No.2 juillet 2006 | ||
Perspectives de récoltes et situation alimentaire | ||
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Dossiers spéciaux
Les plantes-racines et les tubercules en général et le manioc en particulier jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire des ménages en Afrique subsaharienne ainsi que dans plusieurs pays d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes. Pourtant, par comparaison avec les céréales, leur importance n'est pas dûment reconnue et il existe donc peu de données et de statistiques fiables sur les superficies cultivées, les rendements, la production, la commercialisation, les stocks et l'utilisation. Il n'est pas aisé de commercialiser le manioc frais, car il s'agit d'un produit volumineux et périssable dont le transport est difficile et onéreux. Dans les cas où le manioc est consommé et commercialisé, les marchés semblent bien développés. Par exemple, les prix du manioc et de la farine de manioc, entre autres produits, font l'objet d'un suivi régulier au Burundi (voir le tableau ci-dessous). Les prix du manioc frais sont en général plus fluctuants que ceux de la farine, ce qui a des implications importantes pour la sécurité alimentaire locale. Il existe de nombreuses possibilités inexploitées sur le plan de la commercialisation et des débouchés dans de nombreux pays d'Afrique où la culture du manioc serait plus efficace que celle du maïs. Tableau 10. Prix mensuels moyens (en francs du Burundi) du manioc et de la farine de manioc par rapport au coût d'un assortiment alimentaire sur le marché de Bujumbura au Burundi
Source: Enquête sur les prix, marché de Bujumbura (Burundi), juin 2006
Les données disponibles sur la production de manioc dans la plupart des pays d'Afrique sont partielles et inexactes. Toutefois, sur la base des estimations officielles approximatives des superficies cultivées, les statistiques montrent que dans plusieurs pays, la production de manioc représente une part considérable de la totalité des approvisionnements alimentaires (voir la figure ci-dessous) Ces statistiques ne font toutefois pas l'unanimité et devraient être passées en revue systématiquement pour plus d'exactitude. Chacun sait qu'il est difficile d'estimer les rendements et la production de manioc dans les petites exploitations qui pratiquent la polyculture. Des variétés ayant des durées de maturité différentes peuvent être cultivées ensemble; les semis peuvent se dérouler sur plusieurs mois, d'où des époques de maturité différentes; le manioc peut être cultivé en butte et intercalé avec d'autres cultures (au moins pendant la première année), et il est donc difficile d'évaluer la superficie qui y est effectivement consacrée. Le manioc peut être récolté de manière ponctuelle en fonction des besoins du ménage, et des plants matures dont la taille et l'état ne sont pas connus sont laissés en terre pendant plusieurs mois. Dans le cadre d'un projet financé par la CE au titre du programme CE/FAO, le SMIAR s'attache actuellement à mettre au point une méthode pratique qui permettra d'estimer la contribution potentielle du manioc - qui est la principale tubercule - aux bilans alimentaires nationaux, exprimés habituellement en équivalent céréales. Le travail de terrain vient de s'achever au Mozambique et un rapport préliminaire et des lignes directrices seront disponibles sous peu ([email protected]). |
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