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Introduction

Le Burkina Faso est un pays relativement peu urbanisé en comparaison avec d’autres pays africains. Environ un quart de sa population totale vit en ville, soit plus de deux millions de personnes.[1] Ouagadougou, la capitale, compte aujourd’hui plus de 600 000 habitants et devrait atteindre le million d’habitants avant l’an 2010. Cette évolution a des conséquences importantes sur la problématique alimentaire du pays. Les styles alimentaires des citadins se différenciant de ceux des ruraux, une des questions essentielles pour l’avenir est de savoir à quelles conditions l’offre agricole du pays pourra contribuer à satisfaire la demande urbaine. Cette question ne se limite pas à estimer si les quantités d’aliments produites seront suffisantes à l’avenir pour nourrir la population des villes. Elle renvoie aussi aux conditions d’une adaptation de cette offre aux nouvelles exigences des citadins, compte tenu en particulier de leurs revenus, de leurs modes de vie, et de leurs modèles socioculturels.

C’est pour apporter des éléments de réponse à cette vaste dernière question que le CIRAD-SAR, en collaboration avec plusieurs partenaires burkinabès, a entrepris un travail de recherche sur l’évolution des styles alimentaires des citadins et sur l’identification et la perception de la qualité des aliments par ces consommateurs. Ce travail est en cours de réalisation au Burkina et ce document présente une partie des résultats déjà obtenus. Ceux-ci concernent les caractéristiques des pratiques d’approvisionnement alimentaire des Ouagalais et les déterminants de ces pratiques. Ces pratiques étant diversifiées, et variant d’un produit à l’autre, l’étude s’est centrée sur quelques produits importants dans la consommation pour lesquels des enquêtes approfondies ont été menées. Ces produits sont: les céréales, les viandes, les poissons et les soumbalas.[2]

Après avoir présenté la méthodologie des enquêtes au chapitre 1, l’alimentation des Burkinabès et des Ouagalais est brièvement rappelée sous l’angle des produits consommés au chapitre 2. Les pratiques d’approvisionnement des Ouagalais en céréales, viandes et poissons sont ensuite décrites au chapitre 3 où plusieurs caractéristiques de ces pratiques sont identifiées: l’importance relative des produits dans les approvisionnements des ménages, les prix pratiqués et leur accessibilité, l’origine des approvisionnements, la gestion des stocks, la gestion du budget alimentaire, les modalités d’achat (personnes qui achètent les produits, lieux d’achat fréquentés, unités de vente, pratiques de fidélisation).

Le chapitre 4 analyse ensuite l’imbrication des pratiques d’approvisionnement dans un ensemble plus vaste: l’organisation du ménage et les pratiques de consommation (les plats consommés et les occasions de consommation). Ce chapitre vise aussi à montrer l’importance du commerce de proximité et son rôle dans la réduction de l’incertitude sur la qualité des aliments.

En conclusion sont proposées des recommandations en vue de la conception de programmes d’action visant à améliorer la distribution alimentaire urbaine.


[1] Les données chiffrées de la population du Burkina sont présentées à l’annexe 1.
[2] Le soumbala est un condiment de sauce traditionnel, fréquemment consommé, produit à partir de la transformation des graines de néré.

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