ANNEXE 1: ÉTUDE DE CAS
N° 2
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INTRODUCTION
La FAO estime, quau cours des 30 prochaines années, plus des trois quarts de la croissance de la production végétale nécessaire pour satisfaire les besoins alimentaires devront provenir des augmentations de rendement. Cela ne sera possible quavec laide dinnovations technologiques importantes. Les outils modernes de la biotechnologie de recombinaison de lADN, dont le génie génétique, offrent de telles possibilités dinnovation.
Lutilisation de médicaments et de vaccins issus de manipulations génétiques a soulevé peu de controverses; par contre, le développement de cultures génétiquement modifiées (GM) a rencontré une forte résistance, surtout en Europe, basée sur des considérations éthiques et des préoccupations sur limpact négatif que pourraient avoir ces cultures GM sur lenvironnement et la qualité sanitaire des aliments. Les considérations éthiques tournent autour de sujets tels que la nature artificielle des transferts de gènes dune espèce à lautre, les impacts socioéconomiques pouvant être responsables de lélargissement du fossé entre agriculteurs riches et pauvres et entre pays et la crainte que la biotechnologie agricole naccroisse la dépendance de la fourniture alimentaire mondiale à légard de quelques firmes multinationales contrôlant lindustrie des semences. On sinquiète aujourdhui de savoir si toute la publicité négative faite sur les cultures GM et la résistance des consommateurs européens à ces cultures, ont pu freiner le transfert de cette innovation vers les pays en développement, qui ont un besoin urgent daccroître la productivité de leurs cultures.
En dépit de la résistance de certains groupes, la biotechnologie est déjà en train de changer la façon de produire de nombreux produits de la vie de chaque jour: alimentation humaine et animale, fibres, carburant et médicaments. Dans le domaine agricole, on a utilisé les outils de la biotechnologie pour diagnostiquer des maladies des animaux et des plantes, pour produire des vaccins contre les maladies animales et pour améliorer le bétail et des cultures. Les superficies des productions des cultures GM sont passées de deux millions dha en 1996 à 44 millions dha en 2000 (James, 2000); la plus grande partie des ces superficies se situent dans trois pays, les USA, le Canada, et lArgentine (PNUD, 2001). LArgentine compte 10 millions dha de cultures GM. Toutefois, sans ce pays, la superficie des cultures transgéniques pour les pays en développement représente moins dun pour cent des surfaces cultivées. Les autres pays en développement ayant des surfaces relativement importantes de cultures GM sont la Chine, le Mexique et lAfrique du Sud. De plus, seules quelques cultures ont des variétés GM dune certaine importance commerciale, cest le cas du soja, du maïs, du coton, du colza oléagineux, de la pomme de terre, de la courge et de la papaye.
Le manque daide au développement des OGM dans la lutte pour la sécurité alimentaire est un fait connu. En juin 2000, sept académies nationales de sciences ont rendu un rapport appelant à un effort concerté des secteurs public et privé pour le développement des cultures GM - spécialement pour les aliments de base - pour le bénéfice des consommateurs et des agriculteurs pauvres, particulièrement dans les pays en développement. Ce rapport a appelé les firmes privées qui ont développé la technologie des OGM à la partager afin quelle soit utilisée pour réduire la faim et pour améliorer la sécurité alimentaire des pays en développement. Le rapport a aussi proposé des exemptions spéciales pour les agriculteurs pauvres du monde afin de les protéger contre des restrictions inopportunes à la propagation de ces cultures (NAS, 2000).
RÔLE DE LA BIOTECHNOLOGIE
Au sens large, la biotechnologie met en jeu lutilisation des organismes vivants au bénéfice des humains. Cette utilisation a deux composantes: i) la culture de cellules et de tissus et 2) les techniques de lADN, dont le génie génétique. Ces deux composantes sont indispensables pour la production des OGM végétaux et animaux.
La culture de tissus végétaux et de cellules est une technologie relativement peu coûteuse, facile à apprendre, à appliquer et largement utilisée dans de nombreux pays en développement. La culture des tissus végétaux est un outil utilisé pour lamélioration végétale; il est en particulier utilisé pour: i) la propagation en grande quantité dun stock délite; ii) la production de plantes indemnes de virus au moyen de la culture in vitro de méristème; iii) la sélection de variants somaclonaux pour des caractères particuliers et leur multiplication; iv) la possibilité de surmonter les barrières à la reproduction entre espèces et le transfert de caractéristiques désirables aux cultures par croisements larges; v) la possibilité de transférer des gènes par fusion de protoplasme; vi) lutilisation de la culture danthère pour obtenir des lignées homozygotes dans les programmes de sélection; et vii) la conservation in vitro de germplasm végétal.
La deuxième composante de la biotechnologie, cest-à-dire les technologies de lADN, dont le génie génétique, utilise les toutes nouvelles connaissances des gènes et du code génétique pour améliorer les cultures, les arbres, le bétail et les poissons.
Parmi les importantes applications des technologies de lADN nous pouvons citer lutilisation de sondes dADN spécifiques des pathogènes et ravageurs, pour leur identification, leur suivi et leur contrôle. Les marqueurs dADN sont particulièrement utiles pour la construction de cartes de gènes afin de les isoler. Cette technologie, qui nest pas controversée, est utilisée pour renforcer lefficacité des programmes conventionnels de sélection végétale et pour caractériser les ressources génétiques en vue de leur conservation et de leur utilisation.
Une importante caractéristique de la transformation de lADN est sa capacité de transférer les gènes, y compris du règne animal au règne végétal et vice versa, aidant ainsi à augmenter les pools de gènes de tous les organismes, dont des cultures. Bien quaujourdhui controversée, lingénierie génétique permet de transférer des gènes utiles de nimporte quel organisme vivant à des plantes ou des animaux afin daméliorer leur productivité. Les bactéries ou les arbres génétiquement modifiés peuvent être utilisés pour enrichir les sols. De plus, on peut aussi manipuler les voies de la biosynthèse pour ajouter des composants nutritionnels aux cultures, pour fabriquer des produits pharmaceutiques de haute valeur et autres polymères en utilisant les plantes comme des bioréacteur. Les quelques exemples de technologies actuelles ne donnent quune vague idée des vastes implications de limportance potentielle de la biotechnologie pour lagriculture au cours des deux prochaines décennies.
Les cultures GM actuellement disponibles ne mettent en jeu que des caractéristiques simples et des gènes uniques; toutefois, les progrès technologiques permettent maintenant le transfert dau moins 12 gènes sur le génome dune seule plante (Zhang et al., 1998), ces gènes ne sont pas tous exprimés. Ces progrès permettent la manipulation de caractères plus complexes, mais aussi plus utiles, tels que le rendement et la tolérance à la sécheresse, à la salinité, à la chaleur, au froid, au gel, et à la toxicité aluminique. De plus, de grands progrès sont en cours dans lutilisation les cultures GM pour la production de vaccins bon marché, qui conviennent aux conditions de stockage des pays en développement (Artzen, 1995, 1996; Landridge, 2000).
Les progrès en biologie moléculaire ont beaucoup aidé la recherche concernant la base physiologique et biochimique de la tolérance abiotique. Les chercheurs japonais (Kobayashi et al., 1999) et américains (Jaglo-Ottosen et al., 1998) ont indépendamment isolé un facteur de transcription qui lorsquil se trouve surexprimé dans des plantes GM entraîne une bonne tolérance à la sécheresse et aux stress dus au sel et au gel. Un mécanisme complètement différent a permis dobtenir la tolérance à la salinité dArabidopsis GM et de la tomate modifiée pour surexprimer un gène vacuolaire antiport Na+/H+ (Apse et al., 1999, Zhang et Blumwald, 2001). Lamélioration de la tolérance au stress, en renforçant la stabilité du rendement tout en remodelant la photosynthèse par ingénierie génétique, peut accroître le rendement potentiel des plantes. Le transfert des gènes de la photosynthèse du maïs vers le riz a donné expérimentalement une augmentation de 35 pour cent du rendement du riz comparé aux lignées génétiquement semblables (Maurice et al., 1999).
En foresterie, on a réalisé des progrès dans la manipulation génétique des arbres pour quils produisent un bois ayant un contenu en lignine réduit pour la pulpe et lindustrie du papier. De plus, des recherches sont en cours pour manipuler les gènes impliqués dans le développement floral afin de produire des arbres sans floraison, améliorant ainsi la productivité en bois (Rick Meilan, communication personnelle).
La connaissance des gènes de rassemblement et de mise en ordre des gènes dont les modèles dexpression sont semblables chez Arabidopsis, une dicotylédone, et le riz, une monocotylédone, peut être utilisée pour isoler et caractériser les gènes correspondants et pour comprendre lordre des gènes et leur modèle dexpression chez dautres plantes (Somerville et Somerville, 1999). Cette connaissance, associée aux possibilités de surmonter les barrières génétiques entre espèces, élargit les possibilités de combinaison de gènes chez les plantes, ce qui naurait pas été possible, ou aurait entraîné dénormes difficultés, en utilisant les approches conventionnelles. La biotechnologie agricole, particulièrement celle des cultures et des arbres, doit beaucoup à Arabidopsis et aux projets de séquence du génome du riz.
SCÉNARIOS RÉGIONAUX EN BIOTECHNOLOGIE
Afin dapporter lassistance nécessaire à leur développement, Byerlee et Fischer (2000) ont classé les pays daprès leur capacité biotechnologique. Comme on le sait, la révolution génétique commença par les pays développés et sétendit à des pays en développement tels que lArgentine, le Brésil, la Chine, lInde, le Mexique et lAfrique du Sud. Ces pays ont non seulement profité des retombées technologiques, mais ils sont devenus à leur tour des développeurs de technologies. Ils ont de solides programmes de sélection végétale traditionnels et des compétences dans la culture des tissus végétaux et des cellules. Il leur est donc possible de développer leurs compétences dans les technologies de recombinaison sur des bases solides; les connaissances en matière de culture de tissus et de cellules étant en effet nécessaires à la transformation de lADN. Les cellules transformées, possédant les gènes désirés, doivent être régénérées dans des plantes complètes et évaluées pour la stabilité, à un niveau acceptable, de lexpression génétique au cours des générations suivantes. Bien que la phase de culture de tissus ne soit peut-être plus nécessaire à lavenir en raison des progrès réalisés dans la transformation du pollen (Burke et al., 1999; Saunders et al., 1997), il est indispensable pour tout programme de biotechnologie végétale de pouvoir sappuyer sur un solide programme de sélection végétale. Il sera toujours nécessaire de tester les plantes GM pour leur adaptabilité et leurs performances dans les conditions locales avant quelles ne soient autorisées à être commercialisées à grande échelle.
Afrique
Ce continent a connu quelques initiatives nationales et internationales en matière de biotechnologie végétale. Récemment, le Kenya a entrepris des tests au champ de patate douce GM à laide de la protéine denrobage du feathearly mottle virus (Wambugu, 2000). En Afrique du Sud, un programme très élaboré de recherche en biologie moléculaire est en cours depuis plus de 20 ans. Récemment, ce pays a conduit des travaux pour isoler et caractériser des gènes de la plante Xerophyta viscosa, qui sont importants pour le fonctionnement de la tolérance osmotique, dans le but de créer un matériel végétal plus tolérant aux stress environnementaux tels que la sécheresse. LAfrique du Sud possède déjà une législation en matière de sécurité biologique lui permettant la culture commerciale de plusieurs plantes GM telles que le coton-Bt et le maïs-Bt[258]. Le Kenya et le Zimbabwe ont tous les deux utilisé, avec beaucoup de succès, des vaccins recombinés contre des maladies animales. Fait intéressant, alors que la réaction européenne au génie génétique est loin dêtre enthousiaste, les gouvernements africains, en particulier le Nigeria et le Kenya, ont exprimé leur souhait davoir accès aux biotechnologies (Amadu, 2000).
Asie
En Asie, les réglementations sont en place pour permettre les essais en champ et autoriser les cultures GM en Chine, en Inde, en Indonésie, au Japon, aux Philippines, à Taiwan province de Chine, et en Thaïlande. La Chine a la plus grande superficie en cultures GM (Ten, 2000); en 1990, elle a autorisé à la vente des variétés de tabac et de tomates GM résistantes aux virus. Depuis lors, la Chine a procédé à 31 essais en champ de cultures GM, surtout pour la résistance au virus, avec le colza, le coton, la pomme de terre, le riz et le tabac. Des expérimentations avec des cultures GM sont conduites sur de petites surfaces expérimentales en Inde, aux Philippines, en Thaïlande, au Vietnam, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie et en Chine, alors que des essais en plein champs sont en cours en Indonésie, aux Philippines, en Thaïlande, en Inde et en Chine.
La Thaïlande a réussi, à partir dune approche moléculaire, à diagnostiquer et à contrôler une maladie virale de la crevette. Le Gouvernement des Philippines a reconnu la biotechnologie comme une stratégie importante pour augmenter la productivité agricole; toutefois, lopinion publique a empêché les essais en plein champ et la commercialisation des cultures GM (De la Cruz, 2000). En Inde, le gouvernement a beaucoup soutenu la biotechnologie, et les capacités du pays dans ce domaine sont aujourdhui impressionnantes. Néanmoins, aucune culture GM nest aujourdhui commercialisée dans ce pays. Le Sri Lanka a récemment interdit limportation des cultures et des aliments GM.
Moyen-Orient
LEgypte, avec son Institut de recherche agricole en génie génétique (AGERI), est probablement le pays le plus avancé du Moyen-Orient dans lapplication des biotechnologies. LAGERI a conduit des essais en champ dun grand nombre de cultures GM en Asie de lOuest et en Afrique du Nord. Grâce à la collaboration avec le secteur privé sous les auspices de lUSAID-ABSP administrée par luniversité dEtat du Michigan, lAGERI a isolé et fait breveter ses propres gènes Bt locaux - un cas de réussite de la collaboration privé-public entre pays développés et en développement (Lewis, 2000).
Amérique latine et Caraïbes
La région a beaucoup bénéficié du réseau REDBIO patronné par la FAO, qui réuni dans un seul réseau dinformation 619 laboratoires appartenant à 32 pays. Il existe aussi dans la région un certain nombre de pays fiers de posséder de bonnes capacités en matière de biotechnologie (Mexique, Brésil, Argentine, Costa Rica et Cuba). La recherche conduite au Mexique sur la biologie moléculaire de la tolérance des plantes à laluminium ouvre de grandes perspectives dans ce domaine. Depuis 1998, le Mexique a évalué en plein champ des cultures GM de maïs, de coton, de pomme de terre et de tomate. Le cas du Mexique est intéressant en ce qui concerne la biosécurité car le maïs est originaire de ce pays. Le Mexique a aussi commercialisé du coton-Bt. Bien que le Brésil ait été un pionnier en matière de recherche, développement et essais en plein champ de cultures GM, un procès récent a entraîné linterdiction de leur culture et de leurs essais, ce qui pourrait ralentir les progrès en cours de ce pays (Amstalden Sampaio, 2000). Le Brésil est le premier parmi les pays en développement à avoir déterminé la séquence du génome dune lignée bactérienne de Xylella fastidiosa, qui attaque les orangers. Ce projet de séquence fut en partie financé par lindustrie brésilienne de lorange (Simpson et al., 2000; Yoon, 2000).
Le Costa Rica utilise la biotechnologie pour la conservation et la caractérisation de la biodiversité. Ce pays cherche aussi à réduire lutilisation de produits chimiques toxiques en contrôlant les maladies de la banane (Sittenfield et al., 2000). Cuba est, pour les pays en développement, un modèle dapplication de la biotechnologie au développement agricole et à la médecine. Une douzaine de cultures GM ont atteint le stade du laboratoire et/ou des essais en champ. Toutefois, Cuba sest interdit lutilisation de tabac GM, par crainte de mettre en danger ses industries dexportation de cigares et de tabac (Lehman, 2000).
IMPACT
Revenus importants générés par ladoption des cultures GM
On a débattu pour savoir si la première génération de cultures GM, axée sur les intrants et des caractères simples pour lagriculture industrielle des pays développés, pouvait être bénéfique pour les petits agriculteurs des pays en développement; il est de plus en plus évident que cela est bien le cas. La pratique des cultures GM dans certains pays en développement possédant de fortes capacités en matière de biotechnologie démontre que ces cultures ont déjà un impact en réduisant le coût des pesticides et les risques dempoisonnement; elles sont aussi bénéfiques pour lenvironnement et entraînent des gains de productivité.
En Chine, Pray et al. (2000) ont montré que les revenus économiques des petits agriculteurs qui avaient semé le coton-Bt avaient augmenté et quils étaient moins hospitalisés pour empoisonnement par les pesticides que ceux qui cultivaient du coton non Bt. Lutilisation du coton-Bt a réduit la consommation de pesticide de 80 pour cent dans la province de Hebei en Chine. Limpact sur lenvironnement et la santé est important car les pesticides du coton représentent 25 pour cent de la consommation totale de pesticides pour les cultures. Lexpérience sud africaine a montré que les petits agriculteurs pouvaient aussi tirer un bénéfice du coton-Bt. Le nombre de petits agriculteurs cultivant le coton-Bt dans ce pays est passé de 4 à 400 en 4 ans seulement, montrant quils réalisaient des bénéfices en pratiquant les cultures GM (Webster, 2000). Au Kenya, on a prévu que deux variétés de patate douce GM pour la résistance à un virus et à un charançon, génèreront des bénéfices bruts annuels de 5,4 millions et 9,9 millions de dollars EU respectivement. La patate douce étant une culture de subsistance, les ménages producteurs en seront les premiers bénéficiaires. La grande efficacité des projets de recherche est confirmée par les retours importants sur les investissements (Qaim, 1999).
En Argentine, les taux dadoption élevés des cultures GM montre quelles ont déjà eu un impact. La contrebande illégale de semences GM dArgentine vers le Brésil montre que les agriculteurs brésiliens, en grande partie producteurs commerciaux, apprécient lintérêt des cultures GM par rapport aux cultures conventionnelles. Au Mexique, la culture du coton-Bt a permis des bénéfices supplémentaires estimés à 5,5 millions de dollars EU, dont 84 pour cent sont allés aux agriculteurs et 16 pour cent aux fournisseurs de semences (Traxler et al., 2001). A Cuba, la stratégie dutiliser dune façon intensive les connaissances en biotechnologie devrait être payante en termes de royalties pour les propriétaires des technologies. Cuba développe des trousses pour le diagnostic des maladies végétales. Les vaccins cubains issus de lingénierie génétique contre les tiques du bétail et contre les entéro-toxines dE. Coli, ont déjà été vendus sur les marchés mondiaux et ont réduit les importations de pesticides (Borroto, 2000). La production dun bionématocide breveté permettra la réduction de lutilisation des nématocides toxiques dans les plantations de banane (Lehman, 2000). Lutilisation des vaccins recombinés contre la tique du bétail a réduit les importations cubaines de pesticides de 2,5 à seulement 0,5 millions de dollars EU par an (Borroto 2000).
On utilise aussi la biotechnologie pour découvrir les mécanismes de lapomixie des plantes pour son application potentielle en agriculture[259]. Cette technologie pourrait avoir un énorme impact en permettant aux agriculteurs pauvres en ressources de ressemer leurs propres semences qui conserveraient dune façon permanente la vigueur hybride des variétés hybrides apomictiques.
On a obtenu en expérimentation des accroissements de rendement de 10 à 35 pour cent pour le riz GM à partir denzymes photosynthétiques dérivés du maïs (Maurice et al.,1999) et un quadruplement du rendement du riz GM chez lequel on avait transféré un gène dorge fournissant une tolérance à la faible teneur en fer des sols alcalins (Takahashi et al., 2001); ces résultats montrent que des gains de rendements important sont possibles.
Amélioration de la qualité nutritionnelle et médicale
Avec 800 millions de personnes mal nourries dans les pays en développement, la génomie nutritionnelle utilisant lingénierie génétique pour manipuler les microéléments nutritifs des végétaux pour la santé humaine, offrent des perspectives considérables (Della Penna, 1999; Li et Della Penna, 2001). On les a appelé «nutraceutiques». Bien que leur production puisse, au départ, viser principalement les consommateurs riches du monde développé, les gènes pourront, par la suite, être introduits dans des cultures pratiquées et consommées par les agriculteurs pauvres afin daméliorer leurs régimes alimentaires. Le Golden Rice, issu de manipulations génétiques, a un endosperme plus riche en vitamine A (Ye et al., 2000). La qualité nutritionnelle peut aussi être améliorée en éliminant la production de certaines substances. Le manioc-GM présente des taux réduits de glycosides cyanogènes (Sayre, 2000), évitant ainsi les problèmes de toxicité associés aux variétés courantes. On a démontré que, grâce à la réduction des mycotoxines produites par des infestations de champignons suite aux attaques dinsectes, les cultures GM-Bt permettent une alimentation plus saine que celle des cultures traditionnelles. Les technologies dutilisation génétique des restrictions (GURT), y compris les technologies dénommées terminator, peuvent être très utiles pour empêcher la contamination de lenvironnement par fuites de gènes en limitant les flux transgéniques non souhaités lors de la production de médicaments et/ou de vaccins à laide de cultures utilisées comme bioréacteurs. La mise à disposition de vaccins peu onéreux constitués de plantes comestibles contre des maladies endémiques des pays en développement telles que lhépatite B, le choléra et la malaria, peut permettre aux personnes pauvres de mener une vie saine et productive. Souhaitons, quun jour, un vaccin contre le SIDA constitué de plantes comestibles puisse être créé.
Utilisation et réhabilitation des terres marginales et dégradées
Dans de nombreux pays en développement, dimmenses superficies ne conviennent pas à lagriculture en raison de contraintes en matière de sols; dautres zones sont utilisées, et les rendements y sont faibles. Le travail des chercheurs mexicains qui tentent délucider le mécanisme moléculaire de la tolérance à laluminium et qui créent des plantes GM résistantes à cet ion toxique pourrait avoir un impact considérable sur la mise en valeur des sols acides des pays en développement (de la Fuente et al., 1997), particulièrement la possibilité de cultures plus intensives sur les vastes espaces des Cerrados du Brésil et des savanes humides dAfrique de lOuest. Plus de 43 pour cent de lensemble des sols des zones tropicales étant acides, les cultures tolérantes à laluminium permettraient détendre la production végétale à de nombreuses zones. De plus, 30 pour cent des terres cultivées sont alcalines; dans ces terres le fer nest pas disponible et la production végétale ny est pas optimum. Des chercheurs japonais ont récemment démontré que le riz GM à laide de gènes dorge, présentait une meilleure tolérance à la faible disponibilité en fer et donnait, dans les sols alcalins, des rendements quatre fois supérieurs aux variétés non transformées (Takahashi et al., 2001). Des résultats encourageants sont en cours dobtention dans le domaine de la tolérance au sel. En présence de 200 mM de NaCL, les plantes de tomate et de colza GM arrivent à maturité et présentent respectivement une très bonne fructification et une bonne qualité dhuile, (Apse et al., 1999; Zhang et Blumwald, 2001; Eduardo Blumvald, communication personnelle, 2001). De plus, les accidents climatiques, tels quune sécheresse soudaine ou une gelée peuvent avoir des conséquences graves pour les agriculteurs pauvres en ressources vivant dans un environnement marginal. Les applications de la recherche biotechnologique sur les effets des stress environnementaux pourraient assurer des récoltes plus régulières aux agriculteurs pauvres.
Les applications de la recherche biotechnologique pourraient aussi permettre de restaurer la fertilité les sols dégradés, à partir de pratiques conventionnelles à laide de cultures GM et/ou de micro-organismes. Les cultures GM, transformées pour produire directement ou indirectement des carburants (par une transformation en biomasse) pourraient être utilisées comme source dénergie renouvelable. La transformation de la biomasse en un carburant tel que lalcool ne contribuerait pas nécessairement à une augmentation de dioxyde de carbone dans latmosphère; elle pourrait être particulièrement utile si de tels carburants pouvaient satisfaire les besoins du tiers monde, en remplacement des carburants dérivés du pétrole (Guy et al., 2000).
Réduire lenvahissement des environnements marginaux
Comme nimporte quelle autre technologie capable daugmenter la productivité, laccroissement de la productivité des cultures dû à la biotechnologie peut réduire la pression sur les nouvelles terres et diminuer ainsi la nécessité denvahir des environnements fragiles des régions tropicales et subtropicales. On affirme souvent que laugmentation des rendements a sauvé des terres en diminuant la pression sur lenvironnement, et, par conséquent, a limité la déforestation qui aurait eu lieu sans cela (FAO, 2000). On a aussi calculé quune augmentation de la productivité végétale de seulement 1 pour cent par an, équivalant à une augmentation cumulée de 69 pour cent de 1997 à 2050, réduirait de 325 millions dha les superficies nécessaires pour répondre aux futurs besoins, comparé à une perte supplémentaire de 1 600 millions dha si la productivité végétale restait au niveau de 1997 (Goklany, 2000). Cet objectif nest pas impossible à atteindre car la recherche en biotechnologie avance très rapidement.
Remplacement des intrants
On a principalement reproché à la révolution verte davoir laissé de côté les agriculteurs pauvres vivant dans les environnements marginaux et ceux qui navaient pas les moyens de se payer des intrants comme les pesticides, les engrais et les coûts de linfrastructure pour lirrigation. La révolution du «gène» est, dans une certaine mesure, en train de redresser ce déséquilibre en créant des cultures qui produisent leur propre pesticide. La recherche en matière dassimilation des éléments nutritifs par les plantes et de fixation biologique de lazote est aussi pleine de promesse pour les agriculteurs pauvres en ressources qui nont pas les moyens de se payer des engrais. Elle aiderait aussi à protéger lenvironnement en épargnant les carburants fossiles nécessaires à la production dengrais azotés. Les cultures non légumineuses, tels que le maïs ou le riz, pourraient être modifiées pour fixer leur propre azote. Par ailleurs, laccroissement de la gamme dhôtes des bactéries capables de fixer lazote permettrait à plus de cultures de maintenir des relations symbiotiques avec ces bactéries. En ce qui concerne le phosphore, des chercheurs mexicains ont démontré que la capacité dabsorption du phosphore des plants de tabac génétiquement modifiés était significativement supérieure à celle des plants témoins (Shmaefsky, 2000). De plus, un groupe de recherche de luniversité de Purdue a cloné un gène transporteur du phosphore à partir dArabidopsis. On a trouvé de tels gènes chez dautres cultures telles que la tomate, la pomme de terre et la luzerne. La création de plantes GM pour une absorption plus efficace du phosphate est en cours (Prakash, 2000).
Elevage
Parallèlement à la biotechnologie végétale, les agriculteurs pauvres peuvent aussi bénéficier des progrès de la biotechnologie animale dus à la révolution de lélevage qui a lieu actuellement dans la plupart des pays en développement. La recherche a montré que les ruraux pauvres et sans terre obtiennent une plus grande part de leur revenu de lélevage que les personnes rurales plus aisées. Aussi un accroissement de la consommation des produits animaux peut-il réellement aider à augmenter le pouvoir d'achat en nourriture des pauvres et cette révolution de lélevage pourrait devenir un moyen essentiel pour réduire la pauvreté au cours des 20 prochaines années si les politiques et les investissements appropriés sont mis en place (IFPRI, 1999). La biotechnologie animale peut fournir des protéines animales abondantes, plus saines et meilleur marché. On est en train de réaliser la transformation génétique du porc pour quil soit moins gras, des poulets résistants aux maladies bactériennes et des bovins dont la croissance est deux fois plus rapide avec moins daliment du bétail. Les agriculteurs pauvres qui possèdent quelques têtes de bétail verront leurs investissements mieux protégés en raison des progrès réalisés en santé animale grâce à lobtention de meilleurs vaccins, moins chers, produits à partir dADN recombiné. La détection de maladies par diagnostic moléculaire profitera aussi aux troupeaux villageois en permettant le contrôle de leur diffusion et en améliorant la santé animale, donc en aidant les communautés rurales en général et en assurant la sécurité alimentaire des ménages.
Impacts immédiats des cultures de tissus et de la micropropagation
Les petits agriculteurs des pays en développement commencent à bénéficier des technologies de lADN; toutefois, pour de nombreux pays, surtout ceux ayant un faible capital technique, limpact immédiat résidera dans la production et la distribution de variétés locales clonées indemne de maladies et multipliées végétativement. Les cultures concernées sont la banane, le plantain, le manioc, ligname la pomme de terre, la patate douce, lananas, la canne à sucre, de nombreux arbres fruitiers tels que le pommier, le poirier, le prunier, le dattier, le manguier et le litchi, et de nombreux arbustes ornementaux et fleurs. Les avantages de la micropropagation sont immédiats et la disponibilité en main-duvre à bon marché dans les pays en développement les rend très compétitifs dans lutilisation de cette technologie. La micropropagation du bananier et de la canne à sucre a créé des emplois ruraux à Cuba et a permis lexportation de propagules de plantes ornementales de lInde vers lEurope. Ces cinq dernières années ont vu la création de près dune centaine dentreprises privées de micropropagation en Inde. En augmentant sa capacité de micropropagation Cuba pourrait satisfaire la demande intérieure et épargner ainsi 15 millions de dollars EU par an dimportation de plants de pomme de terre. Lindustrie familiale cubaine de culture de tissus procure des emplois à mi-temps aux épouses rurales. A Shandong en Chine, la micropropagation de plants de patate douce indemnes de virus a permis une augmentation moyenne de rendement dau moins 30 pour cent, et fournit un taux de rentabilité interne de 202 pour cent et une valeur nette de 550 millions de dollars EU (Fuglie et al., 2001). Au Kenya, les plantules de banane indemnes de maladies ont fortement augmenté les rendements qui sont passés de 8-10 à 30-40 tonnes/ha (Anonyme, 2000).
RECOMMANDATIONS POUR ACTION
Il y a toujours un risque inhérent à toute technologie ancienne ou nouvelle. On sinquiète au sujet de la résistance accrue des ravageurs résultant des cultures Bt qui pourrait entraîner la perte du pouvoir insecticide de Bt. De tels risques peuvent être contrôlés au moyen danalyses scientifiques et de la gestion des risques, y compris le suivi post commercial, associé à une gestion adéquate des systèmes de culture. Aux Etats-Unis, une expérience récente à grande échelle de cultures GM Bt montre le bien-fondé de cette approche. Tabashnik et al., (2000) ont rapporté que, contrairement aux attentes, on na pas observé de résistance accrue des insectes dans la région où est cultivé le coton-Bt en Arizona. De plus, des gènes de résistance aux insectes autres que Bt devraient être identifiés, réduisant ainsi les risques potentiels futurs.
Mettre plus laccent sur les contraintes végétales et animales importantes pour les petits producteurs
Il est essentiel quun effort concerté soit mené pour sassurer que les avantages de la biotechnologie sont à la disposition du maximum de petits agriculteurs des pays en développement afin de pouvoir contribuer à la réduction de la pauvreté et à un développement équitable. Malgré les réalisations et les progrès décrits cidessus, la grande majorité de la recherche a été dédiée à des cultures comme le soja, le maïs et le colza qui sont de première importance pour les grands producteurs commerciaux du monde industrialisé. Pour changer cet état de fait, il est nécessaire daugmenter les ressources publiques internationales et nationales allouées: aux cultures dites «pauvres» comme le sorgho, la banane, les haricots et les lentilles; à la résistance accrue aux maladies des petits ruminants et de la volaille; et à certains caractères particulièrement importants pour les producteurs à bas revenu (fixation biologique de lazote). Le partage des données de la séquence du génome du riz avec les chercheurs des pays en développement par le secteur privé (IFPRI 2000) et lannonce faite récemment de la séquence du génome de la banane (http://www.inibap.org/new/genomics_eng.htm) sont des pas dans la bonne direction pour lutilisation de la biotechnologie pour le bénéfice des pays en développement.
Les inquiétudes des habitants des pays industrialisés concernant limpact des biotechnologies sur la sécurité et sur lenvironnement constituent, sans aucun doute, une contrainte majeure à laccroissement du financement international. Il existe deux façons de répondre à ces inquiétudes: une meilleure communication sur les risques réels et les bénéfices que lon peut attendre de ladoption des biotechnologies, et lamélioration des mesures de sécurité. Lintroduction des cultures GM pouvant entraîner des risques différents dans les différents pays, il est important que les organisations internationales, les secteurs privé et public, les donateurs et les autres parties prenantes des pays en développement répondent dune façon appropriée aux inquiétudes publiques et assurent un suivi et un environnement réglementaire efficaces.
Développement des cadres réglementaires
Aider à mettre en place les capacités nationales en matière de biosécurité conformément aux récents protocoles daccord de Cartagena. En effet, les propriétaires des technologies seraient très réticents à donner leurs biotechnologies sous licence à des pays qui nauraient pas mis en place des législations en matière de biosécurité et de contrôle. LONUDI et le PENU ont la responsabilité daider les pays pour les problèmes liés à lenvironnement. La FAO, quant à elle, est mandatée pour aider les pays membres en matière de sécurité sanitaire et de biosécurité, en particulier lorsque ces pays doivent importer des OGM pour les utiliser dans leurs programmes de sélection et dexpérimentation ou pour les utiliser pour lalimentation humaine ou animale.
Faciliter laccès des pays en développement aux technologies prioritaires. Le problème des droits à la propriété intellectuelle (DPI) doit être étudié. Il est important daméliorer les capacités des pays en développement en matière de DPI afin quils puissent satisfaire au niveau minimum des exigences de lOMC-TRIPS. Les propriétaires de DPI peuvent procéder comme ils le souhaitent, ils peuvent licencier leurs technologies à bas prix ou même sans royalties au pays les plus pauvres; nous connaissons déjà des exemples de tels arrangements entre des sociétés multinationales et des pays en développement (Qaim, 2000; ISAAA, http://www.isaaa.org/inbrief.htm). La communauté internationale a déjà discuté de mécanismes de chambre de compensation pour les DPI au bénéfice des pays en développement (http://www.cnr.berkley.edu/csrd/technology/ipcmech/IPCM-background.html). Il serait nécessaire que toutes les parties prenantes étudient plus avant cette possibilité afin quelle devienne une réalité. En attendant, les pays en développement doivent renforcer leurs capacités en matière de DPI afin de pouvoir négocier lutilisation et les échanges des technologies prioritaires.
Aider la planification économique
Aider les pays à formuler des stratégies agricoles nationales dans lesquelles la biotechnologie est partie intégrante. Il est important que les buts et les priorités de ces stratégies soient clairs, quils incluent des plans commerciaux qui évaluent les rapports coûts bénéfices des options biotechnologiques et qui prévoient les étapes concrètes de mise en uvre de la stratégie. Ces plans devraient non seulement comporter des indicateurs économiques tels que le retour sur investissement, les marges de profit, etc. mais aussi des indicateurs sociaux tels que le nombre de bénéficiaires pauvres de telles stratégies de développement en termes demploi et de revenu.
Aider les pays ou groupes de pays qui ont un intérêt commun au développement dune recherche biotechnologique répondant à leurs priorités - cultures dexportation et/ou vivrières. La recherche de marché est dans ce cas nécessaire et la Banque mondiale et ses partenaires sont les mieux placés pour aider les pays dans ce domaine. Par exemple, le manioc pourrait devenir une culture industrielle en Afrique, aussi des efforts devraient-ils être entrepris pour aider lAfrique à améliorer la productivité de cette culture et pour développer les marchés du manioc transformé.
Promouvoir lassistance technique entre les institutions nationales, régionales et internationales
Développer dautres réseaux régionaux sur le modelés du réseau REDBIO dAmérique latine (http://www.rlc.fao.org/redes/redbio/html/home.htm) pour faciliter léchange dinformation et la collaboration technique entre les laboratoires et les pays, afin de travailler ensemble sur des problèmes communs et de partager leurs expériences. Ces réseaux peuvent permettre une prise de conscience publique accrue en matière de biotechnologie. Ils peuvent ainsi permettre aux décideurs politiques et aux scientifiques davoir accès à des informations qui leur permettront de prendre de bonnes décisions, au meilleur coût, en matière dutilisation des technologies appropriées et des experts qui y sont associés. De plus, la partie biotechnologie dEcoPort (http://www.ecoport.org) est un outil qui peut être utilisé pour développer des activités spécifiques dans le domaine des cultures.
CONCLUSIONS
Limpact de la biotechnologie au cours des 30 prochaines années dépendra dans une large mesure des stratégies que les pays adopteront pour améliorer leurs capacités techniques et pouvoir en bénéficier. La biotechnologie ne peut pas, à elle toute seule, stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté; toutefois, ses innovations constituent certainement un instrument supplémentaire pour combattre la faim. Il y a plus de 30 ans, Théodore Schultz a montré que les agriculteurs pauvres sont des hommes daffaires efficaces qui savent utiliser les ressources et la technologie à leur disposition afin dobtenir un revenu maximum de leurs investissements. Le problème est quils atteignent le point déquilibre à un niveau très bas. De nouvelles innovations sont nécessaires afin délever ce niveau.
En raison dun manque daccès aux intrants nécessaires et de politiques inappropriées, la révolution verte a laissé de coté de nombreux petits producteurs. La «révolution du gène» peut finalement leur fournir lopportunité de partager les bénéfices de la technologie si les politiques et les investissements appropriés sont mis en place. Il est important dexaminer les stratégies proposées (Byerlee et Fisher, 2000; Spillane, 1999), dapprendre à partir détudes de cas (Paarlberg, 2000) et de formuler une stratégie mondiale qui canalise les bénéfices de la biotechnologie agricole vers les pauvres. Au sein de cette stratégie, les institutions internationales (donateurs, secteurs public et privé, institutions de recherche de pointe et ONG), dans le cadre de leurs différents mandats, devront mettre leurs ressources limitées en commun et coordonner leurs activités au moyen de réseaux techniques régionaux tels que le REDBIO, pour assurer le développement technologique et les transferts. Ces activités, ayant pour but de maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques par des mesures de biosécurité au meilleur coût, reposent sur plusieurs fondements dont léthique, le dialogue public et les mesures de biosécurité. A cet égard, le rôle de la FAO pourrait être de collaborer avec ses partenaires pour aider les pays membres. Depuis 1999, la Conférence de la FAO et le Comité de la FAO pour lAgriculture (COAG) ont recommandé que lAgence renforce sa capacité dassistance aux pays membres pour les aider à tirer profit du pouvoir de la biotechnologie (FAO, 1999; http://www.fao.org/unfao/bodies/COAG/COAG15/X0074E.htm et http://www.fao.org/biotech/index.asp?lang=fr). Cependant, le succès de cette stratégie dépendra largement des gouvernements nationaux qui, en fin de compte, sont responsables du développement des politiques appropriées et de lallocation de ressources suffisantes à la recherche agricole dans leurs pays respectifs.
[257] Cette étude de
cas est condensée de Le (2001). [258] Les cultures Bt sont celles dont les gènes ont subi une manipulation à partir de la bactérie Bacillus thurigiensis. Ces gènes codent des endotoxines toxiques pour des classes spécifiques de ravageurs. [259] Lapomixie peut être décrite comme un processus de reproduction (cest-à-dire de production de semences) sans fécondation, assurant ainsi lexacte duplication des gènes du stock parental. |