2.1 LES PECHES CONGOLAISES
2.2 LES PECHES ANGOLAISES
On trouvera à la figure 1 une carte de la région montrant les divisions statistiques et les noms géographiques utilisés dans le présent rapport.
Les stocks de sardinelles de la zone qui s'étend du sud du Gabon au sud de l'Angola sont nettement séparés des stocks de sardinelles qui peuplent les eaux littorales du golfe de Guinée et des stocks du nord-ouest de l'Afrique. C'est notamment le cas des stocks de Sardinella aurita. Diverses pêcheries opèrent dans la zone de répartition des stocks du secteur Congo-Angola.
On distingue trois types de pêches:
a) La pêche piroguière traditionnelle à laquelle s'adonnent depuis très longtemps les pêcheurs locaux (Vilis) qui utilisent de petites pirogues à pagaies équipées de filets dérivants qui sont à l'heure actuelle fabriqués en nylon. Ce type de pêche a pris de l'extension au cours de ces dernières années. En 1977, 500 pirogues opéraient dans la pêcherie; on estime à environ 1 500 t par an le volume total de leurs captures.b) La pêche dite popo, qui a démarré en 1963 avec une dizaine d'unités, est restée relativement stable pendant les premières années d'exploitation mais s'est soudainement développée à partir de 1972. Après une diminution du nombre des bateaux en 1978, il semble que la flottille ait retrouvé son niveau précédent en 1979. Ce type de pêche est pratiqué par des expatriés d'Afrique de l'Ouest qui ont introduit une technique de pêche jusqu'alors inconnue au Congo; ils utilisent des pirogues à moteur qu'ils font venir du Ghana et des filets maillants tournants en nylon fabriqués en série au Bénin. Les quantités de sardinelles débarquées par cette flottille peuvent atteindre quelque 5 000 t par an. Le tableau ci-dessous donne le nombre de bateaux qui se sont livrés à la pêche de type popo dans les eaux congolaises de 1973 à 1978.
Année |
1973 |
1974 |
1975 |
1976 |
1977 |
1978 |
Nombre de bateaux |
42 |
71 |
83 |
82 |
117 |
63 |
c) La pêche industrielle, pratiquée à la senne coulissante. De 1964 à 1969, la flottille se résumait à un seul senneur d'une capacité de cale de 25 t. En 1970 et 1971, deux unités pratiquaient ce type de pêche; leur nombre est passé à trois en 1972, puis à quatre en 1977. Au cours de cette période, on a assisté au remplacement progressif des petits senneurs du début, qui conservaient le poisson dans la glace, par des unités d'un tonnage plus élevé (40 à 120 t de capacité de cale) qui, pour la plupart, conservent le poisson dans de l'eau de mer refroidie.
Les participants à la réunion ne disposaient d'aucune donnée sur la pêche artisanale pratiquée dans les eaux angolaises par des bateaux de faible tonnage; en tout état de cause, le volume des captures de sardinelles atteint grâce à ce type de pêche serait peu élevé.
Au cours de la période 1945-1976 la flottille angolaise de senneurs à senne coulissante a été pratiquement la seule à exploiter les ressources en sardinelles. Si l'on excepte une flottille sudafricaine constituée d'un navire-usine et d'une vingtaine de senneurs ayant opéré en septembre/novembre 1971 au large du nord de l'Angola, hors des eaux territoriales de ce pays, et qui a capturé selon les estimations 80 000 t de sardinelles (Ghéno et Campos Rosado, 1974), les autres flottilles opérant dans le secteur mais essentiellement à la recherche d'autres espèces de poisson n'auraient capturé que de faibles quantités de sardinelles, ne représentant qu'un pourcentage infime de l'ensemble des captures de sardinelles. Toutefois, une flottille soviétique a commencé en 1977 à pêcher des quantités considérables de sardinelles dans les eaux angolaises (voir tableau 1). Les Soviétiques utilisent des senneurs de 150 a 1 000 TJB et des chalutiers de 2 000 TJB et plus, équipés de chaluts mésopélagiques.
On pense que les senneurs angolais qui se sont livrés à la pêche à la sardinelle entre 1945 et 1972 ont presque exclusivement opéré dans les secteurs centre et nord des eaux angolaises (Campos Rosado, 1973). Lorsque l'exploitation a commencé, c'est-à-dire vers 1945, un seul senneur de faible tonnage opérait dans la Division 1.2 (Cap Salinas) de la CIPASE, qui est demeurée le principal secteur de la pêche à la sardinelle. Le nombre et le tonnage des bateaux se sont accrus rapidement jusqu'en 1950, après quoi le nombre a diminué lentement mais de manière régulière et le tonnage des bateaux s'est pratiquement stabilisé. Depuis 1969, on pêche également la sardinelle dans la Division 1.1 (Cap Palmeirinhas) de la CIPASE. On trouvera au tableau 4 des données sur le nombre et le tonnage moyen de senneurs opérant dans chacune des divisons. Pour Campos Rosado (1973), les senneurs à senne coulissante sont de petites unités de 20 à 25 m de long et de 50 à 80 TJB, équipées d'un moteur diesel de 100 à 200 ch et dotées de filets de 400 à 500 m de longueur et de 50 à 60 m de profondeur, avec 65 noeuds par mètre de nappe. Toutefois, si l'on compare ces chiffres au tonnage moyen (en jauge brute) indiqué au tableau 2, il ressort que les bateaux opérant dans les secteurs centre et nord des eaux congolaises sont en moyenne d'un tonnage inférieur à celui des bateaux décrits par Campos Rosado, dont les caractéristiques correspondent davantage aux bateaux de plus fort tonnage opérant dans la Division 1.3 (Cunene) a la recherche d'autres espèces de poisson.
En ce qui concerne la période de 1973-1977, le Groupe de travail ad hoc ne disposait d'aucune donnée sur le nombre des navires opérant dans la région, mais l'examen des statistiques relatives aux captures montre que les activités de pêche se sont très nettement ralenties entre 1974 et 1976 avant de reprendre à nouveau.