RAPPORTS DES COMMISSIONS DE L'ATELIER NATIONAL DE DÉFINITION D'UNE POLITIQUE NATIONALE DE COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL
RAPPORT DE LA COMMISSION I
La formation en communication pour le développement et les besoins en information
Mission
Elle était chargée d'examiner les résultats et les recommandations issues des concertations régionales en vue d'identifier les besoins en information et en communication des populations ainsi que les besoins en formation dans le domaine de la communication pour le développement. Elle avait à débattre quelles formations pouvaient être données aux journalistes et aux agents des autres secteurs du développement à la communication pour le développement.
Objectif et résultats attendus
- Valider les résultats et les recommandations issus des concertations régionales en termes de besoins en formation pour les intervenants en milieu rural et dans le domaine spécifique de la communication pour le développement.
- Valider l'étude sur la formation en communication pour le développement réalisée par les consultants.
- Quelle formation dispenser aux animateurs pour qu'ils soient capables de jouer leur rôle de communicateur?
- Quelle structure de formation mettre en place pour répondre aux besoins des institutions, ONG, organisations de la société civile agissant dans le secteur du développement?
- Quels supports utiliser pour assurer la formation des populations?
- Quels moyens utiliser pour assurer la formation des animateurs, techniciens, associations, ONG et structures de développement?
-
Rédiger un rapport des travaux de la commission comportant:
- Les besoins en information/communication;
- les besoins exprimés dans le domaine de la formation;
- les recommandations sur les besoins en information/ communication;
- les recommandations en matière de formation;
- les recommandations générales des actions à mener à court, moyen et long termes dans le domaine de la formation et pour la satisfaction des besoins en information/ communication.
La commission I a débuté ses travaux le mercredi 26 juillet 2000 sous la présidence de Monsieur Honoré D. Millogo, Directeur de l'INADES-Formation au Burkina Faso. Il était assisté par deux rapporteurs, Messieurs Hamado Ouangraoua et Boniface Bonou (tous deux consultants).
Le bureau a ensuite présenté les documents de base dont dispose la commission pour mener à bien son travail. Il s'agit de:
- la synthèse des ateliers régionaux;
- la synthèse des études thématiques et sectorielles;
- les rapports des ateliers régionaux;
- l'étude sur la formation en communication pour le développement.
Le premier point concernait la validation du document de synthèse des ateliers régionaux et celui des études thématiques.
Pour le document de synthèse des ateliers régionaux, la commission a estimé qu'il présente une insuffisance dans sa présentation en ce sens que les différents thèmes sont éparpillés au lieu d'être groupés, ce qui ne facilite ni sa compréhension, ni son exploitation. Néanmoins, la commission les a validés.
Quant au document sur la formation en communication pour le développement, il a été validé avec des amendements portant sur la prise en compte de l'Ecole nationale de l'élevage et de la santé animale (ENESA) et de l'Ecole nationale de la santé publique (ENSP) comme écoles ou structures devant intégrer la communication pour le développement dans leurs programmes, l'atténuation de la critique sur le manque de suivi-évaluation dans les structures de formation, etc.
Après la validation des documents, la commission s'est attachée à l'identification des problèmes et des actions nécessaires à entreprendre pour les résoudre.
On trouvera ci-après, sous forme de tableau, le plan d'action concernant les résultats des travaux de la commission.
RÉSULTATS DES TRAVAUX DE LA COMMISSION
LES POPULATIONS
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Problèmes
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Solutions
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PLAN D'ACTION
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Actions
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Période d'exécution
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Structures d'exécution
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- Fort taux d'analphabétisme des populations et des agents de développement
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- Elaborer une politique nationale en matière d'alphabétisation et intensifier les campagnes d'alphabétisation
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- Application de la politique nationale d'alphabétisation
- Intensification des campagnes d'alphabétisation
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Court terme
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MEBA
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- Faible taux de scolarisation de la population en général, et des jeunes et des femmes en particulier
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- Intensifier la scolarisation des adultes, des jeunes et des femmes
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- Intensification de la scolarisation
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Court terme
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MEBA
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- Non utilisation des langues nationales par l'administration
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- Utiliser les langues nationales dans l'administration
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- Initiation des agents de l'administration en transcription
- Accélération du processus d'introduction des langues nationales au secondaire
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Court terme
Moyen terme
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MEBA MESSRS
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- Insuffisance de clubs d'écoute et de centres de lecture
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- Intensifier les réseaux de clubs d'écoute et de centres de lecture
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- Multiplication des clubs d'écoute et des centres de lecture
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Moyen terme
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MC/MCA
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- Absence d'une politique d'édition de publication de supports en langues nationales
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- Elaborer et mettre en application une politique nationale d'édition et de production de supports en langues nationales
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- Elaboration et mise en uvre d'une politique nationale d'édition et de production de supports en langues nationales
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Moyen terme
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MEBA et MCA
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- Insuffisance des agents de développement endogène spécialisés dans l'animation des centres d'écoute et de lecture.
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- Renforcer les effectifs, perfectionner et spécialiser les agents de développement endogène.
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- Accroissement des effectifs
- Formation et perfectionnement des spécialistes endogènes en animation
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Moyen terme
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MCA/MEBA
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LES AGENTS DE DÉVELOPPEMENT
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- Insuffisance d'agents de développement spécialisés et alphabétisés en langues nationales et en français
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- Renforcer les effectifs et spécialiser les animateurs
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- Accroissement des effectifs en formation et spécialisation des animateurs
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Moyen terme
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MEBA, autres ministères, ONG, projets
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- Non maîtrise des approches et méthodes participatives
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- Initier et perfectionner les agents de développement aux approches et méthodes participatives
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- Initiation et perfectionnement des agents aux approches et méthodes participatives
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Court terme
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Tous les intervenants en milieu rural
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- Non maîtrise des techniques d'animation rurale
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- Former les agents de développement à la conception, à la production et à l'exploitation des outils de communication de proximité
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- Formation des agents de développement à la conception, à la production et à l'exploitation des outils de communication de proximité
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Court et moyen termes
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Structures spécialisées: INADES, CESAO, IPD/AOS, Arts et communication, écoles de formation
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- Insuffisance dans le suivi-évaluation des programmes et des actions de développement
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- Organiser des formations en suivi-évaluation
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- Organisation de la formation en suivi-évaluation des actions de communication pour le développement
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Court et moyen termes
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Structures spécialisées
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LES PROFESSIONNELS
a) Les responsables des médias
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- Insuffisance d'initiation aux NTIC
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- Initier les responsables des médias aux NTIC
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- Initiation et formation des responsables des médias aux NTIC
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Court terme
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DELGI, CENATRIN et autres structures
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- Insuffisance de formation en gestion de l'entreprise, en gestion des contenus et des programmes
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- Initier des formations en gestion de l'entreprise et en gestion des contenus et des programmes
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- Initiation des formations en gestion de l'entreprise, des contenus et des programmes
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Court et moyen termes
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CIERRO, CFPI et autres structures
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- Insuffisance et mauvaise gestion des ressources humaines
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- Renforcer les effectifs et mieux gérer les ressources humaines
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- Accroissement des effectifs et gestion rationnelle des ressources humaines
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Moyen terme
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MC, organes privés
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- Méconnaissance de la déontologie et de l'éthique
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- Initier les responsables à la déontologie, à l'éthique, au contenu du Code de l'information
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- Initiation des responsables à la déontologie, à l'éthique et au contenu du Code de l'information
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Court et moyen termes
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CIERRO, CFPI
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- Insuffisance de concertation et de solidarité
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- Instituer un cadre de concertations professionnelles
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- Création d'un cadre de concertation professionnelle
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Court et moyen termes
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MC
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- Recours excessifs aux pigistes sans formation professionnelle ni statut
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- Former les pigistes et régulariser progressivement leur statut
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- Formation et intégration progressive des pigistes
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Court terme
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MC/MTESS
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b) Les journalistes et les techniciens
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- Insuffisance de spécialistes dans les différents domaines thématiques dont les thèmes du développement rural
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- Perfectionner et spécialiser les concepteurs et animateurs de programmes et de contenus
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- Perfectionnement et spécialisation des concepteurs et animateurs de programmes et de contenus
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Moyen terme
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CIERRO, CFPI
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- Insuffisance de techniciens pour le choix, la maintenance et le dépannage des équipements
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- Renforcer les effectifs et perfectionner les techniciens
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- Accroissement des effectifs et perfectionnement des techniciens
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Moyen et long termes
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CIERRO, CFPI
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- Insuffisance de secrétaires de rédaction qualifiés
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- Renforcer les effectifs et perfectionner les secrétaires de rédaction
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- Accroissement des effectifs et perfectionnement des secrétaires de rédaction
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Moyen et long termes
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CIERRO, CFPI
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- Insuffisance dans la connaissance et la maîtrise des NTIC
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- Informer les journalistes sur les possibilités et les opportunités des NTIC et les initier à leur exploitation optimale
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- Information des journalistes sur les possibilités et opportunités des NTIC et initiation à leur exploitation optimale
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Court et moyen termes
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CIERRO, Université de Ouagadougou, DELGI
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- Insuffisance dans la maîtrise de la déontologie et de l'éthique
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- Initier les journalistes à l'éthique et à la déontologie
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- Initiation des journalistes à l'éthique et à la déontologie
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Court et moyen termes
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MC
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- Méconnaissance des textes juridiques et réglementaires en vigueur
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- Vulgariser les textes juridiques et réglementaires en vigueur
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- Vulgarisation des textes juridiques et réglementaires en vigueur
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Court et moyen termes
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MC
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- Non maîtrise des techniques d'animation et rédactionnelles
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- Initier des journalistes aux techniques d'animation et rédactionnelles
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- Perfectionnement des journalistes en techniques d'animation et rédactionnelles
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Court et moyen termes
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CIERRO, CFPI
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- Méconnaissance des approches et méthodes participatives pour le développement
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- Initier les journalistes aux approches et méthodes participatives.
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- Initiation des journalistes aux approches et méthodes participatives
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Court et moyen termes
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Structures spécialisées
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Structures de formation
La commission a constaté l'existence de nombreuses structures de formation dotées de compétences diverses. Tout en tenant compte des propositions contenues dans les documents de base, à savoir les résultats de l'étude sur la formation, la commission déplore:
- le manque d'adéquation entre l'offre et la demande de formation;
- l'insuffisance de la concertation entre les structures de formation.
Les propositions de la commission sont contenues dans le tableau ci-après: «Les structures de formation et les formateurs».
LES STRUCTURES DE FORMATION ET LES FORMATEURS
Problèmes
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Solutions
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PLAN D'ACTION
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Actions
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Période d'exécution
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Structures d'exécution
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- Le sous-équipement des structures de formation
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- Equiper les structures de formation en NTIC, en laboratoires et outils de formation adéquats
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- Equipement des structures de formation des NTIC, laboratoires et outils de formation adéquats
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Moyen et long termes
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Structures concernées
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- Insuffisance de concertation entre structures de formation
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- Institutionnaliser un cadre de concertation périodique entre structures de formation
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- Institutionnalisation d'un cadre de concertation périodique entre structures de formation
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Court terme
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Gouvernement/MC
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- Insuffisance de formateurs, non-perfectionnement et non-spécialisation des formateurs
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- Instituer un cadre de concertation périodique entre employeurs et structures de formation
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- Institutionnalisation d'un cadre de concertation entre employeurs et structures de formation
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Court terme
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Ministère de l'emploi et du travail, MC
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- Insuffisance de concertation entre employeurs et structures de formation
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- Perfectionner et spécialiser les formateurs, former de nouveaux formateurs
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- Perfectionnement et spécialisation des formateurs et formation de nouveaux formateurs
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Moyen et long termes
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MC, structures de formation
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- Méconnaissance de la demande et de l'offre en termes qualitatif et quantitatif
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- Elaborer des études périodiques pour évaluer et suivre le marché de l'emploi
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- Elaboration d'études sur le marché de l'emploi
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Court terme
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MC, MESSRS, METSS
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- Méconnaissance des offres de formations disponibles
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- Editer et vulgariser des plaquettes sur chaque structure
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- Edition et vulgarisation de plaquettes par chaque structure de formation
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Court terme
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Structures de formation
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- Absence de mécanisme formalisé d'échange d'expériences, de spécialistes et de matériels et équipements de formation
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- Formaliser un mécanisme de coopération et d'échanges entre structures
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- Formalisation d'un mécanisme de coopération et d'échanges entre structures de formation
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Court et moyen termes
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MC et structures
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- Inadaptation et insuffisance d'harmonie des contenus de formations dispensées
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- Adapter et harmoniser les contenus des formations à la demande
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- Adaptation et harmonisation des contenus de formation à la demande
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Moyen terme
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MC et structures de formation
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- Absence de structure de formation aux métiers du livre
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- Ouvrir un centre de formation aux métiers du livre
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- Ouverture d'un centre de formation aux métiers du livre
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Moyen et long termes
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MC, MCA, partenaires du développement
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- Non prise en compte des volets formation dans les conventions d'acquisition d'équipements (ou leur non-exécution)
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- Inclure la formation et veiller au respect des volets formation dans les conventions et les politiques d'équipements
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- Prise en compte de la formation dans les conventions et politiques d'équipements
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Court, moyen et long termes
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Toutes structures, plus MEF
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- Insuffisance de la coopération et des échanges d'expériences entre structures médiatiques
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- Formaliser un mécanisme de coopération et d'échange d'expériences entre structures médiatiques
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- Formalisation d'un mécanisme de coopération et d'échange d'expériences entre structures médiatiques
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Court et moyen termes
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MC et médias
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- Insuffisance de modules de formation à la carte notamment sur les approches et méthodes participatives dans les programmes des écoles professionnelles et autres structures de formation
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- Prendre en compte les approches et méthodes participatives dans les programmes de formation des écoles professionnelles et toute autre structure de formation
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- Prise en compte des approches et méthodes participatives dans les programmes de formation des écoles professionnelles et toute autre structure de formation
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Moyen et long termes
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MC et structures de formaiton
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- Absence de fiches d'évaluation-type de l'impact de la communication pour le développement
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- Initier des recherches en vue d'identifier et d'harmoniser un contenu de fiche d'évaluation-type de l'impact de la communication participative
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- Initiation de recherches en vue d'identifier et d'harmoniser les outils d'évaluation
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Moyen et long termes
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MC, MESSRS, structures de formation
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- Insuffisance de formateurs initiés aux approches et méthodes participatives au sein des structures de formation
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- Initier les formateurs aux approches et méthodes participatives
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- Initiation des formateurs aux approches et méthodes participatives
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Court, moyen et long termes
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MC, structures de formation
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Les outils et supports de formation
En ce qui concerne les outils et supports de formation les plus adaptés, la commission a retenu que le choix de l'outil le plus pertinent dépend du contexte, de la nature, des objectifs et des bénéficiaires de la formation. Il en est de même pour les moyens à mettre en uvre pour assurer la formation des différents acteurs.
Besoins en information/communication
Les besoins recensés par la commission I sont les suivants:
Thèmes/ contenus
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Equipements/ infrastructures
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Autres
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- Campagne d'information
- Echange de programmes radios
- Programmes radio et télévision pour le monde rural
- Presse en langues nationales
- Meilleure distribution des journaux, surtout dans les zones rurales
- Documentaires sur le développement rural.
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- Equipements audiovisuels
- Radio locale
- Télévisions régionales
- Outils de communication de proximité
- Outils de communication traditionnelle
- Clubs de lecture
- Clubs d'écoute radio-télévision
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- Electrification des zones rurales
- Développement du réseau téléphonique
- Centres locaux d'information
- Ligne «communication» dans les budgets de l'Administration, des ONG, des projets et programmes de développement
- Réseaux de communication provinciaux
- Structures de communication départementales
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Les besoins en matière de communication éducative (moyens de communication de proximité)
De façon plus détaillée, les besoins recensés par les documents validés à l'atelier national sont regroupés sous trois rubriques thématiques. Il s'agit des besoins en:
- communication sociale;
- communication éducative;
- communication institutionnelle.
Ces besoins se présentent comme suit:
- Une meilleure desserte télévisuelle en zones rurales.
- L'aide à l'acquisition de postes téléviseurs par les populations.
- La création de télé-clubs d'écoute télévisuelle collective dans les villages desservis par la télévision.
- L'augmentation des productions nationales télévisées avec une part importante de documentaires sur les expériences de développement en milieu rural.
- L'implication des populations rurales dans l'élaboration des programmes télévisés consacrés au développement.
- Une meilleure couverture radiophonique du territoire.
- L'implication de radios rurales locales.
- L'implantation de radios régionales.
- L'incitation à la création de radios communautaires ou associatives consacrées au développement du monde rural.
- L'incitation des structures et organismes intervenant en zones rurales à favoriser l'émergence de journaux en langues nationales dans les différentes régions du pays.
- L'incitation de la société civile à créer des titres de presse privée dans les localités autres que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
- La création d'un réseau viable de distribution de journaux et périodiques sur l'ensemble du territoire.
- L'acquisition de matériels techniques de sonorisation pour la mobilisation sociale des populations (mégaphone, équipements de sonorisation, etc.).
- L'installation de cabines téléphoniques et de télécentres publics et privés pour les communications des populations rurales (téléphones, télécopie, Internet).
- La création de centres de documentation contenant des ouvrages techniques et généraux sur le développement en français et en langues nationales.
- La formation des agents techniques et des animateurs en techniques de communication participative et en IEC.
- L'alphabétisation des communautés en langues nationales.
- L'acquisition de matériels de projection vidéo et cinéma.
- L'acquisition de diaporamas, de magnétophones et de camescopes.
- L'équipement des groupements et associations en radio cassettes.
- L'élaboration des outils GRAAP.
- La confection de boîtes à images, de tableaux-langages et de figurines.
- L'implantation de radios-clubs et de télé-clubs d'écoute.
- La confection d'affiches et de fiches monographiques.
- L'acquisition d'appareils photos.
- La fabrication de journaux en langues nationales.
- L'implantation de radios rurales locales.
- L'acquisition de groupes électrogènes pour les séances d'animation et de formation.
- La formation aux méthodes GRAAP, SARAR, MARP.
- Des conférences, débats et ateliers.
- La multiplication des unités de démonstration.
- La multiplication des visites guidées.
RECOMMANDATIONS
La commission a retenu les recommandations suivantes:
Aux Pouvoirs publics
- Le Gouvernement du Burkina opte pour une Politique nationale de communication pour le développement. C'est ainsi le premier pas. Il devra cependant franchir le second pas qui consiste à dégager les moyens nécessaires à la mise en uvre de cette Politique, car il ressort que de nombreux services n'ont pas le minimum d'équipements nécessaires à la formation, à la réalisation et à la diffusion des informations pour le développement.
· Dans de nombreuses structures de formation, les programmes sont muets en ce qui concerne la formation en communication pour le développement. Il est une nécessité de premier ordre que les programmes de formation des écoles comme l'Ecole nationale des eaux et forêt (ENEF) de Dindéresso et le Centre agricole polyvalent (CAP) de Matourkou, consacrent une large part à la communication pour le développement, notamment aux techniques d'animation, de vulgarisation, de conception, de réalisation et d'exploitation des outils de communication de proximité.
- On a pu constater, tout au long des enquêtes, l'insuffisance de personnel qualifié pour la conception et la fabrication des supports indispensables à une bonne communication. Il appartiendra à l'Etat de former ses agents dans ce domaine. L'adoption d'une politique ministérielle en Conseil des Ministres peut favoriser la matérialisation au plan national de cet objectif global.
- Le Programme spécial de sécurité alimentaire (PSSA) a formé ses agents de terrain en communication pour le développement courant février 99. Ce type de formation devra être étendu à tous les acteurs du milieu rural: agents de l'agriculture, de l'élevage, de l'environnement, de l'éducation, etc. Un accent particulier devra être mis sur le personnel (journalistes et animateurs) des radios publiques comme privées.
- La mise en uvre de telles recommandations présuppose l'existence de formateurs et de chercheurs universitaires éprouvés. Une coopération doit s'instaurer entre les Ministres en charge de la fonction publique, des enseignements et de la recherche et le Ministère de la communication en faveur de la conception d'une politique de formation de formateurs et de chercheurs à l'Université de Ouagadougou. Des fonctionnaires de catégorie A2 ou A1 pourraient y être admis en position de stage en conservant leur salaire en vue de faire, par exemple, un troisième cycle.
Au titre des urgences, on peut retenir les mesures suivantes:
- La formulation d'une politique ambitieuse de formation et de recherche dans les domaines de l'information et de la communication.
- La généralisation de l'initiation des agents de développement aux méthodes et approches participatives.
- La mise en uvre des réformes au Centre de formation professionnelle de l'information (CFPI), dont l'ouverture du niveau III.
· Le recrutement urgent de personnel qualifié et suffisant pour l'accomplissement des missions de la Direction générale de la radio rurale du Burkina.
- Pour des raisons de coûts et d'inadéquation des contenus des formations, l'envoi de nos étudiants et stagiaires à l'extérieur devrait être fait en dernier recours. Il est souhaitable que les formations, perfectionnements et recyclages soient faits sur place au Burkina. D'où, pour le pays et l'ensemble des acteurs, la nécessité d'envisager des concertations en vue d'une politique nationale de formation en communication. Cette politique pourrait s'orienter vers une spécialisation des établissements qui existent déjà au Burkina.
Ainsi:
L'Université de Ouagadougou, à travers le Département des arts et communication, se consacrerait à la formation de cadres supérieurs de conception, de formateurs et de chercheurs.
Le Centre de formation professionnelle de l'information (CFPI) du Ministère prendrait en charge le perfectionnement dans les métiers de la communication. Ses prestations s'adresseraient aux médias burkinabé et de la sous-région, et il dispenserait davantage de formations à la carte à côté des programmes de type grande école.
Le Centre interafricain d'études en radio rurale de Ouagadougou (CIERRO) répondra à l'attente des radios associatives, communautaires, locales et rurales des pays membres avec l'avantage de disposer d'un statut interafricain et, surtout, d'une grande expérience de formation à la carte dans ce domaine. Le marché est exponentiel grâce au développement fulgurant de ce type de médias à la faveur de la démocratisation politique en Afrique.
Le Ministère chargé du commerce et le Ministère de l'économie et des finances, en relation avec le Ministère de la communication et de la culture sont interpellés pour l'adoption d'une fiscalité douce en ce qui concerne l'importation des équipements et matériels destinés à la formation au sein des ministères, des ONG et des établissements d'enseignement.
- La bonne connaissance des réalités de la communication au Burkina est indispensable à l'optimisation des résultats de toute politique sectorielle. Il est donc indispensable que les ministères chargés des statistiques nationales, des enseignements et de la recherche, et de la communication coopèrent à la tenue à jour de données fiables sur le secteur de la communication. En l'absence de ces statistiques, on prive toute démarche à vocation scientifique de support argumentaire pour créditer les analyses et les recommandations attendues afin d'optimiser la contribution du secteur au développement. Ces données accroîtront la compétitivité du secteur dans la perspective de l'intégration sous-régionale.
- Aux mêmes départements ministériels, il revient de travailler à l'émergence de sociétés de sondage, d'études de la perception des médias par l'opinion, d'études d'impact, notamment des campagnes IEC, de vulgarisation de thèmes techniques (agriculture, élevage, etc.), de promotion de l'image politique (management politique), de commercialisation (impact publicitaire), etc.
Aux structures d'enseignement
- La première recommandation est la redéfinition des programmes afin qu'ils soient plus proches des préoccupations du développement rural, d'une part, et que le produit fini soit immédiatement utilisable et efficace pour les structures demandeuses, d'autre part.
- La science et la technique évoluent très rapidement. C'est pourquoi les établissements d'enseignement doivent impérativement établir entre eux une coopération dynamique: utilisation réciproque des équipements, échanges d'expériences et d'enseignements et, surtout, participation de chaque établissement à la définition des programmes de l'autre pour une plus grande complémentarité - plutôt qu'une concurrence - dans les objectifs nationaux.
Aux institutions et ONG
- Toutes les structures de formation n'arrivent pas à faire un suivi et une évaluation. La raison invoquée est le manque de moyens. Il est donc recommandé à ces institutions de prendre des mesures appropriées pour assurer le suivi de la performance de leur produit sur le terrain, pour en déceler les insuffisances et l'adapter régulièrement aux exigences du contexte.
- Les institutions et les ONG luttent toutes pour un développement durable et pour la promotion du monde rural. Il s'avère alors indispensable qu'elles instaurent entre elles, d'une part, puis entre elles et leurs clients, d'autre part, des concertations périodiques en vue d'harmoniser le contenu des formations et d'échanger leurs expériences dans l'intérêt des populations.
Recommandation commune
- Considérant que l'extrême mobilité des personnels formés à leur poste de spécialisation annihile tout impact attendu à la suite des formations reçues, tous les employeurs (institutions publiques comme associations privées) sont invités à éviter les mutations fréquentes des communicateurs recyclés, perfectionnés ou tout simplement ayant reçu une initiation dans un établissement professionnel. Par ailleurs, il arrive bien souvent que des agents non formés occupent des places réservées à ceux ayant reçu une formaiton conséquente et qui sont en chômage. Aussi, il est recommandé que les structures recrutent en priorité les agents formés.
Liste des structures de formation
STRUCTURE
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COMPÉTENCE
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CIERRO
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- Producteurs n° II
- Animateurs n° II
- Journalistes
- Techniciens d'exploitation
- Techniciens de surveillance
- Responsable gestion des radios et NTIC
- Responsables audionumérique
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CFPI
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- Initiation au BA-BA du métier (options programme et technique)
- Formation à la carte
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INADES/ Formation
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- Formation en techniques d'animation et de communication rurale
- Formation en recherche-action dans le domaine de la communication participative pour le développement
- Appui/accompagnement des dynamiques organisationnelles paysannes
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CESAO
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- Animation des organisations paysannes
- Appui aux organisations de femmes
- Session de formation sur des thèmes relatifs à l'organisation, aux plans d'action des unions, à la gestion administrative et à la gestion financière d'organisations paysannes
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IPD/AOS
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- Planification régionale et aménagement du territoire
- Programme d'eau et d'assainissement
- Formation en genre et développement
- Techniques documentaires
- Planification participative
- Micro-informatique appliquée
- Communication sociale et médias
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Département arts et communication
|
- Journalisme
- Communication d'entreprise
- Relations publiques
- Communication pour le développement
- Expertise en journalisme/communication
- Etudes dans les domaines de la communication
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ENSS (Gaoua)
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- Information, éducation, communication
- Techniques d'animation
- Méthodes actives
- Communication interpersonnelle
- Protection et promotion des groupes défavorisés
- Organisation de la solidarité nationale
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Autres structures
DVA
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- Techniques d'exploitation audiovisuelle
- Vulgarisation agricole
- Vulgarisation scientifique et technique
- Techniques d'animation en milieu rural
|
DFVAF
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- Techniques d'animation de groupe
- Vulgarisation des techniques de protection de l'environnement
- Dessin pédagogique
|
PNGT
|
- Gestion des terroirs
- Développement intégré
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GRAAP
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- Production de matériels pédagogiques
- Techniques d'animation en milieu rural
- Auto-promotion paysanne
- Appui et suivi d'animateurs
|
FNGN
|
- Organisation paysanne
- Développement communautaire
- Approche participative
|
Tin Tua
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- Presse rurale
- Alphabétisation
- Agriculture
- Elevage
- Santé
- Banques de céréales
- Gestion
|
AVLP
|
- Agriculture
- Elevage
- Santé
- Environnement
- Banques de céréales
- Education formelle et informelle
- Promotion féminine
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CNESA
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- Information, éducation, communication (IEC)
- Animation dans les quartiers et dans les localités
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RAPPORT DE LA COMMISSION II
Les médias, la communication sociale et les NTIC
Le mercredi 26 et jeudi 27 juillet se sont tenus dans la salle de réunion de l'ABCERQ les travaux de la Commission II de l'atelier national de définition d'une Politique nationale de communication pour le développement rural.
Dans les termes de mandat de l'atelier, la commission avait pour mission:
- d'examiner le rôle et la place des médias (nouveaux et traditionnels) dans le PNCDR;
- de débattre de la communication sociale, des missions de service public et des potentialités qu'offrent les NTIC;
- de débattre des thèmes et sujets prioritaires à promouvoir dans les médias et dans la production des outils de communication.
Après quelques tâtonnements le premier jour pour le choix de la démarche à suivre, les membres de la commission ont, unanimement, retenu d'adopter la démarche suivante:
- Examen et validation ou non des différents points (qui relèvent de la mission de la commission) du document «synthèse des études thématiques et sectorielles».
- Examen et validation ou non du document sur la «synthèse des concertations régionales sur la définition d'une PNCDR».
- Examen et validation ou non de «l'avant-projet de PNCDR au Burkina Faso».
A l'issue des débats ouverts et enrichissants, les membres de la commission, après s'être accordés sur l'essentiel de l'étude, ont proposé:
- des corrections de formes;
- la reformulation de certaines recommandations;
- et l'ajout de nouvelles recommandations susceptibles d'enrichir et de parfaire l'étude.
SYNTHÈSE DES ÉTUDES THÉMATIQUES ET SECTORIELLES
Sous-thème «Presse écrite, publique et privée»
La commission propose:
- De reformuler la recommandation relative à «la création de messageries de presse» comme suit: «encourager la création de messageries de presse». La presse écrite au Burkina se caractérise par sa très faible circulation. Il faut encourager la création d'une messagerie qui prendrait la forme d'une coopérative. Des études ont été réalisées dans ce sens par le Ministère. Le reste du paragraphe sans changement.
- Dans la recommandation sur la réforme de l'aide de l'Etat à la presse privée: Remplacer le paragraphe «En l'absence d'une structure de contrôle de diffusion... l'aide de l'Etat» par «revoir entièrement la structure de la commission paritaire dans le sens d'une plus grande autonomie et transparence dans le choix de son président par la profession».
- Dans la recommandation sur l'enregistrement des titres: ajouter «En direction du Parquet, veiller au respect des formes légales de la déclaration».
- Dans la recommandation sur l'assainissement du secteur de l'imprimerie, en lieu et place «d'assainissement», prendre «organisation».
Sous-thème «La presse audiovisuelle publique et privée (radio et télévision)»
La commission propose en lieu et place de la recommandation Plan de décentralisation de la radio et de la télévision de prendre la recommandation suivante:
Plan de régionalisation de la radio et de la télévision: «Pour prendre en compte les besoins spécifiques des communautés de base en information et en communication, l'Etat doit opter pour un système de régionalisation de la radio et de la télévision. Cette option de régionalisation devra s'accompagner d'une dynamique de partenariat multisectoriel (Pouvoirs publics, privés, associations, partenaires au développement). Ce système de régionalisation donnera aux populations le double avantage d'avoir une ouverture au monde par le réseau de diffusion national ainsi qu'une diffusion de proximité prenant en compte leurs préoccupations locales en information et en communication. Dans un premier temps, ce système de régionalisation pourrait concerner quatre régions Est, Ouest, Nord et Sud. Il s'agit, par ce découpage, de s'inscrire dans une perspective prenant en compte, les dimensions linguistiques et culturelles des régions».
Sous-thème «Les technologies et infrastructures de la radio-diffusion, de la télévision et de la presse écrite»
La commission propose:
- De renvoyer le paragraphe «la mise en Internet des programmes de la RNB. public commuté» au sous-thème «Etudes sur les télécommunications et nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)».
- De compléter le titre de la recommandation sur le plan de la gestion des radios FM par la recommandation sur le plan de la gestion des radios FM publiques et privées En lieu et place de «nécessité de décentraliser les acteurs», mettre «nécessité de moderniser».
Sous-thème «Études sur les télécommunications et nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).»
Pour ce sous-thème, la commission propose:
- La reformulation de la recommandation à la FAO de la façon suivante: «Recommandation à la FAO, au Ministère chargé de la communication, à la DELGI». L'étude a mis en évidence que les TCP peuvent être des outils performants exploitables par les populations rurales pour satisfaire plusieurs types de besoins, de même, compte tenu de la bonne disponibilité et de l'intérêt manifesté par les partenaires nationaux et internationaux de développement, il est proposé la mise en cohérence des différentes études faites sur les TCP (celui du PNCDR et celui de la DELGI) pour en faire un projet unique «TCP du Burkina» et de conjuguer leurs efforts pour la mise en uvre d'un projet pilote de TCP dans une zone rurale (à définir de commun accord) en vue de tirer le maximum d'enseignements nécessaires à la vulgarisation dans les autres zones rurales du Burkina.
Dans le cadre de ce projet pilote, l'atelier recommande à la FAO, partenaire au développement du Burkina, de soutenir fortement et de participer à la mise en uvre du projet pilote.
- La reformulation de la recommandation à la DELGI de la façon suivante: «La DELGI définit les plans en matière informatique. Les consultants recommandent par conséquent le concours de la DELGI dans les actions suivantes:
- appuyer l'ONATEL par le réseau TCP;
- prendre en compte, dans le cadre de la politique de décentralisation du nouveau plan de l'infrastructure nationale d'information et de communication, la formation des personnes au sein de institutions;
- appuyer les Ministères utiles pour le développement».
- Dans la recommandation aux Ministères présents en zone rurale, remplacer «site global ou centre serveur» par «centre de ressource d'information et de communication communautaires».
Au niveau de ce sous-thème, la commission propose également la prise en compte des nouvelles recommandations suivantes:
- Compte tenu de la non concordance des données techniques sur les NTIC contenues dans cette étude avec d'autres études spécifiques réalisées par le MC, le MEF, la DELGI et l'ONATEL sur l'infrastructure nationale d'information et de communication du Burkina 2000-2004, la commission recommande qu'il y ait une synergie entre la PNCD et le Plan de l'infrastructure nationale d'information et de communication (PINIC) afin de permettre la mise en cohérence des politiques d'action dans le domaine des NTIC et la mise à disposition de données fiables ainsi que les perspectives de développement futur.
- Recommandation à l'adresse de la presse publique et privée et de la DELGI «la commission recommande la redynamisation du réseau national de l'information et de la communication (RENIC) relatif aux NTIC en vue de la mise en place rapide du nud d'accès à Internet pour la presse».
A l'attention de la DELGI, «accélérer l'installation du serveur d'accès Internet de la presse à l'AIB».
La commission a salué l'heureuse initiative de la DELGI d'attribuer des comptes électroniques sans frais aux agents publics de l'Etat et l'a encouragé à poursuivre dans ce sens.
Sous-thème «Outils de communication de proximité»
- Au niveau de la recommandation 4, en lieu et place de «l'introduction», remplacer par «encourager».
- Au niveau de la recommandation 7, en lieu et place de «l'équipement des structures d'appui» mettre «l'équipement de ces institutions».
- Au niveau de la recommandation 8, remplacer «la conduite de la recherche» par «la nécessité d'effectuer des études permettant l'élaboration de fiches adéquates d'évaluation».
Sous-thème «Des moyens de communications traditionnels»
SYNTHÈSE DES CONCERTATIONS RÉGIONALES SUR LA DÉFINITION D'UNE POLITIQUE NATIONALE DE COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL
La commission propose la prise en compte de la recommandation suivante:
- Recommandation à l'adresse des Pouvoirs publics (Etat) et responsables de la presse privée: «Encourager les médias à travailler pour assurer une meilleure visibilité de l'action des ONG et associations de développement par un allègement des facturations et, à terme, par leur suppression».
- Recommandation à l'adresse des organisations de masse: l'implication effective des organisations et des communautés de base aux différentes étapes de réalisation des activités du projet afin qu'elles s'approprient progressivement le projet en vue d'assurer sa pérennité.
RAPPORT DE LA COMMISSION III
Réformes juridiques et institutionnelLEs
La commission III composée de MM. Luc Adolphe Tiao, Président, Balima Serge Théophile et Jean-Pierre Ilboudo, Rapporteurs et des membres suivants: Badiara Léon, Badini Ousséni,Bologo Abdoulaye, Da San Yvonne, Dabiré Jean-Louis,Demé Ali,Dramé Seydou,Idani Boubacar, Kaboré Assita, Kaboré Karim, Kohio Mathieu, Kyelem Claire, Nadia Marie, Nana Mahama, Ouedraogo Mahamoudou,Ouédraogo Rasmané,Ouédraogo Salif, Ouédraogo Rock, Ouiminga Harouna, Poda Amédé, Poda Isabelle, Sagnon Amadou, Sanon Victor, Somda Jean-Louis, Somé Marcel, Traoré Désiré, Zanou Charlemagne, était chargée d'examiner l'avant-projet de politique et les axes d'orientation du plan d'action.
Elle a débattu des réformes institutionnelles et juridiques et des objectifs, rôles, missions et fonctions de la Politique nationale de communication pour le développement au Burkina Faso.
La commission a commencé ses travaux par la validation de l'étude sur le cadre juridique et institutionnelle, conformément aux termes de mandat de la commission.
VALIDATION DE L'éTUDE SUR LE CADRE JURIDIQUE
Les membres de la commission ont entendu la présentation des consultants Dramé et Kohio sur le document relatif au cadre juridique.
Il ressort de cette présentation que le Burkina Faso dispose de beaucoup de textes de loi sur la communication qui malheureusement ne sont pas tous adaptés au contexte de la communication pour le développement.
Ils ont souligné le fait que le CSI a été créé en application du Code de l'information.
Ils ont indiqué qu'un nouveau texte a été adopté à l'Assemblée Nationale (loi organique N. 020-2000/AN, portant création, composition, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de l'information et qui fait que dorénavant, le CSI soit établi par loi et non par décret, ce qui change les modalités de désignation de ses membres.
D'autre part, l'article 101 de la Constitution du 11 juin 1991 garantit la liberté d'expression ainsi que l'accès à l'information.
Plusieurs décrets régissent le domaine de l'information et de la presse qui sont relatifs à des domaines comme la vente des journaux et la radiodiffusion sonore.
Ces textes présentent beaucoup plus de faiblesses car ils sont orientés vers une communication verticale; les structures de communication sont renfermées sur elles- mêmes et les textes ne sont pas en synergie entre eux; chacun dans son domaine se spécialise et croit faire de son mieux.
La communication pour le développement est multisectorielle et participative, ce qui est contraire au caractère vertical de ces textes de lois et des structures régissant le domaine de l'information et de la communication au Burkina Faso. D'où la nécessité de leur relecture et de leurs réformes dans le cadre de la Politique nationale de communication pour le développement.
Les consultants ont suggéré dans leur étude que la structure de coordination chargée de la mise en uvre de la Politique nationale de communication pour le développement ne devrait pas être forcément logée au Premier Ministère; il faudrait peut-être créer une structure du genre CENI.
La commission n'a pas suivi les consultants sur cette proposition.
Quant aux formes juridiques les plus adaptées pour les organes de presse d'Etat, les consultants ont proposé l'EPA parmi plusieurs formes juridiques qu'ils ont au préalable analysées parce que, entre autres raisons, la presse coûte très chère et que l'on a besoin de l'aide de l'Etat.
Il faut changer les statuts de ces organes de presse et opérer un désengagement progressif de l'Etat du secteur de la presse.
Les discussions ont beaucoup porté sur cette notion de désengagement.
Plusieurs questions ont également été posées comme celles-ci: Peut-on prendre des mesures conservatoires par rapport à l'ouverture de l'espace médiatique au Burkina Faso? Le décret sur la carte d'identité des journalistes n'est-il pas en contradiction avec l'approche de la communication pour le développement qui veut que la communication ne soit pas seulement l'apanage des spécialistes mais qu'elle mobilise d'autres agents de développement comme les instituteurs, les vulgarisateurs, les techniciens de la santé, de l'élevage, des services sociaux?
Les membres de la commission ont souhaité que le législateur puisse participer à la définition du délit (diffamation); cela pourrait éclairer le législateur?
Des suggestions ont été faites sur les parties des textes à soumettre à la relecture: par exemple, à la page 48 du document de synthèse, les membres de la commission ont estimé que le décret n. 95-306/PRES/PM/du 1er août 1995 portant Cahier des charges des radios sonores et télévisuelles au Burkina Faso est restrictif lorsqu'on pense aux apports des nouvelles technologies de l'information et de la communication; il faut aussi revoir le dernier paragraphe relatif au rayonnement du signal des radios.
Il est nécessaire que les consommateurs des médias soient associés à la suspension de certains programmes.
Le dernier alinéa de la page 49 pose problème; il faut revoir la définition «Interdiction de faire le jeu des partis politiques».
P50: revoir l'arrêté n.°95-060/MCC/MAT du 18 dec.1995 portant demande d'autorisation de création des stations et d'exploitation de fréquences.
P51: revoir les dispositions qui ciblent seulement les fonctionnaires (Art. 110); en faire une disposition qui concernerait les agents qui travaillent dans les médias (protection des hommes de médias).
P52: Revoir le décret 95-304 relatif à la détention des parts sociales dans le capital d'une station de radiodiffusion (Art. 18).
L'analyse critique des textes doit amener le législateur à créer des synergies entre les dispositions du Code pénal et celles de l'information; ces dispositions sont contradictoires.
Les nouvelles dispositions de la Loi organique 020-2000/AN sont contradictoires avec les limites du CSI.
La commission a été informée de l'existence de deux nouveaux textes légaux sur la radio et la télévision.
La commission a souhaité que soit rédigée une recommandation sur l'emprisonnement des journalistes; il faudrait qu'il ne soient pas du tout emprisonnés.
Désengagement de l'Etat? qu'est ce que cela veut dire? revoir la question.
Gestion des fréquences; radios associatives; de proximité.
Contradictions entre le CSI, l'ARTEL, l'ONATEL.
Les dispositions légales dans le domaine des radios communautaires sont dépassées (définition de la localité, de la région/ département situés à 100km du chef-lieu de la province de Gourma. RFI va jusqu'à 140 km. Quelle type de radio est-ce?)
Revoir les critères du CSI sur la définition des radios locale, régionale et nationale.
Une proposition de réforme juridique a été proposée.
L'impression générale de la commission sur les textes juridiques est que d'un côté on libéralise et de l'autre on corse.
La commission a validé l'étude à 17h37 sous réserve des amendements.
VALIDATION DES RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS ISSUS DES CONCERTATIONS REGIONALES
La commission III a validé les résultats et les recommandations des concertations régionales à 17h 54. Elle a proposé que soit ajouté au rapport une introduction qui contiendrait les termes de mandat des rencontres régionales, la liste des provinces regroupées et une conclusion qui contiendrait les problèmes généraux (communs) et les problèmes spécifiques.
Dans la partie «Problèmes institutionnels et contraintes», il a été suggéré que soit mentionnée l' absence des maisons de jeunes et de la culture (lieu de rencontre et de socialisation des jeunes).
27/7/00
EXAMEN DE L'AVANT-PROJET DE LA POLITIQUE NATIONALE DE COMMUNICATION POUR LE DéVELOPPEMENT
La commission a repris ses travaux le jeudi par l'examen de l'avant-projet de la Politique nationale de communication; le texte a été revu dans son agencement et la commission a décidé de lui donner la structure suivante après avoir revu le contenu du rapport d'une manière minutieuse et détaillée:
INTRODUCTION
I- CADRE CONCEPTUEL
II - ETAT DES LIEUX DE LA COMMUNICATION AU BURKINA FASO
III - JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE LA PNCD
IV - PLANS D'ACTION
V - RECOMMANDATIONS.
Ce consensus a été obtenu après de longues discussions sur le nombre d'objectifs à sélectionner.
Par rapport aux réformes institutionnelles et juridiques, la commission a fait les propositions suivantes:
- relecture des textes juridiques relatifs au Conseil supérieur de l'information;
- relecture du Cahier des charges des radios associatives et communautaires;
- relecture du Code de l'information;
- révision des arrêtés et actes administratifs relatifs aux conditions de production et de couverture des évènements d'actualité (reportages sur le terrain).
PROPOSITIONS DE RÉFORMES JURIDIQUES SUR LES RADIOS ASSOCIATIVES OU COMMUNAUTAIRES
Dans le but de permettre aux radios associatives ou communautaires de jouer pleinement et efficacement leur rôle d'outils de communication de proximité, il est indispensable d'assouplir les clauses jugées extrêmement contraignantes qui régissent leurs rapports avec le Conseil supérieur de l'information.
Ces clauses ou dispositions contenues dans le Cahier des charges empêchent l'éclosion de ces radios dont le rôle de sensibilisation, d'information et d'éducation n'est plus à démontrer.
Il s'agit notamment des dispositions relatives au recrutement d'au moins un ou deux professionnels, du paiement de la redevance ONATEL, du paiement des taxes dues au Bureau burkinabé du droit d'auteur (BBDA).
Dans cette perspective, les propositions de réformes suivantes doivent être prises en compte pour encourager et stimuler les éventuels promoteurs des radios associatives ou communautaires:
- Ainsi le nouveau dispositif juridique devra autoriser ces radios à employer un personnel capable d'animer et de gérer une radio sur la base d'une formation qu'il aura reçu dans une structure spécialisée dans le domaine de la communication.
- En ce qui concerne la redevance ONATEL, il serait souhaitable qu'elle soit supprimée au titre des radios associatives ou communautaires et que cette redevance soit uniquement appliquée aux radios commerciales.
- Enfin la taxe du droit d'auteur pourrait faire l'objet d'une imposition à montant forfaitaire à déterminer selon que la radio appartienne à une province, à une ONG ou à une association.
- Dans tous les cas, le nouveau dispositif juridique à définir devra prévoir un régime de faveur au profit des médias associatifs ou communautaires.
- La commission a fait une proposition de réformes spécifiques sur les radios associatives ou communautaires qui devraient être prises en compte par les Pouvoirs publics.