MONSIEUR ROY I. JACKSON
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DE LA FAO
A la onzième session de la
COMMISSION MIXTE FAO/OMS DU CODEX ALIMENTARIUS
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Au nom du Directeur général de l'OMS et du Directeur général de la FAO, j'ai le grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue à Rome. Je suis heureux de pouvoir vous annoncer que, depuis votre dernière session, neuf pays de plus participent aux travaux de la Commission du Codex Alimentarius, que compte désormais 114 pays membres. Ceci dénote une évolution des plus encourageantes qui confirme l'intérêt croissant que les Etats Membres de la FAO et de l'OMS portent au travail de la Commission. Je saisis cette occasion pour saluer tout particulièrement les représentants des nouveaux membres, ainsi que les représentants des pays qui participent pour la première fois à titre d'observateurs à l'une de vos sessions.
Un autre motif de satisfaction, depuis la dernière session, est l'intérêt toujours plus vif manifesté par les gouvernements des Etats Membres envers les normes internationales Codex recommandées pour les denrées alimentaires et les limites maximales internationales Codex recommandées pour les résidus de pesticides dans les aliments, qui ont été envoyées aux pays aux fins d'acceptation. Vous pourrez constater, d'après les documents qui vous ont été distributés, que 45 pays environ - et, parmi eux, certains pays développés - ont désormais accepté plusieurs normes internationales, et parfois même un très grand nombre d'entre elles, y compris les limites internationales de résidus de pesticides, et ont l'intention de les mettre en vigueur dans le cadre de leur législation et de leur réglementation alimentaires. Le Code de principes pour le lait et les produits laitiers a été accepté par 71 pays et un nombre toujours plus grand d'acceptation nous parvient pour les nombreuses normes connexes à ce Code.
Cependant, il reste encore fort à faire dans ce domaine et nous espérons que les délégués seront en mesure de nous fournir, en séance, des renseignements sur les faits nouveaux survenus dans leur pays en ce qui concerne l'acceptation des normes et des limites maximales internationales pour les résidus de pesticides. Depuis votre dernière session, plusieurs autres normes et limites maximales internationales pour les résidus de pesticides ont été élaborées afin d'être soumises à la présente session de la Commission. Nous espérons vivement que la plupart d'entre elles seront adoptées, de façon à pouvoir être distribuées aux gouvernements en vue de leur acceptation et de leur mise en vigueur.
Bien que les travaux actuels de la Commission procèdent de façon pleinement satisfaisante, je voudrais saisir l'occasion pour exposer la position de la FAO et de l'OMS sur certains aspects de nos priorités. A la demande des organes directeurs de ces deux organisations, les efforts se sont portés de plus en plus sur ce que l'on pourrait appeler des “activités axées sur les pays”. Ce changement d'orientation n'enlève rien à l'importance des travaux de la Commission. Bien au contraire, il a pour objet de faciliter la mise en oeuvre des recommandations formulées par cette dernière, notamment en permettant une meilleure adaptation des normes aux pratiques nationales. C'est la raison pour laquelle la FAO et l'OMS accordent une priorité plus élevée à la collaboration avec les Etats Membres, en renforçant les moyens qui leur permettent d'améliorer le contrôle, la qualité et l'innocuité des aliments. Protection des consommateurs contre les atteintes à la santé et les fraudes commerciales, loyauté des pratiques dans le commerces des denrées alimentaires, promotion de l'industrie alimentaire et des échanges internationaux par la suppression des obstacles au commerce des aliments et possibilités plus nombreuses d'accroître les recettes d'exportationautant de questions qui présentent le plus grand intérêt pour nos pays membres et exigent le soutien de ces deux organisations. Il va sans dire que les réunions que la Commission du Codex Alimentarius et des ses organes subsidiaires fournissent une tribune pour l'examen de ces questions à l'échelle mondiale et régionale.
Les normes internationales élaborées par la Commission présentent une grande utilité pour les gouvernements, du fait qu'elles les aident à prendre des mesures ayant pour but d'améliorer le contrôle de la sécurité des aliments, d'assurer la protection des consommateurs, de promouvoir les échanges de denrées alimentaires et de favoriser les industries alimentaires.
Monsieur le Président, je voudrais mentionner très brièvement deux des principales activités de l'OMS et de la FAO, qui complètent et font progresser les travaux de la Commission. Il s'agit du Programme OMS sur la sécurité des denrées alimentaires et du Programme FAO sur le contrôle des aliments et la protection du consommateur.
Le Programme de l'OMS a pour but de rassembler et de diffuser, à titre préventif, des renseignements visant à protéger la santé des consommateurs contre les risques que peuvent présenter les denrées alimentaires et d'aider les Etats Membres à planifier et à mettre en oeuvre des mesures de sécurité touchant l'alimentation. Son objectif est de diminuer les maladies provoquées chez l'homme par la contamination microbienne et par l'adultération chimique ou physique des aliments. Dans le cadre de ce programme, l'OMS encouragera l'établissement, dans les pays, de politiques, de projets et de services pour la sécurité des aliments, de façon à assurer le respect des normes internationales et à empêcher la diffusion à l'échelle nationale et internationale, des maladies provoquées par les aliments.
Par ailleurs, le programme de la FAO a pour objectif de protéger les consommateurs contre les risques inhérents aux aliments adultérés, malsains ou contaminés, et de contribuer d'une façon générale à l'expansion socio-économique des pays membres par l'application de programmes nationaux, régionaux et internationaux de contrôle des denrées alimentaires, et notamment de surveillance des contaminants dans les aliments. Le programme s'efforce plus particulièrement de mettre sur pied ou de renforcer les infrastructures nationales de contrôle des aliments, afin d'assurer une meilleure protection des consommateurs contre les atteintes à la santé et les fraudes commerciales, de prévenir et de surveiller la contamination des aliments, de stimuler l'industrie alimentaire et de promouvoir les échanges pour obtenir des gains ou des économies de devises. Des avis et une assistance technique sont fournis aux autorités nationales en matière de lois et règlements alimentaires, ainsi que pour la création de laboratoires et la formation d'inspecteurs et d'analystes. En outre, la FAO, procède régulièrement, en collaboration avec l'OMS, à une évaluation des additifs alimentaires et des contaminants et met actuellement au point un programme international conjoint pour la surveillance des contaminants dans les aliments.
Au cours de la présente session, vous aurez l'occasion de mieux connaître ces travaux, ainsi que les autres activités importantes des deux organisations se rapportant à l'oeuvre de la commission. Je tiens à rappeler ici la suggestion formulée par l'OMS et approuvée par la FAO, selon laquelle il conviendrait - à ce stade du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires - de faire le point des activités apparentées des deux organisations. Vous pourrez juger vous-mêmes, d'après les rapports qui vous seront soumis, dans quelle mesure les résultats obtenus correspondent aux objectifs que j'ai cités plus haut.
Il est encourageant de constater qu'au cours des dernières années, la Commission a porté une attention toujours plus grande aux besoins des pays en voie de développement. Depuis sa dernière session, une Conférence régionale mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires pour l'Asie s'est tenue à Bangkok, en décembre 1975, à l'invitation généreuse du Gouvernement thaïlandais. L'une des mesure importantes prises par les pays d'Asie lors de cette Conférence a été d'approuver l'instar des pays africains, un projet de loi-type sur les denrées alimentaires. Il s'agissait de la deuxième conférence régionale de ce genre, la première ayant eu lieu à Nairobi en octobre 1973. On prévoit la convocation d'une Conférence régionale pour l'Amérique latine en 1977.
Les comités de coordination du Codex pour l'Afrique et pour l'Amérique latine ont déjà commencé leurs travaux et vous déciderez, il pense, de créer un comité analogue pour l'Asie - cette décision ayant reçu un accord de principe lors de votre dernière session. Toutes ces initiatives ont pour but l'offrir une tribune aux débats intergouvernmentaux ayant lieu dans le cadre de la Commission du Codex Alimentarius, afin de permettre aux pays en voie de développement de participer plus activement aux travaux de la Commission axés plus particulièrement sur les besoins de l'Afrique, de l'Amérique latine et de l'Asie en matière de législation alimentaire, ainsi que de contrôle et de sécurité des aliments.
Etant donné la situation financière actuelle, qui impose des restrictions aux activités de la plupart des institutions des Nations Unies, la FAO et l'OMS - organisations de parrainage de la Commission du Codex Alimentarius - ont dû réévaluer leurs programmes et leurs priorités en fonction des limitation apportées à leurs ressources budgétaires. Par conséquent, il sera peut-être nécessaire de diminuer le nombre de réunions et le volume de la documentation du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires. Il importe donc que la Commission réexamine ses priorités de travail non seulement pour l'exercice en cours, mais aussi pour 1978/79.
Je m'adresserai maintenant aux membres sortants du Comité exécutif en les remerciant d'avoir consacré sans compter leur temps et leurs efforts à la réalisation des objectifs de la Commission. Leur concours a été extrêmement précieux. Ainsi que vous le savez, M. Chapman quittera la présidence de la Commission à la fin de la présente session. Je traduis certainement le sentiment général en soulignant combien sa collaboration nous aura été profitable. Son expérience approfondie des normes alimentaires, du contrôle des aliments et de la sécurité alimentaire à l'échelle nationale, ainsi que sa connaissance des objectif et des méthodes de travail de la FAO, de l'OMS et du Codex, ont permis de donner une orientation extrêmement concrète aux délibérations de la Commission. C'est, je suis sûr, avec le plus grand regret que vous avez souscrit à sa decision légitime de ne pas se représenter à la présidence.
Je tiens également à transmettre les remerciements de l'OMS et de la FAO aux gouvernements qui ont eu l'obligeance de présider et d'accueillir les réunions des organes subsidiaires de la Commission depuis la dernière session de celle-ci.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à tous un agréable séjour à Rome, avec mes meilleurs voeux de réussite pour votre réunion.