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4 - PRINCIPAUX THEMES TRAITES


4.1 Thèmes majeurs

Les thèmes majeurs, choisis en collaboration avec les chefs de station et chefs de programmes, ont été traités par les stations radios dans les quatre localités. Ces thèmes sont: Jeunesse et Sida, Exode des jeunes, Jeunes face à la drogue et à l'alcool, Trafic d'enfants, Mariage précoce, Dépigmentation des jeunes filles et Excision des filles, Certains thèmes sont communs à toutes les localités.

4.2 Résultats de la production et diffusion des émissions radiophoniques

Les fiches d’enquêtes ont permis aux différentes radios de la zone Mali sud de recueillir les réactions des auditeurs. L’utilisation de ces fiches correspond à la méthodologie d’analyse préconisée par le projet GCP/MLI/020/NET. Les résultats sont quantitatifs et qualitatifs. Ils permettent l’analyse critique des émissions et la détermination des points forts et faibles.

Chaque groupe a répondu aux questionnaires. Les réponses obtenues soit à l’aide des fiches soit avec les «focus group» ont permis d'acquérir des données sur l’écoute, la compréhension et l’impact des émissions. Voir en annexe 3 les fiches d’enquêtes.

Chaque station a défini sa méthode d’enquête et ses fiches. Des fiches d’enquête d’un autre type ont été préparées et utilisées concernant les résultats sur l’information et la sensibilisation des jeunes.

Résultats d’enquête sur l’écoute et la compréhension


Nombre de personnes contactées

Nombre de personnes qui ont écouté et donné leur avis sur les émissions

Nombre de personne qui n’ont pas écouté les émissions ou qui se sont abstenues de répondre

Bla

360

263

66

%

100

70,30 %

29,70 %

L'importance de la non-écoute des émissions sur le rap, l'excision et le mariage précoce s’explique par le manque de motivation affichée des populations pour ces sujets. L’excision est encore un problème de société dans la localité. Tous les adultes, indépendamment de leur âge ou sexe, préfèrent garder leurs opinions.

Des fiches spécifiques indiquaient la finalité de l’enquête, concernant l’information ou la sensibilisation des jeunes. Voir en annexe 3. Ces enquêtes ont porté sur les six émissions produites dans le cadre du protocole et avec les «focus group» constitués de jeunes de 15 à 26 ans.

Les résultats sur l’information, la sensibilisation, l’écoute, la compréhension et l’évaluation de l’impact des émissions au niveau socio-économiques ont été obtenus sur la base les questionnaires qui ont été élaborés et distribués aux focus groupe pour permettre l’évaluation des émissions.

Dans la zone Mali sud, malgré l’irrégularité des programmes, la radio est bien écoutée. Mais, la radio Bendugu est la seule à émettre dans cette zone. Selon les résultats de la méthodologie utilisée pour la réalisation des activités de l’étude, il ressort que les thèmes majeurs ont bien été répertoriés en fonction des besoins en information et communication des jeunes.

L'évaluation a eu lieu dans les différents chefs lieux des cercles et villages après la production et la diffusion des émissions en collaboration avec les groupes d'écoutes collectives.

La production radiophonique, par localité, est jugée satisfaisante comme l’est le choix des thèmes.

En conclusion, les radios du Mali sud ont franchi un grand pas. Elles ont utilisé des méthodes nouvelles, simples et accessibles. Elles se sont rapprochées du terrain et des auditeurs.

4.3 Impact des émissions par thème

Jeunesse et Sida

A Bla, la production et la diffusion par «Radio Bendugu» de l’émission sur le Sida en milieu jeune ont été au centre du débat. L'émission a intéressé les jeunes. Elle apportait des informations sur les modes de transmission du Sida et sur sa protection. Le Sida se transmet de manières diverses. Les jeunes savaient que le Sida se contracte au cours de relations sexuelles. Il existe d’autres modes de transmission: d’une mère à un fœtus par une femme déjà contaminée; en employant une seringue pour deux personnes et si une est déjà infectée. Comme il n’existe pas de médicaments pour guérir le sida. il a été demandé aux jeunes de se protéger.

A Bougouni, Kolondiéba et Koutiala les jeunes garçons interrogés étaient âgés de 15 à 25 ans. Ils connaissaient le Sida. Ils savaient que le Sida est une maladie très grave et incurable. L’aspect meurtrier du Sida est bien connu car il tue beaucoup de personnes et en particulier les jeunes. Les jeunes connaissent aussi les différents modes de transmission et de protection. Il faut être fidèle, s’abstenir ou utiliser le préservatif. Une femme porteuse du virus ne doit pas avoir d’enfant.

Les jeunes sont tous d'accord pour se protéger en utilisant le préservatif, mais aussi ils acceptent tous conseils de nature à les aider. Ils craignent beaucoup cette maladie incurable. Au niveau de l’enquête, sur 30 personnes interrogées dans les «focus group», les résultats montrent que les jeunes ont été positivement sensibilisés. L’utilité de l’émission est démontrée. L’émission a beaucoup porté sur l'information, l’avertissement et les explications sur le Sida. L’objectif était la sensibilisation.

Sur l’apport socio-économique, il ressort que le Sida frappe les populations et particulièrement la jeunesse. Il s’avère que tous en ont conscience. Les jeunes sont prêts à tout faire pour se protéger de cette pandémie. Les chiffres sur les malades du Sida sont alarmants. Le Sida est la première cause de mortalité des jeunes. Parmi les localités frappées au Mali, Koutiala est la ville où le taux de Sida est le plus élevé, près de 4 % de la population.

Le mal est grandissant en Afrique. Cependant, des médicaments existent. Ils atténuent l’effet du virus. Mais ils coûtent très chers: de l’ordre de 400 000 F CFA par mois. Il est préférable que les jeunes changent de comportement et d’attitude. Les jeunes demandent aux médias de les accompagner dans leur sensibilisation des personnes. Ils souhaitent que l’état s’implique afin d’augmenter la mobilisation pour la lutte contre le Sida. L’enquête montre que les jeunes craignent le Sida et que beaucoup d’entre eux utilisent le préservatif.

Les trente personnes interrogées répondent: que le Sida est mortel, qu’il ne se guérit pas, qu’il faut être fidèle ou utiliser le préservatif. Plusieurs jeunes ont confirmé qu’ils prendront les dispositions liées à leur protection: l’utilisation du préservatif, la fidélité vis à vis de leur partenaire.

La cible préférée du Sida est la jeunesse qui constitue la majorité de la population malienne. Tout le monde en a conscience. Les jeunes sont prêts à tout faire pour se protéger. Ils sont demandeurs de plus d'informations sur le Sida. Ils déclarent que le Sida a créé des problèmes sociaux dramatiques et n’est pas l’affaire des infirmiers. Ils sont tous concernés. Ils doivent changer de comportement. Une femme porteuse du Sida doit demander à son partenaire de porter le préservatif comme d’ailleurs un homme malade du Sida.

Les enquêtes effectuées sur le Sida attestent que ce taux est en constante progression du fait de la proximité de Kolondiéba avec la Côte d’Ivoire. C’est la résultante de l’exode. Le mal est bien là et plus particulièrement dans le milieu jeune. Un comité de lutte contre le Sida a été mis en place à Kolondiéba. Toute personne qui doute de sa santé peut le consulter. Ce comité l’aidera à surmonter ses problèmes.

Au niveau des observations sur la conception et la diffusion de l'émission, il ressort que l'émission a été comprise et écoutée par les jeunes car diffusée à des heures approriées. Les jeunes responsables sont toujours attentifs aux conseils.

En conclusion, l'émission a été bien conçue, comprise et adaptée au contexte actuel. L’utilité de cette émission était la sensibilisation des jeunes pour lutter contre le Sida, le message retenu est la protection contre le Sida.

Exode des jeunes

A Bougouni les motifs du départ des jeunes ont été évoqués. Les jeunes de Bla, Kolondiéba et de Koutiala ont presque tous exprimé leur regret quant à «l'accaparement» des ressources familiales par les chefs de famille, polygames pour la plupart et incapables d'équité entre leurs épouses. Les enfants ne reçoivent pas d’argent après la récolte. Démunis et démotivés, ils pensent qu'il est préférable de tenter sa chance en ville ou à l'étranger. Les jeunes font des reproches aux parents. Ils remarquent que les parents ne pensent pas aux jeunes. Leurs pères ne songeraient qu’à épouser de nouvelles femmes. Toutes ces situations expliquent l’exode rural.

Selon les jeunes, rien ne freinera cet exode tant que les parents ne changeront pas de comportement et n’assumeront pas leur responsabilité. Les jeunes partent, non parce qu’ils n’aiment pas leur village mais parce qu’ils n’ont pas de choix. Ce sont les conclusions des jeunes de la localité de Bougouni.

Certains parents pensent qu’il faut faire des efforts en direction des jeunes. Il faut prendre les jeunes en charge pour limiter l’exode. Par rapport au contenu de l’émission, les débats se sont orientés sur le départ des jeunes du village pour la ville.

L’émission a intéressé les jeunes. Le but était la sensibilisation des parents et des jeunes.

Les messages retenus sont: l'exode n'est pas utile, tout ce qui est dit sur l’exode est vrai.

Les causes de l’exode sont nombreuses. Depuis quelques années, la pluviométrie insuffisante dans la région a conduit à de faibles récoltes. Les populations passent des moments très difficiles avec un appauvrissement voire une famine. Ces situations conduisent à l’exode.

Les parents sont obligés de laisser partir en ville leurs enfants pour chercher du travail alors qu’ils ils savent bien que l’exode est pénible.

Pour les trente personnes interviewées, l'exode constitue une vraie préoccupation. Il tend à diminuer puisque globalement négatif à leurs yeux. Il a aussi baissé en raison de la volonté de l'état d’éradiquer le problème, grâce à une campagne de sensibilisation. Cependant, certains jeunes partent sans objectif précis, d’autres pour apprendre un métier et revenir au pays travailler ou encore travailler pour avoir de l’argent et revenir au village. Bien que conscients des problèmes, les jeunes estiment que les conditions de vie au village les poussent à partir. Ils doivent apprendre des métiers pour rester au village car sans formation aucune, ils ne peuvent pas gagner leur vie.

Dans la localité, certaines activités rémunératrices existent telles l’agriculture, la vente de charbon et autres. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes ont pris conscience des conséquences de l’exode rural. Ils préfèrent travailler sur place dans les villages pour bâtir leur avenir en oubliant l'aventure.

La principale cause est la pauvreté puis la mauvaise gestion des biens de la famille qui pousse certains jeunes à partir. Mais aussi, les jeunes cultivateurs ne sont pas considérés. Seuls les exilés bénéficient de considération. Malheureusement certains partent et ne reviennent plus jamais

Selon les réponses obtenues sur les questionnaires des fiches, l’émission a été écoutée. La finalité recherchée de l’émission a été axée sur la sensibilisation. Concernant les résultats de cette finalité, deux sont négatifs et quatre positifs.

Au niveau apport socio-économique, les jeunes ont compris qu'il faudrait se méfier de l'exode hasardeux, puisqu’ils ne gagnent rien. La majorité répond qu'elle a déjà vécu le phénomène, mais qu'elle n'est pas prête à reprendre cette aventure. L'émission a donc atteint son objectif de sensibilisation.

Sur le plan de l’impact, il faut mobiliser, sensibiliser et former les jeunes. Au niveau observations, critiques sur la conception et la diffusion, l'émission a été bien conçue.

Excision des filles

A Bougouni comme dans les autres localités, l’excision est une pratique très ancienne. Aujourd’hui, des questions sont posées autour de cette pratique, en lien avec les problèmes de santé. Traditionalistes et modernistes ont des points de vue différents. Les interviewés ont gardé une réserve mais certains se sont quand même exprimés. Soit ils affirment ne connaître aucune conséquence de l'excision sur la santé de la fille, soit ils admettent qu’il n’y a aucune raison de pratiquer l’excision Les infirmiers suggèrent la suppression.

L’émission avait un but informatif notamment à propos des conséquences sur la santé de la fille. L’analyse des fiches d’enquête montre que les parents n’écoutent pas les conseils contre l’excision.

Mariage précoce

Dans la localité de Kolondiéba, selon les points de vue exprimés, il ressort que le mariage précoce n’est pas indiqué pour la petite fille. Celle-ci ne comprend pas les enjeux de la vie de couple. Les parents, eux, ont le souci de préserver leur fille d’une éventuelle grossesse. Il semble que c’est l’opinion des jeunes filles. Malgré une évolution certaine, le mariage précoce continue. Il apparaît un conflit de génération. Les jeunes désirent prendre en main leur destinée alors que certains parents, particulièrement en campagne, préfèrent donner leurs filles en mariage au bas âge, entre 12 et 14 ans. Les parents craignent la naissance d’un enfant et veulent respecter les traditions.

La majorité des jeunes interrogés est contre le mariage précoce à cause des conséquences sur la santé de la petite fille.

Les jeunes filles ont entendu parler du mariage précoce à la radio. Elles n’apprécient pas cette coutume. Elles ont été réceptives au message. Elles demandent une accentuation de la sensibilisation des maris et des parents.

Les points de vue diffèrent: pour les jeunes filles de plus de 19 ans, le mariage précoce est le mariage avant l’âge de 15 ans; pour les personnes de plus de 60 ans, le mariage précoce est le mariage avant qu’une jeune fille donne un enfant illégitime à la famille. Il faut sauvegarder l’honneur de la famille.

La pauvreté contraint aussi à ce type de mariage. Les moyens financiers obtenus aident au mariage du grand frère.

Les parents semblent ignorer les conséquences sur la santé de la petite fille: à l’accouchement, mort de l’enfant, de la mère ou des deux. Ils ne savent pas si leur fille aura un bon ou un mauvais mari..

L’objectif d’informer est atteint. Mais il est trop tôt pour constater une diminution du mariage précoce.

Certaines jeunes filles ne souhaitent pas ce mariage car elles ont pris connaissance des conséquences sur leur santé. Autrefois, les filles dormaient chez une personne âgée qui les contrôlait et les éduquait. Aujourd’hui, elles refusent et savent qu'elles devront faire face aux réactions de leurs parents.

Les filles pouvaient rester cinq ans sans être conduite chez leur mari, jusqu’à l’âge de la puberté. Lorsqu’un accord était conclu, la petite fille se rendait chez les parents du garçon. Elle apprenait ainsi à connaître ses beaux-parents et à s’habituer à leur vie.

Du point de vue des parents, ce type de mariage ne posait pas de problème contrairement à ce qui se passe de nos jours. Du point de vue des jeunes, il y a plus d’inconvénients que d’avantages. Une fille de 13 ans mariée à un homme beaucoup plus âgé le craint. Elle ne peut pas s’exprimer, car son mari devient presque son père. En cas de problèmes, les parents ont des regrets.

Une fille qui reste jusqu’à 18 ans chez ses parents sera prête à supporter les difficultés du foyer. Le mariage précoce empêche la fille de poursuivre ses études. Pour les garçons son développement peut s’arrêter.

Les jeunes estiment que la radio et les autorités doivent continuer à expliquer les risques du mariage précoce afin de les aider.

Au niveau apport socio-économique, le message a été bien compris. Le contenu de l'émission a été construit autour de l’incidence du mariage précoce sur la santé de la fille

La sensibilisation des parents aux conséquences du mariage précoce est importante.

Au niveau de suivi et de l’évaluation, l’enquête a utilisé les fiches d’évaluations sur l’écoute et la compréhension.

Au niveau des observations et des critiques sur la conception et la diffusion de l'émission, il ressort que l’émission doit donner beaucoup plus d'informations sur la santé. Le message principal retenu est celui d’éviter de donner en mariage la petite fille. Une fille ne devrait pas se marier avant l’âge de 15 ans.

La finalité recherchée a été atteinte: sensibilisation des jeunes et des parents. L'émission correspondait aux besoins d’information communication des jeunes.

L'émission a été intéressante selon les parents et les jeunes.

Grossesses précoces

Il n’est pas rare de voir une petite fille de 12 ans contracter une grossesse. Les jeunes d’aujourd’hui sont impatients. Les garçons ont également leur part de responsabilité.

Qui accuser? Les parents, les filles, les garçons, la localité? Radio Benso a conduit une discussion sur ce problème avec des jeunes, filles et garçons.

Selon certains avis, les filles seraient responsables à cause de leur comportement

Pour éviter ses grossesses, certaines jeunes filles savent qu’il faut utiliser des méthodes modernes et traditionnelles de contraception: calendrier menstruel, planning familial, écoute des conseils. Elles pensent qu'il faut plutôt sensibiliser les parents et les maris sur les conséquences mortelles de la grossesse précoce.

A Koutiala, sur les trente personnes, deux n'ont pas voulu se prononcer. Les autres savent pourquoi et comment éviter les grossesses précoces et sont prêtes à s'investir. Nous pouvons conclure que l'émission correspondait aux besoins des populations.

Dépigmentation des filles

Dans toutes les localités, même si les filles connaissent les dangers de la dépigmentation, elles semblent hésiter quant à l'arrêt de cette pratique.

Les filles expliquent pourquoi elles aiment changer leur couleur. A la question de savoir si elles sont prêtes à conseiller celles qui continuent la dépigmentation, la réponse est négative.

La dépigmentation est-elle dangereuse? Faut-il l'arrêter? Certaines disent oui, les autres non.

Toutefois elles sont également prêtes à les abandonner. Dans la localité de Koutiala, les résultats des jeunes interrogés donnent deux positifs et quatre négatifs.

Or, presque toutes les filles utilisent les produits de dépigmentation. C'est donc un échec car persiste le comportement: l'utilisation des produits.

La finalité recherchée est la sensibilisation des jeunes filles sur le danger des produits de dépigmentation sur l'organisme.

Sur le plan social, l'émission a donné beaucoup d'informations sur les dangers de la dépigmentation mais il semble que l'arrêt de cette pratique dépend d'autres phénomènes.

La dépigmentation affaiblit la peau et l’empêche de lutter contre certaines maladies. Elle occasionne des petites ou grandes plaies et des boutons. Les filles ont été informées sur les conséquences de la dépigmentation par les médecins. La dépigmentation n'est pas nécessaire. Le message retenu a été que les filles doivent s'abstenir de cette habitude. Les résultats, montrent que l’émission a bien expliqué les dangers de la dépigmentation. Mais, cette émission n'a pas convaincu sur le danger de la dépigmentation.

Au niveau de l'utilité, elle peut permettre aux filles de réfléchir grâce à l’information, à la sensibilisation et à l’éducation.

Au niveau observations et critiques sur la conception et la diffusion, l'émission a été bien conçue et adaptée au contexte actuel.

Jeunes face à la drogue et à l’alcool

La jeunesse de Kolondiéba ne fait pas d’exception à la règle sur la consommation de l’alcool et de la drogue, ce fléau et ce danger pour la jeunesse.

Pourquoi les jeunes gens tombent-ils facilement dans la consommation des stupéfiants? Les trente personnes enquêtées savent que l'alcool et la drogue ont des conséquences néfastes sur l'homme. La drogue détruit l’avenir des jeunes. Sa consommation conduit à une perte de considération dans la famille et de respect. Les jeunes estiment qu’ils connaissent les méfaits de la drogue et de l’alcool.

Après la production et la diffusion de l’émission sur les quatre localités, les jeunes affirment qu’ils ne succomberont pas.

La consommation de la drogue est un phénomène de société. Les jeunes voyagent beaucoup et sont tentés. L’influence de l’éducation et du milieu est importante. Les jeunes veulent une interdiction de la drogue car la consommation est en lien avec le marché de la drogue. Ces jeunes ne souhaitent pas que leurs amis deviennent alcooliques ou drogués, préférant un fou à un drogué. Le drogué ou l’alcoolique est capable de tout, il ne se maîtrise plus..

Pour enrayer ce phénomène, il faut lutter contre la pauvreté des jeunes. C’est à travers le magazine de la santé que le phénomène de la toxicomanie, bien connu des jeunes, a été évoqué à Bougouni.

Pour expliquer la toxicomanie des jeunes, la parole a été donnée à trois d’entre eux, âgé de 18 à 20 ans afin qu’ils s’expriment sur le problème. Etre toxicomane, c’est être consommateur de drogue, de bière, d’alcool et de cigarettes.

Cela conduit à un comportement de délinquant. La toxicomanie est aussi le fait de prendre des produits qui mettent les jeunes hors d’eux-mêmes. Ce sont les explications des jeunes.

Ce phénomène est très développé à Bougouni. Les jeunes connaissent également les méfaits de la drogue. La drogue rend fou, irresponsable et les drogués sont marginalisés dans la société. La toxicomanie détruit moralement, mentalement et physiquement les jeunes.

Les jeunes expliquent pourquoi ils se droguent: recherche du plaisir; désir d’oublier les soucis face au désœuvrement et au chômage; influence du milieu et manque de loisirs pour les jeunes.

Les jeunes se droguent sans ignorer les conséquences de leur acte. Ils ont bien l'intention d'arrêter mais peuvent-ils le faire? Il faut que l’état prenne ses responsabilités. Les conséquences sont trop néfastes pour la santé et l’avenir des jeunes.

A Marsala et à Sitin les jeunes connaissent les méfaits de la drogue et de l'alcool. De nos jours jeunes gens et jeunes filles consomment la drogue.

D’autres conséquences que celles déjà citées existent. Un chauffeur drogué ou alcoolique peut provoquer des accidents.

Les résultats de l’enquête sur l’évaluation donnent cinq positifs et un négatif. Ils montrent que les jeunes connaissent les méfaits de la drogue et de l'alcool. Ces jeunes sont prêts à tout faire pour sensibiliser ceux qui abusent de la drogue et des stupéfiants et à s'investir dans la lutte contre ce fléau.

Dans l’ensemble, les jeunes ont bien été sensibilisés par l’émission.

Selon eux, cette émission sera très utile aux populations pour comprendre le danger, les raisons de l'intense consommation de la drogue et du trafic à Koutiala. Cette localité est un carrefour du trafic de drogue.

Le message retenu est de surveiller les enfants en bas âge.

Au niveau des observations et des critiques sur la conception et la diffusion, l'émission a été bien conçue et adaptée.

En terme d’apport sur le plan socio-économique, les jeunes estiment qu’ils ont compris.

Ils feront tout pour suivre les conseils et sensibiliser ceux qui ignorent les problèmes posés par l’émission. Ils estiment enfin que ces émissions les aideront au niveau des changements d’attitudes et de comportements face à la drogue.

Trafic d'enfant

Les jeunes ont tous entendu parler du trafic d’enfants à la radio mais ils sont surtout prêts à mobiliser l’opinion et lutter contre cette pratique au niveau de leurs villages. Ils avouent que le trafic d'enfants constitue un danger pour leurs villages. Ils souhaitent une plus forte sensibilisation des parents.

Sur trente personnes interviewées, une seule affirme n'avoir jamais entendu parler du trafic d'enfants.

Le trafic consiste à transporter les enfants afin de les faire travailler pour le compte d’autrui. Il existe entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Les parents devraient empêcher le départ de leurs enfants en exode mais ils les poussent à partir pour des raisons économiques.

Les transporteurs sont aussi responsables de cette situation. Les enfants leurs sont confiés sous prétexte d’un emploi garanti par lui.

Le trafic d'enfants est devenu une source de profit et les modalités d’action sont connues.

Après l’émission, le message retenu est de mieux surveiller et protéger les enfants, l'exode ne peut pas être la solution à la pauvreté.

Au vu des résultats de l’enquête, le trafic apparaît comme un drame, lié à la pauvreté. Cependant, depuis que l'ensemble des médias en a fait un sujet majeur, le trafic semble régresser. Les jeunes ne semblent plus prêts à voyager sans en informer les parents.

Pour affronter ce problème, une stratégie de lutte contre le trafic d’enfants a été mise en place. Les responsables des ONG promettent de s'investir pour enrayer le phénomène.

Du côté des critiques sur la conception et la diffusion de l'émission, il apparaît qu’elle a été bien conçue.


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