Ce paragraphe a été pris de lAnnexe 3.8.3
du
Code international de santé animale de lOIE,
2001,
téléchargé du site: http://www.oie.int/fr/normes/MCode/F00154.htm
INTRODUCTION
Le Groupe ad hoc sur les systèmes de surveillance de la péripneumonie contagieuse bovine sest réuni du 7 au 9 juin 1993 pour préparer ce document qui décrit les systèmes de surveillance permettant de déclarer un pays ou une zone indemne de maladie ou dinfection. Des informations générales figurent dans le compte rendu de la réunion. Pour rédiger ce document, le Groupe a pris en compte les éléments suivants:
a) facteurs épidémiologiques et autres influant sur le choix des systèmes de surveillance de la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB);
b) stratégies déchantillonnage et de surveillance;
c) méthodes de diagnostic applicables aux systèmes de surveillance de la PPCB;
d) répercussions de la vaccination contre la PPCB sur les systèmes de surveillance.
Ce dernier point a fait lobjet damples débats lors de la réunion du Comité de lOIE en mai 1994. Un texte révisé a été soumis à la réunion suivante du Comité (mai 1995) qui a souhaité quun groupe restreint dexperts formule des propositions amendées. Le présent texte est le fruit de leur consensus.
DEFINITION ET OBJECTIFS DE LA SURVEILLANCE
La surveillance sanitaire est indispensable pour prouver quun pays ou une zone est indemne dune maladie ou dune infection. La surveillance dune maladie fait nécessairement appel:
a) à un système de déclaration des signes de la maladie, relevés par les services vétérinaires ou les propriétaires danimaux, et
b) à un programme intensif dexamen dun échantillonnage représentatif des populations hôtes, afin de déceler les signes cliniques ou tout autre indice de maladie ou de transmission de linfection.
Dans les deux cas, toute suspicion de la maladie entraînera une mise en quarantaine, des examens de confirmation diagnostique et des mesures de prophylaxie adéquates. La surveillance implique, par conséquent, lapplication de mesures officielles dès lobservation dindices de maladie ou dinfection. Cette approche soppose au simple suivi, qui comporte également le recueil des données sur le terrain, mais nimplique aucune mesure officielle au vu des résultats.
Dans le cadre de la péripneumonie, des mesures spécifiques sont à mettre en place, comme linspection exhaustive de tous les poumons de bovins dans lensemble du pays ou de la zone.
ETAPES A SUIVRE POUR DECLARER UN PAYS INDEMNE DE PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE
Le but actuel de la lutte contre la PPCB est de pouvoir déclarer indemne de la maladie certains pays, puis certaines régions entières, avec comme objectif ultime léradication totale. Il est donc nécessaire dinstituer un système permettant de franchir les différentes étapes conduisant à ces objectifs à court et à long termes. Il est indispensable, par ailleurs, de prêter assistance aux pays dont le commerce en bétail et en produits dorigine animale est gêné par lexistence présente ou passée de la maladie.
Conformément aux principes généraux élaborés par lOIE pour lévaluation des situations sanitaires, un processus en quatre étapes doit être appliqué:
i) intention déradiquer la péripneumonie, phase la plus longue parce que fonction de la prévalence de la maladie dans le pays ou la zone, des conditions géographiques, socioéconomiques, et administratives, et de la puissance de linfrastructure sanitaire;
ii) déclaration, par le pays lui-même, dabsence provisoire de la maladie lorsque celle-ci nest plus constatée et que sa réintroduction est improbable, sous réserve de satisfaire aux critères énumérés ci-après;
iii) déclaration dabsence de PPCB clinique, après contrôle international effectué sous les auspices de lOIE;
iv) déclaration dabsence de PPCB lorsquun pays respecte des critères encore plus rigoureux en matière de surveillance et de contrôle.
Les trois dernières étapes sont strictement couvertes par ces normes dépidémiosurveillance.
La séquence des opérations est différente, en tactique comme en durée, selon que le pays voulant éradiquer la PPCB pratique ou non la vaccination.
Dans le cadre de la déclaration du statut des pays, le terme de «maladie» signifie que lagent pathogène en cause est présent et provoque des manifestations pathologiques significatives chez les animaux contaminés. A linverse «absence de maladie» signifie quaucun animal, dans le pays ou la zone, ne présente de manifestation pathologique (ni de signe clinique) imputable à lagent pathogène correspondant et que tous les résultats prouvent que les souches pathogènes de cet agent ont été éliminées.
PAYS PRATIQUANT LA VACCINATION
Le processus est récapitulé dans le schéma ci-après.
Les critères proposés pour chaque étape sont les suivants:
a) Pays provisoirement indemne de la maladie
Pour quun pays puisse déclarer la totalité ou une zone de son territoire provisoirement indemne de la maladie, les conditions suivantes doivent être réunies:
i) absence de signe clinique ou anatomo-pathologique de PPCB depuis au moins trois ans;
ii) existence dun service vétérinaire efficace capable de surveiller la situation zoosanitaire du pays;
iii) inspection efficace des viandes dans les abattoirs agréés et surveillance étroite des populations où un nombre significatif danimaux délevage sensibles nest pas soumis à une inspection après abattage;
iv) en présence de tout signe suspect, réalisation détudes sur le terrain et au laboratoire permettant dexclure le diagnostic de PPCB (avec évaluation sérologique et microbiologique);
v) existence dun système de déclaration efficace, du terrain vers ladministration vétérinaire centrale et de celle-ci vers lOIE;
vi) existence dun système fiable, pour éviter lintroduction de linfection, dont des contrôles appropriés aux frontières, des mesures de quarantaine ou autres;
vii) en cas de vaccination, arrêt de toute vaccination contre la PPCB à la date de la déclaration et notification écrite de cette mesure à lOIE et aux pays limitrophes, avec mention de cette date.
b) Pays déclaré indemne de PPCB clinique
Un pays qui sest déclaré provisoirement indemne de la maladie dans tout ou partie de son territoire peut être déclaré indemne de PPCB clinique par lOIE sil répond aux conditions suivantes:
i) absence de signe clinique ou anatomo-pathologique de la PPCB depuis au moins cinq ans;
ii) pas de vaccination contre la PPCB depuis au moins deux ans;
iii) existence de systèmes de surveillance et de déclaration de la PPCB propres à déceler la maladie et assurance de laptitude du personnel vétérinaire à reconnaître la PPCB;
iv) existence, dans les abattoirs agréés, de procédures dinspection des viandes permettant de déceler les lésions pulmonaires sur les carcasses de tous les animaux sensibles et utilisation de méthodes permettant dexclure le diagnostic de PPCB;
v) application, depuis au moins deux ans, dun programme de surveillance (reposant sur des techniques sérologiques, anatomo-pathologiques et microbiologiques) couvrant toutes les populations domestiques sensibles dans lesquelles plus de 10 pour cent des animaux ne font pas lobjet dune procédure dinspection appropriée après abattage;
vi) en présence de tout signe suspect, réalisation détudes sur le terrain et au laboratoire permettant dexclure le diagnostic de PPCB (avec évaluation sérologique et microbiologique;
vii) existence de mesures fiables pour prévenir la réintroduction de la maladie.
Sil respecte ces critères, un pays peut demander à être déclaré indemne de PPCB clinique par lOIE pour tout ou partie de son territoire.
Le groupe dexperts de lOIE chargé de vérifier les situations sanitaires examine alors la demande et décide de laccepter ou de la rejeter. Pour prendre sa décision, il tient compte des preuves apportées par le pays et sinforme sur le respect des critères. A ce stade, il délègue généralement des membres du groupe sur place, puis transmet son avis à la Commission de lOIE pour la fièvre aphteuse et autres épizooties qui, à son tour, présente ses conclusions lors de la réunion annuelle du Comité international, pour approbation.
Pour conserver ce statut, le pays doit continuer à remplir ces conditions jusquà ce quil soit déclaré indemne de PPCB et doit présenter annuellement à lOIE un rapport de synthèse sur sa situation.
En cas de foyer localisé temporaire de PPCB suite à la réintroduction de la maladie dans un pays qui remplit, ou est en passe de remplir dans les deux ans qui suivent, les conditions requises pour être déclaré indemne de PPCB clinique, ce pays doit mettre en uvre une politique dabattage sanitaire pouvant être renforcée par une vaccination périfocale intensive, afin déradiquer le foyer. Dans ces circonstances et en labsence de vaccination, il ne pourra prétendre à être déclaré indemne de PPCB clinique quaprès une période dau moins un an à compter de la date du dernier cas observé. En cas de vaccination, cette période est de deux ans à compter de la date de la dernière observation ou de la dernière vaccination (si celle-ci est ultérieure). Lorsque le pays présente une demande dans le cadre de ces circonstances particulières, il doit montrer quil ne sagissait pas dune infection endémique et que les mesures prises ont permis déradiquer la maladie.
Si certaines zones dun pays ont été déclarées indemnes de PPCB clinique, ce pays nest pour autant dispensé daucune des conditions qui sappliquent pour accéder au statut de pays indemne de PPCB clinique sur la totalité de son territoire. Si ce pays désire obtenir ce statut, il devra satisfaire aux exigences spécifiées ci-dessus avant de pouvoir être déclaré pays indemne de PPCB clinique pour la totalité de son territoire.
c) Pays indemne de péripneumonie contagieuse bovine
LOIE peut déclarer indemne de PPCB un pays ou une zone de son territoire dans lesquels des vaccinations ont été effectuées ou dans lesquels des signes cliniques ou anatomo-pathologiques ont été observés au cours des 10 années écoulées, si les critères suivants sont réunis:
i) pays déclaré indemne de PPCB clinique depuis au moins deux ans et continuant à répondre aux conditions requises par ce statut;
ii) existence dun système efficace de surveillance aux abattoirs depuis au moins quatre ans, pour tous les animaux délevage domestiques sensibles;
iii) utilisation de procédures capables de différencier Mycoplasma mycoides des autres mycoplasmes bovins pour le diagnostic des maladies respiratoires, et obtention de résultats compatibles avec labsence dinfection à M. mycoides;
iv) existence, depuis au moins trois ans, dun programme de surveillance comportant des contrôles sérologiques, anatomo-pathologiques et microbiologiques et portant sur toutes les populations danimaux délevage domestiques sensibles lorsque plus de 10 pour cent ne sont pas soumis à des procédures appropriées dinspection après abattage.
Un pays respectant ces critères peut demander à être déclaré indemne de PPCB par lOIE.
Le groupe dexperts de lOIE chargé de vérifier les situations sanitaires examine alors la demande et décide de laccepter ou de la rejeter. Pour prendre sa décision, il tient compte des preuves apportées par le pays et sinforme sur le respect des critères. Ace stade, il délègue généralement des membres du groupe sur place pour entreprendre une visite de terrain.
Il transmet ensuite son avis à la Commission de lOIE pour la fièvre aphteuse et autres épizooties qui, à son tour, présente ses conclusions lors de la réunion annuelle du Comité international, pour approbation.
Dans le cas particulier dun pays ou dune zone qui a constamment été considéré(e) comme indemne de PPCB depuis au moins 10 ans, et qui répond aux conditions suivantes:
v) absence de vaccination contre la PPCB depuis au moins 10 ans,
vi) absence de signe clinique ou anatomo-pathologique de PPCB pendant cette période,
vii) existence, pendant toute cette période, dun système permanent de surveillance et de déclaration adapté, couvrant tous les animaux délevage domestiques sensibles, et
viii) utilisation, le cas échéant, de procédures diagnostiques capables de différencier Mycoplasma mycoides des autres mycoplasmes bovins pour le diagnostic des maladies respiratoires, et obtention de résultats confirmant labsence dinfection à M. mycoides,
ce pays ou cette zone peut être déclaré(e) indemne de PPCB par lOIE sans que les étapes intermédiaires normales soient obligatoires. Cette déclaration sera basée sur les conclusions du groupe dexperts chargé de la vérification des situations sanitaires.
Un pays peut être déclaré indemne de PPCB pour lensemble de son territoire ou seulement pour certaines zones.
En cas de foyer temporaire localisé de PPCB suite à la réintroduction de la maladie dans un pays qui remplit, ou est en passe de remplir dans lannée à venir, les conditions requises pour être déclaré indemne de PPCB, des mesures spéciales peuvent être prises pour éradiquer la maladie (à lexclusion de la vaccination). Dans ces circonstances, il ne pourra prétendre a être déclaré indemne de PPCB que deux ans au moins après la date du dernier cas observé. Lorsque le pays présente une demande dans le cadre de ces circonstances particulières, il doit montrer quil ne sagissait pas dune infection endémique et que les mesures prises ont permis déradiquer la maladie.
Pour conserver ce statut, le pays doit continuer à appliquer un système efficace de surveillance et de déclaration des maladies, capable de déceler les cas éventuels de PPCB.
PAYS NE PRATIQUANT PAS LA VACCINATION
En général, il sagit de pays à infrastructure sanitaire solide (où existe un système didentification individuelle des animaux) qui a été contaminé fortuitement par la PPCB.
Le processus accéléré déradication est récapitulé dans le schéma de la page 70.
Les critères proposés pour chaque étape sont les suivants:
a) Pays provisoirement indemne de la maladie
Un pays peut déclarer la totalité ou une zone de son territoire provisoirement indemne de la maladie un an après labattage des derniers troupeaux infectés et des troupeaux contaminés à condition que:
i) aucune vaccination nait été entreprise depuis au moins deux ans dans le pays ou la zone;
ii) tout traitement antipéripneumonique soit interdit sur des animaux malades ou suspects;
iii) après détection de foyer(s) de péripneumonie, un abattage sanitaire soit mis en place. Dans le cadre de la déclaration, une période de 12 mois au minimum devra sêtre écoulée après labattage du dernier troupeau malade ou contaminé;
iv) une étude épidémiologique, comprenant des contrôles sérologiques, ait été entreprise pour établir la prévalence de la maladie dans le pays ou la zone infectée. On portera une attention spéciale au dépistage des animaux transportés hors ou dans les troupeaux infectés dans la période de six mois avant la détection du ou des foyer(s);
v) un système didentification et de contrôle des mouvements du bétail ait été mis en place dans le pays ou la zone pour le contrôle et la surveillance de la PPCB de la manière suivante:
- tous les troupeaux sont officiellement enregistrés et tous les animaux des espèces réceptives âgés de plus de 12 mois sont identifiés individuellement;
- avant tout déplacement autre que pour labattage immédiat, tous les animaux appartenant aux espèces réceptives seront inspectés cliniquement et sérologiquement contrôlés pour la PPCB;
vi) tous les animaux des espèces réceptives dans les troupeaux ou exploitations existant dans un rayon de 3 km autour du foyer, de même que tous animaux ayant pu avoir un lien épidémiologique, soient identifiés individuellement, placés en quarantaine pour au moins six mois, et
- tous les animaux des espèces réceptives âgés de plus de 6 mois des troupeaux ou des exploitations précités seront contrôlés sérologiquement deux fois à un intervalle de deux à huit semaines; des recherches microbiologiques seront effectuées sur tout animal possédant des anticorps;
- durant la période de quarantaine, les animaux des troupeaux ou des exploitations précités ne seront déplacés que vers des abattoirs officiellement approuvés pour y être immédiatement abattus et soumis à une inspection sanitaire après abattage;
- des examens microbiologiques devront être conduits sur les animaux présentant des lésions évocatrices de PPCB;
vii) dans le pays contaminé, une surveillance soit mise en place dans les abattoirs; toute lésion évocatrice de PPCB doit être examinée au plan microbiologique et si le résultat est positif, le troupeau dorigine doit être retrouvé et soumis à un contrôle sérologique;
viii) les techniques de diagnostic conduites dans le pays ou la zone soient conformes avec les standards de lOIE et réalisées dans un laboratoire agréé au plan national.
b) Pays libre de péripneumonie contagieuse bovine
Un pays ou une zone peuvent être déclarés par lOIE libres de PPCB deux ans après labattage des derniers troupeaux infectés et contaminés si les conditions énoncées aux paragraphes a)i) à a)viii) continuent dêtre remplies.
METHODES EPIDEMIOLOGIQUES
a) Systèmes de surveillance
Pour démontrer quun pays ou une zone est indemne dune maladie, il faut appliquer un programme de surveillance assurant une probabilité très élevée de détection de la maladie. La surveillance de la PPCB fait appel à une combinaison de méthodes cliniques, anatomo-pathologiques, sérologiques et microbiologiques, conçues en vue dune surveillance épidémiologique. Lassociation des techniques utilisées dépend des circonstances spécifiques du pays ou de la zone.
Le moyen le plus efficace pour déceler la PPCB est dappliquer des procédures fiables dinspection des viandes dans les abattoirs, suivies dun examen en laboratoire des lésions suspectes. On peut considérer quun système de surveillance est très sensible et quil couvre lensemble de la population lorsque la très grande majorité des animaux domestiques sensibles est abattue dans des installations contrôlées. Lexamen systématique dun échantillon statistique de carcasses pourrait renforcer les procédures classiques dinspection des viandes.
Lorsquun grand nombre danimaux sensibles sont exportés pour labattage, il peut être nécessaire de se procurer les résultats de linspection des viandes auprès des pays importateurs.
Si une proportion significative danimaux domestiques sensibles ne fait pas lobjet dune inspection après labattage, il est nécessaire de recourir à dautres méthodes de surveillance reposant sur lexamen dun échantillonnage de troupeaux, afin dobtenir une probabilité de détection standard. Les signes cliniques de PPCB pourraient être recherchés dans ces troupeaux, mais tous les animaux infectés ne présentent pas de tels signes. Les contrôles sérologiques peuvent aussi être utiles pour identifier les élevages infectés. Cependant, en raison des limites des tests actuellement disponibles et du risque que la maladie ne soit présente quavec une très faible prévalence, ces systèmes de surveillance ne sont pas très efficaces pour démontrer labsence de la maladie, et léchantillonnage doit donc être très important.
b) Définition des unités déchantillonnage
Une unité déchantillonnage destinée à létude et à la surveillance dune maladie est définie comme un groupe danimaux en contact suffisamment étroit les uns avec les autres, pour que tous les sujets de ce groupe courent pratiquement le même risque de contact avec lagent pathogène si un animal contagieux se trouve dans le groupe. Il sagit le plus souvent dun élevage géré comme un tout, par un individu ou une communauté, mais il peut également sagir dun autre ensemble épidémiologique approprié dont les sujets sont régulièrement en contact les uns avec les autres, comme cest le cas des animaux appartenant aux habitants dun même village. Les unités déchantillonnage devraient, en principe, être définies de telle manière que la majorité dentre elles comportent 50 à 1 000 animaux.
c) Critères de stratification et déchantillonnage des populations hôtes
Pour la PPCB, la surveillance sérologique devrait être adoptée exclusivement dans les cas où le système recommandé de surveillance des abattoirs, décrit á la page 68, ne peut être appliqué correctement en raison dune trop faible proportion danimaux abattus dans ces établissements. Le système ci-après devrait donc être utilisé quà titre exceptionnel et ne pas être considéré comme la procédure habituelle.
Toute mesure de surveillance dune maladie doit porter sur des populations stratifiées en fonction du risque, celui-ci dépendant principalement de lenvironnement et du système de gestion. Dans la plupart des pays, les systèmes de production bovine devraient être répartis en deux à six strates.
La taille des échantillons retenus annuellement doit être telle que lon atteigne une probabilité de 95 pour cent de détection des signes de PPCB lorsque la prévalence de la maladie à léchelle des troupeaux ou de toute autre unité déchantillonnage est de 1 pour cent. En supposant une sensibilité parfaite de la procédure dans les troupeaux, il serait nécessaire den examiner 300 par strate et par an. Les tests sérologiques actuellement disponibles sont cependant relativement peu sensibles et leur sensibilité au niveau dun troupeau est encore réduite lorsquun seul échantillon de ce troupeau est testé. La faible sensibilité peut être compensée par laugmentation du nombre délevages examinés. La taille de léchantillon nécessaire est déterminée en ajustant la prévalence pour tenir compte du manque de sensibilité. Ainsi, si la probabilité de détection dun élevage infecté retenu dans léchantillonnage est de 50 pour cent (sensibilité de 0,5), une prévalence réelle de 1 pour cent à léchelle des troupeaux se traduirait par une prévalence décelée de 0,5 pour cent; cest ce chiffre qui permettrait de déterminer la taille de léchantillon nécessaire.
Les élevages ou les autres unités déchantillonnage doivent être sélectionnés dans chaque strate selon des méthodes aléatoires correctes, décrites dans le Guide de surveillance épidémiologique de la peste bovine publié par lOIE. Tout élevage sélectionné aléatoirement doit être examiné de manière à atteindre la probabilité de détection requise. Toutefois, dans bien des cas, cette probabilité peut être accrue dune marge importante, mais non quantifiable, en retenant dans léchantillonnage des élevages complémentaires en fonction dune évaluation subjective du risque ou dinformations recueillies sur le terrain.
VACCINS CONTRE LA PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE
Le vaccin recommandé est celui préparé à partir de la souche T1 (ou son variant streptomycino-résistant). Les éléments indiqués ci-après doivent être pris en compte pour la surveillance de la maladie.
Les vaccins actuels ninduisent pas une immunité à vie, mais confèrent une protection denviron un an.
Une proportion significative danimaux vaccinés ne développe pas de réponse sérologique décelable par les techniques actuellement utilisées, même sils apparaissent protégés contre une infection expérimentale. Lorsque la réponse sérologique à la vaccination est décelable par la réaction de fixation du complément, elle persiste en général moins de trois mois.
A mesure que leur immunité décroît, les bovins vaccinés sont plus enclins à développer des lésions chroniques (séquestres) sils sont infectés.
METHODES DE DIAGNOSTIC
Le diagnostic de la PPCB repose sur:
a) les signes cliniques observés chez lanimal vivant;
b) lexamen macroscopique des lésions;
c) les tests sérologiques;
d) la culture et lidentification du micro-organisme pathogène.
a) Diagnostic clinique
Les signes cliniques de la PPCB peuvent être discrets ou absents. De plus, ladministration de médicaments anti-infectieux ou anti-inflammatoires peut masquer le tableau clinique. Aussi, les signes cliniques sont-ils des indicateurs peu fiables de la maladie. Lorsquune affection respiratoire est observée dans des troupeaux, le diagnostic de PPCB doit être envisagé, puis confirmé ou exclu sur la base des examens anatomo-pathologiques, microbiologiques ou sérologiques.
b) Examen macroscopique des lésions
Les lésions pulmonaires de la PPCB sont caractéristiques. Linspection des viandes dans les abattoirs constitue par conséquent la méthode la plus simple qui puisse être utilisée, seule, pour la surveillance de la PPCB. La plèvre et les poumons doivent être examinés par palpation et par section. On peut trouver des lésions aiguës associées à des lésions chroniques (séquestres) dans le même troupeau, voire chez le même animal. En cas dinfection chronique, le diagnostic post mortem peut savérer être la seule façon de déceler les animaux ne présentant pas de symptômes et susceptibles de ne pas répondre aux tests sérologiques.
c) Diagnostic sérologique
Le test sérologique de choix est la réaction de fixation du complément. Sa spécificité peut atteindre 99,5 pour cent, mais la fréquence des réactions faussement positives est, parfois, temporairement accrue dans certains troupeaux. Le test a une sensibilité limitée et il peut échouer dans les circonstances suivantes:
i) stades très précoces de la maladie;
ii) stades très tardifs de la maladie (échec chez 30 pour cent des animaux porteurs de séquestres);
iii) présence de lésions massives car les anticorps produits sont masqués par lantigène;
iv) administration dun traitement lors des stades précoces de la maladie, ce qui risque dentraîner labsence de réponse sérologique décelable.
Malgré ces limites, la réaction de fixation du complément est un test utile au niveau du troupeau.
Après la vaccination, la réponse à ce test est inconstante et de courte durée (généralement inférieure à trois mois).
Une technique immunoenzymatique (ELISA) indirecte est en cours dexpérimentation sur le terrain dans plusieurs pays. Elle est au moins aussi sensible que la réaction de fixation du complément, mais comme pour dautres systèmes ELISA, laccroissement de la sensibilité ne peut être obtenu quaux dépens de la spécificité, et inversement. Il sagit dun outil utile pour mesurer lefficacité des programmes de vaccination, car les réponses décelables sont plus fiables quavec la réaction de fixation du complément et peuvent persister jusquà un an après la vaccination.
Des méthodes ELISA de compétition utilisant des anticorps monoclonaux sont en cours de développement et devraient conduire à une plus grande spécificité.
Le test dhémagglutination passive, sil nest pas utilisé dans les contrôles de routine, pourrait avoir sa place pour le diagnostic sérologique. Il est plus sensible que la réaction de fixation du complément dans des stades précoces et tardifs de la maladie, mais sa spécificité est plus faible. Il a un rôle potentiel comme test de dépistage.
Le test dagglutination sur lame est simple à réaliser et peut être utilisé sur le terrain. Il est plus sensible que la réaction de fixation du complément dans les stades précoces de la maladie mais il manque de spécificité.
d) Culture et identification du micro-organisme pathogène
Il est souhaitable de confirmer tous les diagnostics par lisolement du micro-organisme pathogène. Il peut être difficile disoler Mycoplasma à partir des lésions chroniques ou chez les animaux qui ont reçu des produits anti-infectieux.
Le micro-organisme pathogène est en principe identifié par des tests dinhibition de la croissance et/ou une épreuve dimmunofluorescence. Les mycoplasmes étroitement apparentés risquent de provoquer des réactions croisées dans ces tests. Plusieurs techniques nouvelles, qui devraient résoudre ce problème, sont en cours de développement: tests par immunofixation, réaction à limmunoperoxydase et amplification en chaîne par polymérase (PCR). Ces techniques requièrent encore des études complémentaires.
e) Contrôle des animaux importés
En formulant ses recommandations concernant la déclaration de pays désirant être reconnus indemnes, le Groupe a reconnu que les tests sérologiques disponibles pour la PPCB présentent une sensibilité et une spécificité assez variables. Les méthodes sérologiques sont par conséquent insuffisantes pour prévenir, à elles seules, lintroduction de linfection lorsque des animaux vivants sont importés de pays touchés par la PPCB. Compte tenu de lévolution chronique de la maladie, le diagnostic de PPCB risque de nintervenir que plusieurs années après lintroduction. Along terme, des tests diagnostiques plus sensibles et plus spécifiques seront nécessaires. En attendant le développement de ces techniques, les examens sérologiques sont nécessaires, mais insuffisants pour prévenir lintroduction de la maladie par des animaux vivants.