais surtout de maïs, cette année.
Le reste des biens acquis par l'État, non affecté aux exportations ou aux réserves de sécurité/stabilisation des prix, est acheminé sur le marché par différents moyens, au titre de divers accords et à différents prix. Une part de la production agricole achetée par l'État et ses intermédiaires est mise en circulation sur le marché intérieur au prix subventionné réglementé et est accordée aux employés de l'état en complément de leurs salaires. Une part croissante est livrée sur le marché à des prix plus élevés, aussi bien par les exploitations d'État que les entreprises privées.
Le gouvernement de Serbie indemnise les entreprises agro-alimentaires de l'écart entre le prix fixé par le gouvernement et le coût de production du pain, de l'huile végétale, du sucre, du lait et de la viande fraîche, en leur allouant des intrants gratuitement ou au rabais (ex. la farine et le carburant de la réserve fédérale aux boulangeries) ou en leur versant des indemnités monétaires. Étant donné le renchérissement des intrants, l'inflation et les contraintes budgétaires, les subventions ne sont pas versées ou sont payées en retard. Pour aider à combler l'écart grandissant entre les prix à la production et à la transformation et les bas prix à la consommation, la disponibilité de denrées alimentaires plus chères, plus recherchées et moins contrôlées s'est accrue, tandis que celle des produits réglementés devient de plus en plus rare. Le rôle croissant du secteur privé dans la mobilisation des intrants (comme les produits chimiques, les engrais, etc.) encourage le troc et la production de denrées alimentaires non réglementées sur le marché.
La situation alimentaire actuelle est caractérisée par des disponibilités suffisantes de produits alimentaires plus coûteux ainsi que par une pénurie de denrées de base à prix réglementé, et une grande partie de la population doit lutter pour joindre les deux bouts. Dans l'ensemble, on signale un excédent de viande et aucune pénurie de pain ou de lait, mais le pain ou le lait à prix réglementés (5,91 et 4,83 dinars le kg) sont difficiles à trouver. Toutefois, le sucre n'est pas facile à obtenir dans les zones urbaines et l'huile végétale, lorsqu'elle est disponible dans les supermarchés de la capitale, est rationnée. Le sucre ou l'huile végétale n'étaient pas disponibles dans les zones rurales où s'est rendue la mission, et d'après les rapports, ces denrées sont introuvables depuis déjà un certain temps. La variété et la disponibilité de produits alimentaires dans les magasins /marchés des centres urbains et, en particulier de la capitale, sont nettement meilleures qu'en milieu rural.
Les perspectives pour l'année à venir indiquent une contraction des approvisionnements alimentaires et une hausse des prix, ce qui signifie que les deux priorités de l'État (garantir des disponibilités alimentaires à des prix abordables et des quantités suffisantes de carburant, grâce notamment aux exportations agro-alimentaires) sont en conflit. La mission ne prévoit pas d'exportations de blé à un niveau pouvant être source de pénuries intérieures. Cependant, la prévision d'exportations substantielles de maïs et d'un temps chaud persistant provoque un renchérissement du maïs (début juillet, les prix du marché libre étaient le double du prix réglementé du blé), qui aura un effet négatif sur le secteur de l'élevage et se traduira par une hausse des prix de la viande, du lait et des _ufs. L'industrie laitière demande déjà une augmentation de 80 pour cent du prix contrôlé du lait. Les prix des produits bénéficiant d'une réglementation moins rigide, (ex. les morceaux de sucre au lieu du sucre) devraient également augmenter. Ceci aura un effet négatif sur les vastes catégories de population économiquement vulnérables. Selon toute vraisemblance, la pénurie d'huile végétale et de sucre persistera sur les marchés.
En outre, le coût des subventions pour les entreprises de transformation et les consommateurs deviendra probablement de plus en plus inabordable. On prévoit une évolution des prix et de la commercialisation des denrées alimentaires de base au cours des prochains mois. Le prix réglementé du pain en vigueur (5,91 dinars/kg) est nettement inférieur à celui de la farine (8,89 kg), mais également inférieur à celui du maïs et environ un tiers de celui des aliments composés pour animaux.
Le PIB a reculé d'au moins 20 pour cent en 1999 et aucune amélioration significative n'est prévue en 2000. En effet, d'après les indications, le PIB a baissé de 5,5 pour cent durant le premier trimestre 2000, ce qui aura de graves répercussions sur les niveaux de vie. En avril 2000, le salaire moyen était de 2 153 dinars (98 DM) par mois. Ces derniers mois, la pension moyenne est fixée à 90 pour cent du salaire moyen, mais les paiements sont en retard de plusieurs mois. Le chômage a subi une forte hausse en 1999 compte tenu des dégâts dus à la guerre, et jusqu'à 50 pour cent de la population active serait sans emploi ou sous-employée. L'inflation, d'environ 42 pour cent en 1999, devrait s'établir à un niveau compris entre 2 et 4 pour cent par mois cette année (3,5 pour cent en avril 2000). La figure 3 ci-dessous montre clairement la baisse du niveau de vie depuis 1999. La plupart des prix du marché se fondent sur le taux de change dinar/DM, ce qui ne fait que réduire davantage le pouvoir d'achat.
Le PAM a lancé une aide en faveur de 700 000 bénéficiaires en Serbie (337 000 réfugiés et 360 000 cas sociaux: personnes handicapées, incapables de travailler, et pensionnaires des institutions et retraités qui touchent moins de la moitié du salaire moyen. En outre, le CICR fournit une assistance à 200 000 personnes déplacées du Kosovo dans le cadre de son programme de rations individuelles, ainsi qu'à 100 000 bénéficiaires au titre de son programme de soupe populaire. Au Monténégro, le PAM distribue une aide alimentaire à 15 000 réfugiés, 32 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et à 20 000 retraités. En même temps, les Services de secours catholiques aident 55 000 cas sociaux. Quelques 27 000 autres cas sociaux reçoivent une aide d'autres programmes. La ration alimentaire mensuelle du PAM consiste en 12 kg de farine de blé, 1kg de légumineuses, 1kg d'huile végétale et 1kg de sucre. Par ailleurs, le PAM distribue également 150 grammes de suppléments protéiques en boîte et 150 g de sel lorsque ces denrées sont disponibles.
La Croix-Rouge yougoslave, par le biais de ses filiales de Serbie et Monténégro (CRS et CRM) est le principal partenaire local du PAM, du CICR et de la FICR, en ce qui concerne la distribution. Le réseau CRY-CRS-CRM comprend le stockage dans dix points de livraison régionaux en Serbie et un au Monténégro, la livraison à un total de 160 entrepôts municipaux en Serbie et 21 au Monténégro. Les listes de bénéficiaires sont dressées par les centres d'aide sociale et le Haut Commissariat pour les Réfugiés.
Depuis juillet 1999, les organisations internationales ont développé leurs opérations d'aide alimentaire en Serbie et au Monténégro de sorte que la Croix-Rouge locale a dû adapter ses moyens aux forts accroissements du nombre de bénéficiaires. À titre d'exemple, les capacités de distribution de la Croix-Rouge serbe sont passées de 3 000 tonnes il y a un an en 1999, à 15 000 tonnes par mois en moyenne. La manutention et le stockage des produits aux entrepôts (points de livraison généraux ainsi que points de livraison finals des municipalités) fonctionnent bien.
Le pain est une denrée de base traditionnelle fondamentale dans le régime alimentaire, et la situation de l'offre/demande de blé/farine est particulièrement importante dans toute évaluation de la situation alimentaire globale. Le bilan général de l'offre/demande de blé pour la République fédérative de Yougoslavie (hors Province du Kosovo sous tutelle de l'ONU) en 2000/2001 (juillet/juin) est, toutefois, subit l'effet d'un récent embargo sur les exportations de blé et d'autres produits alimentaires de la République de Serbie au Monténégro et par l'adoption du DM en tant que monnaie en vigueur au Monténégro. L'embargo contraint le Monténégro à s'approvisionner dans les pays voisins, en plus de l'aide alimentaire qu'il reçoit. En conséquence, le bilan céréalier du tableau 3 concerne la République Serbe uniquement et est fondé sur les paramètres suivants:
Scénario 1 | Scénario 2 | |
Disponibilités intérieures | 2 537 | 2 709 |
Stocks d'ouverture | 881 | 881 |
Production | 1 656 | 1 828 |
Utilisation totale | 2 637 | 2 809 |
Consommation alimentaire | 1 610 | 1 610 |
Semences | 185 | 185 |
Pertes Alimentation animale Exportations estimées1/ | 85 210 47 | 90 210 114 |
Stocks de clôture | 500 | 600 |
Besoins d'importations | 100 | 100 |
Importations estimées d'aide alimentaire restant à livrer au titre du programme d'aide alimentaire jusqu'à fin 2000 | 100 | 100 |
1/ Les exportations estimées comprendraient tout achat local d'aide alimentaire destinée à la distribution ciblée.
Les disponibilités intérieures totales de blé en 2000/2001 sont estimées à 2,5 millions de tonnes dans le scénario 1, tandis que les besoins totaux d'utilisation seraient de 2,6 millions de tonnes. Il reste donc un déficit de 100 000 tonnes qui sera couvert si la livraison de 100 000 tonnes annoncée par les programmes d'aide humanitaire en cours pour la République de Serbie se concrétise.
Le meilleur scénario impliquerait très vraisemblablement des stocks de clôture plus élevés et/ou des exportations supérieures. En outre, la farine de maïs sert également à la consommation humaine et elle pourrait partiellement remplacer la farine de blé, si l'accès aux disponibilités de blé et de farine devenait difficile. Ce qui serait possible, par exemple, dans des zones comme la Serbie centrale qui est déjà une région déficitaire en blé, tributaire des transferts de blé et de farine de blé de la Vojvodine. Toutefois, ceci se répercuterait sur la population vulnérable, en particulier sur les réfugiés sans terre et les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les personnes dépendant du pain subventionné.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour tout complément d'information, à: | |
M. Abdur Rashid Chef, SMIAR, FAO Directeur Télécopie: 0039-06-5705-4495 Mél:[email protected] |
Mme J. Cheng-Hopkins régional, OAC, PAM Télécopie: 0039-06-6513-2863 Mél: [email protected] |
Il est possible de recevoir automatiquement,
par messagerie électronique, les Alertes spéciales et les
Rapports spéciaux, dès leur publication, en souscrivant
à la liste de distribution du SMIAR. À cette fin, veuillez
envoyer un message électronique à l'adresse suivante: [email protected],
sans indiquer la case "objet" en indiquant le message suivant:
subscribe SMIARAlertes-L Pour être rayé de la liste, envoyer ce message:unsubscribe SMIARAlertes-L |
1 Le taux de change officiel de 6 dinars = 1 DM a été assoupli et fixé à 19 din. = 1 DM pour le calcul de la valeur d'exportation (en dinars) des fruits à partir de mai 2000. Ce taux est plus proche du taux parallèle de 22- 23 din. généralement utilisé sur le marché libre.
2 Prix NPK par sacs de 50 kg- 22 à 25 DM contre 16 à 20 DM à l'automne 1998.
3 Souvent importé de Roumanie ou de Bulgarie, les fournisseurs les plus proches. Prix par sac de 50 kg - urée chez les négociants privés: 21 à 24 D. Nitrate d'ammonium: 15 à 18 DM/sac. Nitrate de calcium ammoniacal: 18 à 20 DM.
4 60 pour cent avant fin octobre et 40 pour cent de novembre à décembre.
5 Chaque agriculteur a droit à 20 à 30 litres de carburant des coopératives pour la campagne de semis d'automne à un taux de 4 à 6 kg de blé par litre.
6 Chaque agriculteur avait droit à 30 litres de carburant par hectare.
7 Calcul moyen des rendements: (3 x 80 pour cent) - (3,8 x 20 pour cent)= 3,16 tonnes à l'hectare.