Par le BRITISH COLONIAL OFFICE
LES territoires coloniaux britanniques dans la zone tropicale constituent des sources importantes d'approvisionnement en bois feuillus et, à un moindre degré, en bois résineux. Les plus importants sont la Guinée britannique, le Honduras britannique, la Côte de l'Or le Nigeria, l'Union malaise, Bornéo septentrional, le Sarawak et le Protectorat des îles Salomon.
Dans la forêt tropicale, les essences sont généralement mêlées et ne se présentent pas en massifs homogènes comme c'est le cas pour les forêts de conifères dans la zone tempérée. Aussi l'exploitation dans les régions mentionnées ci-dessus a-t-elle été jusqu'ici menée d'une façon sélective, c'est-à-dire limitée aux espèces exportables de grande valeur, ce qui fait qu'actuellement sur de vastes étendues il n'y a que des bois de construction communs qui puissent fournir des quantités économiquement exploitables.
L'abattage sélectif n'est pas rentable à cause de son prix de revient élevé; il diminue aussi la valeur du capital forestier et constitue un gaspillage des ressources. Des efforts sont donc faits pour introduire un système d'exploitation d'après lequel toutes les espèces négociables de bois de construction seraient exploitées en une seule opération et le reboisement des coupes confié ensuite au service forestier local. On espère ainsi pouvoir réduire le prix de revient du bois de manière à le rendre accessible aux consommateurs indigènes et créer un débouché pour les essences de second choix. Pour assurer l'emploi le plus rationnel des ressources forestières, on encourage la création, à proximité des exploitations, de scieries, d'ébénisterie et d'usines de contre-plaqués Une usine de ce genre est actuellement en construction dans le Nigeria et l'on espère qu'une autre sera bientôt créée à la Côte de l'Or. La politique poursuivie tend à encourager le façonnage partiel du bois de sciage avant l'exportation, de manière à assurer l'utilisation la plus rationnelle des ressources.
Une partie des territoires coloniaux britanniques est couverte de boisements du type tropical humide; la superficie de ces forêts diminue à mesure que les habitants déplacent leurs cultures et, après avoir épuisé le sol, déboisent de nouvelles étendues. Si ces terres dénudées étaient laissées en friche, une régénération naturelle pourrait s'installer, mais, malheureusement, elles sont employées trop rapidement pour de nouvelles cultures. Il est difficile d'exercer un contrôle sur ces cultures transhumantes pratiquées depuis des temps immémoriaux et intensifiées par l'accroîssement de la population. Le seul remède efficace est l'augmentation de la superficie des forêts mises en réserve, mais ce procédé est lent car les indigènes sont jaloux de leurs droits; ils doivent être instruits de l'utilité présentée par la conservation du domaine forestier. Les autorités locales font tous leurs efforts pour assurer celle-ci, et l'étendue des terres réservées à la forêt croît progressivement. Le but général de la politique forestière dans les colonies britanniques est de protéger le sol par la mise en réserve de superficie boisées adéquates, et ensuite d'obtenir un rendement soutenu couvrant les besoins locaux en bois de construction et permettant l'exportation.
L'amélioration graduelle des conditions sociales dans les colonies britanniques entraînera une demande accrue de bois de construction pour la consommation intérieure, sans que l'exportation en subisse matériellement le contre-coup pour un temps assez long. Néanmoins, toute augmentation nette des exportations dépendra naturellement de l'acceptation par les acheteurs d'outre-mer d'essences inusitées jusqu'à présent. C'est ainsi qu'au cours de la récente guerre plusieurs nouvelles essences ont commencé à remplacer des bois à la réputation bien établie tel que l'acajou. Le volume des exportations dépend aussi de l'outillage et des moyens de débardage; or à cet égard la situation est encore très difficile.
La superficie de la Guinée britannique est d'environ 83.000 milles carrés (21,5 millions d'ha) et la population de 357.000 habitants.
Les forêts sont l'une des plus importantes ressources naturelles de la colonie. Elles couvrent environ 70.000 milles carrés (18 millions d'ha) soit 84.7% de la superficie totale, et peuvent être divisées en deux zones; la première, la plus proche ou accessible, d'environ 14.000 milles carrés (3,6 mirions d'ha); la seconde, plus éloignée ou inaccessible, de 56.000 milles carrés (14,5 millions d'ha). On pense que les forêts de la première zone couvriront tous les besoins d'une industrie forestière en expansion au cours des 25 prochaines années, ce qui rend actuellement inutile toute dépense en vue de développer les forêts inaccessibles.
Les forêts sont du type usuel tropical humide à feuillage persistant avec ceci de particulier qu'elles renferment des essences à tendance sociale marquée, c'est-à-dire que sur de vastes étendues une seule espèce est si bien représentée qu'elle donne même son nom au type de forêt, (forêts de Wallaba, Eperna spp., de Mora, Mora spp., de Greenheart, Ocotea spp., de Morabukea, Mora gonggrijpii., etc.). Un autre trait caractéristique est le nombre énorme des essences qui composent la forêt; plus de 500 espèces pouvant servir comme bois de construction ont été relevées dans la zone accessible.
Les bois mi-durs n'ont jusqu'ici joué qu'un rôle de second plan, surtout à cause de l'importation peu coûteuse de résineux. L'installation d'une usine de contre-plaqué permettrait d'utiliser les bois mi-durs indigènes.
Production des territoires de la couronne en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3)
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Moyennes pour |
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1936-40 |
1941-45 |
1945 |
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Greenheart |
954 |
1.219 |
1.156 |
Autres variétés |
320 |
1.036 |
1.151 |
La production maximum a été atteinte en 1942 avec 1.696.000 pieds cubes.
Exportation en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3)
Moyennes pour |
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1936-40 |
1941-45 |
1945 |
|
Greenheart |
379 |
241 |
302 |
Autres variétés |
44 |
44 |
22 |
On espère pouvoir augmenter la production de bois dur pour l'exportation de 350.000 pieds cubes (9.900 m3) à 1,5 millions de pieds cubes (42.500 m3) à la fin de 1949 et de la maintenir à 2 millions de pieds cubes (57.000 m3). Il serait même possible de pousser davantage la production si les marchés d'exportation montrent une tendance stable.
Actuellement, l'extraction du bois de construction se fait principalement par voie d'eau. L'exploitation, en général, n'a pas dépassé quelques milles en bordure des rivières et si la production augmente considérablement il conviendrait d'intensifier la mécanisation du débardage.
La surface du Honduras britannique est de 8.870 milles carrés (2.300.000 ha) et la population de 60.000 habitants.
Les forêts couvrent 8.150 milles carrés (2.110.000 ha) soit 92% de la superficie totale. Près de la moitié se trouvent sous le régime des concessions mais le nombre de celles-ci tend à diminuer.
Les réserves forestières représentent environ 220 milles carrés (57.000 ha) ou près de 2,5% dont 5.950 milles carrés (1.540.000 ha) produisent des bois feuillus principalement l'acajou, Swietenia spp., et 105 milles carrés (27.000 ha) des bois résineux (pitchpin, Pinus caribaea Morelet. De graves dommages ont été causés aux forêts par les tornades périodiques et aussi par le feu dans les forêts de pins.
Production de bois indigène en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3)
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Moyennes pour |
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1934-1938 |
1939 |
1945 |
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Bois résineux |
178 |
49 |
310 |
Bois feuillus |
1.508 |
1.518 |
1.307 |
Exportations en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3) |
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Moyennes pour |
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1934-1938 |
1939 |
1945 |
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Bois résineux |
36 |
4 |
30 |
Bois feuillus* |
4.765 |
2.298 |
4.054 |
*Pour les bois feuillus y compris la réexportation du Guatemala.
Jusque très récemment aucun contrôle ne fut exercé sur l'exploitation des forêts privées et les réserves d'acajou furent épuisées sans qu'aucune tentative fût faite pour sauvegarder la production future.
Les progrès dans la mécanisation des moyens de transport ont permis l'exploitation d'acajous dans des zones moins accessibles de la forêt. Le capital forestier a été considérablement déprécié par l'exploitation abusive et par les tornades qui tous les 15 ans en moyenne ravagent la colonie (leur périodicité a encore augmenté pendant ces dernières années). En 1941, 1942, et 1943 les tempêtes ont endommagé à des degrés divers plus de 4.000 milles carrés (1 million d'ha) de forêts ou cultures et si l'on ajoute à ce chiffre celui des dégâts causés par la tornade de 1931, la superficie totale affectée dans les derniers 16 ans atteint 5.600 milles carrés (1,5 million d'ha) soit 63 de la surface totale de la colonie.
Les incendies annuels des forêts de pins du littoral et de la région montagneuse ont intensifié l'appauvrissement des réserves exploitables ou ayant même dépassé l'âge normal d'exploitation et empêché la régénération naturelle. Si l'exploitation des forêts de pins ne s'accompagne pas de mesures de protection contre les incendies, ces forêts sont menacées de destruction progressive. Dès 1945, une loi a été promulguée aux termes de laquelle toutes les zones soumises au défrichage par incendie doivent être entourées de pare-feux. La politique forestière future visera à la régénération de l'acajou et à la recherche de débouchés pour les bois de construction de second choix. Le Gouvernement exigera aussi une exploitation plus rationnelle des concessions existantes.
La superficie de la Côte de l'Or est de 79.000 milles carrés (20,5 millions d'ha) et la population de 4 millions d'habitants.
L'étendue totale des forêts est de 60,000 milles carrés (16 millions d'ha) soit 76% du territoire; 21.000 milles carrés (5,4 millions d'ha) sont couverts de forêts exploitables, 12.000 milles carrés (3,1 millions d'ha) de forêts dont l'exploitation serait possible et 27.000 milles carrés (7 millions d'ha) de territoires sont classés comme forêts.
Les forêts de la Côte de l'Or appartiennent à la communauté. Une surface de 6.000 milles carrés (1,6 millions d'ha) a été constituée en réserve forestière, sans que les titres de propriété aient changé. De cette surface, près de 2.000 milles carrés (500.000 ha) se prêtent à une exploitation intensive, le reste, soit 4.000 milles carrés (1 million d'ha) représente essentiellement des forêts de protection. Les autres ne sont pas soumises au contrôle du Service forestier gouvernemental et sont graduellement épuisées par la culture transhumante. Avant d'aménager des terres pour la culture, on procède à des coupes de récupération et ce sont ces coupes qui ont fourni jusqu'à maintenant le gros des exportations de bois de construction de la Côte de l'Or, de très petites quantités seulement provenant des forêts constituées en réserve.
Le volume annuel des coupes est actuellement d'environ 9 millions de pieds cubes (255.000 m3) et si les plans d'exploitation sont mis en pratique le chiffre atteindrait 20 millions (566.000 m3). Cette augmentation des coupes dépasse les prévisions de croissance annuelle des parties accessibles (2.000 milles carrés - 500.000 ha) de la forêt constituée en réserve, laquelle comprend le domaine forestier permanent dans la zone non accessible. En pratique, toutefois, on trouvera aussi dans les régions boisées non constituées en reserves, dont la superficie est de 12.000 milles carrés (3,1 millions d'ha) des zones qui dans les conditions présentes, sont destinées à être cédées graduellement à la culture. On estime qu'environ 300 milles carrés (78.000 ha) sont déboisés chaque année, de sorte que ces forêts auront cessé d'exister dans une quarantaine d'années environ. Le bois de construction disponible sur ces 300 milles carrés (78.000 ha) est plus que suffisant pour couvrir l'ensemble des besoins mentionnés ci-dessus et provient des coupes de récupération avant la destruction totale de la forêt. Désormais l'exploitation sera limitée aux réserves forestières et le rendement tombera inévitablement, en tout cas jusqu'au moment les travaux de sylviculture destinés à améliorer les massifs commenceront à porter leurs fruits.
Production de bois indigène en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3)
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Moyennes pour |
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1934-1938 |
1939 |
1945 |
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Bois feuillus |
5.690 |
6.685 |
13.090 |
Exportations en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3) |
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Moyennes pour |
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1934-1938 |
1939 |
1945 |
|
Bois feuillus |
1.275 |
685 |
3.529 |
Le chemin de fer de la Côte de l'Or transporte actuellement à la côte près de 75.000 tonnes de bois et l'ouverture de nouvelles concessions accordées récemment l'obligera à évacuer près de 160.000 tonnes de bois de construction. La quantité totale à conduire à la côte s'élévera à environ 250.000 tonnes par an, ce qui nécessitera l'aménagement d'installations portuaires à Takoradi. Cette question est actuellement à l'étude.
La superficie du Nigeria est de 333.000 milles carrés (86,2 millions d'ha) et la population de 22 millions d'habitants.
Il est faux de croire, que le Nigeria soit un pays à boisement du type tropical sec à feuillage persistant. En réalité c'est surtout un pays de savannes où l'herbe haute pousse sous des arbres peu élevés, à la manière d'un verger. Si les rivières sont bordées d'étroites bandes de forêts capables de fournir souvent du bon bois de construction, les surfaces boisées en espèces tropicales humides à feuillage persistant se limitent à une ceinture côtière envahie par les cultures. Il est difficile d'évaluer avec exactitude la surface occupée par les différents modes d'emploi du sol dans un pays comme le Nigeria, où les cultures, les savannes et les forêts se présentent comme une mosaïque aux contours indéterminés et indifférenciés. Pour en donner une approximation plus ou moins exacte il est nécessaire de limiter l'emploi du terme «forêt» à son sens primitif, c'est-à-dire, une zone délimitée, réservée à l'exploitation forestière, qu'elle soit couverte d'une haute forêt dense ou au contraire de bosquets épars, et d'appeler tous les territoires non délimités et non réservés à l'exploitation forestière terres incultes même si elles sont couvertes de bois ou de forêts. A la fin de 1938 on comptait 21.000 milles carrés (5,4 millions d'ha) de forêts dont 6.350 (1.650.000 ha) sous le contrôle du Gouvernement central et 14.650 (3,8 millions d'ha) sous la surveillance des Administrations locales, elles-mêmes contrôlées par le Service forestier du Gouvernement central. Toute cette superficie peut, pour les besoins de la cause, être classée comme forêt. De ce chiffre, il est douteux, que plus de 5.000 milles carrés 1 million d'ha) représentent une forêt haute formée, reste un boisement de savanne. Pas plus de 3.000 milles carrés (780.000 ha) de hautes forêts n'étaient pas exploités en 1938. Si provisoirement l'on ajoute des territoires classés comme terres incultes à la forêt, la superficie totale de celle-ci serait de 162.800 milles carrés (41,1 millions d'ha). Aucun chiffre ne saurait être établi quant au volume du bois de construction. L'exploitation au Nigeria a reposé presque entièrement sur les coupes de récupération. Les rendements ne correspondent nullement aux superficies, sauf dans les réserves forestières qui n'ont fourni qu'une petite partie de la production totale.
Des enquêtes récentes faites à propos des coupes enregistrées ont donné un rendement de 283.000 pieds cubes (8.015 m3) par mille carré (mesure «quart de circonférence Hoppus») de grumes d'essences négociables actuellement, pour une futaie de bonne moyenne dans la zone réservée, rendement qui correspond à 11 tonnes à l'acre (25 tonnes par ha). Comparant ce chiffre avec ceux des exploitations forestières au Nigeria, on a provisoirement décidé de fixer le chiffre de 400 pieds cubes Hoppus (11.3 m3), ou 10´ tonnes de grumes à l'acre (25 tonnes par ha) comme rendement moyen d'une bonne futaie tropicale humide.
Il convient de rappeler toutefois que cette forêt a été exploitée de façon sélective dans le passé, et les chiffres indiqués ne représentent peut-être pas le véritable rendement de la forêt vierge utilisable.
Les bois de savanne ont été employés surtout comme bois de feu.
Jusqu'au début de la dernière guerre, la forêt nigérienne a été utilisée avant tout pour l'obtention de grumes de grandes dimensions en provenance de quelques essences destinées à l'exportation.
Depuis lors on s'est toutefois rendu compte que les forêts sont loin d'être inépuisables et des mesures ont été prises pour obliger les concessionnaires à exploiter toutes les variétés commerciales dans un délai donné et à remettre au Service forestier les superficies déboisées qui doivent être régénérées.
La demande en bois de construction augmente rapidement au Nigeria et le Gouvernement a entrepris l'application d'un programme de développement qui doit en absorber de grandes quantités dans les dix prochaines années. On ne prévoit donc pas que les possibilités d'exportation s'élèveront d'une manière sensible. Mais la demande en bois de construction entraînera certainement l'exploitation de forêts jusqu'ici inaccessibles ou pauvres pour l'obtention des bois de dimensions réduites, l'organisation de débouchés pour les bois de construction de qualité inférieure et l'emploi de nouvelles variétés. L'installation d'une usine de contreplaqué actuellement en cours favorisera ces développements.
Production de bois indigène
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Moyenne pour |
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1934-38 |
1939 |
1945 |
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Bois feuillus |
46.800 arbres |
34.414 arbres |
73.903 arbres |
(environ 14 millions de pieds cubes = 400.000 m3) |
Ces chiffres se rapportent seulement aux arbres dont l'abatage a été autorisé, mais les indigènes jouissent de nombreux privilèges d'abatage libre.
Exportations (en milliers de pieds cubes (1.000 pieds cubes = 28,32 m3)
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Moyennes pour |
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1934-38 |
1939 |
1945 |
|
Bois feuillus |
2.873 |
2.262 |
4,184 |
Une partie de la délégation britannique
Le Gouverneur estime probable que les besoins de la reconstruction et de la mise en valeur absorberont les ressources en bois de construction de la Malaisie pendant plusieurs années, et aucune exportation n'est à envisager pour le moment.
Avant la guerre la Malaisie envoyait régulièrement des sciages à Hong-Kong, en Chine, aux îles Maurice, en Arabie et en Afrique du Sud. In conviendra de tenir compte de la situation de ces marchés lorsque, disposant des informations nécessaires, on dressera le bilan des besoins européens pour préparer une politique forestière à long terme.
Les destructions subies par l'équipement forestier et les scieries au cours de la dernière guerre dans la partie septentrionale de Bornéo ont nettement réduit la production de bois de construction. Pour 1947, les prévisions sont de 1.950.000 pieds cubes (55.200 m3) de grumes, et de 550.000 pieds cubes (15.600 m3) de sciages, contre une production annuelle moyenne de 6.918.750 pieds cubes (195.900 m3) entre 1937 et 1941. Une grande partie de la production prévue servira à couvrir les besoins de la colonie en vue de la reconstruction et aucune exportation vers l'Europe ne peut être envisagée.
Au Sarawak dont la superficie est de 50.000 milles carrés (13 millions d'ha) et la population d'environ 475.000 habitants, la forêt s'étend sur 41.000 milles carrés (10,6 millions d'ha): 15.000 milles carrés (3,9 millions d'ha) produisent du bois de construction utilisable, 26.000 milles carrés (6,7 millions d'ha) sont inaccessibles ou d'une exploitation non rentable. Le volume des bois sur pied utilisables est évalué à 1,3 millions de pieds cubes par mille carré (142 m3 par ha), soit 19.220 millions de pieds cubes (540 millions de m3) pour la superficie totale des forêts exploitables. C)es chiffres ont trait aux bois de construction de toutes catégories ayant une valeur commerciale reconnue, mais ne tiennent pas compte des nombreuses variétés résineuses classées comme bois de feu; or, plusieurs d'entre elles pourraient trouver à l'avenir un autre emploi lorsque celui-ci n'est pas conditionné par le facteur durée.
Les terres aliénées encore boisées sont pratiquement négligeables et l'on peut dire que toutes les forêts sont propriétés de l'Etat. Seules pourtant celles constituées en réserves ou protégées sont sous le contrôle direct du Service forestier.
Les possessions britanniques dans les îles Salomon représentent 11.000 milles carrés (2,8 millions d'ha) et la population est d'environ 94.000 habitants.
Presque toute la surface non occupée par les cultures est couverte de hautes futaies que les indigènes défrichent au fur et à mesure de leurs besoins en terre arable. Les besoins en bois de construction sont peu importants, la population étant clairsemée. Les exportations ont jusqu'à maintenant été limitées au Kauri, Agathis spp., et quelques autres variétés d'arbres qu'on trouve à proximité des Kauri. La majorité des exportations vont vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui par leur proximité sont des débouchés naturels. Le frêt serait trop coûteux pour des transports à plus longue distance. Le fait que de nombreux massifs sont proches de la mer dans les îles Salomon faciliterait la concurrence des bois de construction de ces îles avec d'autres sources de production plus proches des marchés mais moins accessibles. Plutôt que vers l'Europe, c'est vers les pays du Pacifique qu'il conviendrait d'acheminer les bois de construction des îles Salomon.
Aucun chiffre exact ne peut être fourni concernant les ressources forestières. Les zones régénérées couvrent probablement la moitié de l'étendue des forêts. Le reste, soit environ 5.000 milles carrés (1,3 million d'ha), en l'absence de routes, ne se prête qu'en peu d'endroits aux transports par mer. La zone accessible est peut-être de 10.000 acres (4.000 ha) mais ce chiffre est susceptible de révision. Les prospections ont montré que la forêt accessible consiste surtout en essences sociales, fait rare dans la forêt tropicale humide.
Les exportations avant la seconde guerre mondiale se présentaient comme suit:
1937 |
119.329 pieds cubes |
(3.379 m3) |
1938 |
247.901 pieds cubes |
(7.020 m3) |
1939 |
142.806 pieds cubes |
(4.044 m3) |
1940 |
168.729 pieds cubes |
(4.778 m3) |
1941 |
97.875 pieds cubes |
(2.772 m3) |
De grandes quantités de bois ont été utilisées sur place pendant la guerre pour des besoins militaires.