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Chapitre VI
Cadre institutionnel

Après de longues séances, marquées par d'intenses débats et échanges d'idées, les participants à l'atelier national ont finalement convenu du cadre institutionnel devant régir la mise en oeuvre de la politique nationale de

développement pour la communication en République centrafricaine,

Le cadre constitutionnel a été défini à partir des considérations suivantes:

A cet effet, l'atelier national a recommandé:

Finalement, faut-il souligner la prise de conscience générale de l'importance et de l'urgence d'une stratégie nationale de communication pour le développement. A cet effet, les participants ont fait un appel à la coopération bilatérale et multilatérale pour l'appui technique, matériel et financier devant accompagner l'effort national que le Premier Ministre s'est engagé à faire au nom du Gouvernement.

Chapitre VII
Programmation des actions

La mise en œuvre de la stratégie de communication nationale pour le développement a fait l'objet d'une programmation à court, moyen et long terme.

Plan des actions à mener dans le cadre juridique et institutionnel

Actions à mener à court terme (1998-1999) Problèmes à résoudre Structures d'exécution
L'organisation d'un séminaire de sensibilisation par les systèmes des Nations Unies à l'intention de:
  1. des membres du Gouvernement et des Présidents des institutions du pays;
  2. des Députés;
  3. des responsables administratifs.
Incompréhension sur le rôle de la communication
  • Comités restreint de suivi
  • Comité national multisectoriel de suivi
  • L'organisation d'un séminaire de recyclage à l'intention des communicateurs sur la déontologie professionnelle
Méconnaissance des droits et devoirs
  • Ministère de la communication
  • Le respect effectif de l'article 13 de la Constitution et de tous les textes de loi ayant trait à la communication
Fonctionnement de l'instance de régulation
  • Gouvernement
  • Assemblée Nationale
La promotion du professionnalisme de telle sorte que:
  • les règles du métier soient respectées;
  • la compétence et le mérite soient valorisés
Léthargie de l'Union des journalistes centrafricains
  • Ministère de la communication
  • Le Bureau de l'UJCA
    Le Comité national de suivi
  • La prise par l'Etat des mesures incitatives notamment l'exonération douanière et fiscale en faveur de la communication
Médias privés confrontés aux charges hors vide juridique
  • GEPPIC
  • les associations et projets de développement
La libéralisation continue de l'espace médiatique centrafricaine afin d'augmenter l'offre d'information des citoyens à travers la parole, la plume, l'image, en sango et en français  
  • Gouvernement
  • Assemblée Nationale
  • Haut Conseil de la Communication

 

Actions à mener à moyen terme
(1999 - 2002)
Problèmes à résoudre Structures d'exécution
  • L'extension de la télévision aux zones intérieures du pays afin de démocratiser cet outil de communication et sensibilisation
Isolement des zones intérieures du pays
  • Ministère des télécommunications de la communication et des finances
  • La mise en place des textes inexistants
Inadaptation des textes en vigueur
  • Haut Conseil
  • Le désengagement progressif de l'Etat par la mise en place d'un office ou d'un organe autonome de radio et de télévision
Restructuration du Ministère, absence d'autonomie de gestion
  • Ministère de la communication
  • Comité national de suivi
  • La réforme et l'élaboration des textes et statuts du personnel et la sensibilisation des décideurs sur le statut particulier des journalistes et communicateurs
Rénovation de l'UJCA

Absence de lois nouvelles sur la presse

  • Gouvernement
  • Assemblée
  • UJCA

 

Actions à mener à long terme
1999 - 2007)
Problèmes à résoudre Structures d'exécution

 

La création d'un institut de recherche et d'une discipline d'enseignement en matière de communication à l'université de Bangui Absence d'une structure de formation et de recherche en communication
  • Ministère de la communication
  • Ministère de l'éducation nationale

Plan des actions à mener dans le domaine des médias publics et privés

Actions à mener à court terme
(1998 -1999)
Problèmes à résoudre Structures d'exécution
Dans le domaine des médias publics et privés:
  • Elaborer des textes législatifs et réglementaires
  • Organiser la profession de journaliste
  • Prendre des mesures d'aide à la presse privée
Statut juridique des médias publics et privés

Code de l'information, code d'éthique et de déontologie

Charges fiscales et prix élevés des matières premières

  • Ministère de la communication
  • Associations professionnelles et syndicales de la communication
  • Ministère de la communication
  • Ministère des finances
  • Associations professionnelles et syndicales de la presse privées
  • Relancer l'ACAP et développer la coopération inter-agences
Contentieux avec l'AFP convention avec AFP, PANA et autres
  • Ministère de la communication
  • Dotation des moyens humains, financiers et matériels
Contraintes matérielles, logistiques et humaines
  • Ministère de la communication
  • Organismes privés
  • Créer et mettre en place le Haut Conseil de la Communication
Non régulation de l'espace médiatique
  • Ministère de la communication
  • Sensibiliser les instances judiciaires
Sévérité des magistrats
  • Ministère de la communication
  • Rattacher les Postes et l'éducation au ministères de la communication
Coordination indispensable entre développement des télécommunications et couverture télévisuelle
  • Primature
  • Recruter des cadres de niveau universitaire, licence de maths ou sciences physiques, droits, économie, sciences sociales
Manque d'ingénieurs haute fréquence, son et photo, manque de journalistes spécialisés pour la production d'émissions spéciales
  • Ministère de la fonction publique
  • Ministère de la communication
  • Ministère de l'éducation

 

Actions à mener à court terme
(1998 -2002)
Problèmes à résoudre Structures d'exécution
  • Recycler les journalistes de la radio rurale dans le domaine de la communication éducative
Nouvelle approche de la communication non exclusivement verticale
  • Ministère de la communication
  • Promouvoir des clubs d'écoute de la radio rurale
Difficultés de trouver des cadres de discussions relatives au contenu des émissions
  • Ministère de la communication
  • Secteur privé
  • Produire des programmes audio-visuels qui incitent à la participation des populations
Redéfinition des programmes de la radio et de la télévision
  • Ministère de la communication
  • Secteur privé et ONG
  • Susciter la création et le développement de la presse communautaire
Difficulté de sauvegarder les acquis, les savoirs et savoir-faire
  • Ministère de la communication
  • Secteur privé et ONG
  • Autonomie administrative de la radio rurale
Difficulté d'atteindre les objectifs assignés à la radio rurale
  • Ministère de la communication
  • Entités décentralisées
  • Société civile et ONG
Créer un centre de formation professionnelle à partir de l'école nationale des arts pour les cadres moyens BAC + 2 Difficulté de formation à l'étranger et d'adaptation aux matériels techniques
  • Primature
  • Ministères techniques concernés

Chapitre
VIII Recommandations générales

Suite aux concertations régionales organisées dans sept localités du pays en avril, mai et novembre 1997, et aux travaux de l'Atelier national, tenu du 10 au 15 novembre 1997 à Bangui, les participants ont exprimé des recommandations générales à l'endroit du Gouvernement centrafricain, de la société civile et des partenaires du développement en République centrafricaine:

Conclusion générale

La mise en oeuvre d'une politique nationale de communication pour le développement en République centrafricaine a nécessité l'application d'une méthodologie d'approche qui s'est révélée concluante. Les résultats des études thématiques et les propositions issues des rencontres régionales ont constitué les fondements essentiels de la stratégie d'élaboration de la politique nationale. La conjonction des propositions et recommandations émanant des consultants nationaux et des communautés de base ont mis en évidence l'urgence de l'installation d'un système national de communication à même de drainer les populations rurales et les autres composantes de la société dans les activités de développement.

Pour atteindre les objectifs de ce projet, un atelier national a été organisé du 10 au 15 novembre 1997 afin de permettre aux participants de formuler les recommandations finales issues des études et concertations organisées en province. Cette rencontre, qui a réuni une soixantaine de membres (délégués des provinces, ONG, partenaires du développement et de la coopération bilatérale, représentants des médias publics et privés, des institutions et organismes d'intervention dans les différents secteurs de l'activité nationale...) a constitué un cadre d'échanges d'idées autour des plans d'actions à entreprendre dans le court, moyen et long terme.

Par ailleurs, cet atelier a été conçu comme une force de propositions devant permettre de renforcer les prestations actuelles des médias institutionnels, d'améliorer les actions de communication éducative et sociale, de former les agents communautaires et les journalistes.

Cette rencontre nationale a recommandé la mise en place d'une structure de recherche et de documentation pour soutenir les activités de sensibilisation et d'information des masses, de proposer des modalités de suivi et d'évaluation périodique de la mise en oeuvre du projet. Ce centre aura pour fonction de gérer, au niveau national, une banque de données relatives aux ressources humaines et socio-économiques. Ces données serviront à la réalisation de documentaires d'information sur les différentes questions de développement.

Un Comité national de suivi sera institué et aura pour compétence celle de veiller à la bonne exécution des actions. Il devra faire une évaluation périodique du bilan de l'activité menée, sous forme d'observations et de recommandations et ce, à l'attention du Gouvernement et des partenaires.

La volonté politique exprimée par les autorités, en général, et le Premier Ministre, en particulier laisse penser que des efforts seront sûrement déployés par les responsables administratifs et les animateurs du projet pour la réalisation des activités programmées.

Toutefois, la mise en oeuvre de cette politique nationale nécessite de la part des pouvoirs publics centrafricains une révision sérieuse des méthodes de travail, une remise en cause de certaines pratiques professionnelles, une adhésion sans équivoque à des règles de gestion transparentes des ressources humaines, matérielles et financières.

En outre, tous les partenaires du développement en Centrafrique, devraient conjuguer leurs efforts et soutenir la FAO dans son assistance technique et financière pour la mise en oeuvre de la politique nationale de communication.

Finalement, la concertation inter-institutions permettra d'accroître l'efficacité des appuis en faveur d'un développement humain durable à condition que la population centrafricaine prenne elle-même en charge la promotion de son avenir économique, social et culturel.

Considérations méthodologiques

Ce document de politique nationale de communication pour le développement a été conçu sur la base d'une approche méthodologique fondée sur l'étude du milieu, la confrontation des analyses, les échanges de points de vue avec les acteurs du développement et les partenaires de la coopération multilatérale. La méthodologie a consisté à impliquer et responsabiliser en premier les acteurs centrafricains dont le concours a permis de réaliser ce document.

Après les études sectorielles et thématiques menées par l'expertise nationale centrafricaine, le travail de synthèse a consisté à mettre en exergue les facteurs d'évolution favorables et les faiblesses constatées dans les différents domaines de l'information et de la communication en République centrafricaine. Ce diagnostic a donné lieu à des séances de concertations régionales organisées dans six localités du pays avec la participation des communautés de base lesquelles ont consulté attentivement les conclusions des études thématiques afin d'apporter leur contribution à l'analyse des diagnostics établis.

De ces débats, il est ressorti que la problématique de la communication pour le développement était une approche nouvelle dont le monopole ne pouvait être dévolu aux seuls professionnels des médias.

Tenant compte de cet impératif, l'atelier national a été placé sous une optique multisectorielle d'une part et, d'autre part, la compétence des consultants nationaux a grandement facilité l'exercice des trois commissions créées et consacrées respectivement:

L'atelier n'a pas jugé utile de créer une commission chargée des besoins et des plans d'action, estimant, à juste titre, que ces points ne pouvaient être traités hors des trois commissions. Il a donc été préconisé que les besoins et les plans d'action fussent discutés et élaborés au sein de chaque commission. Une telle démarche s'est révélé bénéfique aux participants qui ont tous eu l'occasion de débattre de la programmation des actions à mener à court, moyen et long terme.

Par ailleurs, il faut souligner que l'atelier national tenu à Bangui a été riche en enseignements, en informations sur la motivation des acteurs du développement dont l'intérêt pour la communication était évident.

Et, aussi en raison de l'écho médiatique des travaux, les responsables politiques et administratifs, les associations, les confessions religieuses et les ONG, étaient convaincus, à juste titre, de participer à un événement important.

Cependant, il est utile de déplorer l'absence des grands partis politiques et de certains responsables du Ministère de la communication aux débats de fond.

En outre, les documents réalisés par le consultant international de la FAO (Guide des travaux en commission et projet de programme des actions à mener à court, moyen et long terme) se sont révélés nécessaires à la définition du cadre et à l'orientation des débats.

Un organe exécutif de neuf membres a été créé et mis sous la tutelle du Comité national multisectoriel de suivi et d'évaluation, lui-même composé d'une cinquantaine de membres et présidé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et Coordonnateur national.

Finalement, l'expérience entreprise par les centrafricains mérite toute l'attention de la FAO et des partenaires au développement de ce pays.

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