Ce document s'inspire d'un précédent rapport préparé pour l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO, en collaboration avec le Département d'études sur la vulgarisation en milieu rural de l'Université de Guelph, Guelph, Ontario, Canada. Cette mission d'observation s'est déroulée entre les mois de mars et juillet 1996, durant lesquels l'auteur a rencontré des particuliers et des organisations au Canada, aux Etats Unis, aux Pays-Bas, en Italie, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, en Zambie, au Sénégal, en Egypte, au Mexique et au Chili.
La mission a été programmée à un moment particulièrement opportun dans l'histoire d'Internet. En effet, les services offerts sur Internet se développent à un rythme accéléré dans les pays en développement, en grande partie pour répondre à la demande des entreprises, des universités, des organisations non gouvernementales et des jeunes cadres. Il y a deux ans, bien peu auraient pu prévoir le niveau de l'offre de services actuellement disponible en Afrique et en Amérique latine. Néanmoins, certains planificateurs du développement ne sont pas conscients de l'étendue de la couverture par Internet et continuent à affirmer que le réseau mondial n'est pas un outil d'appui au développement adéquat. L'auteur ne peut que les inciter vivement à observer ce qui se passe dans plusieurs pays où Internet est en phase de devenir rapidement un outil de communication pour le développement.
L'auteur souhaite remercier les personnes suivantes pour leurs contributions: les membres du Groupe de travail sur les systèmes d'information électroniques (Electronic and Information Systems [EIS] Group) de la FAO (Silvia Balit, David Dion, Loy Van Crowder, Jon Anderson et Riccardo del Castello);. Greg Searle et Mike Jensen, du Centre international de recherche sur le développement, (CRDI); Emilio Canton, le Cybercafé Axon de Cuernavaca; Santiago Funes, FAO, Chili; Luis Masias, Federico Salzmann, Arnoldo Rosenfeld, Manuel Calvelo Rios, Solange Zalaquett et Francine Brossard du projet communication pour le développement en Amérique latine (GCP/RLA/114/ITA), Chili, et les paysans de Putaendo; Kate Wild, CRDI, Johannesburg; Dr. Doug Pletsch, Linda Mayhew et Helen Aitkin, de l'Université de Guelph: David King et Rashid Pertev, de la Fédération internationale des producteurs agricoles (IFAP); et souhaite enfin remercier son épouse, Karen Kennedy.
ACDI | Agence canadienne de développement international |
AGRIS | Système international d'information pour les sciences et technologie agricoles (International Information System for the Agricultural Sciences and Technology) |
ALENA (NAFTA) | Accord de libre échange Nord américain (North American Free Trade Agreement) |
APC | Association pour la communication progressive (Association for Progressive Communication) |
ARPA | Agence pour les projets de recherche nuancée (Advanced Research Projects Agency) |
ASERCA | Assistance et services pour la promotion agricole (Assistance and Services for Agricultural Marketing) |
CAP | Community Access Programme (Programme d'accès communautaire - une initiative du gouvernement fédéral du Canada) |
CATS | Services communautaires d'accès aux télécommunications (Community Access Telecommunication Services) |
CGIAR | Groupe consultatif pour le recherche agricole internationale (Consultative Group for International Agricultural Research) |
CTA | Centre technique de coopération aricole et rurale (Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation) |
EIS | Groupe de travail sur les systèmes d'information électronique (Electronic and Information Systems Group, FAO) |
FAO | Organisation des Nations Unies pour l'aimentation et l'agriculture |
FIDA | Fonds international pour le développement agricole |
FTP | Protocole de transfert des dossiers (File transfer protocol) |
GATT | Accord général sur les tarifs et le commerce(General Agreement on Tariffs and Trade) |
GCP/RLA/114/ITA | Projet de la FAO de communcation pour le développement en Amérique latine |
IDRC/CRDI | Centre international de recherche pour le développement (International Development Research Centre) |
IFAP | Fédération internationale des producteurs agricoles (International Federation of Agricultural Producers) |
ILEIA | Information Centre for Low-External-Input and Sustainable Agriculture |
IPS | Inter Press Service Third World News Agency |
IRITSEC | Regional Information Technology and Software Engineering Centre, Egypt |
ISP | Prestateurs des services Internet (Internet service providers) |
IVDN | Réseau intégré de téléphonie et de transmissions de données (Integrated Voice and Data Network) |
MERCOSUR | Marché commun austral (Southern Common Market) |
NARS | Centres nationaux de recherche agronomique (National agricultural research centres) |
ONG | Organisation non-gouvernementale |
PME | Petite et moyenne entreprise |
PNUD | Programme des Nations Unies pour le développement |
TICU | Unité technique d'information et de communication - une initiative appuyée par la FAO à Sonora, Mexique (Technical Information and Communication Unit) |
TTY | Système de messagerie téléphonique (telephone text messaging device) |
UNESCO | Organisation des Nations Unies pour la science et la culture |
VITA | Volontaires pour l'Assistance technique |
USAID | Agence américaine pour le développement international (US Agency for International Development) |
VITA | Volunteers in Technical Assistance |
WWW | World Wide Web |
Le réseau Internet se répand rapidement dans les pays en développement, mais ce phénomène reste largement urbain. La plupart des communautés rurales ne sont pas encore en mesure de bénéficier des services dont disposent leurs voisins des villes. Ce document recommande l'adoption d'une approche intégrée pour développer des actions et des services "Internet" dont puissent tirer parti les communautés rurales et les organisations paysannes. Cette approche part des besoins des populations rurales et des organisations agricoles de base et s'efforce de créer des circuits de communication verticaux et horizontaux. Ces nouveaux modes de communication permettraient aux habitants des campagnes et aux agriculteurs d'intensifier leurs relations, de dialoguer et d'échanger des informations avec les décideurs, les planificateurs, les chercheurs, etc. qui résident parfois à grande distance des communautés rurales. Des projets pilotes, montés en liaison avec les organisations agricoles et rurales locales, garantiraient la participation des communautés rurales et des organisations agricoles aux actions nationales et régionales ayant trait à Internet. Ce document propose des recommandations relatives à la stratégie, aux modes de financement et aux systèmes d'appui, ainsi que des exemples d'approches innovantes au Chili et au Mexique. Ce rapport se termine par un appel à l'adresse des agences d'aide, les engageant à améliorer leur action, notamment en travaillant de concert et en partageant l'expérience acquise dans ce champ du développement international en évolution rapide.
Recommandations relatives à la stratégie:
Toutes les initiatives relatives à Internet doivent associer, comme partenaires à part entière dans l'élaboration de la stratégie et dans l'action, les organismes intermédiaires qui fournissent aux communautés rurales et aux organisations agricoles aide au développement, conseils, appui aux projets, recherche, vulgarisation, éducation, services de santé et formation professionnelle. Les "actions Internet" doivent également être menées en collaboration avec les bénéficiaires désignés et leurs partenaires, à travers des groupes de travail, une planification participative et des techniques d'appui communautaire. Des projets pilotes aideraient à repérer les "meilleures pratiques", pour partager l'expérience acquise et constitueraient des moyens d'accroître l'impact des actions Internet et de renforcer la coordination.
Il est temps désormais de favoriser les activités liées à Internet dans les pays en développement. S'il est vrai que nous vivons aujourd'hui dans un village planétaire, la population de ce dernier se partage entre une élite restreinte ayant accès à l'information et une majorité d'exclus de cette information. Les nouvelles technologies nous offrent la possibilité de changer cet état de fait et d'agir en faveur d'un développement durable dans les communautés rurales et agricoles. Adopter une stratégie offensive et faciliter l'accès à Internet des communautés agricoles et rurales des pays en développement peut aider les habitants des campagnes à faire face aux nouveaux défis soulevés par l'évolution de l'économie mondiale et des contextes politiques, la dégradation de l'environnement et les pressions démographiques.
Pour relever ces défis et prendre les bonnes décisions, les populations à tous les niveaux de la société (notamment celles qui souffrent d'insécurité alimentaire) et les organisations qui les aident et les représentent, doivent avoir accès aux informations fondamentales et être en mesure de communiquer. Le développement économique et social est directement lié à l'amélioration de la communication et de l'accès à l'information (Banque Mondiale, 1995). Le développement participatif dépend entièrement des processus de communication et de diffusion de l'information.
La FAO a aujourd'hui l'opportunité historique de faire en sorte que les communautés agricoles et rurales relient les "sentiers villageois" électroniques aux "autoroutes de l'information".