Argentine
Etats-Unis d'Amérique
Finlande
Guyane britannique
Royaume-Uni
Ruanda-Urundi
Sarawak
Suède
Togo
Union des Républiques Socialistes Soviétiques
· A l'occasion d'un rapport préparé par la Commission économique Nations Unies pour l'Amérique latine (CEPAL) sur le développement économique de l'Argentine, la FAO a contribué en 1957 à la préparation d'un plan pour le développement de l'économie forestière de ce pays. Le rapport de la FAO a montré à quel point il est nécessaire de réduire les importations - et le drainage correspondant des réserves en devises étrangères - par une utilisation plus intensive et plus rationnelle des ressources du pays. Ce rapport a été présenté officiellement au gouvernement de la République Argentine par le Directeur de la Division des forêts et produits forestiers de la FAO, et depuis lors des mesures ont été prises on Argentine pour assurer dans les moindres détails l'exécution des recommandations.
L'«Administración Nacional de Bosques» du Ministère de l'agriculture certains services provinciaux et les «Bancos Industrial y de la Nación» ont réuni leurs efforts afin de favoriser l'amélioration des forêts existantes, d'on créer de nouvelles, et d'établir des industries forestières. Le Service forestier national, avec l'aide du Fonds forestier et de la Banque nationale, a mis au point un système de prêts pour encourager le reboisement dans tout le pays. Des prêts couvrant 80% de la valeur des graines ou plants sont accordés à un taux d'intérêt de 2%, avec remboursement on 20 ans. En même temps, le Service forestier a mis on place de vastes travaux de reconstitution dans la plus importante région forestière le delta du Parana, qui, l'an dernier, a souffert de graves inondations. La mécanisation des travaux de reboisement doit être encouragée grâce aux facilités accordées aux importations de dragues, pelles mécaniques, fossoyeurs et autres machines, indispensables dans les régions inondables et qui permettront de mettre en valeur une zone de 100 000 hectares dans les seules provinces de Buenos Aires et Entre-Rios.
D'autres éléments, on cours de réalisation, du rapport de la FAO ont trait à la création d'écoles forestières, à la formation des ouvriers forestiers et de ceux des industries forestières, à l'attribution de bourses pour la formation professionnelle et technique à l'étranger. Sont à l'étude: la normalisation des échanges commerciaux de bois entre le Brésil, le Paraguay, le Chili et l'Argentine, la modernisation de l'industrie de la caisserie; la remise on ordre de l'industrie du tanin, seule industrie forestière qui travaille pour l'exportation, et de l'ensemble de la production de traverses (bois sous rail). Les projets qui doivent être mis à l'étude maintenant comprennent l'établisse ment d'usines fabriquant des panneaux de particules, et des manufactures de pâte et de papier employant le procédé mi-chimique.
· Certes, le semis direct n'est pas une panacée pour tous les problèmes de régénération, mais il est évident que certaines stations s'y prêtent de façon particulière. Comment reconnaître les potentialités de ces régions? Comment préparer les graines et le terrain? Comment protéger les graines contre les insectes, les maladies et autres agents destructeurs? Comment, quand et où employer cette technique, et comment évaluer les résultats? Telles sont les questions étudiées dans une publication très instructive et utile intitulée Direct Seeding in the South («Semis directs dans le sud»). Il s'agit du compte rendu d'une réunion organisée on 1959 par l'Ecole forestière de Duke University à Durham, on Caroline du Nord.
· Dans Essentials of Forestry Practice («Les bases de la pratique forestière») (Roland Press Co., New York 1959), M. Charles H. Stoddard rapprocha les buts et les méthodes théoriques des sciences forestières avec la sylviculture pratique. Il tonte avec succès de traduire les résultats de la recherche forestière et les applications pratiques de ces recherches on termes accessibles aux étudiants des écoles techniques et professionnelles et aux élèves des cours de «sylviculture paysanne» donnés dans les collèges agricoles. Les propriétaires et les gérants de forêts trouveront également ce livre fort intéressant en particulier les chapitres relatifs à la tenue d'une comptabilité forestière aux plans d'aménagement des petites forêts et à la vente des produits forestiers. Les illustrations, photographies et diagrammes, sont spécialement démonstratifs, l'appendice comprend un lexique de terminologie forestière, les caractéristiques des bois commerciaux les plus importants, des modèles de plans d'aménagement pour les petites propriétés, des formules pour les ventes de bois et les contrats d'exploitation.
· Forest Fire Control and Use («La lutte contre les incendies de forêts»), par Kenneth P. Davis, avec des chapitres rédigés par George M. Byram et W. R. Krumm (American Forestry Series, McGraw-Hill Book Co., New York, 1959), est une mise à jour des efforts continuels qui sont faits pour adapter les découvertes toujours plus nombreuses de la recherche aux réalités pratiques de la lutte contre les incendies de forêt. L'autour voudrait que ce livre fût une aide pour le professeur d'école forestière, et un ouvrage de référence pour le praticien, et qu'il facilitât aux étudiants et aux administrateurs l'usage des manuels locaux.
Le lecteur est invité à se souvenir que l'application des techniques de lutte contre le feu implique la connaissance de disciplines aussi diverses que la météorologie, la mécanique, la logistique, les télécommunications, les transports, le droit, la formation du personnel et l'éducation du public. L'auteur rend hommage aux membres du Service forestier des Etats-Unis «qui, par leur expérience de pionniers, par leur recherche efficace ont élaboré l'art et la science de la lutte contre les incendies de forêts».
· A l'exposition du meuble de Cologne on 1960, 15 fabricants de meubles finlandais, membres du Conseil pour le développement des exportations de meubles, présenteront leurs fabrications au jugement des acheteurs.
Les exportations de meubles finlandais auront probablement un brillant avenir en raison de la réputation mondiale acquise par les créateurs de meubles de ce pays. C'est vers l'Allemagne fédérale que les exportations se sont développées le plus rapidement, mais on note également une expansion vers d'autres pays du Marché commun, ainsi que vers l'Angleterre et l'Amérique.
Les fabricants finlandais de contre-plaqués vont, par le moyen d'une association établie à Londres, explorer le marché britannique et chercher de nouveaux emplois aux contre-plaqués de bouleau. Les activités de cette association intéresseront tous les secteurs de la vie anglaise. Elle cherchera à développer spécialement la publicité et les «public relations». Les résultats de ces recherches très étendues permettront de renseigner l'industrie finlandaise des contre-plaqués sur les nouvelles qualités dont la fabrication doit être poussée, et sur les nouveaux domaines qui leur seront ouverts. Les résultats obtenus au Royaume-Uni, principal client de la Finlande pour ce produit, pourront être adaptés à d'autres pays, si bien que le résultat de ce travail sera de première importance pour l'ensemble des exportations. En 1955 année record, la Finlande a exporté au total 286 406 mètres cubes de contre-plaqué. Depuis lors le commence à l'exportation a été moins prospère et, sans l'accroissement continuel des exportations de panneaux lattés, la situation serait assez sombre.
B. - Costa Rica: Un four mobile de démonstration, fourni par la FAO.
Photos A. Hyndman Stein
D'après la Finnish Trade Review il n'est pas douteux que le contre-plaqué puisse trouver de nouvelles utilisations, en particulier dans l'industrie du bâtiment. Le contre-plaqué pourrait aussi devenir le principal matériau pour les agriculteurs - celui qu'ils peuvent employer pour toutes leurs propres constructions et charpentes. Dans ce cas, on doit utiliser les colles à la résine-phénol qui donnent au contre-plaqué toutes les qualités nécessaires pour être employé à l'extérieur. Les usines finlandaises font également porter leurs efforts sur le développement des contre-plaqués spéciaux, notamment ceux traités en surface - vernis, peints ou plastifiés. Le but de ce traitement est évidemment soit de rehausser l'aspect du contre-plaqué soit d'augmenter la gamme de ses emplois et sa résistance à la pourriture sèche et aux termites. Le contre-plaqué ignifugé est également en progrès.
· La Guyane britannique est le seul pays producteur de «greenheart» (Ocotea rodiaei). La régénération de cette espèce, qui donne un bois intéressant mais pousse lentement, a fait l'objet d'un travail digne d'intérêt. Les premières expériences ont été décrites dans Empire Forestry Review, N° 35 (2) 1956, sous le titre: The regeneration of worked cut greenheart forest in British Guiana («La régénération, après exploitation, dans la forêt de «greenheart» de Guyane britannique»). Les résultats obtenus ont permis de définir des techniques qui sont actuellement mises à l'essai dans deux régions dans l'une, l'exploitation date de 30 ans, dans l'autre, de la période 1950-52.
Le traitement employé a pour but de réduire graduellement le sous-étage en deux ou trois opérations conduites à des intervalles de deux ans, de cette façon, on favorise la croissance de la régénération préexistante de «greenheart» et des semis issus des graines produites en abondance par les arbres trop petits laissés sur pied lors de l'exploitation. En même temps, le sous-bois, à l'exception des espèces intéressantes, est éliminé par des dégagements répétés jusqu'à ce qu'il ne gêne plus la régénération. C'est seulement au cours de la troisième intervention, quatre ans environ après le début de l'opération, que l'on commence à ouvrir l'étage dominant, seulement au-dessus des jeunes arbres de 20 feet (6 mètres) de haut au moins. Les plus petits arbres du sous-étage sont coupés au couteau de brousse ou à la hache, tandis que les plus grands sont annelés et traités à l'arsénite de soude. C'est également par traitement chimique que seront réalisés ensuite les arbres de l'étage dominant à mesure que se manifestent les besoins en lumière du jeune peuplement.
La surface où ce traitement est appliqué est divisée en blocs de 10 acres (4 hectares), ce qui facilite les observations et le contrôle. Il faut deux à trois jours à l'équipe normale (6-8 ouvriers munis de couteaux de brousse, 2 marteleurs, 3-5 bûcherons et 1 homme chargé du traitement chimique) pour traiter chaque bloc. L'équipe travaille en virées de 10 à 40 mètres de front, suivant la nature du peuplement.
Des mesures comparatives faites par échantillonnage en 1954 et 1959 montrent un accroissement considérable du nombre des jeunes semis de «greenheart» de moins de 25 feet (8 mètres) de haut, même dans un laps de temps aussi court. Il semble également que la croissance en diamètre soit satisfaisante. On pense cependant qu'elle pourrait être améliorée grâce à une éclaircie judicieuse portant sur les semis de 6 à 10 feet (2-3 mètres), il est à craindre que après cette opération, les semis les plus grêles ne se couchent, mais ce risque peut être couru.
Il est incontestable que certaines forêts de «greenheart» en exploitation sont nettement améliorées par ce traitement et que ces mesures intensives sont préférables aux pratiques extensives anciennes. Après quelques interventions supplémentaires, il doit y avoir dans les zones traitées un sous-étage presque complet de «greenheart».
Il est trop tôt pour juger du prix de revient et de la rentabilité de ce traitement. Mais, considéré comme une entreprise expérimentale pleine de promesses et d'intérêt non négligeable au point de vue sylvicole, il mérite d'être poursuivi et étendu à d'autres surfaces de forêt.
· Pendant l'été 1959, Sir Harry G. Champion, directeur de l'Institut forestier d'Oxford, a pris l'initiative d'une intéressante innovation en organisant, avec l'aide de M. J. J. MacGregor, économiste forestier à l'Institut, un cours spécial de perfectionnement sur «la vocation forestière et agricole des terres». Les cours ont été suivis par des représentants de nombreux pays du Commonwealth - Australie, Canada, Ceylan, Inde, Fédération de Malaisie, Nigeria, Pakistan, Rhodésie, Somalie et Royaume-Uni - ainsi que par des fonctionnaires des Etats-Unis et de la FAO. Les organisateurs avaient d'abord espéré avoir plus de participants directement associés aux problèmes agricoles, en particulier des administrateurs responsables de l'utilisation des terres, mais en fait la plupart des assistants étaient des forestiers.
La première semaine fut consacrée à un colloque sur les aspects théoriques de l'utilisation des terres, colloque au cours duquel 18 spécialistes de la question ont présenté des communications. Les sujets traités étaient répartis en trois catégories:
1. Ressources et besoins en terres.
2. Techniques pour maintenir et augmenter la productivité.
3. Politiques et législations des divers pays.
Dans la première catégorie, les points suivants ont été discutés: facteurs physiques, potentialités géologiques et pédologiques, besoins de caractère relations biologiques et économiques. Dans la seconde: aspects de la conservation et de la restauration des sols, agriculture et élevage, techniques forestières, emploi des photographies aériennes pour les inventaires modernes en vue de l'utilisation des terres. Dans la troisième: problèmes d'organisation et d'administration, spécialement exécution des programmes dans les pays en évolution, où des structures sociales anciennes sont maintenant en cours de changement rapide.
Tout au long de ce colloque, les participants ont fait montre d'un sens critique très vif et les points de vue personnels exprimés par les divers orateurs ont reflété les aspects les plus divers du problème de l'utilisation des terres. Sir Harry Champion, parlant sur leurs «utilisations multiples», résuma la façon de voir des forestiers sur ce problème. Les forestiers, remarqua-t-il, sont à juste titre choqués de voir des restes de forêts en régression, forêts d'importance vitale pour la protection et la production, considérés comme des réserves sans destination particulière. De même, comment leur reprocher leur manque d'enthousiasme lorsqu'ils voient des forêts soigneusement aménagées retirées de leur gestion pour devenir des pares nationaux ou des réserves naturelles? Mais il faut reconnaître que les forestiers ont, vis-à-vis de la postérité, la charge de conserver les zones de végétation naturelle avec leur faune. Ils doivent aussi convenir qu'il y a pour la terre d'autres fonctions majeures: l'agriculture et le pâturage, la réception et la conservation des eaux pluviales, les mines, la production de matières premières industrielles, fonctions qui peuvent être combinées avec la forêt; la même terre peut donc avoir deux fonctions ou plus, soit en même temps, soit successivement, comme dans le cas des cultures temporaires.
Du point de vue des forestiers, la valeur foncière des terres consacrées à la forêt dépend des coupes, du choix des espèces, des incinérations contrôlées, du pâturage des animaux domestiques, de la faune sauvage, des routes, des bâtiments et du tourisme. L'action sur ces divers facteurs se répercute sur la conservation du sol et de l'eau, peut changer le type et la structure de la végétation, améliorer la qualité ou accroître la quantité des bois produits, influencer le pâturage ou la production de fourrage pour les animaux domestiques et le gibier, créer ou accroître des possibilités de distraction ou d'agrément.
Bien que la notion d'«utilisation multiple» ait recueilli l'accord de tous et soit appelée à rester, l'opinion générale était que l'élevage intensif et la sylviculture rationnelle sont incompatibles sur le même terrain que les prés-bois seraient probablement mieux utilisés s'ils étaient consacrés par priorité à la production du bois; que la protection du gibier peut réussir au-delà de ce qui est souhaitable; que l'interdiction des coupes rend souvent une forêt inutilisable pour tout autre but; qu'il existe une relation capitale entre le couvert végétal et les réserves en eau; que l'ouverture des forêts au publie pour la distraction et la détente, est un excellent moyen éducatif pour convaincre ce publie de l'intérêt de la foresterie.
Après cette très intéressante semaine d'exposés théoriques à Oxford, le groupe a étudié, sur des exemples pratiques, divers types d'utilisation des terres en Pays de Galles, Angleterre, Suisse, Italie du nord et France méridionale.
Les participants ont visité, au Royaume-Uni, des reboisements réussis sur l'emprise d'anciennes mines de charbon à ciel ouvert. Cet emploi de la terre pour le boisement a été comparé à l'élevage des moutons sur des terres analogues, collines au sol médiocre. On a établi que, dans ce cas, c'est l'utilisation forestière qui à longue échéance, est la meilleure aux points de vue économique et social. Les forêts pourront donner du travail à plus de gens, car elles constitueront la base économique d'un développement constant des collectivités locales et des améliorations sociales. D'autres problèmes ont été abordés: les forêts d'agrément près des centres urbains, la comparaison du reboisement et du couvert herbacé sur les bassins de réception intéressant l'approvisionnement en eau des villes, et la mise en balance du reboisement et d'une agriculture moderne.
Photo M. N. Gallant
En Suisse, le groupe a pu voir des types très intensifs d'utilisation des terres. Les plantations de peupliers du lac de Neuchâtel sont un exemple remarquable d'une réalisation bien étudiée pour assurer une rentabilité maximum: les cultures sont protégées par des rideaux de peupliers poussant sur des terrains marécageux drainés, à l'extrémité du lac. De même, dans les aménagements sylvo-pastoraux du Jura, les utilisations forestière et pastorale sont effectivement séparées, au bénéfice de l'une et de l'autre.
En Italie, les participants ont étudié sur le terrain les projets de réorganisation foncière, qui ont permis d'établir des cultures sur de vastes surfaces autrefois consacrées surtout à l'élevage extensif de troupeaux transhumants. Sous la conduite d'agriculteurs ayant reçu une formation professionnelle et d'ouvriers qualifiés les fermiers qui occupent ces nouvelles terres font maintenant des récoltes plantureuses de produits agricoles et horticoles. Parmi les réalisations dépendant de la Direction des forêts et de l'économie montagnarde qui ont été visitées dans les régions montagneuses du pays, les plus remarquables sont les travaux de correction des torrents, de constitution de terrasses, et les reboisements. A la Station alpine d'expériences, au-dessus de Turin, ont été exposés les programmes de recherches appliquées mis en uvre pour résoudre des problèmes relatifs à l'économie et à l'utilisation des terres dans les villages de montagne. Enfin, les participants ont vu les vastes organisations nouvelles pour les sports d'hiver et le tourisme d'été, qui jouent maintenant un rôle bien établi dans l'économie foncière de nombreuses régions montagnardes d'Europe.
Les représentants officiels français ont donné un aperçu des principaux objectifs du programme national d'utilisation des terres:
1. Augmentation de la superficie boisée.2. Améliorations pastorales.
3. Lutte contre l'érosion.
4. Application des résultats des recherches pour la mise en pratique des programmes d'utilisation des terres.
Les visites ont porté notamment sur le canal et la station de pompage du projet d'irrigation du Bas-Rhône-Languedoc; les plantations expérimentales de châtaigniers, dans le cadre plan d'aménagement rural et de protection d'un bassin de réception, au Mas Soubeyran, une forêt pérenne qui, installée autrefois par plantation sur des terrains de montagnes surpâturés, assure maintenant à un village un approvisionnement en eau régulier et, par ses produits, un rapport soutenu. A La Salvetat, un plan de reboisement coopératif a spécialement retenu l'attention: les propriétaires ont mis leurs terres en commun, afin de constituer une forêt assez étendue pour être économiquement rentable, et chacun participe aux revenus de la forêt au prorata de la surface qu'il a mise dans la communauté.
Le dernier jour du voyage en Europe, cinq semaines après le début des cours, a été consacré à des dis eussions en salle, chaque participant présentant un rapport sur un sujet qui lui avait été fixé à l'avance. Après la conclusion générale, les participants se sont dispersés ayant acquis au cours de ces journées, du moins l'espère-t-on, une vue plus large et plus élevée des problèmes traités.
· Il reste peu de chose des forêts du Ruanda-Urundi, et ce qui reste est situé à plus de 1 900 mètres d'altitude; il s'agit de forêts d'accès très difficile ou qui ont essentiellement un rôle de protection à jouer. La forêt couvre environ 3% du territoire ou 6,5% si on y comprend la savane boisée. Il n'existe par conséquent ni exploitation industrielle ni exportation de produits forestiers. La totalité du bois nécessaire est importée du Congo belge.
Des réserves forestières couvrant environ 155 000 hectares ont été délimitées sur la ligne de partage des eaux entre le Congo et le Nil (forêts de Kibira), dans la zone des volcans (Parc national Albert), dans l'île Waku, les forêts de Bururi et Kigwena, et la zone forestière du district de Kisenyi. Dans ces réserves, on a respecté les droits d'usage qui permettent l'approvisionnement de la population locale en bois de feu à partir des arbres morts ou chablis.
La zone des savanes, située surtout à l'est du 30e méridien, comprend des zones boisées éparses avec des arbres disséminés, exploités localement comme bois de feu.
Le Bureau forestier a été créé seulement en 1950-51; avant cela, les tribus ou les villages devaient entreprendre des reboisements à raison d'un hectare par an pour 400 habitants, ce qui correspondait aux besoins annuels de 10 stères de bois par famille il fallait assurer l'approvisionnement local en bois de feu et poteaux de construction dans un pays où le déboisement, initialement pratiqué, sur une grande échelle, du fait de la population dense d'agriculteurs, a été aggravé par l'invasion de tribus de pasteurs nomades. Les résultats de cette réglementation ayant été à peu près nuls, une taxe pour le reboisement fut instituée en 1952-53: elle s'élevait à 20-30 francs par personne et par an, et fut utilisée par le Bureau forestier pour la création de «boisements communaux». Ces boisements, constitués surtout par de petits massifs de 5 à 100 hectares établis sur les sols les plus pauvres des territoires habités, couvraient 46 710 hectares à la fin de 1958. Il faut rappeler que ce pays est très peuplé (en moyenne 90, et jusqu'à 400 habitants par kilomètre carré), que chaque parcelle de terrain fertile est cultivée de façon permanente, même sur des pentes très raides, et que les énormes troupeaux sont encore rarement sacrifiés pour la viande, mais considérés surtout comme producteurs de lait et occupent, pour le pâturage, des étendues considérables sur les sols pauvres. Les terres consacrées aux boisements communaux sont délimitées chaque année par un conseil des chefs locaux, avec l'avis des techniciens afin d'éviter une fragmentation excessive et d'éliminer les terrains trop petits ou inaccessibles, d'utilisation difficile pour le reboisement.
Le Bureau forestier reçoit du gouvernement des fonds pour la création de «reboisements économiques» qui permettront de satisfaire les besoins en bois des industries locales. Le Bureau achète le droit d'utiliser pour le reboisement des terrains disponibles et convenables, mais le terrain lui-même reste propriété de la tribu. 2 260 hectares environ ont été ainsi reboisés depuis la fin de 1958.
Le programme des boisements communaux se poursuit, et là où une amélioration pastorale est possible la méthode «Anderson» de plantation par groupes, à large espacement, sera adoptée pour réaliser la double vocation agricole et forestière du terrain.
De grands progrès ont été effectués dans le rétablissement des populations paysannes notamment dans la vallée du Ruzizi et autour d'Astrida; dans le premier cas, chaque «paysannat» comprend près du lieu d'habitation une parcelle boisée de 40 ares pour chaque parcelle de 4 hectares attribuée de façon permanente à chaque paysan, et, dans le second cas, des zones distinctes de boisements communaux et de pâturage, pour un groupe de «paysannat» de 5 000 familles en moyenne, groupe qui comprend un centre social, un atelier de dépulpage des baies de café, un réservoir de trempage, une conduite d'eau tous les 2 kilomètres le long des routes d'accès, etc.
Contrairement à ce qui s'est passé dans de nombreux pays où les débuts de l'administration autonome ont eu d'abord des effets défavorables, il semble que le fait d'accorder une plus large représentation aux cultivateurs Bahutu et de réduire l'autorité et le monopole foncier des Batusi, envahisseurs et conquérants chamites, favorisera les projets de reboisement et la polyculture fixée par la propriété individuelle, aux dépens de l'élevage nomade extensif.
· Un fonctionnaire de l'assistance technique FAO a parlé à la radio de Kuching des perspectives actuelles concernant le commerce du bois de ramin (Gonystylus spp.).
«Il y a en Europe, a-t-il dit, une demande considérable pour les bois légers ou assez légers et de couleur blanc à blanc-jaune. Peu de bois tropicaux répondent à ces caractéristiques. Le «Wawa», «Obeche» ou «Samba» de l'Afrique occidentale en est un, l'«Assacu» ou «Hura» d'Amérique du Sud un autre. En outre, il y a, bien sûr, le «Ramin» dont la presque totalité vient de Sarawak. Le ramin est un peu plus lourd que les autres, pas tout à fait aussi tendre, et de grain plus fin. Ces trois bois se concurrencent dans une certaine mesure, mais le ramin peut répondre à des exigences d'utilisation plus élevées, et son marché est un peu mieux préparé.
«Le ramin est vraiment un bois exceptionnel à bien des égards. Il se travaille très facilement et peut être employé pour les moulures de choix il prend un beau fini et se peint bien, et il ne joue ni ne fend après la mise en uvre, contrairement à beaucoup de ses concurrents. De plus, il peut être obtenu en grandes dimensions sans nuds, ce qui en fait un bois très apprécié. Par comparaison, les pins et les feuillus de zone tempérée, hêtre et bouleau par exemple, comparables au ramin, se présentent dans le commerce avec des caractéristiques moins bonnes plus de nuds et autres défauts
«Les utilisations du ramin varient d'un pays à l'autre. Dans le Royaume-Uni, c'est un bois d'usage courant de bonne qualité, employé surtout pour l'ameublement et les aménagements intérieurs. Mais il sert aussi pour les moulures, les manches à balai, etc. Presque tout le ramin vendu en Allemagne est employé pour les moulures, très peu pour les meubles. En Italie, les trois quarts du ramin importé servent à la fabrication des lattes pour les stores vénitiens. Au Japon et en Australie, il est traité en placages et contre-plaqués.
«Les ventes en Europe se sont développées au cours des dernières années. Le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, etc., achètent plus de sciages, l'Italie plus de grumes de ramin. Le commerce du ramin de Sarawak a maintenant une bonne expérience des conditions du marché mondial, et sait qu'un marché solide et stable peut être assuré grâce à un sage système de vente utilisant un réseau de bons agents à l'étranger.
«La technique d'exploitation du ramin dans les marécages, par voie ferrée légère, mise au point à Sarawak, permet au bois d'atteindre la soierie et le port à un prix relativement bas. C'est le développement de cette technique qui a permis de vendre le ramin à l'exportation.
«L'entrée en force du Japon sur le marché des grumes de Sarawak est très probablement due à l'évolution de la situation aux Philippines: le Japon achetait d'énormes quantités de «Lauan», élément essentiel des exportations japonaises de contre-plaqués, dirigées surtout vers les Etats-Unis. Mais les Philippines montent leur propre industrie de contre-plaqués, et elles ont besoin des grumes qu'elles exportaient vers le Japon. En cinq ans, les Philippines voudraient réduire de 50% leurs exportations de grumes, surtout de qualité placage, et le Japon cherche ailleurs dans l'Asie du sud-est des grumes pour remplacer celles que les Philippines ne lui fournissent plus. Il en trouve beaucoup dans le Nord Bornéo, le Viet-Nam, la Thaïlande et l'Indonésie. Si Sarawak peut fournir au Japon les grumes des types et spécifications dont il a besoin, et à des prix compétitifs, il y a toute raison pour que le niveau actuel des achats à Sarawak se maintienne, et même s'accroisse.»
· Un article de la presse suédoise nous apprend que 137 pilotes amateurs, utilisant 41 avions privés, de 12 aéro-clubs, ont participé à la surveillance des forêts contre l'incendie dans la Suède du centre et du nord pendant la saison dangereuse de 1959. Ils ont effectué au total 4 757 heures de vol et repéré pas moins de 508 incendies, sur une surface surveillée de 212 000 kilomètres carrés, soit presque la moitié de la Suède.
L'emploi des avions privés pour la détection des incendies a été lancé en 1955 par l'Aéro-club royal de Suède; la surveillance, normalement confiée aux postes de guet à terre, au sommet des tours, est maintenant assurée partiellement par les clubs sportifs d'aviation, qui y trouvent un but pour leurs vols.
Chaque club est responsable de son propre district et organise une escadrille volontaire de trois à six avions. Le chef d'escadrille décide s'il est ou non nécessaire de prendre l'air, et pour combien de temps, suivant la gravité du risque d'incendie, diffusée chaque matin par la radio suédoise. Les clubs qui organisent les vols reçoivent les renseignements météorologiques des observateurs locaux.
Les membres du club qui effectuent ces vols ne sont pas rétribués, mais ils obtiennent la gratuité des vols d'entraînement; les propriétaires forestiers peuvent obtenir à peu de frais les services des clubs.
Bien qu'un système régulier de détection aérienne des incendies existe au Canada depuis 20 ans, un groupe de travail canadien a visité la Suède l'été dernier pour étudier l'organisation suédoise.
· Dans Unasylva, Vol. 13, n° 3, 1959, page 171, était représenté un groupe de trois timbres. Le timbre émis par la République autonome du Togo était décrit comme représentant le «teck» d'Afrique, Chlorophora excelsa. En fait, il s'agissait d'une plantation de vrai teck, Tectona grandis, introduit de Thaïlande depuis 1905. La revue Bois et Forêts des Tropiques, n° 49, 1956, contient un intéressant article sur les plantations de teck au Togo.
· Une description du système employé en U.R.S.S. pour le classement des forêts en vue de leur aménagement a paru dans une courte note de Unasylva, Vol. 9, n° 1. Un article de Lesnoie Khozyaitsvo (Economie forestière) de décembre 1959 donne un aperçu du programme prévu pour 1960. Les prévisions d'exploitation sont les suivantes:
|
Millions de mètres cubes | ||
Groupe I (surtout forêts de protection) |
| ||
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Coupes d'entretien |
15 | |
Groupe II (surtout forêts de l'ouest et des steppes) |
| ||
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Coupes principales |
116,7 | |
|
Coupes d'amélioration |
22 | |
|
Autres coupes |
15 | |
Groupe III (forêts de l'est) |
| ||
|
Coupes principales |
230 | |
|
|
TOTAL |
398,7 |
Malgré la réduction des coupes dans certaines Républiques, le chiffre de 116,7 millions de mètres cubes représente une augmentation de 18% par rapport à l'objectif fixé, et atteint, pour 1959.
Les plans d'aménagement doivent porter sur environ 39,4 millions d'hectares, dont 38,4 millions pour les forêts d'Etat, 702 000 hectares de forêts de kolkhoz et 356 000 hectares de forêts placées sous la responsabilité directe de certains ministères ou autres organismes. Les deux tiers de cette surface seront aménagés pour la première fois, pour le reste il s'agit de révisions des plans dé travail précédents.
Des opérations de régénération des forêts naturelles (par semis ou plantations, ou par régénération naturelle dans les forêts existantes) et de reboisement des terrains nus seront entreprises sur 1 557 000 hectares de forêts d'Etat, la moitié par régénération naturelle. Le reboisement des terrains nus (sols sableux et ravins) sur les terres des kolkhoz couvrira 93,5 millions d'hectares, contre 80,2 millions en 1958.
Cet article rappelle le fait que «les rideaux-abris sont un moyen efficace ce et permanent de lutter contre l'érosion et la sécheresse, et d'accroître la production du sol. Cependant, depuis un certain temps, l'activité des organisations responsables de ces rideaux-abris s'est quelque peu relâchée. Alors qu'en 1950/53 les rideaux-abris étaient plantés au rythme annuel moyen de 298 000 hectares le chiffre pour 1955/57 est tombé à 28 000 hectares, s'abaissant encore jusqu'à 22 500 hectares en 1958. Un relèvement est prévu, 46 300 hectares en 1959 et 97 260 hectares en 1960.»
Le nombre des travailleurs employés dans les exploitations (sans compter les industries forestières) s'élèvera en 1960 à 475 000, avec un salaire global de plus de 2 700 000 roubles. Le revenu brut de l'exploitation forestière est estimé à 2 254 millions de roubles, sur lesquels 1 947,5 millions proviendront de la taxe représentant la valeur des bois sur pied. Mais le coût de ces exploitations sera de l'ordre de 2 500 millions de roubles, ce qui entraînera un déficit de 200 à 300 millions de roubles; on l'explique par le taux trop faible de la taxe représentant la valeur des bois sur pied.