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6. INTERACTIONS ENTRE LES PECHERIES ARTISANALES ET INDUSTRIELLES

La biomasse de crevettes en mer, et donc le rendement et le volume des captures, dépendent étroitement du recrutement annuel puisque la pêche porte principalement sur une seule classe d’âge. Ce recrutement porte sur les juvéniles provenant des lagunes; il est donc affecté par l’intensité de la pêche artisanale que ceux-ci subissent au cours de leur migration lagune-mer. Une augmentation des captures en lagune se traduira par une baisse des captures en mer. Les études menées en Côte d’Ivoire (Garcia, 1977) à l’aide des techniques de simulation sur un modèle de Ricker ont montré que pour des niveaux d’exploitation proches du maximum de production, une variation du taux d’exploitation en lagune de 0 à 50 pour cent ne modifiait que très peu la prise totale (mer + lagune). Si cette observation est généralisable, le potentiel global de la région pourrait être calculé en première approximation en additionnant le potentiel en mer à la prise en lagune. Malheureusement les statistiques de prise artisanale, sur les juvéniles sont pratiquement inexistantes. L’état de l’information statistique, sur la pêche lagunaire, peut se résumer comme suit:

- Côte d’Ivoire: captures estimées de 1955 à 1966. A partir de 1967, 75 pour cent des captures sont connues exactement et 25 pour cent des captures sont estimées (Tableau 2). En 1976 et 1977, les prises ont été de 630 et 620 tonnes.

- Ghana; données fragmentaires et incomplètes pour la période de 1970/71.

- Togo: pas d’information.

- Bénin; d’après Crosnier et De Bondy (1967), la production des lacs Nokoué et Ahémé a été de 320 tonnes en 1967. Des informations récentes indiquent que 933 tonnes ont été prises en 1974, 967 tonnes en 1975 et 105 tonnes en 1976. Cette baisse récente serait à mettre au compte de la fermeture de certaines usines.

- Nigéria: la pêche artisanale y est évaluée à 250 tonnes pour le secteur de Lagos (Obakin, 1969) et à 500 tonnes pour l’ensemble du système lagunaire (FAO 1969); ce chiffre est repris ici sous toute réserve car le mode d’estimation n’est pas connu.

- Cameroun; aucune donnée, bien que la pêche artisanale puisse y être importante.

- Guinée équatoriale: pas d’information.

- Gabon, Congo, Angola: pas de pêche artisanale. Les prises totales pour toute la région atteindraient donc 2000 tonnes sans le Cameroun et le Togo. Si ces valeurs sont correctes, l’ordre de grandeur de la capture totale serait de 3000 tonnes.


Le potentiel global (mer + lagune) de l’ensemble du secteur, pourrait donc atteindre environ 8000 tonnes.


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