Après de longues séances, marquées par d'intenses débats et échanges d'idées, les participants à l'atelier national ont finalement convenu du cadre institutionnel devant régir la mise en oeuvre de la politique nationale de
développement pour la communication en République centrafricaine,
Le cadre constitutionnel a été défini à partir des considérations suivantes:
A cet effet, l'atelier national a recommandé:
Finalement, faut-il souligner la prise de conscience générale de l'importance et de l'urgence d'une stratégie nationale de communication pour le développement. A cet effet, les participants ont fait un appel à la coopération bilatérale et multilatérale pour l'appui technique, matériel et financier devant accompagner l'effort national que le Premier Ministre s'est engagé à faire au nom du Gouvernement.
La mise en uvre de la stratégie de communication nationale pour le développement a fait l'objet d'une programmation à court, moyen et long terme.
Actions à mener à court terme (1998-1999) | Problèmes à résoudre | Structures d'exécution |
L'organisation d'un séminaire de sensibilisation par les systèmes des Nations Unies à l'intention de:
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Incompréhension sur le rôle de la communication
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Méconnaissance des droits et devoirs |
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Fonctionnement de l'instance de régulation |
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La promotion du professionnalisme de telle sorte que:
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Léthargie de l'Union des journalistes centrafricains |
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Médias privés confrontés aux charges hors vide juridique |
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La libéralisation continue de l'espace médiatique centrafricaine afin d'augmenter l'offre d'information des citoyens à travers la parole, la plume, l'image, en sango et en français |
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Actions à mener à moyen terme (1999 - 2002) |
Problèmes à résoudre | Structures d'exécution |
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Isolement des zones intérieures du pays |
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Inadaptation des textes en vigueur |
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Restructuration du Ministère, absence d'autonomie de gestion |
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Rénovation de l'UJCA
Absence de lois nouvelles sur la presse |
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Actions à mener à long terme 1999 - 2007) |
Problèmes à résoudre | Structures d'exécution
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La création d'un institut de recherche et d'une discipline d'enseignement en matière de communication à l'université de Bangui | Absence d'une structure de formation et de recherche en communication |
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Actions à mener à court terme (1998 -1999) |
Problèmes à résoudre | Structures d'exécution |
Dans le domaine des médias publics et privés:
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Statut juridique des médias publics et privés
Code de l'information, code d'éthique et de déontologie Charges fiscales et prix élevés des matières premières |
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Contentieux avec l'AFP convention avec AFP, PANA et autres |
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Contraintes matérielles, logistiques et humaines |
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Non régulation de l'espace médiatique |
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Sévérité des magistrats |
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Coordination indispensable entre développement des télécommunications et couverture télévisuelle |
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Manque d'ingénieurs haute fréquence, son et photo, manque de journalistes spécialisés pour la production d'émissions spéciales |
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Actions à mener à court terme (1998 -2002) |
Problèmes à résoudre | Structures d'exécution |
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Nouvelle approche de la communication non exclusivement verticale |
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Difficultés de trouver des cadres de discussions relatives au contenu des émissions |
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Redéfinition des programmes de la radio et de la télévision |
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Difficulté de sauvegarder les acquis, les savoirs et savoir-faire |
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Difficulté d'atteindre les objectifs assignés à la radio rurale |
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Créer un centre de formation professionnelle à partir de l'école nationale des arts pour les cadres moyens BAC + 2 | Difficulté de formation à l'étranger et d'adaptation aux matériels techniques |
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Suite aux concertations régionales organisées dans sept localités du pays en avril, mai et novembre 1997, et aux travaux de l'Atelier national, tenu du 10 au 15 novembre 1997 à Bangui, les participants ont exprimé des recommandations générales à l'endroit du Gouvernement centrafricain, de la société civile et des partenaires du développement en République centrafricaine:
La mise en oeuvre d'une politique nationale de communication pour le développement en République centrafricaine a nécessité l'application d'une méthodologie d'approche qui s'est révélée concluante. Les résultats des études thématiques et les propositions issues des rencontres régionales ont constitué les fondements essentiels de la stratégie d'élaboration de la politique nationale. La conjonction des propositions et recommandations émanant des consultants nationaux et des communautés de base ont mis en évidence l'urgence de l'installation d'un système national de communication à même de drainer les populations rurales et les autres composantes de la société dans les activités de développement.
Pour atteindre les objectifs de ce projet, un atelier national a été organisé du 10 au 15 novembre 1997 afin de permettre aux participants de formuler les recommandations finales issues des études et concertations organisées en province. Cette rencontre, qui a réuni une soixantaine de membres (délégués des provinces, ONG, partenaires du développement et de la coopération bilatérale, représentants des médias publics et privés, des institutions et organismes d'intervention dans les différents secteurs de l'activité nationale...) a constitué un cadre d'échanges d'idées autour des plans d'actions à entreprendre dans le court, moyen et long terme.
Par ailleurs, cet atelier a été conçu comme une force de propositions devant permettre de renforcer les prestations actuelles des médias institutionnels, d'améliorer les actions de communication éducative et sociale, de former les agents communautaires et les journalistes.
Cette rencontre nationale a recommandé la mise en place d'une structure de recherche et de documentation pour soutenir les activités de sensibilisation et d'information des masses, de proposer des modalités de suivi et d'évaluation périodique de la mise en oeuvre du projet. Ce centre aura pour fonction de gérer, au niveau national, une banque de données relatives aux ressources humaines et socio-économiques. Ces données serviront à la réalisation de documentaires d'information sur les différentes questions de développement.
Un Comité national de suivi sera institué et aura pour compétence celle de veiller à la bonne exécution des actions. Il devra faire une évaluation périodique du bilan de l'activité menée, sous forme d'observations et de recommandations et ce, à l'attention du Gouvernement et des partenaires.
La volonté politique exprimée par les autorités, en général, et le Premier Ministre, en particulier laisse penser que des efforts seront sûrement déployés par les responsables administratifs et les animateurs du projet pour la réalisation des activités programmées.
Toutefois, la mise en oeuvre de cette politique nationale nécessite de la part des pouvoirs publics centrafricains une révision sérieuse des méthodes de travail, une remise en cause de certaines pratiques professionnelles, une adhésion sans équivoque à des règles de gestion transparentes des ressources humaines, matérielles et financières.
En outre, tous les partenaires du développement en Centrafrique, devraient conjuguer leurs efforts et soutenir la FAO dans son assistance technique et financière pour la mise en oeuvre de la politique nationale de communication.
Finalement, la concertation inter-institutions permettra d'accroître l'efficacité des appuis en faveur d'un développement humain durable à condition que la population centrafricaine prenne elle-même en charge la promotion de son avenir économique, social et culturel.
Ce document de politique nationale de communication pour le développement a été conçu sur la base d'une approche méthodologique fondée sur l'étude du milieu, la confrontation des analyses, les échanges de points de vue avec les acteurs du développement et les partenaires de la coopération multilatérale. La méthodologie a consisté à impliquer et responsabiliser en premier les acteurs centrafricains dont le concours a permis de réaliser ce document.
Après les études sectorielles et thématiques menées par l'expertise nationale centrafricaine, le travail de synthèse a consisté à mettre en exergue les facteurs d'évolution favorables et les faiblesses constatées dans les différents domaines de l'information et de la communication en République centrafricaine. Ce diagnostic a donné lieu à des séances de concertations régionales organisées dans six localités du pays avec la participation des communautés de base lesquelles ont consulté attentivement les conclusions des études thématiques afin d'apporter leur contribution à l'analyse des diagnostics établis.
De ces débats, il est ressorti que la problématique de la communication pour le développement était une approche nouvelle dont le monopole ne pouvait être dévolu aux seuls professionnels des médias.
Tenant compte de cet impératif, l'atelier national a été placé sous une optique multisectorielle d'une part et, d'autre part, la compétence des consultants nationaux a grandement facilité l'exercice des trois commissions créées et consacrées respectivement:
L'atelier n'a pas jugé utile de créer une commission chargée des besoins et des plans d'action, estimant, à juste titre, que ces points ne pouvaient être traités hors des trois commissions. Il a donc été préconisé que les besoins et les plans d'action fussent discutés et élaborés au sein de chaque commission. Une telle démarche s'est révélé bénéfique aux participants qui ont tous eu l'occasion de débattre de la programmation des actions à mener à court, moyen et long terme.
Par ailleurs, il faut souligner que l'atelier national tenu à Bangui a été riche en enseignements, en informations sur la motivation des acteurs du développement dont l'intérêt pour la communication était évident.
Et, aussi en raison de l'écho médiatique des travaux, les responsables politiques et administratifs, les associations, les confessions religieuses et les ONG, étaient convaincus, à juste titre, de participer à un événement important.
Cependant, il est utile de déplorer l'absence des grands partis politiques et de certains responsables du Ministère de la communication aux débats de fond.
En outre, les documents réalisés par le consultant international de la FAO (Guide des travaux en commission et projet de programme des actions à mener à court, moyen et long terme) se sont révélés nécessaires à la définition du cadre et à l'orientation des débats.
Un organe exécutif de neuf membres a été créé et mis sous la tutelle du Comité national multisectoriel de suivi et d'évaluation, lui-même composé d'une cinquantaine de membres et présidé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et Coordonnateur national.
Finalement, l'expérience entreprise par les centrafricains mérite toute l'attention de la FAO et des partenaires au développement de ce pays.