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4. ACTIONS PRIORITAIRES EN FAVEUR DES RESSOURCES GENETIQUES DE LA FORET


En 1973, quelques études technologiques ont été menées par le CTFT[3], concernant les principales propriétés physiques et mécaniques, à partir d'un seul essai, du bois des essences suivantes: Calophyllum neo-ebudicum, Flueggea flexuosa, Planchonella torricellencis, Pometia pinnata, Syzygium inophylloides et Syzygium sp. En 1997, le CIRAD forêt a également réalisé une étude des propriétés physiques et mécaniques de Pinus caribaea à partir d'échantillons provenant de Wallis. Néanmoins, aucune autre étude d'évaluation n'a été réalisée. Aucune activité d'amélioration des essences n'a été entreprise.

Le tableau de l'annexe 4 indique, pour les espèces identifiées hautement prioritaires, les opérations et activités à entreprendre. Le nombre d'espèces pris en compte est volontairement restreint (huit espèces). Ces essences font partie de celles jugées les plus importantes et qui sont potentiellement les plus menacées car présentes uniquement dans les formations naturelles. Il s'agit de Calophyllum inophyllum, Flueggea flexuosa, Neonauclea fosteri, Planchonella linggensis, Pometia pinnata, Syzygium clusiaefolium, Syzygium inophylloides et Syzygium sp.

De façon générale, l'objectif à atteindre pour ces essences est d'assurer leur conservation. Leur conservation in situ pourra être réalisée si à court terme une réglementation efficace de protection des massifs forestiers importants est adoptée (réglementation à étudier avec les autorités coutumières qui aujourd'hui sont les seules à pouvoir agir sur le foncier). Pour Calophyllum inophyllum, présent sur une bande littorale très étroite et de fait soumis à une très forte pression de l'habitat, la conservation in situ n'a pas été jugée opportune.

En complément, la conservation ex situ de toutes ces essences apparaît comme hautement prioritaire. Elle pourra être réalisée grâce à des plantations sur les landes à fougères (toafa), zones disponibles et moins soumises aux pressions anthropiques. Des enrichissements feuillus des massifs de Pinus caribaea pourront être également réalisés à mesure que des éclaircies y sont pratiquées. La conservation ex situ ne devra donc pas être statique mais ouverte à des utilisations futures telles que des récoltes de semences et de bois.

Il est donc indispensable de disposer des techniques de propagation de ces essences et donc de matériel de reproduction, d'abord par voie générative en connaissant la physiologie des semences et leurs conditions de stockage, complétée par voie végétative (bouturage).

Il paraît très utile de disposer également à court terme de données complémentaires sur l'écologie, la distribution naturelle et la phénologie de ces huit essences. Pour Syzygium clusiaefolium, dont les noms locaux peuvent varier, il est important de déterminer s'il s'agit d'une ou plusieurs espèces. De plus, il est souhaitable d'identifier l'espèce pour Syzygium sp.


[3] Centre technique forestier tropical, actuellement CIRAD Forêt.

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