Previous Page Table of Contents Next Page


Considérations sur le suivi sanitaire des animaux de trait en Afrique de l'Ouest


Résumé
Introduction
Résultats
Perspectives pour le suivi sanitaire
Conclusion
Abstract


K. Apétofia* et S. Ravindran**

(* Projet pour la Promotion de la Traction Animale, B.P. 82; Atakpamé, Togo

** Department of Animal Science Research Central Agricultural Research Institute, Suakoko, Liberia)

Résumé

Cette étude traite des maladies qui affectent les animaux de trait en Afrique de l'Ouest, en particulier les bovine, et fait ressortir la nécessité de mener des recherches sur les rapports qui existent entre la trypanotolérance et le stress dû au travail, l'amélioration des traitements anthelminthiques et la part du stress dû au travail dans l'apparition d'autres maladies.

La nécessité de mettre en place des services appropriés de vulgarisation ainsi que des programmes d'inspection vétérinaire est soulignée. Les auteurs donnent un aperçu de la méthodologie utilisée par le PROPTA (Projet pour la promotion de la traction animale) au Togo pour fournir ces services et rendent compte du succès obtenu par ce projet en ce qui concerne l'amélioration de l'état sanitaire des animaux de trait.

Introduction

L'opération culture attelée (CA) dans les différents pays d'Afrique s'est toujours heurtée à divers problèmes d'ordres technique, socio-économique, et financier.

Malgré les efforts des gouvernements pour faire promouvoir cette technologie, beaucoup de difficultés persistent encore qui vent dues essentiellement à plusieurs facteurs:

· manque de crédit,
· système de vulgarisation défectueux,
· insuffisance d'animation et de sensibilisation des populations
· suivi technique presque inexistant,
· insuffisance de formation des agriculteurs,
· manque de connaissance des agents d'encadrement dans le domaine des techniques de CA.
· Organisation du suivi sanitaire presque absente etc.

Tous ces éléments pris individuellement ou dans leur ensemble ont contribué à l'échec de la CA en Afrique pendant plusieurs années où des fonds considérables ont été débloqués pour le développement de cette opération. Fort heureusement, les gouvernements ont continué à chercher les voies et moyens pour venir à bout de ces problèmes. Les chercheurs ont mis à profit toutes leurs volontés et connaissances, et graduellement, les solutions se trouvent. Dans plusieurs pays d'Afrique des projets de développement agricole inscrivent désormais dans leur programmes un voles traction animale (TA).

Instruites des expériences du passé et dans la recherche de diagnostic des différents problèmes pouvant freiner la promotion de la TA, les structures de recherches et de développement vent arrivées au fait qu'une attention toute particulière doit être portée au suivi sanitaire des animaux de trait.

En effet, en considérant les facteurs écologiques et les systèmes d'élevage dans lesquels les différentes espèces et races d'animaux de trait évoluent, il y aurait des variations correspondantes de situation sanitaire en Afrique.

Les animaux sont quelquefois surexploités ou au contraire sousexploités; ils vivent dans un état de faible productivité dû aux stress des maladies tropicales d'une part et de la malnutrition de l'autre.

De ce fait, l'exploitation des animaux de trait n'est possible que si la situation sanitaire est maîtrisée. Or malheureusement, ce n'est pas toujours le cas dans les différents programmes. Certains agriculteurs qui ont leurs propres troupeaux y font le choix de leurs animaux pour la CA hors du contrôle des services vétérinaires s'il n'existe pas une collaboration entre ces derniers et les organismes d'encadrement agricole, et plus encore s'il n'existe pas une structure de coordination efficace.

Ainsi donc, les recherches relatives au contrôle des maladies des bovine de traction de même que les autres facteurs limitant la promotion de la CA d'une façon générale devront être menées simultanément.

Quoiqu'il n'existe pas des affections spécifiques aux animaux de trait il est tout de même utile de parler de certaines affections graves qui peuvent porter préjudice au développement de la TA. Nous citerons par exemple la peste bovine, la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la trypanosomiase, la brucellose, les maladies causées par les tiques, les helminthoses, les maladies nutritionnelles etc... Il existe toute une multitude de maladies pouvant affecter les animaux. Les manifestations enrégistrées peuvent différer d'une espèce à une autre et d'une race à une autre. Par manque d'informations sur la situation sanitaire des autres animaux (cheval, âne, chameau etc.) utilisés pour la traction en Afrique de l'Ouest, cet exposé sera essentiellement axé sur les bovine. Nous aborderons donc le problème sous les aspects suivants:

· les besoins en matière de recherche sur la santé de bovine de traction
· les expériences en matière de suivi sanitaire des animaux de trait
· les perspectives pour une amélioration du suivi sanitaire des animaux de trait

Les besoins de recherche

Dans les systèmes de gestion pratiqués en Afrique de l'Ouest l'accent est plus porté sur le maintien de l'effectif du troupeau que sur sa productivité. De ce fait les animaux vent maintenus dans un état de productivité suboptimale avec le stress des maladies tropicales d'un côté et la malnutrition de l'autre. Dans ces conditions, tout effort en vue d'augmenter leur productivité peut affecter leur équilibre physiologique et amener à des résultats catastrophiques. L'exploitation de ces animaux pour la traction ne peut être possible que si leur situation sanitaire est maîtrisée. En d'autres termes les initiatives de développement de la TA doivent obéir à un programme strict de suivi sanitaire.

Les problèmes de santé des animaux de traction ont fait l'objet de discussions dans les groupes de travail lors du 2ème atelier du ROATA tenu à Freetown en Sierra Leone en 1986. Le groupe a fait remarquer que la mortalité ou la morbidité d'un animal de trait peut avoir un impact sérieux sur les efforts de l'agriculteur et même sur toute l'exploitation de la communauté. L'agriculteur perd confiance et foi en la TA et l'adoption de la technologie peut baisser beaucoup dans la zone de prédilection. Un animale de trait malade peut également provoquer le même effet de découragement auprès des populations concernées. Le groupe de travail de l'atelier de Freetown a également fait remarquer que les vaccinations contre les principales maladies légalement contagieuses ainsi que le déparasitage des animaux contre les parasites internes et externes ne vent pas souvent effectués sur des bases régulières et qu'il n'existe presque pas de collaboration entre les projets de TA et les services vétérinaires et d'élevage.

Les animaux de traction vent donc exposés aux risques des maladies dans toutes les régions d'Afrique de l'Ouest. Beaucoup de recherches ont déjà été menées et un bon nombre d'informations est disponible sur le contrôle épizootologique des maladies parles vaccinations, les déparasitages, etc. L'efficacité de ces mesures n'a pas toujours été satisfaisante dans toutes les régions d'Afrique de L'Ouest; la peste bovine, la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la trypanosomiase, la rikketsiose persistent encore et posent un problème sérieux à l'introduction et à l'intensification des programmes de TA.

Le vétérinaire devra donc prendre en considération tous les facteurs influençant l'état de santé des animaux de trait et notamment le travail, qui peut constituer un élément important de stress, réduisant la résistance des animaux aux maladies qui prévalent en Afrique de l'Ouest. Nous citerons ici surtout les trypanosomoses, les maladies causées par les tiques et les endoparasitoses.

Quoique le N'Dama et certaines races locales taurines soient considérées en Afrique de l'Ouest comme trypanotolérantes, force est de constater que ces animaux deviennent malades lorsque la pression trypanosomienne est très forte dans leur zone écologique et lorsque leur condition d'alimentation est pauvre. Le stress de production, l'état immunitaire faible de l'animale peuvent également amener le N'Dama trypanotolérant à développer des symptomes de trypanosomose tels que la faiblesse, l'anémie, l'avortement chez les femelles, l'improductivité et même la mortalité. La recherche dans le domaine de la trypanosomose est donc nécessaire pour mieux comprendre le phénomène de trypanotolérance et le lien entre zone donnée. Pour donc contrôler la trypanosomose une forte connaissance de terrain, en d'autres termes, une enquête épizootologique, s'avère nécessaire.

En ce qui concerne les endoparasitoses, quoique ces affections soient fréquentes chez les jeunes sujets, elles deviennent un problème grave chez les adultes lorsque les conditions nutritionnelles ne vent pas requises, ou lorsque les animaux vent stressés par le travail. Les animaux travaillant dans les rizières de bas-fonds et qui pâturent à proximité des mares vent souvent contaminés par les métacercaires issus de l'hôte intermédiaire que représente le Limnea auricularia qui se développe dans les retenues d'eau. Le risque pour ces animaux de faire la fasciolose est plus que certain. La prophylaxie de masse contre les helminthoses est difficile et onéreuse malgré la connaissance que l'on a des méthodes et des traitements existants.

L'inventaire parasitologique et entomologique doit constituer une tâche permanente pour les vétérinaires et la recherche de nouvelles méthodes de contrôle basées sur les études écologiques et biologiques est nécessaire.

Pour plusieurs autres maladies, il s'agit d'affections latentes dont l'apparition n'intervient cliniquement qu'en cas de stress lorsque la résistance de l'organisme de l'animal est faible. D'une façon générale, avant toute introduction d'un programme de TA, il est nécessaire de procéder à des enquêtes épizootologiques en vue de limiter les dégâts causés parles maladies et de réduire les coûts d'entretien des animaux.

Les expériences en matière de suivi sanitaire des animaux de traction

En dehors du cas du Togo nous n'avons pas d'autres informations sur l'organisation de programme de suivi sanitaire des animaux de traction en Afrique de l'Ouest. S'il en existe nous sérions très intéressés d'avoir des données pour enrichir nos expériences.

Nous savons cependant suivant les statistiques de l'OUA qu'un total de 1042 foyers de peste bovine ont été enrégistrés en Afrique de l'Ouest et Centrale durant la période de 1978 à 1984. La maladie a ravagé près de 7 millions de têtes au Nigéria et 500,000 au Tchad en 1983 et 1984. Comme pour la peste bovine, il y a eu plusieurs rapports sur la péripneumonie contagieuse bovine et quelques petite foyers de fièvre aphteuse.

Cependant, le pronostic pour la contrôle et l'éradication de la peste bovine est bon, mais le danger ne peut être extirpé définitivement que si la campagne panafricaine de lutte contre cette maladie continue avec l'aide des organisations internationales, des pays impliqués dans la lutte et des éleveurs. Là ou la maladie devient endémique il y a lieu d'assurer son contrôle ou son éradication.

Beaucoup d'autres maladies que nous ne pouvons citer ici causent également des dégâts au cheptel africain et singulièrement aux bovine de trait. Si nous voulons conserver ce patrimoine que constitue la TA, une organisation du programme sanitaire s'avère indispensable. Le Togo a pour sa part basé son action sur la stratégie de la coordination à travers le Projet pour la Promotion de la traction Animale (le PROPTA).

Expérience de l'organisation du suivi sanitaire des animaux de trait au Togo

Après l'échec de la première tentative de motorisation de notre agriculture, les responsables du Ministère du Développement Rural ont décidé de se tourner vers la CA comme étape préparatoire à cette échéance.

Tous les organismes intervenant en milieu rural ont alors mis en place des programmes de vulgarisation de la CA, multipliant ainsi très considérablement le nombre des attelages. Le moteur de cet outil de travail étant l'animal, le principal problème auquel se vent vus rapidement confrontés les premiers postulants est celui de la santé des animaux.

En effet, à cause du rôle important assigné à la CA dans la politique de promotion de l'agriculture au Togo et du fait de la grande sollicitation dont il fait l'objet, l'animal de traction mérite qu'on lui accorde une attention toute particulière. Ceci ne fut pas le cas dans les premiers moments de l'adoption de la CA et il s'en est suivi des taux de mortalité très élevés qui ont fini par interpeler les responsables des différents programmes. Les services vétérinaires et de la santé animale (SVSA) ne parvenant pas à contourner l'épineux problème de la logistique qui est souvent le sien, le PROPTA, organisme de coordination et d'harmonisation des stratégies et actions de CA, s'est vu confier la mission d'organiser la protection sanitaire des animaux de trait.

Actions de PROPTA

Le PROPTA ne disposant pas d'un personnel assez important pour intervenir directement en milieu villageois, ses efforts ont été déployés dans les quatre directions qui sont:

· un meilleur suivi des animaux transitant dans ses centres et destinés aux agriculteurs;

· un renforcement des moyens d'intervention des services vétérinaires et de la santé animale par un appui logistique efficace et le suivi des interventions;

· la mise en place d'une pharmacie dans le souci d'assurer une régularité de la distribution des médicaments vétérinaires de première nécessité;

· l'organisation ou l'incitation à la tenue de réunions de concertation et de programmation des activités et l'harmonisation des conditions d'intervention.

Afin d'assurer une bonne protection sanitaire des animaux qui vent distribués par PROPTA et pour leur assurer un bon suivi chez les agriculteurs, une fiche de santé est établie pour chaque animal. Selon leur origine et compte tenu des traitements déjà reçus à leurs lieux d'origine, des traitements prophylactiques leur vent faits systématiquement en vue de les prévenir contre la peste bovine, la trypanosomose et les parasitoses internes et externes.

En tant que structure de coordination, le PROPTA provoque des réunions de concertation avec tous les acteurs de la TA au niveau de chaque région. Au cours de ces réunions vent élaborer les programmes de traitements préventifs des animaux; les efforts à consentir par les uns et les autres en vue de maintenir les animaux en parfait état de santé vent harmonisés. Grâce à ces réunions, un concensus a pu être trouvé en 1986 pour fixer le coût d'un traitement préventif à 700 CFA par animal de 250 kg en moyenne.

Mais le plus grand mérite du PROPTA en matière de suivi sanitaire réside dans le fait d'avoir réussi à faire adopter au niveau national un programme annuel généralisé de traitements préventifs des animaux de CA. Ainsi, au cours de l'année, 2 à 3 traitements, voire 4 vent proposés suivant les régions (2 dans la région des savanes, 3 dans les autres régions et 4 dans les zones à fortes incidences parasitaires et trypanosomiennes). Chaque traitement comporte l'utilisation de déparasitants internes et de trypanopréventifs. Les animaux ainsi traités vent systématiquement baignés avec une solution d'acaricide. Les mêmes traitements vent faits de façon systématique dans les centres de stockage avant la livraison des animaux aux utilisateurs. Des fiches de santé accompagnent ces bêtes.

Face aux multiples sollicitations des paysans en dehors des traitements programmés, les SVSA ne peuvent apporter les solutions adéquates faute de moyens appropriés. Le PROPTA a procédé donc à l'équipement de nombreux postes vétérinaires en moyens de déplacement et en petits matériels de clinique. Les agents ainsi dotés de motocyclettes reçoivent des indemnités pour frais de fonctionnement et d'entretien proportionnels à l'utilisation des engins à des fins de suivi sanitaire. Pour pallier les ruptures intempestives de stocks en médicaments observées à la pharmacie vétérinaire nationale, il a été nécessaire de mettre en place une pharmacie à gestion autonome au PROPTA. Cette pharmacie continue de jouer un grand rôle tant dans le développement de la TA que de l'élevage dans son ensemble au Togo.

Le PROPTA dispose d'un laboratoire modestement équipé pour la diagnose des parasites du sang, des parasites gastro-intestinaux et des parasites externes.

Le bulletin Force Animale dans sa rubrique le 'Coin du Vétérinaire' public des programmes de traitements préventifs et vulgarise des techniques élémentaires de traitement de certaines affections. Le problème rencontré à ce niveau est le manque d'articles sur des cas résultant de situation pratique de terrain; sur ce plan les yens de l'art restent insensibles aux appels du PROPTA.

Lors des séances de formation en CA les soins à donner aux animaux vent développés aussi bien à l'intention des agriculteurs que des agents d'encadrement.

Avec les moyens mis en oeuvre et toutes les actions qu'il entreprend en matière de suivi sanitaire des animaux de trait, le PROPTA entend montrer que le développement de la TA dans sa globalité ne peut se réaliser sans qu'un accent très important soit mis sur la santé des animaux.

Rôle des Services Vétérinaires et de la Santé Animale

C'est le service le plus actif sur le terrain. Les chefs d'inspections vétérinaires et leurs agents d'encadrement élaborent des calendriers régionaux de traitements préventifs. L'exécution de ce programme se fait par les agents qui, auparavant ont proposé les calendriers de zones élaborés en collaboration avec l'encadrement agricole de leurs milieux. Les calendriers définitifs tiennent compte des variations pathologiques saisonnières.

Les agents des SVSA vent chargés de résoudre les problèmes sanitaires ponctuels que rencontrent les animaux (traitements divers). Ils vent donc appelés à faire des tournées de visite sanitaire et à répondre aux appels des paysans. Ils suivent des programmes annuels de vaccination contre la peste bovine et le charbon bactéridien.

Rôle des organismes de vulgarisation agricole

Les agents de l'encadrement agricole sensibilisent les paysans et les informent sur les calendrier de traitements préventifs (dans leurs zones) qu'ils ont élaborés ensemble avec les agents des SVSA.

En dehors des traitements préventifs organisés, les agents d'encadrement viennent à la recherche du vétérinaire lorsqu'un animal connaît des problèmes.

Rôle des ranches

Le PROPTA s'approvisionne en animaux essentiellement auprès des ranches pour la fourniture aux organismes demandeurs. Ces ranches disposent de services chargés de l'hygiène et de la santé du bétail et les animaux vent en conséquence bien suivis. Lorsque les achats se font chez des éleveurs traditionnels un déparasitage est automatiquement fait, suivi d'un traitement trypanocide ou trypanopréventif. Quelle que soit l'origine des animaux, ils reçoivent, avant d'arriver aux agriculteurs, les traitements prophylactiques indiqués plus loin.

Résultats

Grâce aux nombreuses réunions, bien des problèmes ont pu trouver des solutions à temps et la plupart des organismes intervenant dans le développement de la CA ont été informés très rapidement des dispositions nouvelles pour apporter leurs suggestions constructives.

L'équipement des agents vétérinaires en moyens logistiques a facilité leurs interventions. Le taux de morbidité a ainsi diminué de façon très sensible tombant à 3-4% alors qu'il était de 15 à 20% au début de l'opération suivi sanitaire. Il ne fait pas de doute que les boeufs de CA vent sur le plan sanitaire les mieux lotis dans notre pays.

Grâce à la pharmacie du PROPTA le problème de rupture de stocks a été solutionné au moment opportun. Bien des éleveurs ont trouvé en cette pharmacie le salut pour leurs élevages. La plupart des organismes intervenant dans le développement de la TA dans notre pays commencent par prendre l'habitude de l'organisation du suivi sanitaire. Dans certaines régions comme la Kara et la Centrale, les traitements préventifs démarrent présentement automatiquement sans qu'il soit nécessaire d'organiser préalablement des réunions; les relations entre les agents des organismes de vulgarisation et ceux des SVSA y vent meilleures. Par contre, dans les autres régions il persiste encore un manque d'harmonisation que le PROPTA tente d'instaurer par les réunions qu'il organise chaque année. L'automatisme des traitements et la compréhension de plus en plus grande qu'ont les agriculteurs des déparasitages des animaux et du traitement antitrypamidien constituent à ne pas s'en douter un acquis qui permettra d'entretenir en partie les bons résultats enrégistrés.

Toutefois, il existe des paysans qui n'ont toujours pas compris le rôle salutaire que jouent les traitements préventifs. C'est pourquoi l'effort entretenu jusqu'à présent doit être maintenu pour éviter les revirements désagréables de tendance. Ainsi, les capacités d'interventions des agents vétérinaires, les concertations, les publications, les sensibilisations doivent se poursuivre.

Perspectives pour le suivi sanitaire

Le suivi sanitaire tel que coordonné actuellement partir du PROPTA semble être la meilleure forme d'organisation. Cependant, avec l'accroissement du nombre de pratiquants de la CA et leur prise de conscience progressive, la tendance sera de leur faire prendre en charge, de façon graduelle, les frais des interventions vétérinaires pour permettre aux SVSA de résoudre le problème de moyens matériels qui constitue le plus important point d'achoppement pour le moment.

A terme, le PROPTA devra se retirer lorsque l'organisation sera complètement installée et que les SVSA auront fait leur la coordination de cette activité. Une privatisation des interventions pourra être envisagée par la suite. C'est à ce prix, et de façon conjuguée avec les efforts des agents d'encadrement dans les domaines du suivi technique, de la formation et de la sensibilisation que nous pensons que le rythme de l'évolution de la TA au Togo sera maintenue.

Conclusion

L'idée de ce document n'est pas de décrire toutes les affections des bovine de trait. Notre modeste contribution est de montrer que la santé des animaux constitue la base de réussite de la TA. Mais cette santé n'est pas maintenue uniquement par les traitements à base de médicaments. L'on doit tenir compte de l'hygiène en général, des facteurs nutritionnels et écologiques, éléments de stress qui diminuent la résistance de l'organisme de l'animal, l'exposant ainsi aux diverses maladies.

Les expériences acquises ça et là nous montrent qu'une bonne organisation d'un programme de suivi sanitaire des animaux de trait réduit considérablement les taux de morbidité et de mortalité et contribue par vole de conséquence à l'accroissement de l'effectif et du taux d'adoption de la technologie.

Ces résultats ne peuvent être acquis que grâce à un programme cohérent de recherche dans le domaine de la santé des animaux de traction.

Abstract

This paper discusses diseases to which draught animals, particularly bovines, are susceptible in West Africa. Research is needed on the relationship between trypanotolerance and work stress, better treatments for helminth infestation and on the part played by work stress in precipitating the onset of other diseases.

The need for adequate extension services and regular veterinary check-ups is stressed The methods used by PROPTA (Project for the Promotion of Animal Traction) in Togo to provide these services is described as is the considerable success achieved by PROPTA in improving the health of draught animals.


Previous Page Top of Page Next Page