FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.2 - septembre 2005 p.3
Afrique de l'Est
Les perspectives concernant les céréales de la campagne principale de 2005 se sont améliorées dans certaines grandes régions productrices de la sous-région, suite aux précipitations favorables.
La situation générale des disponibilités alimentaires reste toutefois précaire et des taux élevés de malnutrition sont signalés dans plusieurs de la sous-région du fait des guerres, des déplacements et des sécheresses antérieures. Actuellement, plus de 18 millions de personnes dans la sous-région sont tributaires de l'aide humanitaire.
La situation est particulièrement inquiétante au Soudan, du fait du conflit persistant qui a entraîné une grave crise alimentaire, notamment dans le Darfour et le sud du Soudan.
En Somalie, des évaluations récentes font état d'une grave insécurité alimentaire en plusieurs endroits du pays. La récolte de la campagne principale “gu” de 2005 inférieure à la moyenne rentrée dans le sud de la Somalie, associée à une recrudescence des troubles civils, ont aggravé la situation. Près d'un million de personnes ont besoin d'une aide humanitaire.
Les récentes annonces d'aide alimentaire en faveur de l'Érythrée et de l'Éthiopie ont relancé le processus d'aide, mais les livraisons doivent s'accélérer.
Afrique australe
Dans cette sous-région, environ 12 millions de personnes, dont les deux tiers se trouvent au Zimbabwe et au Malawi, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence pendant la campagne commerciale en cours. La situation devrait empirer pendant les mois de soudure, en attendant la prochaine récolte en avril-mai, à moins que des secours internationaux ne soient fournis de toute urgence.
La plupart des pays de la sous-région, y compris le Zimbabwe, le Botswana, le Malawi, la Namibie, le Lesotho, la Zambie et le Swaziland, ont rentré des récoltes céréalières inférieures à la moyenne pour la campagne principale de 2005.
Au Zimbabwe, la forte inflation, conjuguée aux pénuries de maïs et de carburant, ainsi que les problèmes de transport entraînent une grave insécurité alimentaire. Pour les mêmes raisons, les perspectives pour 2006 sont très moroses, indépendamment des précipitations.
Au Malawi, environ 4,6 millions de personnes vulnérables connaissent de graves pénuries alimentaires et ont besoin d'une aide d'urgence estimée à 414 000 tonnes de céréales. Les prix élevés actuellement constatés pour le maïs viennent exacerber la situation.
Les récoltes céréalières ont été estimées supérieures à la moyenne en Afrique du Sud, en Angola, au Mozambique et à Madagascar. La récolte record de maïs enregistrée en Afrique du Sud (12,4 millions de tonnes) devrait dégager un excédent exportable d'environ 5 millions de tonnes, ce qui suffira largement à couvrir les besoins de la sous-région.
L'Intervention prolongée de secours et de redressement mise en oeuvre par le PAM n'a reçu jusqu'à présent que 30 pour cent de l'aide nécessaire, qui s'élève à 704 000 tonnes sur trois ans (2005-2007).
Afrique de l'Ouest
La période de soudure reste difficile dans le Sahel et les zones septentrionales des pays côtiers, en raison de l'épuisement des stocks vivriers des ménages et de la cherté inhabituelle des produits alimentaires. Toutefois, au Sahel, le développement des cultures de la campagne en cours est jusqu'à présent satisfaisant dans les principales zones productrices, du fait de conditions de végétation favorables.
Au Niger, la situation alimentaire reste critique et le PAM a élargi son opération d'urgence pour prêter secours à 2,5 millions de personnes jusqu'à la fin de la période de soudure, en octobre.
En Côte d’Ivoire, l'insécurité, les pénuries de main-d'oeuvre et la division de fait du pays continuent d'entraver la production agricole et les activités commerciales.
En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les réfugiés continuent d’avoir besoin d’une aide alimentaire.
Afrique centrale
Les récoltes céréalières de la campagne principale (campagne B de 2005) ont été bonnes au Rwanda et au Burundi, qui ont connu respectivement des hausses de l'ordre de 33 pour cent et 7 pour cent par rapport à la moyenne sur cinq ans.
L'insécurité alimentaire persiste dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) où sévit la violence, ainsi que dans certaines poches des districts à vulnérabilité chronique du Burundi et du Rwanda.