Selon les participants, la compréhension de limpact du VIH/SIDA sur les moyens dexistence des communautés rurales existe bel et bien; ce quil faut, cest effectuer un travail continu de sensibilisation afin daccroître la visibilité du programme international de lutte contre le VIH/SIDA, dinfluer sur les politiques et de se doter des ressources nécessaires.
Ce rapport propose les éléments de base dun cadre stratégique susceptible de répondre aux besoins du secteur agricole. Il convient encore de définir les conditions optimales de mise en uvre des stratégies, dintégrer les questions relatives au VIH dans le quotidien du monde agricole et de mettre à profit les pratiques qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité dans dautres secteurs. On trouvera dans le tableau 3 une synthèse des stratégies envisageables ainsi que quelques exemples dactivités réalisables à léchelon du district et de leurs résultats en termes de sécurité alimentaire. On dispose ainsi dun éventail des mesures que le secteur agricole peut mettre en uvre pour lutter contre lépidémie.
De nombreuses organisations locales, nationales et internationales ont participé à la mise en uvre de stratégies datténuation au niveau local, régional ou national. Si lon veut accroître lefficacité de ces stratégies, réduire au maximum le gaspillage de ressources, et participer à la réalisation de cet objectif commun - atténuer les conséquences du VIH/SIDA - il faut continuer à mettre en place de véritables partenariats, fondés sur une coopération active.
Dans plusieurs domaines, il convient dencourager des partenariats entre
tous les acteurs dont les activités visent le renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans les zones rurales;
le secteur de lagriculture et celui la santé, qui doivent sefforcer de mettre en uvre des synergies créatives;
les ONG nationales et internationales qui offrent des services aux personnes vivant avec le VIH/SIDA et aux communautés rurales touchées par la maladie;
les membres des services sociaux, des services de santé et des services de vulgarisation agricole.
La coordination entre les divers organismes doit être renforcée par des mécanismes précis permettant dassurer la communication et de définir les zones de mise en uvre. Il est par conséquent essentiel que la FAO, le FIDA, le PAM et ONUSIDA poursuivent leurs efforts pour atténuer les conséquences du VIH/SIDA sur les moyens dexistence des communautés rurales et sur la pauvreté. Leur coopération permet de cumuler les compétences de chaque organisation et den tirer le meilleur parti.
Tableau 4: Mise en uvre de stratégies pour le secteur agricole léchelon du district: exemples dactivités et résultats attendus sur le plan de la sécurité alimentaire
Stratégie du secteur agricole |
Exemples dactivités |
Résultats attendus |
Technologies permettant de réduire les besoins de main-duvre |
Introduire des technologies adaptées -
mécanisation pour les petites exploitations, cultures nécessitant
peu dintrants, par exemple - en tenant compte des besoins locaux, des
pratiques culturelles et du renouvellement de la répartition des
tâches entre hommes et femmes. Quelques exemples: |
La réduction de la main-duvre nécessaire pour assurer la continuité de la production et une dépendance moins forte vis-à-vis des intrants doivent se traduire par une augmentation de la productivité et une plus grande sécurité alimentaire. |
Préservation et transmission du savoir |
Le savoir agricole traditionnel nécessaire à une
bonne production peut par exemple porter sur: |
Dans les ménages qui ont perdu des adultes, la transmission intergénérationnelle du savoir- faire, des pratiques ainsi que du patrimoine communautaire de connaissances agricoles doit se traduire par une sécurité accrue, tant sur le plan alimentaire que sur celui des moyens dexistence. |
Renforcement des capacités des institutions rurales |
Les institutions rurales, formelles et informelles, et les prestataires de services doivent recevoir un appui pour être davantage en mesure daider les communautés à faire face aux répercussions de lépidémie. Quelques exemples dactivités: - appuyer les modalités traditionnelles de partage de
répartition du travail |
Le renforcement des mécanismes dadaptation des ménages et des communautés permet de préserver la viabilité économique, la cohésion sociale et les moyens dexistence des communautés rurales. |
Promouvoir légalité entre les sexes |
Le questionnement sur le partage des rôles respectifs des hommes et des femmes doit sinscrire dans la recherche dune plus grande égalité. Il serait notamment envisageable de: - identifier les inégalités entre sexes qui
aggravent limpact de lépidémie |
Le repérage des inégalités et des vulnérabilités qui aggravent limpact du VIH/SIDA permet une meilleure égalité daccès aux ressources productives la prévention de la prostitution comme moyen de survie la protection des ménages contre les risques de pauvreté. |
Améliorer la nutrition |
Aider les personnes vivant avec le VIH/SIDA et pourvoir aux
besoins nutritionnels des communautés en difficulté par le
biais |
Une alimentation plus équilibrée, mieux adaptée aux besoins permet une augmentation de lespérance de vie des personnes vivant avec le VIH/SIDA. |
Renforcer les mécanismes de protection économique et sociale |
Renforcer les mécanismes de protection économie
et sociale traditionnels. Quelques exemples dactivités: |
Le gain pour les communautés rurales, en termes de moyens dexistence durables et de sécurité alimentaire et la protection des groupes vulnérables ont pour effet dempêcher lépuisement des ressources de base de la communauté; de donner aux familles les moyens de lutter contre la pauvreté. |