Droits de douane
Au cours du Cycle dUruguay, la Jamaïque a choisi de consolider ses droits de douane agricoles à un plafond de 100 pour cent. Dautres droits et taxes ont été consolidés à 15 pour cent, à lexception dune liste de 56 produits pour lesquels les taux ont été consolidés à 80 pour cent, et de trois produits dérivés du sucre qui ont été consolidés à 200 pour cent.
Les droits effectivement appliqués en Jamaïque, à savoir le TEC du CARICOM, varient de 0 à 40 pour cent. La moyenne simple appliquée au droits de NPF sur les produits agricoles (SH chapitres 1-24) était denviron 20,2 pour cent en 1997.
Licences dimportation
Une procédure automatique est appliquée pour les licences concernant les produits laitiers.
Contingents tarifaires
La Jamaïque nutilise pas les contingents tarifaires.
Législation relative aux mesures correctives des échanges
La Jamaïque nutilise pas les mécanismes de sauvegarde spéciale pour les produits agricoles, énoncés dans lAccord sur lagriculture.
Les plafonds consolidés sur les produits agricoles sont le seul secteur dans lequel la Jamaïque dispose dune certaine flexibilité et elle en a rarement fait usage depuis la création de lOMC. Cest aussi le seul instrument efficace qui puisse être utilisé pour défendre lindustrie nationale contre les importations en dumping ou subventionnées. Les instruments classiques de recours commerciaux de lOMC ne sont pas faciles à utiliser pour un petit pays en développement, mais la Jamaïque a pris les mesures nécessaires pour les utiliser si cela savère nécessaire.
La Jamaïque a adopté le Safeguard Act en 2001. À ce titre, les autorités doivent prendre des mesures de sauvegarde pour protéger les industries nationales contre laugmentation des importations, qui menace ou mine ces secteurs. Cette législation est conforme à lAccord général de sauvegarde de lOMC. Auparavant, les autorités ont adapté la législation nationale anti-dumping afin de lharmoniser avec celle de lOMC. Cette législation prévoit la création dune Commission anti-dumping et pour les subventions et la création de droits anti-dumping et de droits compensateurs, pour les produits faisant lobjet dun dumping ou subventionnés.
Valeurs en douane
Les préparatifs en vue de la mise en place dun accord dévaluation en douane de lOMC, en Jamaïque, sont en cours depuis un certain temps. Le nouveau système dévaluation en douane devrait entrer en vigueur sous peu. Ce système prévoit lévaluation des biens sur la base de la transaction ou de la valeur de la facture, alors que le système actuel utilise un prix de référence ou un prix dérivé qui tend à être supérieur à la valeur de la facture. Le pays devra selon toutes probabilités affronter des pertes de revenus sur un certain nombre de produits agricoles. Les autorités ont donc convenu daccroître les droits sur les morceaux de poulet (à lexception des cous et des dos) et sur un certain nombre de légumes pour compenser le manque à gagner prévu. Ces augmentations relèvent des droits consolidés de la Jamaïque, dans le cadre de lOMC.
Un certain nombre de services de soutien à lagriculture sont fournis par les autorités afin de renforcer la compétitivité et développer le secteur agricole dans son ensemble. Ces services concernent notamment la recherche et la vulgarisation, le développement de technologies, les ressources humaines et la commercialisation, la quarantaine phytosanitaire et linspection des produits agricoles et les services vétérinaires.
Les pouvoirs publics octroient aussi une exonération fiscale sur les revenus, pendant dix ans au maximum, pour les agriculteurs habilités. Les intrants destinés à la production agricole sont exempts des versements relatifs à la taxe à la consommation, et les agriculteurs peuvent bénéficier dune exemption de droits de 20 pour cent, sur limportation de véhicules agricoles.
Ces politiques relèvent principalement des mesures de la catégorie verte de lOMC qui sont exemptes dengagements de réduction. Les dépenses publiques sur les routes, les ponts et leau pourraient aussi relever des mesures de soutien de la catégorie verte. Jusquà présent les pouvoirs publics ont peu utilisé les mesures de la catégorie verte, contrairement à lhabitude des pays industrialisés et cela devrait se confirmer probablement du fait des ressources limitées dont dispose la Jamaïque. Toutefois, un accroissement des dépenses dans ce secteur, deviendra nécessaire pour favoriser son processus dajustement, si lon veut accroître la production et améliorer son efficacité et sa compétitivité à lavenir.
La Jamaïque na indiqué dans sa Liste de concessions à lOMC aucune mesure de soutien interne ayant des effets de distorsions sur le commerce. Cela implique que toutes les mesures relèvent de la catégorie verte où du moins ne dépassent pas les obligations de minimis de 10 pour cent (pour les pays en développement) relatives au soutien de la MGS autre que par produit. La possibilité dutiliser des mesures de soutien ayant des effets de distorsion sur le commerce, qui sont actuellement utilisées par nombre dautres pays, devrait être ouverte à la Jamaïque et non restreinte, par lactuel niveau de minimis. Laccent est mis sur les mesures visant à soutenir et à favoriser le processus de développement.
La Jamaïque na pas mentionné lutilisation des subventions à lexportation dans sa Liste dengagements communiqués communiquée à lOMC. Cela implique une consolidation des subventions dexportation au niveau zéro.
La Jamaïque est un pays en développement importateur net de produits alimentaires et elle appuie lorientation de la Décision de Marrakech sur les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires et sefforce de mettre en uvre cette décision. Il pourrait être nécessaire, à la fois pour les organismes publics et les ONG davoir accès à toute forme daide financière disponible pour les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires, afin de compenser la hausse des prix des importations alimentaires de base. À la Jamaïque, les produits alimentaires de base ne sont pas importés par les organismes publics, mais par le secteur privé et les ONG. La Jamaïque pourrait aussi avoir des difficultés si ce type de financement était liés à des conditions du type de celles requises par le FMI.
Dans la mesure où les entreprises commerciales dÉtat ou dautres sociétés privées ont un effet de distorsion sur les marchés, il est nécessaire de les réglementer dans le cadre du système international. La question de la domination du marché et des distorsions dues à certaines multinationales peuvent être réglées en appliquant les règles de discipline de la concurrence. La Jamaïque ne dispose pas dentreprises commerciales dÉtat importante, sauf dans le secteur de la commercialisation du sucre brut et en partie pour sa production limitée de piments. Ces opérations nont pas deffets de distorsions sur les marchés ou seulement des effets réduits. Quoi quil en soit, les petits pays en développement pourraient avoir besoin de maintenir des entreprises commerciales dÉtat afin dobtenir des résultats dans les opérations commerciales et pouvoir concurrencer les entreprises privées et publiques, plus importantes au niveau mondial.
La Jamaïque dispose dun Centre dinformation pour les questions concernant les mesures SPS, comme requis par lOMC. Dans le domaine des mesures SPS, la Jamaïque a rencontré les difficultés suivantes:
Pour les ignames exportés vers les États-Unis - le traitement après-récolte à lImazalil, nest pas admis;
Les exportations de poulets vers les États-Unis ont été interdites du fait que la Jamaïque na pas présenté aux États-Unis les preuves attestant que la pseudopeste aviaire (maladie de Newcastle) na pas sévi dans le pays au cours des cinquante dernières années;
La Jamaïque ne peut pas exporter de produits laitiers vers lUnion européenne tant quelle ne respecte pas les conditions requises dans les pays exportateurs.
Pour ce qui est des importations, la Jamaïque a accéléré la mise en uvre de la législation nationale sur la sécurité alimentaire pour ce qui est des produits carnés et de la volaille.
La Jamaïque reconnaît limportance de lAccord SPS de lOMC tant pour les exportations que pour les importations des produits agricoles et halieutiques. Les mesures SPS sont importantes pour la protection des être humains, des animaux et des plantes et pour leur santé, mais les pays peuvent aussi les utiliser de manière déloyale, comme obstacles aux échanges. Les pays en développement comme la Jamaïque sont parfois désavantagés pour lutilisation et lapplication de ces mesures, car leurs capacités scientifiques et leurs capacités institutionnelles sont considérablement moins développées que celles des pays industrialisés.
À la Jamaïque, comme nombre de pays en développement, les normes SPS, la législation et les institutions doivent être modernisées et renforcées afin de respecter lAccord SPS de lOMC. Les pouvoirs publics, par le biais du ministère de lagriculture ont déjà pris diverses dispositions qui sinscrivent dans une stratégie plus vaste visant à améliorer la réglementation des exportations et les systèmes SPS. Ces initiatives concernent la législation, notamment lAquaculture, Inland and Marine Products and By-Products Inspection, Licensing and Export Act de 1999 et le Meat, Meat Products and Meat By-Products (Inspection and Export) Act de 1998; la création de centres de prédédouanement centralisés pour les exportations auprès des aéroports Norman Manley International et Sangster International; la création dun laboratoire pour les tests sur les résidus auprès du Ministère de lagriculture; ainsi que la participation à des instances internationales comme le Codex Alimentarius, lInternational Office for Epizootics, et lInternational Convention for Phytosanitary Protection. Les pouvoirs publics cherchent aussi à renforcer les systèmes existant dans le pays par le biais de la création dune organisme ombrelle, le Jamaica Animal And Plant Health Inspection System qui devrait gérer le programme de SPS du pays.
La Jamaïque aura besoin dune aide technique de la communauté internationale pour poursuivre la mise en place des mesures visant à améliorer, dans lensemble, son système SPS. Un soutien est nécessaire pour compléter la législation, la mise en valeur des ressources humaines; la fourniture déquipements pour les laboratoires et la réorganisation et le renforcement institutionnel.
On admet quà lavenir les pays pourraient réduire leur utilisation des mesures protectionnistes traditionnelles comme les droits et les diverses mesures non tarifaires et que laccent devrait être mis sur lutilisation des mesures SPS comme obstacles aux échanges. Le domaine des politiques commerciales agricoles a donc besoin dêtre suivi de près par les pays membres, dans les divers organismes normatifs et au sein de lOMC. Il convient dassurer que les pays plus avancés au plan scientifique et technologique nutilisent pas les moyens qui sont à leur disposition pour annuler les efforts des pays moins développés et encourager commerce extérieur.
Du fait son expérience, en tant que pays tiers, dans le différend Union européenne/États-Unis et al. relatif aux bananes, la Jamaïque a pu observer de près le fonctionnement du Mémorandum daccord sur le règlement des différends. Ainsi la Jamaïque a pu constater les faiblesses du système, du point de vue dun pays en développement.
La Jamaïque estime que le mécanisme de règlement des conflits est fondamental pour un bon fonctionnement du système de commercialisation multilatéral. Les lacunes du système concernent:
La représentation juridique: Lassistance juridique fournie par le Secrétariat de lOMC est insuffisante et doit être renforcée;
La participation de juristes indépendants: Si le Secrétariat de lOMC ne peut pas de fournir tout le soutien juridique nécessaire aux pays en développement, les États membres devraient être autorisés à incorporer des juristes indépendants dans leurs délégations, à la fois au stade des groupes spéciaux et de la procédure dappel;
La participation des tiers: en tant que pays dont les transactions commerciales sont limitées, la Jamaïque pourrait participer à de nombreux différends en qualité de pays tiers et elle est donc intéressée à ce que ces pays soient autorisés effectivement à participer aux groupes spéciaux et aux procédures dappel dans le règlement des différends;
À tous les stades du processus du différend concernant les pays en développement (que ce soit en tant que demandeur, défendeur ou pays tiers) il faudrait tenir compte de lincidence sociale et économique des décisions prises par lOMC sur les pays en développement. Ces questions, connues comme considérations autres que dordre commercial, devraient être très importantes, au cours des actuelles négociations sur lagriculture.
Il est évident, quexception faite de laide juridique prévue fournie par le Secrétariat de lOMC, les pays en développement auront besoin de développer leurs compétences en droit commercial international pour sassurer que leurs intérêts soient défendus avec pertinence par leurs propres avocats. Ainsi, laide technique de lOMC, devrait sengager à fournir une telle formation aux pays en développement qui ont besoin de ce genre dassistance.