D. A. FRANCIS
Forestry Division, Hunting Technical Services Limited (Royaume-Uni)
Cet article traite spécialement de l'utilisation de la photographie aérienne dans les forets tropicales. Du point de vue général, cette question a été exposée par le Professeur Stephen H. Spurr dans Unasylva, Volume II, N° 4, 1948.
Parmi les nombreux problèmes que les forestiers doivent résoudre dans les régions tropicales, deux sont étroitement liés à leur activité dans le domaine des inventaires et de la cartographie et intéressent, d'une manière particulière, les territoires où croît la forêt dense. Ces problèmes sont:
a) la localisation des trois exploitables,
b) leur débardage par les moyens les plus efficaces et les plus économiques.
Une solution à ces deux problèmes est fournie par l'établissement de cartes du matériel sur pied montrant la répartition des différentes espèces ayant une valeur marchande et de cartes topographiques précises pouvant être utilisées pour la détermination rationnelle des voies de vidange. Les méthodes actuelles, basées uniquement, dans la plupart des cas, sur des levés réalisés sur le terrain, nécessitent un travail considérable et coûteux. Des délais assez longs sont donc nécessaires pour que soit entièrement dressée la carte d'un territoire donné.
Dans les forêts tropicales, on s'est efforcé d'aller plus vite et d'établir plus économiquement les cartes en utilisant la photographie aérienne. En comparaison de la valeur incontestable que présente la photographie aérienne dans les forêts autres que celles de la zone tropicale, on peut considérer que les efforts faits ont été tantôt heureux, tantôt plus ou moins malheureux. Les raisons de ces succès variables apparaissent si l'on étudie en détail les conditions dans lesquelles sont établies les cartes topographiques et forestières à partir de photographies aériennes.
Dans les forêts de zones tempérées, l'établissement de telles cartes comporte les phases suivantes:
a) photographie aérienne proprement dite;b) interprétation de la photographie et établissement d'une carte provisoire des types de forêt;
c) vérification sur le terrain de l'interprétation de la photographie et inventaire du matériel sur pied; en outre, levés de vérification au sol pour l'établissement de cartes topographiques;
d) interprétation photographique définitive;
e) établissement des cartes à l'aide d'instruments de photogrammétrie.
En ce qui concerne les forêts tropicales, on a recours à la même série d'opérations, mais les complications suivantes se présentent:
a) la photographie aérienne n'est possible que pendant des périodes très limitées de l'année, en raison de la présence de nuages ou de brume;b) l'interprétation photographique peut être décevante si les types de forêts ou les différentes essences forestières ne sont pas facilement identifiables sur les photographies aériennes;
c) les vérifications sur le terrain peuvent être différées en raison des conditions climatiques ou d'autres circonstances, et certaines caractéristiques très nettes sur les photographies aériennes sont apparemment inexplicables sur le terrain.
Photographie aérienne des forêts tropicales
La difficulté que présente la photographie aérienne des forêts denses de la zone tropicale est bien connue; elle est due à la présence de nuages ou de brume ou à une combinaison de ces deux éléments. Il est rare de disposer d'un temps vraiment clair dans de telles régions, mais lorsque celui-ci peut être considéré comme bon au point de vue photographique, une vaste superficie peut être photographiée dans un court laps de temps par un avion spécialement équipé. Cependant, il faut souvent attendre des jours, des semaines et même des mois avant qu'une brève éclaircie permette de photographier une forêt dense de la zone tropicale. Cette circonstance augmente naturellement le coût des opérations, quoique l'on s'efforce à ne mettre en place l'avion qu'à la période jugée la plus favorable à la photographie en consultant les données fournies par la météorologie.
Le choix de la saison retenue pour les opérations photographiques dans les forêts denses de la zone tropicale est plus souvent conditionné par des considérations atmosphériques que par l'état de la végétation du peuplement. Presque toutes les espèces d'arbres sont à feuilles persistantes et ce n'est que lorsque l'on désire photographier les différences de coloration que l'on prend en considération la notion de saison comprise dans son sens botanique. C'est en cela que la photographie aérienne des forêts denses de la zone tropicale diffère de la photographie des forêts tropicales plus sèches et des forêts de régions plus tempérées.
Le choix de l'échelle utilisée pour la photographie présente une grande importance pour le forestier, car il conditionne dans une large mesure la précision de l'interprétation photographique qu'il est possible d'obtenir dans les épreuves définitives.
Pour l'identification des différentes espèces d'arbres, il est nécessaire que les photographies soient à une échelle relativement grande, c'est-à-dire 1: 20 000 ou plus. Les photographies à une telle échelle ont l'inconvénient de ne fournir qu'une vue relativement limitée d'un territoire forestier donné. Les photographies à une plus petite échelle sont beaucoup plus utiles pour les premières phases du travail d'interprétation photographique dans les forêts tropicales, car elles donnent une vue d'ensemble intéressant un vaste territoire. La mise sur le marché des nouvelles caméras suisses et allemandes, dont les lentilles donnent une image d'une qualité particulièrement élevée, a conduit les spécialistes de photogrammétrie à développer l'utilisation des photographies aériennes à une échelle plus petite. Des épreuves d'une telle qualité présentent un grand intérêt en matière d'interprétation photographique forestière. Il est intéressant, pour le forestier, de disposer d'une photographie à petite échelle pour l'interprétation préliminaire, pour déterminer sur cette photographie les surfaces devant faire l'objet d'un examen plus approfondi, et enfin d'avoir recours, pour des surfaces choisies, à une photographie à plus grande échelle.
Bien qu'il soit possible d'agrandir les photographies prises avec des lentilles à haute fidélité, il existe un inconvénient qui tient au fait que la plupart des stéréoscopes et des instruments photogrammétriques sont conçus pour être utilisés avec des photographies aériennes de 23 x 23 centimètres environ. Dans toute la mesure du possible, il est préférable de travailler sur des épreuves sur papier, car si l'on utilise les négatifs, chacun de ceux-ci doit être agrandi individuellement alors que les épreuves peuvent être rapidement reproduites à l'aide d'une tireuse.
Pour examiner à une plus grande échelle les photographies de certaines surfaces, on utilise des stéréoscopes modernes à miroir équipés de binoculaires et, dans la plupart des cas, cet agrandissement optique de l'image photographique est suffisant pour le forestier. Certains stéréoscopes peuvent même fournir deux grossissements de la photographie; ils présentent un grand intérêt dans certains cas particuliers où les photographies aériennes disponibles sont trop petites pour permettre une interprétation photographique précise.
Pour l'interprétation photographique, l'auteur préfère les épreuves tirées sur papier photographique lisse et mat. Celui-ci donne une image nette et présente une surface sur laquelle on peut, si besoin est, écrire avec un crayon de couleur. Les photographies brillantes présentent des contours meilleurs, mais pour y porter des annotations il est nécessaire d'utiliser un crayon de cire et on ne peut y tracer rapidement des lignes fines. D'autre part, ces crayons ont tendance à fondre sous les climats chauds et, de ce fait, sont d'un emploi désagréable sur le terrain.
En ce qui concerne les films et filtres à utiliser pour la photographie forestière sous les tropiques, l'auteur recommande actuellement les combinaisons utilisées pour la photographie normale en noir et blanc; c'est-à-dire un film panchromatique et un filtre jaune pour atténuer les bleus. On a effectué et on effectue encore de nombreuses recherches pour déterminer la meilleure combinaison film-filtre permettant une bonne identification des espèces d'arbres (voir plus loin). En tout état de cause, c'est la combinaison panchromatique-filtre jaune qui, d'une manière générale, donne la meilleure figuration des tons dans la plupart des forêts denses de la zone tropicale et qui, aussi, convient le mieux pour la photographie des régions de savanes boisées tropicales.
Avant d'abandonner le problème de la photographie des forêts tropicales, il convient de mentionner l'emploi concurrent de la photographie aérienne oblique ou verticale à grande échelle. Pour l'établissement de cartes, on utilise universellement, à l'heure actuelle les photographies aériennes verticales.
Au point de vue forestier, cette solution peut ne pas être la meilleure car l'aspect latéral des cimes des arbres est souvent caractéristique. Il est possible d'équiper un avion soit d'une caméra pour photographie oblique disposée à l'avant de l'appareil, soit de deux caméras pour photographie oblique disposées de chaque côté du fuselage - combinaison connue sous le nom de «dispositif tri-caméra» - pour obtenir simultanément un relevé vertical et oblique d'un massif forestier. Cette combinaison permet de disposer de deux relevés en un seul vol.
Une technique similaire peut être employée dans le cas où les échelles demandées par le spécialiste en photogrammétrie et par le forestier diffèrent. Si l'on utilise pour la photographie d'un territoire donné, faite à 6 000 mètres au-dessus du niveau du sol, un objectif ayant une distance focale de 15 centimètres, on obtient une photographie à l'échelle de 1: 40 000 utilisable pour l'établissement de cartes topographiques. En même temps, grâce à une deuxième caméra disposée dans l'avion, on peut prendre des photographies avec un objectif de 30 centimètres de distance focale, ce qui permet d'obtenir des photographies à l'échelle de 1: 20 000 utilisables pour l'interprétation forestière. Il convient de souligner que la couverture photographique réalisée par la lentille ayant la plus grande distance focale ne sera pas complète latéralement. Il en résulte que le forestier fera de l'interprétation photographique sur la bande relevée à grande échelle et extrapolera lorsque la chose sera possible, sur la photographie d'ensemble à plus petite échelle.
Interprétation photographique pour les forets tropicales
La technique normale de l'interprétation photographique forestière est la suivante:
1. Une interprétation photographique préliminaire est faite par examen stéréoscopique des photographies; elle fournit une première distinction des types de forêts et, si possible, une différenciation des essences forestières.2. A partir des renseignements fournis par cette première interprétation, est dressée une carte provisoire des types de forêts. Sur cette carte est figurée la répartition des différents types de forêts et des essences forestières. A ce stade, ces renseignements peuvent être indiqués par des lettres ou des symboles et la carte elle-même, faite sur calque, peut être colorée avec des crayons de couleur.
3. On procède à la vérification de l'interprétation photographique par observation directe sur le terrain. Cette opération comprend habituellement une estimation au sol en pourcentage, de façon à obtenir des données volumétriques applicables à la stratification déterminée sur les photographies aériennes.
4. Il est procédé ensuite à l'interprétation définitive des photographies qui ont fait l'objet de la vérification sur le terrain.
5. Une carte définitive des types de forêts est alors établie à partir des épreuves photographiques sur la carte de hase convenablement vérifiée.
La technique dont on vient de tracer les grandes lignes est en défaut s'il s'agit d'un massif forestier important de la zone tropicale présentant apparemment un seul type de forêt. Lorsqu'il n'est pas possible de distinguer sur les photographies aériennes des types de forêts ou lorsque, sur de grandes étendues, les types de forêts passent insensiblement de l'un à l'autre, la distinction préliminaire en types de forêts devient impossible ou ne peut être faite que d'une manière très générale. Une comparaison avec un jeu de cartes peut aider le lecteur à se représenter le problème. Dans la zone tempérée de l'hémisphère nord, il est habituellement possible d'identifier les différents types de forêts sur les photographies aériennes et de les y délimiter avec précision. En d'autres termes, c'est comme si l'on avait affaire à un jeu de cartes disposé du côté des figures, et si on les triait selon les quatre couleurs. Le travail ultérieur fait sur les photographies, tel que l'estimation de la densité et du diamètre des cimes, de la hauteur du peuplement, ou de la hauteur pris isolément, peut être considéré comme un nouveau classement des différents types de forêts, comme le serait le rangement des cartes selon leur valeur dans chaque couleur.
Cependant, dans les forêts denses de la zone tropicale, les types de forêts bien identifiables sont rares et espacés, et le type de forêt qui comprend la majorité des essences forestières commerciales de valeur apparaît sur les photographies aériennes comme un type homogène.
Dans ces conditions, pour en revenir à la comparaison précédente, on se trouve placé comme si l'on était en présence d'un jeu de cartes tournées vers le tapis et parmi lesquelles on s'efforce de trouver le joker. Le joker, dans ce cas, est le seul arbre de valeur, mûr ou suranné, que l'on rencontre tous les 50 ou 100 hectares! Il est hors de doute que pour tirer le maximum de profit des photographies aériennes en zone forestière tropicale il est nécessaire, pour le forestier, d'identifier individuellement les essences forestières. Cependant, l'expérience actuelle montre que ce résultat ne peut être obtenu que dans un nombre relativement limité de cas. Si le forestier n'est pas en mesure de reconnaître les espèces forestières commercialement recherchées sur une superficie donnée, il se peut qu'il puisse reconnaître sur les photographies aériennes des espèces qui, sans valeur par elles-mêmes, sont caractéristiques des types de forêts plus riches ou plus pauvres.
Au Ghana, sur les photographies aériennes panchromatiques d'un massif forestier, les seules essences forestières reconnaissables ont été le fromager (Ceiba pentandra) et le parasolier (Musanga smithii). Ni l'une ni l'autre n'ont de valeur commerciale; elles ne caractérisent pas un type de forêt intéressant, quoique le Musanga indique habituellement les forêts en cours de régénération.
Dans la zone tropicale, un renseignement négatif est, souvent utile au forestier. Les palmiers à raphias sont caractéristiques des terrains marécageux et leur présence indique qu'il s'agit de stations où n'existent que peu d'arbres présentant une valeur commerciale. Ces palmiers apparaissent distinctement sur les photographies aériennes et les limites de ces zones peuvent être fixées sur les cartes forestières. Elles peuvent être plani-métrées et leur superficie exacte déduite de la superficie totale de la carte lorsqu'on utilise les résultats des relevés faits sur le terrain sur une aire donnée.
S'il n'existe qu'un nombre limité de critères de végétation ou de cimes d'arbres distincts sur les photographies, il peut être utile de subdiviser la forêt en différents types de stations par l'examen stéréoscopique des photographies.
C'est essentiellement leur localisation qui peut être reconsidérée lorsqu'on reporte sur les photographies les résultats des relevés faits sur le terrain. Par exemple, la concentration maximum des essences forestières présentant un intérêt économique peut se trouver au milieu des pentes, alors que le nombre de ces essences en haut des pentes ou dans les vallées larges et plates est insuffisant pour justifier leur exploitation. Dans ce cas, la suppression des relevés toujours coûteux dans un certain nombre d'échantillons et la concentration du travail de terrain sur les surfaces offrant la plus grande valeur potentielle constituent une économie qui justifie le coût que représente la photographie d'une concession forestière. Pour s'assurer de la véracité d'une telle interprétation photographique, il convient naturellement, de temps à autre, d'effectuer des comparaisons avec des relevés faits sur le terrain, et c'est en faisant ces relevés sur des placettes prises au hasard dans les massifs forestiers réputés «pauvres» que les meilleurs résultats seront obtenus.
Jusqu'à maintenant, il a été supposé que le forestier utilisait pour l'interprétation photographique forestière des photographies en noir et blanc. Etant donné l'importance que présente la localisation des essences forestières ayant une valeur commerciale, des recherches ont été faites en vue de l'emploi, pour l'identification des espèces, de films infrarouges et en couleur. A l'origine de ces recherches est l'observation faite par l'auteur au Ghana de la couleur cuivrée des premières pousses de l'acajou (Khaya ivorensis). Observées du sol, les jeunes feuilles semblent constituer une zone colorée à la périphérie des cimes. La photographie aérienne a révélé que ces jeunes pousses étaient bien caractéristiques. Les premiers essais faits avec un film de 35 mm et une caméra miniature ont été encourageants et ont été suivis d'expériences faites avec des caméras et des films en couleur spéciaux pour photographies aériennes.
On admet maintenant communément que pour toute essence forestière une coloration caractéristique de la partie supérieure de la cime peut être traduite sur des photographies aériennes si l'on utilise un film couleur. Les problèmes que pose cette technique dépendent du choix de l'époque, des conditions atmosphériques et de la photographie.
Le premier problème tient à la durée de la période pendant laquelle la couleur caractéristique persiste et est lié à la floraison ou au débourrage. Une coloration caractéristique dure rarement plus de deux semaines et il est encore plus rare qu'elle se maintienne sur une surface donnée pendant la totalité de cette période.
Dans les forêts denses de la zone tropicale, divers individus d'une essence forestière donnée peuvent présenter la coloration caractéristique à des périodes variables, et la période la plus favorable pour la photographie ne peut être fixée sur le terrain qu'au cours de la saison pendant laquelle la photographie peut être entreprise.
Dans la zone tropicale, cette période optimum peut coïncider avec une période de temps nuageux qui peut rendre impossible toute photographie.
Un des problèmes posés par cette méthode est le risque de détérioration du film en couleur ou des images qu'il fixe sous l'action des hautes températures et de la forte humidité atmosphérique. Les effets de la nébulosité s'ajoutent à cela, en ce sens qu'ils amoindrissent les contrastes de couleurs dans les zones forestières humides. Le choix du filtre anti-brouillard utilisé pour améliorer la qualité des couleurs du film dépend aussi de la hauteur de vol de l'avion, car les couleurs se teintent de plus en plus de bleu au fur et à mesure que l'altitude augmente. Le choix du temps de pose est beaucoup plus délicat que si l'on utilise un film panchromatique. Ce point est caractéristique du film couleur dont l'emulsion est beaucoup plus lente que celle du panchromatique. Le développement du film couleur est rendu plus difficile, en zone tropicale, par les strictes limites de températures que requièrent les révélateurs pour films de couleur. Ceci entraîne l'aménagement de laboratoires à air climatisé et l'emploi de solutions dont la température est contrôlée en permanence. Pour ces raisons les films sont habituellement développés en climat tempéré.
Malgré tous ces inconvénients, l'emploi du film en couleur représente, pour l'avenir, le meilleur moyen dont on dispose pour l'identification des essences forestières dans les massifs tropicaux.
Des essais faits avec des films en couleur en zones forestières tropicales au Honduras britannique et en Guyane britannique ont mis en évidence ries colorations caractéristiques de cimes. Il n'a malheureusement pas été possible d'effectuer immédiatement au sol la vérification des diapositives; or ces travaux expérimentaux ne présentent guère d'intérêt si l'on ne peut procéder sans délai à des vérifications sur le terrain. Dans les régions tempérées, des essais avec vérification ont montré que des colorations de cimes discernables, comme dans le cas du hêtre rouge, peuvent être enregistrées de façon satisfaisante sur un film en couleur. Un nouveau programme de recherches est mis sur pied actuellement pour étudier de façon plus approfondie les possibilités d'utiliser le film en couleur dans les zones forestières tropicales.
La photographie aérienne en couleur est actuellement sensiblement plus onéreuse que la photographie en noir et blanc. Son emploi ne se justifie que dans les forêts tropicales les plus riches comptant des essences de grandes dimensions et de grande valeur, et où les conditions au sol rendent difficiles, coûteux et lents les travaux sur le terrain.
On a expérimenté dans les forêts tropicales le film infrarouge, mais, jusqu'à présent, les résultats obtenus ne constituent pas une amélioration de la précision pour l'identification des différentes essences forestières. Ceci est assez surprenant étant donné l'extrême intérêt que présente l'utilisation de la photographie à l'infrarouge corrigé pour l'inventaire des massifs forestiers de l'Amérique du Nord.
Aucun résultat d'expériences contrôlées intéressant des massifs forestiers de la zone tropicale n'est encore parvenu à la connaissance de l'auteur, mais un certain nombre de photographies à l'infrarouge normal ou à l'infrarouge corrigé faites en zone tropicale ont été étudiées au stéréoscope et ont fait l'objet de reconnaissances sur le terrain. De ces documents, il apparaît que la photographie à l'infrarouge pur (c'est-à-dire avec un filtre rouge sombre) présente des contrastes plus accentués que la photographie à l'infrarouge corrigé (c'est-à-dire avec un filtre jaune) et que la première technique citée fait ressortir davantage les différences de couleurs présentées par les différentes essences forestières.
L'effet de pénétration de la nébulosité obtenu par la photographie à l'infrarouge constitue un avantage, qui est cependant en partie annulé par le manque de détails dans les zones d'ombre de la photographie, ce qui rend impossible la localisation des chemins forestiers et des petites clairières. Ceci entraîne des difficultés de parcours lorsqu'on effectue le travail de terrain.
On a aussi essayé la combinaison film panchromatique-filtre rouge pour, mettre en évidence les différences de couleurs, mais lés résultats obtenus en ce qui concerne la qualité des tons sont tels que la technique peut être considérée comme inapplicable.
Lorsque l'interprétation photographique préliminaire est achevée, le forestier dispose de photographies annotées, d'une clef des annotations et de symboles sur une carte provisoire des types de forêts, ces derniers ayant été portés sur la carte à partir des différentes photographies annotées. Ainsi le forestier peut apprécier le groupement des différents critères photographiques. Il n'est pas nécessaire qu'il soit allé sur le terrain puisque la stratification est uniquement faite par observation oculaire. Cette identification visuelle fait ensuite l'objet d'une vérification sur le terrain.
Il est évident qu'à ce stade le forestier ne sait pas si les critères photographiques qu'il a identifiés sont, en fait, des types de forêts, des associations végétales ou des essences forestières, mais il dispose d'un échantillonnage dont il est nécessaire de poursuivre l'étude sur le terrain.
Une mosaïque de photographies aériennes, obtenue en réunissant les différentes photographies pour faire la représentation d'ensemble d'un massif forestier, se révélera particulièrement utile au forestier dans la mesure où il pourra, sur ce document, déterminer à l'aide de symboles «A-Z» les vérifications à faire sur le terrain, pour couvrir le plus grand nombre possible de critères photographiques dans le temps le plus court. Le cheminement à suivre au sol pourra être fixé à l'avance sur cette mosaïque, ce qui permettra une économie de temps sur le terrain, et les stations pourront être choisies de telle sorte qu'un certain nombre des critères photographiques puissent être examinés à partir d'un même point.
Vérification de l'interprétation photographique sur le terrain
L'interprétations photographique préliminaire qui conduit à une division en zones de la forêt doit faire l'objet d'une vérification sur le terrain. Une telle vérification est essentiellement qualitative, la créance qu'il convient d'accorder à l'interprétation photographique étant jugée selon les critères suivants: voir si le spécialiste a été constant dans ses déductions; voir si les différents aspects distingués sur la photographie se retrouvent sur le terrain; voir si les corrélations notées se retrouvent sur tout le territoire examiné.
Si l'on désire tirer le maximum de profit des vérifications faites sur le terrain, celles-ci doivent être faites par le forestier qui a effectué l'interprétation photographique originale. Elles doivent aussi être faites à une date aussi rapprochée que possible de celle de la photographie ou, en cas d'impossibilité, à la même saison où celle-ci a été faite. En effet, en forêt tropicale, divers individus d'une espèce forestière donnée peuvent, à la même époque, se trouver à un stade différent de végétation. C'est ainsi que deux sujets qui présentent des couleurs franchement différentes sur la photographie, parce que l'un est complètement fouillé alors que l'autre n'en est qu'à ses premières feuilles à l'époque où la photographie a été prise, peuvent se révéler comme appartenant à la même espèce si on les examine sur le terrain quelques mois plus tard - et les différences semblent inexplicables À celui qui est chargé des vérifications sur le terrain.
En forêt tropicale, le spécialiste de l'interprétation photographique doit procéder à un examen rapide des photographies aériennes dès que possible après la photographie et ensuite effectuer la vérification des aspects photographiques caractéristiques par observation directe sur le terrain. A ce propos, il peut être intéressant de signaler aux forestiers que les équipes de terrain des entreprises effectuant des enquêtes par photographie aérienne ont l'habitude de développer les films sur place et de tirer une série d'épreuves sur le terrain de manière à s'assurer qu'ils ont bien couvert entièrement la surface à lever, ce qui économise les frais d'un nouveau survol ultérieur. Ces épreuves, bien que de moins bonne qualité que les épreuves définitives livrées au client, suffisent pour le travail de terrain. Elles présentent le grand avantage d'être disponibles peu de jours seulement après la photographie et, si le forestier a la possibilité d'en disposer, il peut procéder immédiatement aux vérifications sur le terrain des critères photographiques. Il peut aussi repérer et noter les différences de coloration intéressant un type donné de forêt ou existant entre différents sujets d'une même essence forestière.
Pour procéder à l'interprétation quantitative, il est nécessaire de disposer d'une photographie à grande échelle, c'est-à-dire telle que les cimes des arbres puissent être examinées en détail. En zone tropicale, la plus petite échelle utilisable est environ 1: 20 000 selon certains rapports; une échelle plus grande (1: 10 000) est préférable si la détermination de la forme des cimes présente une réelle importance. Plus l'échelle est grande, plus l'espacement des lignes de vol est réduit, et plus le travail est coûteux. Cependant, étant donné le prix élevé du travail de levé sur le terrain, il peut être pardonné au forestier des zones tropicales de demander des photographies à une échelle plus grande que celle qui est utilisée dans d'autres zones.
L'identification des différentes espèces forestières dans les forêts tropicales dépend dans une grande mesure de l'habileté du forestier chargé de l'interprétation photographique, de la qualité des photographies à examiner et des variations de coloration que présentent les arbres. Il est bon de fournir des détails sur les résultats de la vérification de l'interprétation. Par exemple, exemple sur 67 cimes de type «A», on a trouvé 65 Khaya ivorensis et 2 autres essences, ou bien les 21 identifications de forêt de type «B» se sont révélées constantes, l'essence dominante étant reconnue comme Mitragyna inermis et ce type de forêt déterminé comme «forêt marécageuse non saumâtre».
L'auteur a l'habitude de piquer la photographie avec une épingle et d'y porter ainsi de brèves notes au verso, des notes plus détaillées étant relevées sur un carnet spécial. Au cours du relevé fait sur le terrain, des notes sont prises sur les variations de la végétation principale, le type de station, etc., ainsi que sur les différentes essences forestières.
FIGURE 5. Photographie aérienne à petite échelle (1 : 36 000) et un exemple d'interprétation photographique provisoire montrant comment une forêt tropicale peut être divisée en types de forets.
Comparer avec la figure 3 où l'emploi d'une grande échelle et le manque de subdivision en types de forêts rend l'interprétation photographique plus difficile.
Clé
A Petites cimes légèrement teintées, groupées.?A Cimes légèrement teintées, peut-être de type «A» mais plus dispersées.
B Cimes légèrement teintées d'aspect léger.
?B Arbres plus jeunes du type «B».
C Cimes sombres et denses plus brasses que la foret environnante.
D Foret claire sur pentes abruptes - érosion (?).
E Teinte moyenne, nombreux arbres dominants plus clairs.
F Forêt galerie, grands arbres dominants clairsemée.
G Teinte moyenne, peu d'arbres dominants plus clairs.
La vérification sur le terrain peut comprendre un certain travail d'inventaire et, en tout état de cause, il est bon de tirer parti des données que peuvent fournir les inventaires existants. La situation des inventaires par bandes ou par places d'essais doit être portée sur des cartes provisoires de types de forêts ou sur des mosaïques. Il faut également s'efforcer de rattacher les caractères de la végétation notés dans les descriptions aux critères observés sur les photographies aériennes.
Par exemple, le nombre de cimes d'arbres dominants compté sur les photographies aériennes peut se révéler étroitement lié à la densité des essences exploitables constatée sur le terrain. Dans ce cas, le but à atteindre est de déterminer la relation existant entre le total des cimes relevé sur les photographies aériennes et les relevés d'inventaire faits sur le terrain, et ensuite de déduire les données d'inventaire à partir du nombre total de cimes comptées pour des surfaces qui n'ont pas fait l'objet d'inventaire sur le terrain. Dans ses travaux l'auteur a constaté que cette technique offrait une possibilité de résultats approchés, là où il n'est pas possible d'identifier les différentes essences forestières par les photographies aériennes. Dans les massifs forestiers inexploités, une relation étroite existe entre la présence de nombreuses cimes dominantes et l'abondance d'arbres commercialement exploitables. La récapitulation des cimes est faite à l'aide d'un stéréo scope et d'un gabarit transparent disposé à intervalles réguliers sur un quadrillage dessiné sur les photographies.
Le travail d'inventaire dans les forêts denses de la zone tropicale est difficile et coûteux: de 1,75 à 2,60 dollars par hectare ¹ pour un inventaire à 100 pour cent des essences forestières mûres commercialisables.
¹ Dépenses approximatives au Ghana, en 1956.
Les inventaires à 100 pour cent ne sont évidemment effectués que sur des superficies choisies, mais dans les massifs forestiers tropicaux riches que connaît l'auteur, ces inventaires de matériel sur pied à 100 pour cent ont été adoptés parce qu'un échantillonnage fait à un taux plus bas ne fournit pas les renseignements dont on a besoin. Dans un premier stade, des levés à 1 pour cent, 2,5 pour cent ou 5 pour cent ont été faits pour donner une indication sur la valeur de la forêt. Habituellement, les considérations pratiques et économiques imposent un levé à faible pourcentage, mais il est évident que si ce pourcentage peut suffire pour l'établissement d'un plan d'aménagement, il est généralement insuffisant pour le forestier ou l'exploitant intéressé par l'enlèvement des grumes dans les massifs en cause.
En dépit du coût de l'opération, il préfère de beaucoup l'inventaire du matériel sur pied à 100 pour cent qui indique la localisation des différents arbres mûrs des essences forestières commercialement exploitables. Il est infiniment souhaitable qu'une telle car: te du matériel sur pied permette de déterminer la topographie de la superficie qui doit être exploitée, car les frais qu'entraîne la confection d'une telle calte à partir des seuls relevés faits sur le terrain peuvent être évalués à 2,20 à 2,70 dollars par hectare. Il est vraisemblable que ces prix augmenteront d'année en année en raison du relèvement du coût de la main-d'uvre, et il est évident qu'il est souhaitable que tous les moyens susceptibles de réduire cette dépense soient mis en uvre.
Le travail d'inventaire fait suivant un quadrillage de base moins serré réduit l'importance de l'échantillonnage, et l'application des méthodes statistiques à l'analyse des données de l'inventaire se traduit par des économies sur le travail de terrain toujours coûteux. Cependant, l'exploitant qui se préoccupe de la vidange des grumes ne manquera pas de se plaindre immédiatement s'il ne dispose pas d'une carte détaillée indiquant le matériel sur pied et la topographie, carte établie partir d'un quadrillage de base serré, qui lui permet de déterminer les chemins de débardage les plus économiques.
Le travail d'inventaire peut être coûteux, mais le coût de la construction des routes et les frais entraînés par l'utilisation de cheminements mal adaptés peuvent être bien plus importants que les économies réalisées au stade de l'inventaire. Ceci montre l'importance du choix de l'assiette des principales voies de vidange dans un massif forestier et conduit à souligner l'intérêt s'attachant à l'établissement de cartes topographiques convenables dans les forêts denses de la zone tropicale. Cette question est traitée dans un chapitre ultérieur.
Interprétation définitive de la photographie et établissement d'une carte des types de forêts
Après le travail de vérification sur le terrain, le forestier retourne à sa base avec les résultats obtenus sous la forme d'une mosaïque annotée sur le terrain ou d'une carte provisoire des types de forêts. Il effectue alors sur les épreuves une nouvelle interprétation photographique, au cours de laquelle il détermine les limites des types de forêts qui seront reportées sur la carte de hase.
Les limites de types de forêts figurant sur les photographies sont reportées sur la carte de base au moyen d'instruments photogrammétriques convenablement choisis comme le sketchmaster ou le radial line plotter. Pour la carte de hase, l'échelle l: 50 000 est considérée comme convenable quoique de nombreux forestiers lui préfèrent l'échelle 1 : 15 000.
Cette dernière échelle, ou une échelle plus grande, est nécessaire si l'on désire que les arbres de dimensions exploitables soient visibles sur les caltes définitives. A ce sujet, il est bon de noter que les arbres au-dessus d'une circonférence limite reconnue (27,5 cm pour l'acajou au Ghana) sont facilement identifiables sur les photographies aériennes en raison de l'importance de leur cime. L'auteur n'a pas effectué dans les massifs forestiers de la zone tropicale qu'il connaît de recherches complètes sur la relation existant entre le diamètre de la cime et le diamètre du tronc, mais il est vraisemblable que la corrélation existant entre ces facteurs pour des essences forestières de la zone tempérée existe aussi pour de nombreuses essences forestières tropicales.
La certitude d'une telle relation permettrait au spécialiste de l'interprétation photographique, en partant d'une échelle de diamètre des cimes, de dresser une carte du matériel sur pied faisant apparaître les sujets adultes des différentes essences forestières.
Ayant traité de l'emploi et des limites d'utilisation des photographies aériennes dans la localisation des trois commercialement exploitables dans les forêts tropicales, nous nous occuperons maintenant de leur débardage.
Etablissement d'une carte topographique les forets tropicales
Pour un territoire forestier donné, la sortie des grumes par les moyens les plus efficaces et les plus économiques nécessite l'établissement de cartes topographiques. S'il ne dispose pas de telles cartes, le forestier est contraint d'effectuer un travail de terrain fastidieux et inutile en se frayant un passage le long des chemins de vidange qu'il se propose d'ouvrir.
La méthode traditionnelle utilisée pour l'établissement des cartes topographiques dans les forêts tropicales denses est celle qu'on emploie pour les levés de terrains faits au sol. Les cheminements et les lignes de niveau sont parcourus suivant les sentiers existants ou les rivières et suivant des pistes ouvertes au travers de la forêt d'après un système de quadrillage. L'ouverture des pistes est longue et coûteuse, mais jusqu'à une date récente il n'existait aucune autre méthode.
La nouvelle méthode consiste à utiliser pour la préparation des cartes topographiques les techniques photogrammétriques. Une étude détaillée de la méthode a été publiée ailleurs ². Nous ne donnerons ici que de brefs détails.
² P. G. MOTT, «The Contouring of a Tropical Forest Area in Ceylon by the use of Aerial Photographs». Empire Forestry Review, mars 1956, et Photogrammetric Engineering, juin 1955.
Des cartes rendant compte du relief intéressant un massif forestier tropical peuvent être établies à partir de photographies aériennes à l'aide d'appareils photogrammétriques modernes et après des vérifications d'importance limitée sur le terrain. On a même pu éliminer tout à fait ces dernières et des cartes satisfaisantes ont été réalisées de cette manière pour un massif forestier au Ghana. Toutefois, il est bon d'effectuer un minimum de contrôle sur le terrain. La figuration du relief est faite par des spécialistes de la photogrammétrie qui étudient l'étage dominant avec un instrument d'investigation stéréoscopique. Naturellement, les variations de la hauteur de l'étage dominant affectent la précision du relief, mais, dans la pratique, on constate que la précision reste dans des limites acceptables.
Ces cartes peuvent être obtenues plus économiquement et bien plus rapidement que celles qui sont faites à partir des méthodes an sol.
Cartes topographiques et forestières
Les procédés modernes utilisables pour l'établissement définitif des cartes topographiques et forestières sont tels que les cartes peuvent être imprimées séparément ou ensemble, ou l'une se superposant à l'autre. L'emploi d'une matière transparente indéformable pour de telles cartes permet la production de tirages à bon marché qui peuvent être utilisés sur le terrain.
L'intérêt, peut-être le plus net, que présentent pour le forestier les cartes définitives, tient au contrôle planimétrique qu'elles permettent pour toutes les mesures de surfaces dont elles font l'objet. La surface de chaque type de forêt peut être planimétrée et la densité de l'échantillonnage sur le terrain peut être fixée soit d'une manière uniforme sur toute la surface (par exemple 10 pour cent de la surface de chaque type de forêt;), soit en prévoyant une plus forte densité d'échantillonnage dans les types de forêts présentant la plus grande valeur.
Forêts tropicales sèches
La plupart des remarques qui précèdent s'appliquent aussi aux forêts tropicales sèches, mais l'emploi des photographies aériennes dans ces territoires présente certaines caractéristiques qui méritent d'être étudiées. Parmi celles-ci, il convient tout d'abord de signaler que la stratification de la forêt en différents types de forêts et d'associations végétales est beaucoup plus aisée que dans les forêts denses mélangées de la zone tropicale. Ensuite, l'identification des différentes essences forestières à partir des photographies aériennes est plus facile, car on rencontre moins d'espèces différentes à l'hectare.
Par contre, il convient de souligner la possibilité relativement faible en bois exploitables que présentent ces forêts. Il est possible, pour ces forêts, d'établir des cartes forestières et topographiques précises à partir de photographies aériennes et d'un travail sur le terrain limité, mais il est rare que le rendement en bois par hectare justifie le coût d'un tel relevé.
Dans ces régions, le forestier devra avoir recours aux photographies aériennes à petite échelle prises pour l'établissement de cartes topographiques, par exemple la couverture photographique à petite échelle de la plupart des territoires africains britanniques. Des cartes forestières utiles et précises peuvent être faites à partir de ces photographies, et les territoires où la forêt est plus dense peuvent être provisoirement choisis pour être mis en réserve forestière.
Le travail d'inventaire est moins difficile dans ces forêts, et l'échantillonnage sur le terrain est facilité par la stratification de la forêt, elle-même plus aisée par le fait que les limites des différents types de forêts sont clairement définies.
L'influence des conditions écologiques est plus apparente dans ces régions car les types de végétation déterminés sur les photographies aériennes traduisent souvent des différences entre des sols et les formations géologiques sous-jacentes.
(Traduit de l'anglais)