«Radio Niger» a été installée en octobre 1958 par le pouvoir colonial. Sa gestion était assurée par la «Société des radiodiffusions de la France dOutre-mer (SORAFOM)» qui deviendra, après lindépendance l«Office de coopération radiophonique (OCORA)».
Les programmes étaient dominés par des émissions de variétés et des informations surtout politiques portant sur lactualité au Niger, en Afrique et dans le monde. Ces informations étaient résumées et traduites en Haoussa, Zarma, Peulh, puis ultérieurement en Tamajaq et Kanouri, etc.
Des programmes de sensibilisation et danimation pour le développement seront élaborés des années plus tard lorsque le pays accédera à lindépendance.
Cest en 1967 que le Niger prendra entièrement le contrôle de sa radiodiffusion et créera lOffice de radiodiffusion et de télévision du Niger (ORTN).
LORTN a été créé par la loi n°67-011 du 11 février 1967, modifiée par lOrdonnance n°78-21 du 12 octobre 1978, en tant quEtablissement public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité civile et de lautonomie financière. LORTN est placé sous la tutelle du Ministère de la communication, et régi par les ordonnances relatives au régime général et à la tutelle des établissements publics, sociétés dEtat et sociétés déconomie mixte.
LORTN assure le service public national de la radiodiffusion et de la télévision en vue de satisfaire les besoins dinformation, déducation, de culture et de distraction du public.
LORTN est administré par un Conseil dadministration. Il est dirigé par un Directeur général assisté de cinq directions:
MOYENS HUMAINS
Le personnel de lORTN, toutes catégories confondues, est régi par deux statuts:
MOYENS FINANCIERS
Les moyens financiers de lOffice comprennent la subvention de lEtat et les ressources propres, constituées de la redevance ORTN, de la publicité, des avis et communiqués, et autres prestations de service.
INVESTISSEMENTS
Les investissements en jeu sont estimés à plus de 40 milliards de FCFA. Les coûts liés aux équipements et aux infrastructures sont des dépenses de souveraineté nationale.
LORTN exploite ce patrimoine important de lEtat qui permet de produire et de diffuser des programmes radio et télé sur lensemble du territoire national.
Dans le cadre de cette mission, lORTN a toujours été confronté à dénormes difficultés dues essentiellement à une situation financière précaire, caractérisée notamment par un déséquilibre profond entre, dune part, les lourdes charges quimposent à son fonctionnement les contraintes quotidiennes dun service public obligatoire et, dautre part, lextrême modicité des ressources mobilisées à cet effet.
Ainsi, dans le cadre du programme dajustement structurel du secteur des entreprises publiques, lEtat et lORTN ont entrepris, à partir de 1989, lexécution dun plan de réhabilitation de lOffice. Ce plan prévoyait un ensemble de mesures structurelles, organisationnelles, financières et comptables susceptibles daboutir, à terme, à lamélioration de la situation financière et à un meilleur fonctionnement des structures de lOffice. Basé sur un contrat-programme, prévu pour durer trois ans (1989-1991), ce plan proposait une approche contractuelle des relations de lOffice avec lEtat et dressait avec ce dernier une charte de charges réciproques et de modalités de fonctionnement.
Les principaux objectifs du contrat-programme étaient:
lamélioration de la situation financière de lORTN;
lengagement de lEtat en vue dassumer les charges de maintenance, de renouvellement et dassurance des équipements et infrastructures de lOffice;
lamélioration et le développement des prestations offertes par lORTN en vue de mieux satisfaire les besoins dinformation, déducation et de distraction du public;
la recherche de gains de productivité et la maîtrise des coûts liés à ces activités.
Les obligations de lEtat, inscrites dans le contrat-programme portaient sur:
Quant aux obligations de lORTN elles portaient sur:
Malheureusement, ces engagements nont pas été respectés et le contrat-programme, qui constitue le cadre juridique des dispositions prévues sur le plan de la réhabilitation, na pas atteint les objectifs fixés. Aussi, lORTN reste encore soumis aux mêmes difficultés:
Depuis plusieurs années, la nécessité pour lEtat de continuer à subventionner le secteur public de la radiodiffusion et de la télévision semble remise en cause. Pour preuve, la subvention de lEtat est en constante régression et les engagements pris par lEtat pour favoriser la réussite de la réhabilitation de lOffice, nont jamais été respectés.
Si lORTN doit poursuivre sa mission de service public dans ces mêmes conditions, un nouveau plan de réhabilitation ou de restructuration, appuyé par des mesures daccompagnement, doit être envisagé.
Sil sagit dune réhabilitation, elle devrait entraîner:
une rédéfinition du cahier des charges de lORTN pour être en harmonie avec les exigences du moment (démonopolisation, contexte de démocratie multi-partiste, décentralisation, etc.);
une prévision de mesures susceptibles de favoriser un meilleur fonctionnement de lOffice;
une définition claire des relations qui doivent exister entre lOffice et lEtat, notamment en ce qui concerne les charges réciproques engendrées par le cahier des charges et les conditions de respect des engagements.
Ces différentes mesures sont des conditions utiles et nécessaires pour la réussite des objectifs assignés au Ministère de la communication et de la culture, à savoir:
insuffler une nouvelle dynamique aux médias publics;
décentraliser les moyens de production et de diffusion.
En ce qui concerne ce dernier objectif, signalons que la décentralisation est en cours depuis quelque temps et quil sagira maintenant de consolider les acquis tout en poursuivant le processus.
A titre dinformation, plusieurs études ont été réalisées sur lORTN, dont celle de la Banque mondiale intitulée «Bilan des douze premiers mois de lapplication du contrat-programme Etat-ORTN (Ministère des finances, Direction des participations)».
A propos des réalisations attendues et, plus précisément, la restructuration de lORTN en vue de réduire les coûts de fonctionnement, on doit se poser la question de savoir si le rôle de lORTN, qui sétablit dans le cadre du service public, doit être conservé, ou si lORTN doit répondre uniquement à des critères de rentabilité et de la seule rentabilité.
Depuis le démarrage, les émissions de la «La Voix du Sahel» ont été les plus adaptées, car elles étaient destinées à la grande majorité rurale. Elles avaient une approche de communication pour le développement. Il y avait les chroniques qui traitaient de lagriculture, de lhygiène, de la santé, de lélevage, des soirées au village, qui étaient des reportages dans les villages au cours desquels les gens parlaient de leurs problèmes quotidiens: hivernage, préparation des champs, fréquentation scolaire, recettes de cuisine, contes et légendes, devinettes, proverbes et proverbes de pileuses. «Radio Niger» tout dabord, puis «La Voix du Sahel» par la suite, ont toujours consacré 70 pour cent de leurs programmes aux langues nationales nigériennes.
Les théâtres populaires en haoussa et en zarma, dès quils ont fait leur apparition sur lantenne, ont été les pièces maîtresses des programmes. Il y a aussi des émissions telles que la «Boîte aux questions» et le «Disque des auditeurs»en haoussa et en zarma, ainsi quen Français. Le journal parlé, notamment les éditions de 13 h et 20 h étaient et sont toujours très écoutées.
Le même journal était repris dans les langues nationales, dabord haoussa et zarma puis, plus tard en 1978, le choix gouvernemental étant lunité nationale, toutes les langues nationales devaient être parlées à la radiodiffusion nationale. Cest ainsi que le kanouri, le tamajaq, le fulfuldé, le tubu, le gourmancé et larabe étaient inclus dans la grille des programmes.
Dans le souci de permettre une bonne écoute radiophonique et de mieux suivre les programmes télévisés, lEtat du Niger a procédé en 1987 à la création des stations régionales.
La Direction des stations régionales a pour mission de mettre en uvre, dorienter, danimer et de coordonner laction de lORTN au niveau régional en vue dune décentralisation appropriée de la production des programmes radiophoniques et télévisés de lOffice.
Les stations régionales sont les structures régionales de lORTN, chargées chacune pour sa région, de la production radiophonique et télévisée.
En exécutant cette tâche, elles:
tiennent compte des données socioculturelles de la région;
stimulent et assurent la participation des populations à la production des programmes régionaux et locaux;
servent, partout où cela est possible, de support médiatique pour toute action économique dans la région, notamment des projets et initiatives de développement;
servent de support régional pour laction du service commercial de la Direction des affaires administratives et financières;
recueillent, archivent et mettent en valeur la tradition orale de la région.
Les stations régionales fournissent le programme ainsi produit aux Directeurs de la Voix du Sahel et de la télévision pour insertion dans les grilles nationales de programmes.
Au-delà de cette mission de production et dans des conditions encore à fixer, les stations régionales peuvent procéder à la diffusion de tranches de programmes régionaux ou locaux.
La première radio communautaire a été installée en 1999 à Bankilaré, localité denviron 2 000 habitants vivant dans un environnement précaire, sans eau potable, sans réseau délectricité, sans téléphone, avec un accès difficile aux émissions de la radio nationale.
Au cours dune enquête menée en 1999 dans le cadre du Programme national de lutte contre la pauvreté, les femmes de Bankilaré avaient indiqué que linformation et la communication sont des besoins prioritaires pour les populations. Avec lappui de la SNV, les populations se sont constituées en association en vue de la création, de la gestion et de lanimation dune radio locale.
A cet effet, les populations ont construit un local en matériaux locaux sans bois, et le PNUD, ACMAD et la SNV ont apporté un appui à la construction et à léquipement.
Dans le but daider les populations rurales à accéder à la communication et à linformation, le Ministère de la communication a institué, par arrêté n°233/MCCJS du 30 novembre 1999, un Comité paritaire de pilotage de linitiative de développement des nouvelles technologies de linformation et de la communication à travers des réseaux de radios de proximité (CPRP).
Le Comité est un mécanisme de concertation et de coordination composé de représentants dinstitutions publiques et privées, dassociations socio-professionnelles et de droits de lhomme, ainsi que de partenaires au développement, de sources daide bilatérale et multilatérale, dONG et dautres contributeurs intéressés au développement des NTIC et des radios de proximité.
Les objectifs du Comité sont notamment de:
1) mettre à la disposition des populations des radios fonctionnant à lénergie solaire et nengendrant pas de charges récurrentes importantes;
2) favoriser lémergence de radios de proximité autogérées dans le monde rural, notamment dans les zones enclavées;
3) développer lutilisation des langues nationales dans les médias;
4) diffuser des informations sur le développement;
5) créer un réseau de radios communautaires en vue déchanger et de vulgariser des émissions et programmes pertinents en matière de développement;
6) saisir les opportunités quoffrent les NTIC, notamment les radios numériques satellitaires, à travers les canaux multimédias;
7) tenir compte de léquilibre entre les régions dans limplantation des radios.
Le Comité est présidé par un bureau de cinq membres et dispose de trois commissions techniques:
une Commission programmation et formation;
une Commission équipement et NTICS;
une Commission mobilisation des ressources.
Le Projet de mise en uvre des radios communautaires ou radios rurales (RURANET), financé par le PNUD, ACMAD et la SNV, est piloté par le Comité de pilotage des radios de proximité (CPRP).
Depuis, cette politique a pris une importance sans précédent avec linstallation fin 2000 de huit radios communautaires à Bankilaré (décembre 1999), Tchintabaraden (17 mai 2000), Belbédji (22 mai 2000), Aderbissanat (août 2000), NGourti (18 mai 2000), Ingall (septembre 2000). Le mouvement est si fort que, dici 2004, 160 radios seront installées dans les huit régions du Niger. En outre, le projet CADELT (coopération suisse), compte installer des radios rurales à Téra, Dolbel et Lemdou.
Le point de départ des radios privées date de lavènement de la Conférence nationale souveraine en 1991 qui a donné mandat au gouvernement de la première transition de prendre les dispositions pour légiférer en matière de communication audiovisuelle et de presse écrite. Cest ainsi que lordonnance n° 93-031 du 30 mars 1993 portant sur la communication audiovisuelle a été prise. Léclosion des radios privées sen est suivie en 1994 avec la naissance de la première radio privée «Radio et musique», ou R&M.
On compte actuellement une douzaine de radios privées émettant principalement de la capitale et dont les champs dantenne couvrent les environs de Niamey.
· Plus de musique moderne
· Débats sur lhistoire - Niger - Afrique - Monde
· Plus dintérêt aux femmes
· Débats sur les jeunes
· Football
· Amélioration de la qualité technique des émissions
· Souhait de louverture dune radio communautaire locale avec des programmes dans les langues nationales, mais inquiétude de la gestion future sil ny a pas de ressources pérennes
· Plus dinformations nationales sur la Voix du Sahel
· Amélioration de la qualité des informations sur la Voix du Sahel ainsi que de la qualité de réception
· Avis et communiqués
· Diversification de linformation (faire des productions qui intéressent la population, surtout dans les domaines agricole, pastoral, et les femmes)
· Sensibilisation de la population, plus particulièrement les jeunes filles
· Civisme et patriotisme des femmes, des jeunes, des adultes et des personnes âgées
· Théâtre populaire
· Boîte aux questions
· Autonomie des journalistes
· Diffusion ou rediffusion en FM sur tout le territoire national des journaux de la Voix du Sahel
· Que les journalistes aillent vers les populations les plus reculées à la recherche déléments de reportage
· Emissions enfantines, faites par les enfants et pour les enfants avec des récompenses et des prix
· Organisation de festivités du genre «Flamme de la paix» au plan régional
· Actualités
· Organisation des débats radiophoniques pour la sensibilisation des femmes, la scolarisation des jeunes filles et lalphabétisation des femmes
· Demande de linstallation dune radio privée locale à NGuigmi (où il ny a pas de radio privée).