• En 1996/97, les expéditions céréalières, les plus faibles depuis 40 ans, seront considérablement inférieures aux prévisions
• En 1997/98, les expéditions d’aide alimentaire en céréales devraient se maintenir à peu près au niveau réduit de 1996/97
• Les expéditions d’aide alimentaire non céréalière ont chuté en 1996 et devraient encore diminuer en 1997
• Baisse des contributions à la RAIU et aux IPR en 1996

D’après les informations les plus récentes, les expéditions totales de céréales en 1996/97 (1er juillet-30 juin), à distribuer en tant qu’aide alimentaire dans le cadre de programmes, de projets et d’opérations d’urgence, ont chuté pour la quatrième année consécutive pour tomber à environ 4,9 millions de tonnes, une baisse de quelque 2,5 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes et de 2,9 millions de tonnes, ou 37 pour cent, par rapport à l’an dernier (Tableau A.10). D’après les estimations pour 1996/97, les expéditions totales de grains au titre de la Convention relative à l’aide alimentaire (CAA), y compris les légumineuses et les produits dérivés, ont dépassé de peu les engagements minimaux convenus en 1995, qui étaient de 5,35 millions de tonnes (en équivalent blé)2/. Si ces

estimations sont confirmées, les expéditions tomberont à leur plus faible niveau depuis le début des programmes d’aide alimentaire au milieu des années 50, seront inférieures de quelque 10 millions de tonnes à leur niveau de 1992/93 et représenteront moins de la moitié de l’objectif fixé par la Conférence mondiale de l’alimentation en 1974. La diminution pour 1996/97 reflète principalement un ralentissement des expéditions de la CE et des Etats-Unis, dont les contributions représentent pourtant, en 1996/97, encore plus de 70 pour cent du volume total de l’aide alimentaire en céréales. En ce qui concerne les expéditions acheminées multilatéralement en 1996/1997, leur part dans les expéditions totales s’est accrue par rapport à la campagne précédente, principalement à cause d’une diminution des flux d’aide bilatérale.

La réduction du volume d’aide alimentaire en 1996/97 se reflète dans une diminution des expéditions vers toutes les régions et vers le groupe des PFRDV. Les expéditions céréalières totales vers ces derniers pays ont reculé à environ 4 millions de tonnes, soit 2,6 millions de tonnes, ou 39 pour cent, de moins que durant la précédente campagne. A ce niveau, le pourcentage des expéditions de céréales vers les PFRDV, au titre de l’aide alimentaire, s’est effondré à juste 6 pour cent, pourcentage bien plus faible que durant les campagnes antérieures et considérablement réduit par rapport au début de la décennie 80, où il était en moyenne de 20 pour cent. Un petit nombre de pays seulement (à savoir, l’Afghanistan, Haïti et le Soudan) ont reçu en 1996/97 une aide alimentaire plus importante que l’an passé.

A l’intérieur de la CE, une nette inversion de tendance se dessine au fur et à mesure que diminue l’importance de la contribution de l’Action communautaire (organisée par la Commission européenne) aux expéditions d’aide alimentaire destinées à des programmes. L’an dernier, les expéditions céréalières totales au titre de l’Action communautaire ont atteint 880 000 tonnes seulement, soit une baisse de 900 000 tonnes, ou de 50 pour cent, par rapport au niveau déjà réduit de 1995/96. Ce déclin est essentiellement dû aux récents changements des réglementations de la CE concernant les modalités de l’aide alimentaire, qui ont une incidence sur la composition et sur les filières de distribution de l’aide provenant de la Communauté. Les expéditions d’aide alimentaire céréalière en provenance des Etats-Unis en 1996/97 sont estimées à à peine plus de 2 millions de tonnes, soit environ 1 million de tonnes, ou 35 pour cent, de moins que le niveau réduit de la campagne passée et une diminution d’un quart par rapport au volume de 1992/93. La diminution des allocations d’aide alimentaire aux Etats-Unis s’explique à la fois par des considérations budgétaires et par l’amenuisement des stocks au cours des deux dernières campagnes. En outre, si en 1996/97 les prix des grains ont dans l’ensemble été plus bas que durant la campagne précédente, la flambée enregistrée pendant la campagne de 1995/96 a exercé des pressions qui ont continué à se répercuter sur les expéditions de 1996/97, surtout pendant la première moitié de la campagne.

En 1997/98 (juillet/juin), les expéditions mondiales d’aide alimentaire en céréales devraient rester de l’ordre de 5 millions de tonnes. A ce jour, même si les informations fournies par certains pays donateurs à la FAO laissent présager une nouvelle compression des budgets d’aide alimentaire dans la plupart des cas, les expéditions de 1997/98 ne devraient guère varier par rapport à la dernière campagne. Ces prévisions tiennent compte du fait que, depuis le début de la présente campagne, les prix des céréales sont restés bien inférieurs à ceux de la période correspondante en 1996/97. En outre, comme on l’a déjà mentionné, le volume total des expéditions de grains au titre de la CAA en 1996/97 a dépassé de peu les engagements minimaux convenus en 1995. Or il est quasiment impossible que les expéditions de cette campagne soient inférieures à ces engagements. L’issue des débats actuels sur l’avenir de la CAA aura sans doute une influence sur le volume et l’orientation de l’aide, mais comme les résultats des discussions ne seront pas connus avant le 30 juin 1998, ils seront sans incidence sur les expéditions de cette campagne.

D’après les dernières estimations, les expéditions mondiales d’aide alimentaire en produits non céréaliers ont atteint en 1996 (janvier-décembre) 862 000 tonnes, une baisse d’environ 336 000 tonnes, ou de 28 pour cent, par rapport au volume réduit de 19953/. Comme pour les céréales, cette baisse touche toutes les régions et les PFRDV. Parmi les principales denrées non céréalières, la baisse de 1996 concernait principalement les expéditions de légumineuses, de graisses et huiles comestibles, d’huiles végétales et de lait écrémé, ainsi que les livraisons de poissons (y compris préparations à base de poisson). En revanche, les expéditions de viande (y compris produits carnés) et de fruits séchés ont sensiblement progressé. En 1997, compte tenu du rythme lent des expéditions enregistrées depuis le début de la présente campagne, le volume des expéditions d’aide alimentaire non céréalière sera probablement encore plus faible qu’en 1996.

Les contributions en céréales à la Réserve alimentaire internationale d’urgence (RAIU) sont tombées en 1996 à 849 000 tonnes, contre environ 908 000 tonnes en 1995 (Tableau A.11). Les contributions en produits non céréaliers ont également été réduites à environ 198 000 tonnes, contre 238 000 tonnes en 1995. Au mois de septembre 1997, 651 000 tonnes de céréales et 142 000 tonnes de produits non céréaliers avaient été promis à la RAIU de 1997. Les contributions au titre des Interventions prolongées en faveur de réfugiés (IPR) de 1996, également conduites par le PAM, s’élevaient à 495 000 tonnes de céréales et 86 000 tonnes d’autres denrées, contre respectivement 535 000 tonnes et 58 000 tonnes en 1995. D’après les estimations, 486 000 tonnes de céréales et 64 000 tonnes d’autres denrées ont été promises jusqu’à présent au titre des IPR de 1997. _________________
1/ Des statistiques plus détaillées sur les expéditions d’aide alimentaire céréalière et non céréalière sont disponibles sur Internet, sur le site Web de la FAO, à l’adresse URL suivante: http://www.fao.org dans la rubrique Banques de données statistiques puis Toutes données.
2/ Les donations de "Grains" au titre de la Convention relative à l’aide alimentaire comprennent: blé, orge, maïs, mil, avoine, seigle, sorgho, riz, produits dérivés et aussi légumineuses. Les membres pouvaient aussi fournir l’équivalent en espèces du montant annuel minimum de leur engagement. Les Etats Membres de la Convention relative à l’aide alimentaire de 1995 sont l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Communauté européenne et ses membres, le Japon, la Norvège, la Suisse et les Etats-Unis.
3/ Les expéditions de céréales sont suivies sur la période juillet/juin, alors que celles de produits non céréaliers sont suivies sur l’année civile, or l’année 1997 n’est pas terminée.