Aux Philippines, la première tentative de réforme des échanges, a eu lieu dans les années 60, avec la politique de suppression des mesures de contrôle, qui rendait inutile les licences dimportation et dexportation. Il a été mis un terme à la politique du taux de change fixe, et le peso a été dévalué. En raison des problèmes liés à la balance des paiements, on a imposé la protection du secteur et les importations ont été contrôlées. Le nombre de lignes de produits réglementées a donc augmenté, passant de 1 307 en 1970 à 1 820 en 1980.
La deuxième tentative de réforme commerciale a été engagée dans les années 80 avec la mise en place dun programme de réforme des tarifs douaniers et dun programme de libéralisation des importations, dans le cadre dun programme dajustement structurel. Le programme de réforme des tarifs douaniers a réduit les taux de droit qui étaient auparavant de 100 pour cent, à un niveau allant de 10 à 50 pour cent. Le programme de libéralisation des importations a également fait baisser la proportion des articles exclus, de 24 à 20 pour cent. Lapplication du programme de libéralisation des importations a été renvoyée de 3 ans du fait de la crise économique de 1983, mais a repris en 1986, principalement pour les produits industriels. Les taxes sur les exportations agricoles ont été supprimées; les importations dengrais et de blé ont aussi été libéralisées, mais les importations de produits agricoles nont pas été concernées.
Au terme du programme de réforme des tarifs douaniers en 1985, un nouveau cycle de réductions tarifaires unilatérales a été mis en place. Le décret-loi 470 de 1991 a réduit le nombre de lignes de produits pour lesquels les droits sont élevés, au cours de période de cinq ans qui se termine en 1995. Le décret-loi 8 pris en 1992 a supprimé les restrictions quantitatives qui ont été remplacés par des droits. Cela toutefois a été modifié par la Magna Carta for Small Farmers Law, qui a exigé des restrictions quantitatives sur les produits agricoles cultivés dans le pays en quantités suffisantes. Ainsi, en 1993, par le biais de la circulaire 95, les restrictions quantitatives sur le maïs, le porc et les volailles ont été rétablies (contrairement à celles relatives à la viande de buf et au sucre).
Le décret-loi 470 a été marqué par le recul du nombre des lignes de produits affectées dun taux élevé et laccroissement des lignes de produits à taux réduit. Pour la plupart des lignes de produits, le taux allait de 10 à 30 pour cent.
Dans le cadre de lOMC, les engagements tarifaires des Philippines pour les produits agricoles ont les taux de protection les plus élevés suivis par les textiles et les métaux (tableau 1). Les tarifs initiaux et consolidés pour les produits agricoles les plus sensibles vont de 95 à 100 pour cent en 1995 et 1996. Vers la fin de laccord, les droits consolidés pour tous les produits agricoles sensibles devraient se situer entre 10-50 pour cent (tableau 2).
Tableau 1. Taux de droits au titre de lAccord sur lagriculture, par groupe de produits (1997-2000)
Groupe de produits |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Ensemble |
12,47 |
9,73 |
9,51 |
8,20 |
Agriculture |
19,62 |
14,50 |
14,33 |
13,26 |
Chimie |
6,77 |
5,25 |
5,15 |
4,64 |
Textiles |
14,43 |
12,56 |
12,52 |
8,89 |
Métallurgie |
14,85 |
10,37 |
9,62 |
9,02 |
Équipement |
10,63 |
8,34 |
8,11 |
7,47 |
Exploitation minière |
5,34 |
4,69 |
4,69 |
3,91 |
Secteur manufacturier |
11,48 |
9,09 |
8,84 |
7,48 |
Source: Philippine Grains Development Program Project Rapport principal, 1998. Vol. I. Projet de rapport final, cité par Mangabat (1998).
Tableau 2. Tableau de répartition des fréquences pour les taux de droits appliqués aux produits agricoles sensibles (1995-2004)
Taux de droit |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
10-30 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
35-50 |
23 |
23 |
36 |
36 |
44 |
44 |
44 |
44 |
90 |
90 |
55-70 |
14 |
14 |
9 |
9 |
51 |
5 |
1 |
51 |
0 |
0 |
75-90 |
8 |
8 |
50 |
50 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
95-100 |
50 |
50 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Source: Philippine Grains Development Program Project Main Report, 1998. Vol. I. Projet de rapport final cite par Mangabat (1998).
La ZLEA a vu le jour en 1990, pour aborder les questions relatives aux éventuelles répercussions sur les échanges des autres accords commerciaux pris dans la région. Le mécanisme de libre échange de la ZLEA, relève du tarif préférentiel effectif commun (TPEC). Dans ce contexte, chaque État membre établit ses droits préférentiels sur les produits provenant de pays membres à des taux non supérieurs aux taux NPF.
Les produits relevant du programme ZLEA-TPEC relèvent de plusieurs catégories: liste dinclusion, liste temporaire dinclusion, liste des produits sensibles, liste des produits très sensibles et exemption générale. Les niveaux de droits sont directement proportionnels au degré de sensibilité.
Enfin la Coopération économique de la zone Asie-pacifique (APEC) qui a été crée en 1998, est compatible avec lajustement à la baisse des droits en vue de parvenir à la libéralisation des échanges et des investissements, et à la coopération économique et technique. Les taux de droit consolidés des Philippines auprès de lOMC, les plans daction individuels des États membres de lAPEC et les engagements tarifaires Bogar sont tous compatibles avec lobjectif de parvenir à des droits zéro, dici 2020.
Les Philippines ont pris deux types dengagements, au vu de lAccord sur lagriculture: des engagements extérieurs conformes à laccord et des engagements internes vis-à-vis des agriculteurs philippins. Les engagements extérieurs portaient notamment sur un élargissement de laccès aux marchés, la suppression du soutien interne (13 pour cent de réduction de 1995 à 2004 pour le soutien ayant des effets de distorsion sur le commerce) et aucun recours aux subventions dexportation; tarification de toutes les restrictions quantitatives; interdiction des obstacles non tarifaires; volumes daccès minimum (MAV) de 3 pour cent, sur la consommation de 1986 à 1988, pour 1995 et de 5 pour cent sur la consommation de 1986 à 1988, pour 2004; réduction des consolidations tarifaires de 24 pour cent avec un minimum de 10 pour cent par ligne tarifaire de 1005 à 2004; et enregistrement des variétés végétales et protection (brevets ou système sui generis).
Les autorités philippines, au plan interne, se sont engagées, vis-à-vis des agriculteurs de fournir un plan daction et un plan budgétaire pour les mesures dajustement relatives au Cycle dUruguay (dispositifs de sécurité); mise en place de la législation appropriée (par exemple, l'Agriculture and Fisheries Modernization Act [AFMA]) pour fournir des réductions tarifaires sur les intrants ainsi que des mesures correctives des échanges devant agir comme sauvegarde, contre les poussées des importations, les dommages aux industries locales et le dumping; les réformes de la taxe sur la valeur ajoutée pour les transformateurs de produits agro-alimentaires, le soutien budgétaire à lagriculture se montant à 73 milliards de pesos de 1995 à 1998, au titre du Plan daction du Cycle dUruguay; et le soutien à lirrigation 28,4 milliards de 1995 à 1998 et 6 milliards de pesos par an, de 1999 à 2004.
Pour ce qui est du respect des règles, lévaluation a relevé de bons résultats pour ce qui est de laccord externe, mais des résultats mitigés et insuffisants au titre des engagements internes et décevants au titre de lAgriculture and Fisheries Modernization Act (Habito, 1999).
Dans le secteur agricole, lAccord sur lagriculture a dans lensemble entraîné un recul de la compétitivité à léchelle globale des produits agroalimentaires sensibles des Philippines, comme indiqué par certaines études de la Fondation STRIVE (Gonzales, 1999; Gonzales et al., 2000). La compétitivité, à léchelle mondiale, de cinq produits agricoles (riz, maïs, bovins, porcs, poulets et oeufs) a été analysée au cours de la période précédant lAccord sur lagriculture(1994) et des périodes postérieures (1999) pour les régimes commerciaux dimportations et dexportations, en utilisant le rapport du coût des ressources, comme indicateur de la compétitivité à léchelle mondiale. Dans cette étude, les produits agroalimentaires ont été ventilés selon le niveau de technologie appliqué au riz et au maïs et au degré de commercialisation pour les produits de lélevage et les produits avicoles.
En général, les résultats montrent que ces produits agricoles étaient compétitifs comme substituts des importations avant la signature de lAccord sur lagriculture, mais cette compétitivité a diminué par la suite (tableau 3). Au titre dun régime commercial dexportation, ces produits nétaient pas en général compétitifs avant lAccord sur lagriculture et leur non compétitivité a été par la suite exacerbée. La raison de ce déclin de la compétitivité des coûts tient en grande partie à «lincapacité» de lagriculture philippine daffronter la concurrence mondiale.
Tableau 3. Compétitivité de certains
produits agricoles philippines
(avant et après lAccord
sur lagriculture)
Produit |
Technologie |
RCR |
|||
Avant le GATT-OMC |
Après le GATT-OMC |
||||
Substitution |
Promotion |
Substitution |
Promotion |
||
Rizb |
Haute |
0,48 |
0,94 |
0,75 |
1,52 |
Moyenne |
0,81 |
1,53 |
0,83 |
1,69 |
|
Technologie |
1,19 |
2,30 |
0,91 |
1,96 |
|
Maïsf |
Haute |
0,31 |
1,65 |
0,29 |
1,52 |
Technologie |
0,39 |
1,92 |
0,56 |
2,87 |
|
Bovinsi |
Petite |
0,53 |
1,09 |
0,54 |
0,99 |
Production |
0,52 |
1,13 |
0,51 |
0,95 |
|
Porcinsi |
Petite |
0,56 |
1,24 |
0,91 |
1,90 |
Production |
0,42 |
0,99 |
0,46 |
1,03 |
|
Pouletsi |
Petite |
0,94 |
1,79 |
1,05 |
2,19 |
Production |
1,06 |
2,01 |
0,98 |
2,02 |
|
Oeufsi |
Petite |
0,83 |
2,40 |
1,14 |
3,55 |
Production |
0,73 |
2,12 |
1,20 |
3,81 |
a Le rapport du coût des ressources (RCR) indique la compétitivité, à léchelle mondiale. Un RCR < 1 est compétitif; un RCR = 1 est neutre; un RCR > 1 nest pas compétitif (évalué au taux de change officiel de P25/dollar E.-U. avant le GATT-OMC et de P40/dollar E.-U. après le GATT-OMC.
b Tiré de «Trade Liberalization of the Philippine Rice Sector», Fondation STRIVE, 2000 (saison des pluies seulement).
c Avec un rendement de riz palay supérieur à 5 tonnes/ha/campagne.
d Avec un rendement de riz palay de 3 à 5 tonnes/ha/camapgne.
e Avec un rendement de riz palay de moins de 3 tonnes/ha/campagne.
f Daprès lenquête dévaluation rapide sur le maïs de la Fondation STRIVE, 1999 (saison des pluies seulement).
g Avec des rendements de maïs de 3 tonnes ou plus/ha/campagne.
h Avec des rendements de maïs de moins de 3 tonnes/ha/camapgne.
I Tiré de «The Global Competitiveness of the Livestock and Poultry Subsectors Before and After the GATT-WTO», Fondation STRIVE, 1999.Source: Gonzales (2000).
Comme évoqué précédemment, les réformes commerciales ont été introduites de manière unilatérale, aux Philippines, afin de parvenir à un développement économique durable. Lagriculture et les autres secteurs, représentent un élément majeur de la stratégie de libéralisation des échanges, même avant laccession du pays à lOMC.
Sur les quatre points principaux de lAccord sur lagriculture (accès aux marchés, subventions internes, subventions externes et mesures sanitaires et phytosanitaires), les Philippines sont surtout concernées par les mesures sanitaires et phytosanitaires. Pour ce qui est de laccès aux marchés, les Philippines ont supprimé les contingents tarifaires quelles ont transformé en droits, sauf pour le riz. La loi de tarification de 1995 (Republic Act 8178) prévoyait la création de MAV et la création dun Fonds de développement de la compétitivité agricole pour le développement du secteur, notamment pour les produits agricoles affectés de manière négative par lAccord sur lagriculture.
Droits de douane
Les Philippines se sont engagées à consolider les taux de 744 lignes agricoles. Pour les produits agricoles qui ne bénéficient pas de restrictions quantitatives, le taux consolidé initial était de 10 pour cent supérieur aux taux de droits existants. Le tableau 4 fait état des taux de droits NPF pour certains produits agricoles, au titre du GATT-OMC. Il convient de remarquer que pour des produits sensibles, les droits finals étaient en général plus élevés en 2004 quen 1995, avant lAccord sur lagriculture.
Tableau 4. Droits applicables à certains produits agricoles (en pourcentage)
Produit |
Taux initial |
Taux de droits effectivement |
Taux final |
||||
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2004 |
|
Viande bovine |
|||||||
À larrivée |
30 |
30 |
30 |
30 |
20 |
10 |
30 |
À la sortie |
60 |
60 |
50 |
30 |
20 |
10 |
30 |
Viande porcine |
|||||||
À larrivée |
30 |
30 |
30 |
30 |
30 |
30 |
30 |
À la sortie |
100 |
100 |
80 |
80 |
60 |
60 |
40 |
Viande de volaille |
|||||||
À larrivée |
50 |
46 |
42 |
42 |
42 |
42 |
40 |
À la sortie |
85 |
88 |
72 |
72 |
55 |
55 |
40 |
Café |
|||||||
À larrivée |
50 |
50 |
45 |
38 |
38 |
38 |
40 |
À la sortie |
100 |
100 |
80 |
80 |
60 |
60 |
40 |
Maïs |
|||||||
À larrivée |
35 |
35 |
35 |
35 |
35 |
35 |
35 |
À la sortie |
100 |
100 |
80 |
80 |
65 |
65 |
50 |
Riz |
|||||||
À larrivée |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
À la sortie |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Sucre |
|||||||
À larrivée |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
À la sortie |
92 |
92 |
75 |
75 |
62 |
62 |
50 |
Source: Ministère de lagriculture Agile Project (1999).
Contingents tarifaires
Les Philippines ont maintenu actuellement des contingents tarifaires pour certains produits agricoles pour lesquels les restrictions quantitatives ont été supprimées. Il sagit des animaux vivants (SH 0103 [animaux vivants de lespèce porcine]; SH 0104 [animaux vivants des espèces ovine ou caprine]; et SH 0105 [Coqs, poules, canards, oies, dindons, dindes et pintades, vivants, des espèces domestiques]), SH 0203 [viandes des animaux de lespèce porcine, fraîches, réfrigérées ou congelées], SH 0204 [viandes des animaux des espèces ovine ou caprine, fraîches, réfrigérées ou congelées], SH 0207[ viandes et abats comestibles frais, réfrigérés ou congelés des volailles du n°0105], SH 0701[pommes de terre, à létat frais ou réfrigéré], SH 0901 et SH 2101 [café], SH 1005 [maïs], et SH 1701 [sucre].
Jusquen 1997, les Philippines ont aussi maintenu des contingents tarifaires sur les animaux vivants de lespèce bovine (SH 0102) et sur la viande des animaux de lespèce bovine (SH 0201 et SH 0202). Les contingents tarifaires pour ces articles ont été abolis lorsque les droits effectivement appliqués ont nettement baissé au-dessous du taux du taux de droit contingentaire, et que les taux de droits contingentaires et hors contingent, ont été unifiés. Cette mesure traduit la pression du secteur national de lélevage en vue dune réduction des droits sur le bétail vivant et reconnaît les besoins dintrants des transformateurs de viande, qui ne peuvent pas être couverts par le secteur national de lélevage.
Tableau 5. Taux dutilisation des valeurs daccès minimum (Philippines, de 1995/1996 à 2001)
Titres |
Description |
1995/96 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
0102 |
Animaux vivants de lespèce bovine (unité) |
18 752 |
13 556 |
14 461 |
15 366 |
16 270 |
17 174 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0103 |
Animaux vivants de lespèce porcine (unité) |
3 885 |
2 570 |
2 570 |
2 570 |
2 570 |
2 570 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0104 |
Animaux vivants des espèces ovine ou caprine (unité) |
75 919 |
54 892 |
58 514 |
62 170 |
65 830 |
69 488 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0105 |
Coqs, poules, canards, oies, dindons, dindes et pintades, vivants, des espèces domestiques (unité) |
8 202 780 |
6 342 356 |
3 765 181 |
7 188 006 |
7 610 830 |
8 033 654 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0201 |
Viandes des animaux de lespèce bovine fraîche/réfrigérée |
6 087 |
4 261 |
4 436 |
4 611 |
4 785 |
4 959 |
Taux dutilisation en pourcentage |
35 |
0 |
0,3 |
0 |
0 |
0 |
|
0202 |
Viandes des animaux de lespèce bovine congelées (tonnes) |
21 131 |
86 054 |
71 317 |
85 581 |
98 418 |
108 259 |
Taux dutilisation en pourcentage |
92,4 |
89,9 |
9,8 |
0 |
0 |
0 |
|
0203 |
Viandes des animaux de lespèce porcine fraîches réfrigérées ou congelées (tonnes) |
49 985 |
36 135 |
38 545 |
40 955 |
43 365 |
45 775 |
Taux dutilisation en pourcentage |
5,6 |
21,2 |
15,8 |
44,1 |
44,5 |
18,6 |
|
0204 |
Viandes des animaux des espèces ovine ou caprine, fraîches, refrigérées ou congelées (tonnes) |
1 030 |
745 |
795 |
845 |
895 |
945 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0207 |
Viandes et abats comestibles, frais réfrigérées ou congelés des volailles (tonnes) |
22 525 |
16 160 |
16 701 |
17 746 |
18 790 |
19 834 |
Taux dutilisation en pourcentage |
4,3 |
9,9 |
16,2 |
90,9 |
62,9 |
59,6 |
|
0701 |
Pommes de terre à létat frais/réfrigéré (tonnes) |
1 430 |
1 035 |
1 102 |
1 171 |
1 240 |
1 309 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
1,9 |
7 |
38,7 |
81,9 |
95,2 |
|
0901 |
Café en grains (tonnes) |
932 |
993 |
6 060 |
1 126 |
1 192 |
1 258 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0,1 |
92,5 |
100 |
97,3 |
95,7 |
92,9 |
|
1005 |
Maïs (tonnes) |
200 061 |
144 623 |
154 266 |
163 908 |
224 550 |
183 192 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
99,1 |
71,8 |
99,1 |
99,4 |
73,1 |
|
1701 |
Sucre (tonnes) |
59 069 |
42 701 |
45 547 |
48 393 |
51 420 |
54 087 |
Taux dutilisation en pourcentage |
0 |
0 |
99,9 |
0 |
61,5 |
0 |
|
2101 |
Extraits de café (tonnes) |
20 |
20 |
23 |
25 |
26 |
28 |
Taux dutilisation en pourcentage |
80,6 |
72,3 |
86,5 |
82 |
69,7 |
99,3 |
Source: Secrétariat du MAV, Ministère de lagriculture.
Les volumes daccès minimum de certains produits, au titre du GATT-OMC, sont indiqués au tableau 5, ainsi que les taux dutilisation correspondants. Il convient de noter que, au cours de la période postérieure à lAccord sur lagriculture (2000) seulement le maïs, le café en grains et les extraits, les pommes de terres, le porc réfrigéré/congelé et le sucre avaient des taux dutilisation supérieurs à 25 pour cent. Les taux dutilisation sont en général plus élevés lorsque la sensibilité nationale des importations veut que le plafond des importations des volumes daccès minimum, est fixé à un niveau peu élevé.
Le riz (SH 1006), du fait de lexemption dont il jouit au titre de la tarification prévue à lannexe 5 de lAccord sur lagriculture est couvert par le système du volume daccès minimum, lunique importateur étant le National Food Authority (NFA). Au cours de la mise en place du des contingents tarifaires pour le riz, lallocation a été utilisée totalement tous les ans, les importations annuelles du pays ayant dépassé de loin les volumes daccès minimum établis pour lannée. Des questions ont été soulevées pour ce qui est du monopole du National Food Authority sur les importations de riz. La question est liée aux recettes douanières sacrifiées du fait des activités commerciales du National Food Authority. Tolentino (2002) estime que les revenus tirés des importations de riz par le National Food Authority se montait environ à 24 milliards de P de 1995 à lan 2000.
Le niveau du soutien interne ayant des effets de distorsion sur le commerce (en terme de subventions sur les intrants et de soutien des prix pour le riz, le maïs et le sucre) sest monté à 6 milliards de pesos, de 1995 à 2000, soit 1 milliard par an (tableau 6). Ces subventions sont nettement inférieures au niveau de minimis de 10 pour cent de la valeur de la production, et les Philippines ne sont donc pas obligés de réduire ce soutien. Toutefois, un effort délibéré déliminer les subventions sur les intrants a été fait au profit dun soutien plus durable octroyé en vue de renforcer la productivité (irrigation et infrastructures de marché par exemple).
Faire appliquer un prix officiel de soutien du riz supérieur au prix du marché agricole a toujours été lun des défis à relever par la National Food Authority. De 1996 à 2000, les prix du marché agricole étaient nettement inférieurs au prix de soutien des pouvoirs publics. Le problème est encore exacerbé par les fonds publics limités et la capacité de fournir du riz brut (estimé à moins de 4 pour cent de la production totale).
Dautres soutiens internes (catégorie verte, catégorie orange, etc.) sont minimes, dans le contexte global du budget national.
Tableau 6. Soutien interne des prix des produits
agricoles
(Philippines 1995-2000 en milliers de pesos)
Année |
Produit |
Soutien du marché |
Total MGS |
1995 |
|
257 253 |
257 253 |
Riz |
257 253 |
257 253 |
|
Maïs |
0 |
0 |
|
1996 |
|
920 468 |
920 468 |
Riz |
876 766 |
876 766 |
|
Maïs |
43 702 |
43 702 |
|
1997 |
|
1 828 558 |
1 828 558 |
Riz |
617 447 |
617 447 |
|
Maïs |
148 463 |
148 463 |
|
Sucre brut |
1 062 648 |
1 062 648 |
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1998 |
|
621 741 |
621 741 |
Riz |
72 220 |
72 220 |
|
Maïs |
549 521 |
549 521 |
|
1999 |
|
1 241 993 |
1 241 993 |
Riz et maïs |
1 091 993 |
1 091 993 |
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Sucre brut |
150 000 |
150 000 |
|
2000 |
|
1 192 638 |
1 192 638 |
Riz et maïs |
592 638 |
592 638 |
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Sucre brut |
500 000 |
500 000 |
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Total (1995-2000) |
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6 062 651 |
Source: Diverses notifications des Philippines à lOMC et General Appropriations Act de 1999 et 2000.
Les Philippines nont pas établi une liste de subventions à lexportation, dans les engagements à lOMC, et nont donc pas droit, aux subventions à lexportation, quen fait elles nutilisent pas. De même, toutes les taxes à lexportation, sur les produits agricoles ont été éliminées en 1996. Toutes les stratégies à lexportation relèvent dans lensemble du secteur privé, qui ne perçoit quune aide minime de la part des pouvoirs publics.
Les Philippines ont du mal à avoir accès aux marchés, pour les exportations de bananas et dananas, vers lAustralie, et de mangues vers les États-Unis (les mangues de lîle de Guimaras, toutefois, sont maintenant acceptées aux États-Unis). Laccent est mis davantage sur les obstacles non tarifaires.
Les États-Unis ont posé aux autorités des Philippines des questions à propos des contingents nationaux de viande de porc qui nont pas été épuisés. Les Philippines ont simplement répondu que les produits congelés ont une demande très limitée sur le marché national, car les consommateurs préfèrent la viande fraîche.
Les politiques publiques sur la sécurité sanitaire des aliments et les normes de qualité sont énumérées dans le Consumer Act (Republic Act 7394). Conformément à cette loi, cest à lÉtat quil appartient de protéger les intérêts des consommateurs, dencourager leur bien-être et de créer des normes de conduite pour les affaires et lindustrie.
LÉtat doit mettre en oeuvre des mesures pour atteindre les objectifs consistant à protéger les consommateurs contre les risques menaçant la santé et la sécurité sanitaire et entraver les ventes et les pratiques trompeuses, déloyales et exorbitantes; fournir les informations et léducation nécessaires pour faciliter un choix judicieux et un juste exercice de ses droits par le consommateur; les droits pertinents et les moyens de les défendre; et impliquer la participation des consommateurs pour lélaboration des politiques sociales et économiques.
À cette fin, le Ministère de lagriculture a pris en 1993, le décret dapplication n°9 de la loi DA-AO 9 qui établit essentiellement les centres de responsabilité et une série de normes sur la qualité et la sécurité sanitaire des produits et notamment sur lenregistrement, létiquetage et lemballage, ainsi que pour la publicité et le moyen de régler les plaintes des consommateurs. Les centres de responsabilité ou organismes de mise en uvre, ont pour mandat dentreprendre les recherches et délaborer et faire appliquer les règles de qualité et de sécurité relatives aux produits agricoles. Ils sont aussi autorisés à percevoir, évaluer, rassembler et conserver les frais nécessaires aux coûts dinspection, de certification, danalyse et les tests des échantillons, nécessaires pour respecter les dispositions du Consumer Act. Le DA-AO 9 prévoit aussi la création dun Comité technique pour surveiller la mise en oeuvre générale de ces directives.
Les Philippines se sont engagées, notamment à harmoniser les mesures sanitaires et phytosanitaires avec les normes internationales. Plusieurs études de lAgricultural Policy Research and Advocacy Assistance Program (APRAAP) du Ministère de lagriculture ont indiqué que les Philippines doivent encore établir leurs normes sanitaires et phytosanitaires pour les éléments essentiels, les additifs, les contaminants, les niveaux de mycotoxines et aflatoxines pour la viande, les ufs, les produits laitiers (Manuel, 1996); les mesures sanitaires et phytosanitaires pour les aliments transformés (de Leon, 1996); les mesures sanitaires et phytosanitaires pour le poisson et les produits halieutiques (Anzanza, 1996); et les mesures sanitaires et phytosanitaires pour les pêches et les quarantaines (Guerrero, 1996).
LAgriculture and Fisheries Modernization Act de 1997 (Republic Act 8435) dans la section sur la normalisation des produits et la sécurité sanitaire des produits stipule que:
LEtat a pour politique, dans tous les secteurs concernés par la production, la transformation, la distribution et la commercialisation de produits alimentaires et non alimentaires provenant du secteur agricole et des pêches, dadopter et de faire appliquer les normes pertinentes afin dassurer la sécurité des consommateurs et encourager la compétitivité des produits de lagriculture et des pêches
Cette même loi, préconise la création du Bureau of Agriculture and Fisheries Products Standards (BAFPS) pour établir et mettre en oeuvre les normes relatives aux produits agricoles et halieutiques frais ou transformés (transformation primaire ou secondaire). Le BAFPS a pour tâche de 1) formuler et faire appliquer les normes de qualité dans la transformation, la conservation, lemballage, létiquetage, limportation, lexportation, la distribution et la publicité des produits agricoles et halieutiques; 2) effectuer les recherches et procéder à la normalisation des produits, harmoniser les normes locales sur les normes internationales; et 3) effectuer des inspections régulières des usines de transformation, des installations de stockage, des abattoirs ainsi que des marchés publics et privés, afin dassurer la fraîcheur, la sécurité sanitaire et la qualité des produits. Ces deux instruments législatifs établissent les politiques générales et de sécurité sanitaire et constituent les bases juridiques sur lesquelles reposent les normes alimentaires, aux Philippines.
À ce jour, les Philippines nont reçu aucune une assistance technique pour appliquer les mesures sanitaires et phytosanitaires
Conformément à larticle 27.3(b) de laccord TRIPS, les Philippines ont adopté le Plant Variety Protection Act de 2002 (RA 9168), qui protègera notamment, les obtentions végétales par des brevets ou par un système sui generis. Le projet de loi a été adopté en 1996 et signé par le Président Arroyo le 7 juin 2002.
Afin de respecter les ADPIC dans dautres domaines, les Philippines ont aussi adopté le RA 8293 en 1997, portant création du Bureau des droits de propriété intellectuelle qui relève du Ministère du commerce et de lindustrie. Les Philippines nont bénéficié daucune aide technique pour faire appliquer laccord.
La loi sur la protection des obtentions végétales correspond dans ses grandes lignes à la Convention de lUPOV de 1991 sur les droits des obtenteurs. Elle porte également création du National Plant Variety Protection Board dont la mission est de promulguer les grandes lignes en vue de lapplication de cette législation, et qui a pouvoir juridictionnel dans le domaine des recours pour concession de licence obligatoire, annulation et résiliation des certificats de protection des obtentions végétales.
Pour soutenir les activités nationales de conservation génétique, la loi établit en outre un Fonds génétique destiné aux organismes et institutions qui assurent la gestion et le fonctionnement de banques de gènes agréées. Il encourage aussi les communautés et les organisations agricoles à établir un inventaire des variétés obtenues.
Mesures commerciales contre le commerce déloyal - droits anti-dumping et compensateurs
Les Philippines ont adopté une législation pour les sauvegardes spéciales, les mesures anti-dumping et autres, mais elle na pas encore été appliquée. Une affaire a concerné le dumping de quartiers de poulets en provenance des États-Unis sur le marché philippin, qui a affecté le secteur national de lélevage des poulets.
Aux Philippines, la législation anti-dumping est contenue dans le RA 7843, adopté par le Congrès, en décembre 1994, et qui est entré en vigueur lannée suivante.
La section 302 du Code des douanes des Philippines prévoit des droits compensateurs pour contrebalancer les effets dommageables des importations subventionnées. Elle sinspire du Code sur les subventions et les droits compensateurs du GATT qui correspond dans ses grandes lignes aux dispositions de lOMC contenues dans lAccord sur les subventions et les mesures compensatoires. Un projet de loi présenté au Congrès envisage ladoption dune loi qui fournirait les indications nécessaires pour présenter les requêtes, effectuer les enquêtes compensatoires, et précise les autres conditions à respecter lorsque lon impose des droits compensateurs, correspondant en tout et pour tout, aux conditions de fond et de procédure de lOMC.
Mesures de sauvegarde
La crise économique actuelle fait que les secteurs touchés réclament avec une force accrue des mesures daide pour faire face aux importations. Le Congrès a adopté une loi sur les sauvegardes (RA 8800) conforme aux règles de lOMC qui prévoit des aides pour les importations destinées aux industries nationales, afin de régler la question de la croissance des importations négatives entraînées par les obligations (notamment les concessions tarifaires) au titre de lOMC, et des autres accords régionaux de commerce, et qui vise des situations imprévues comme la crise financière.
Obstacles non tarifaires
Les Philippines répondent aux conditions requises au titre de lAccord sur les obstacles techniques au commerce de lAccord sur lapplication des mesures sanitaires et phytosanitaires et de lAccord sur les procédures de licences dimportation. Les Philippines estiment quau titre de ces accords, aucune mesure ne devrait être prise pour imposer des obstacles inutiles au commerce. Cela signifie que ces accords devraient être appliqués de manière non-discriminatoire, et reposer dans la mesure du possible, sur un fondement scientifique, et être notifié comme il se doit et prévoir les consultations adaptées à engager de préférence avant leur mise en uvre.
Mesures relatives aux investissements qui touchent au commerce
Les Philippines ont notifié les mesures concernant les investissements liés au commerce (MIC) dans les secteurs du transport routier et de lindustrie chimique dérivée de la noix de coco. Les Philippines octroient certaines incitations qui dépendent des prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux et aux changes (Car, Commercial, and Motorcycle Vehicle Development Programmes - CDP/CVDP/MDP). Au titre du décret-loi 259, les prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux visent lindustrie du savon et des détersifs, utilisant des produits chimiques à base de noix de coco, pour des motifs liés à la protection de lenvironnement. Les autorités philippines se sont engagées a respecter totalement lAccord ADPIC, dès lan 2000.
Compte tenu de ce contexte, la position des Philippines lors du prochain cycle de négociations est clair: une certaine flexibilité et des délais plus long dajustement sont nécessaires pour la mise en place de lAccord sur lagriculture, si lon veut parvenir à un développement économique durable sappuyant sur une large assise.
[92] Mangabat (1998) et OMC
(1999). |