LE NOMBRE DE
PAYS TOUCHES PAR DES SITUATIONS D’URGENCE AUGMENTE EN 1997
Même si, dans les pays en développement, la
production céréalière ne devrait reculer que légèrement
en 1997 par rapport au bon niveau de l’an dernier, le nombre des pays confrontés
à des crises alimentaires est passé à 31 en 1997 alors
qu’il était de 25 en 1996. Parmi les pays affectés, 20 se
trouvent en Afrique, 5 en Asie, 5 en Europe de l’Est et CEI et un en Amérique
latine.
En Afrique, les difficultés d’approvisionnement
alimentaire sont le fait essentiellement de mauvaises conditions météorologiques,
même si les troubles intérieurs tiennent toujours une place
importante. En Ethiopie, où les petites pluies ont fait défaut
dans plusieurs régions, les récoltes "belg" sont mauvaises
et les prévisions concernant la principale campagne "meher" dans
les mêmes régions ne sont pas bonnes. En Ouganda, la récolte,
qui est rentrée actuellement, est inférieure à l’an
dernier, et les prix du maïs et des haricots ont nettement augmenté.
La situation est particulièrement difficile dans l’est et le nord-est
du pays où la sécheresse a été particulièrement
éprouvante au début de l’année, et dans le nord et
l’ouest où sévissent des troubles intérieurs. En Somalie,
la récolte "Gu", qui s’est achevée récemment, est
réduite pour la troisième année consécutive,
tandis qu’en Tanzanie, la récolte céréalière
de 1997 a diminué d’un tiers par rapport à l’an dernier et
de nombreux districts ont besoin d’aide alimentaire. Au Rwanda et au Burundi,
la production s’est légèrement redressée mais reste
toujours très inférieure aux niveaux enregistrés avant
la crise. Au Soudan, les récoltes de la première campagne
sont en baisse dans le sud ravagé par la guerre et la situation
alimentaire reste précaire. En Afrique de l’Ouest, les perspectives
de récolte sont mitigées. Des récoltes médiocres
et des pénuries alimentaires localisées sont escomptées
au Burkina Faso, en Gambie et au Sénégal, les conditions
météorologiques s’étant dégradées en
milieu de campagne. Au Cap-Vert, on prévoit aussi une mauvaise récolte.
Des récoltes supérieures à la moyenne sont prévues
au Tchad, en Guinée-Bissau et au Mali, tandis que la production
céréalière est proche de la moyenne en Mauritanie
et au Niger. Pour ce qui est du reste de l’Afrique de l’Ouest, la situation
alimentaire déjà précaire en Sierra Leone a continué
de se détériorer et le récent embargo ne pourra que
renforcer cette tendance. Au Libéria, la production donne des signes
évidents de redressement, mais le pays aura encore besoin d’aide
alimentaire pendant quelque temps. Dans la République du Congo,
les troubles civils récents ont entraîné d’importants
déplacements de population urbaine et bouleversé le système
d’approvisionnement alimentaire. En Afrique australe, la situation générale
des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, mais des pénuries
se sont installées au Malawi du fait de récoltes réduites.
De plus, l’inquiétude est générale devant le risque
de sécheresse provoquée par El Niño pendant la campagne
agricole qui vient juste de commencer.
En Asie, la République populaire démocratique
de Corée a subi cet été une sécheresse prolongée
en même temps qu’un typhon dévastateur, après deux
années consécutives d’inondations en 1995 et 1996, et se
trouve de ce fait dans une situation alimentaire désespérée.
Ailleurs, des problèmes d’approvisionnement alimentaire persistent
en Mongolie, notamment dans les couches vulnérables de la population.
En Iraq, la situation des approvisionnements alimentaires s’est détendue
avec l’application de l’accord pétrole-contre-vivres (résolution
986 du Conseil de sécurité), mais la malnutrition reste un
grave problème dans l’ensemble du pays. Une récente mission
FAO/PAM a constaté que les rations alimentaires prévues en
application de la résolution 986 satisfaisaient une proportion importante
des besoins énergétiques et protéiques généraux,
mais qu’elles contenaient peu ou pas du tout d’un certain nombre d’autres
éléments nutritifs essentiels que seul un régime mieux
équilibré, comprenant des fruits et des légumes ainsi
que des produits d’origine animale, pouvait fournir.
Dans les Caraïbes, la situation des approvisionnements
alimentaires demeure tendue en Haïti, où la production céréalière
de la campagne principale a considérablement souffert d’une sécheresse
prolongée.
Dans la CEI, une aide alimentaire ciblant les populations
vulnérables reste nécessaire en Arménie, en Azerbaïdjan,
en Géorgie, et notamment au Tadjikistan, où l’on estime que
plus de 16 pour cent de la population a besoin d’aide pour survivre. |