6.1 Zone sénégalo-mauritanienne
6.2 Division Sherbro
Des divergences de point de vue existent parfois au sujet de la biologie des espèces, particulièrement au niveau des migrations, de la répartition des stocks et de la croissance; les différents résultats sont présentés. En ce qui concerne la répartition bathymétrique, on a constaté à lunanimité que les espèces étudiées présentent une caractéristique commune importante pour laménagement des ressources: le biotope des juvéniles est situé dans les eaux côtières peu profondes. La stratification des classes de taille en fonction de la profondeur du fond au-dessus duquel se trouvent les individus montre quau cours de la croissance, le biotope préférentiel se déplace de la cote jusquaux accores du plateau continental (Fig. 7, Annexe 4).
6.1.1 Sardinella aurita
6.1.2 Sardinella maderensis
6.1.3 Trachurus trachurus
6.1.4 Trachurus trecae
6.1.5 Caranx rhonchus
6.1.6 Scomber japonicus
6.1.7 Sardina pilchardus
Reproduction: Daprès les travaux du CRODT, le cycle sexuel de Sardinella aurita dans la région sénégalo-mauritanienne présente les caractéristiques suivantes (Boely et al., 1978);
- Si lon considère lensemble de la zone, la ponte est étalée sur la totalité de lannée avec une période de reproduction maximale de juin à septembre (Fig. 1, Annexe 4);Fécondité: Les études de fécondité au Sénégal ont montre que la taille moyenne à la première maturité était de 20 cm, la fécondité relative est denviron 400 oeufs par gramme de poisson pour les individus de 113 g (C. Conand, 1978). Dautres travaux ont été conduits sur des individus de grande taille ayant été captures entre 15° et 25° N par les chalutiers polonais. Ils ont montre que la fécondité moyenne absolue variait de 49 600 oeufs pour les individus de 28-30 cm (LT) à 133 800 oeufs pour les individus de 38-40 cm (Pham-Thuoc et Szypula, 1973).- la zone de ponte principale sétend sur le plateau continental, de la Gambie au cap Blanc. La ponte ne se déroule pas de façon synchrone sur lensemble de la zone; il y a un foyer de reproduction maximale qui se déplace. Celui-ci se situe au niveau de la Gambie en mai et arrive au cap Blanc en septembre (F. Conand, 1978). Ces observations sont en accord avec les travaux de Sedletskaïa (Annexe 12, Fig. 1 à 4);
- dans une région donnée, la ponte est très étalée avec deux maxima, un principal et un secondaire, séparés par des périodes de repos sexuel;
- les larves sont trouvées sur toute la largeur du plateau continental. Au fur et à mesure de leur développement, elles gagnent la cote et se concentrent dans les très petits fonds; il se forme ainsi deux nurseries: lune est située sur la Petite Cote du Sénégal, de Dakar au nord de la Gambie; lautre, moins bien connue, dans la région du cap Timiris et du banc dArguin, en Mauritanie;
- les jeunes sardinelles se développent dans ces endroits jusquà la taille de 20-25 cm; cest-à-dire jusquà un âge un peu supérieur à un an. En grandissant elles séloignent un peu de la cote, vivant de préférence dans les profondeurs de 20 m.
Les différentes relations taille/poids calculées récemment dans la région sont présentées ci-dessous (LF = longueur à la fourche, LT = longueur totale).
P = 6,392 . 10-3 LF3 274 (Fréon et al. (Annexe 12))
P = 1,648 . 10-2 LT2 838 . 6 (Pham-Thuoc et Szypula (1973))
La croissance a été étudiée par différents auteurs. Les résultats obtenus sont très différents et se repartissent en deux groupes: lun suppose une croissance très rapide, lautre une croissance lente:
a) Biester et Bu Dinh Chung (1975): (équation non publiée).Le tableau ci-après représente les différentes longueurs théoriques (cm) calculées à partir de ces différentes relations.b) Boely, Fréon et Stequert (com. pers.): LFt (mm) = 312,3 [1-e-0,97 (t+0,21)]
c) Pham-Thuoc et Szypula (1973): LTt (cm) = 40,7 [1-e-0,326 (t+0,6283)]
Age |
a |
b |
c |
1 |
15,8 |
21,7 |
16,7 |
2 |
21,7 |
27,6 |
22,9 |
3 |
26,6 |
29,9 |
27,8 |
4 |
30,4 |
30,7 |
31,4 |
5 |
33,2 |
31,0 |
34,1 |
6 |
35,0 |
31,2 |
36,1 |
7 |
36,3 |
|
37,3 |
8 |
37,5 |
|
|
9 |
38,6 |
|
|
10 |
39,6 |
|
|
Mortalité: Aucune donnée nest disponible concernant la mortalité.
Migration: Le cycle migratoire de la majorité des Sardinella aurita adultes peut se résumer ainsi: en fin de saison chaude et début du refroidissement des eaux - doctobre à janvier - phase de dispersion au large du nord de la Mauritanie (Fig. 1, Annexe 4); phase de descente rapide vers le sud en février; phase de concentration de préponte en mars-avril dans la partie la plus sud de laire habitée (Guinée-Bissau et sud Sénégal); phase de montée vers le nord, jusquà 24° N - 25° N, avec ponte, de mai à septembre (Boely et al., 1978).
Le cycle vital de cette espèce semble très dépendant des variations hydroclimatiques (Fréon et al., Annexe 3; Rébert, Annexe 11).
La reproduction na été étudiée que sur les côtes du Sénégal (Conand et Fagetti, 1971; Boely, 1978). Elle a lieu toute lannée avec un maximum en début de saison chaude (mai à juillet). La fécondité na pas été étudiée. La relation taille-poids a été calculée à partir des échantillons provenant de la cote sud du Sénégal (Fréon et al., Annexe 13).
P(g) = 1,034.10-2 LF3 142(cm)
Les seules connaissances sur la croissance concernent les jeunes individus de la cote du Sénégal; la croissance est rapide, la longueur atteinte à lâge dun an étant de lordre de 18 cm. Lalimentation a été étudiée par Nieland (1976) montrant ici aussi labondance de détritus dans les contenus stomacaux dépassant largement celle du phytoplancton et du zooplancton. Aucune donnée de mortalité nest disponible. A lintérieur de la nurserie du Sud on a observé des déplacements rapides le long de la cote en fonction des variations de température. On ne connaît pas de migrations de grande amplitude (Boely et al., Annexe 4, Fig. 2).
Reproduction: Elle présente pour les deux stocks identifies dans la zone sénégalo-mauritanienne, des différences résumées dans le Tableau ci-dessous (Sedletskaïa, 1978):
Aire de répartition de la population |
Aire de ponte |
Profondeur |
Etalement de la ponte (mois) |
Pic de la ponte (mois) |
Taille moyenne à la première
maturité (L 50) |
Température optimale de ponte |
19° - 25° N |
20° à 21° N (principale) 18° 30
à 19° 30 N (secondaire) |
110 - 300 m |
IX à IV |
XII |
21 cm |
15° - 16° C |
14° - 17° N |
14° - 16° N |
110 - 300 m |
XII à V |
I |
16 cm |
15° - 16° C |
Relation taille-poids: Les équations suivantes
ont été obtenues: |
|
|
|
P = 0,01 |
LT3,03 (Overko et Mylnikov (com. pers.)) |
P = 4,9.10 -3 |
LT3,14 (Wengrzyn (1975)) |
a) LFt = 37,98 cm (1 - e -0,25(t + 0,98)) cap Blanc/cap Bojadorb) LTt = 50 cm [1 - e - 0,13(t + 2,32)]
Age (années) |
a) taille (LF) |
b) taille (LT) |
1 |
12,2 |
17,52 |
2 |
17,7 |
21,99 |
3 |
21,9 |
24,96 |
4 |
25,4 |
28,01 |
5 |
29,8 |
30,65 |
6 |
32,0 |
33,05 |
7 |
|
35,11 |
Mortalité: aucune information.
Migrations: Daprès Overko et Mylnikov (Annexe 5), les migrations côte-large sont prédominantes. En saison chaude, les poissons sont centres au large du plateau continental et en profondeur dans deux zones de concentration, chacune correspondant à un stock. En saison froide, les poissons sont à la cote occupant des aires de répartition plus larges et qui se chevauchent partiellement (Annexe 5, Fig. 1).
Daprès les travaux du CRODT, il existerait aussi des migrations parallèles à la cote et de grande amplitude (Domain, 1976; Boely et al., Annexe 4, Fig. 5).
Reproduction: Trois zones de reproduction présentant certaines caractéristiques différentes ont été décrites, ces informations sont résumées dans le Tableau ci-dessous (Sedletskaïa, 1978):
Aire de répartition de la population |
Aire de ponte |
Profondeur |
Etalement de la ponte (mois) |
Pic de la ponte (mois) |
Taille moyenne à la première
maturité (L 50) |
Température optimale de ponte |
20° - 21° N |
21° - 22° N |
100 - 150 m |
IX à IV |
II à IV |
31,5 cm |
18°5 à 25°5 C |
15° - 21° N |
15° - 19° N |
100 - 150 m |
IX à IV |
II à IV |
16,8 cm |
18°5 à 25°5 C |
Appartenance non déterminée |
11°30 - 14° |
100 - 150 m |
IX à IV |
II à IV |
12,5 cm |
17°5 à 25°5 C |
Fécondité: Ella a été calculée pour les individus de 32 à 42 cm (Overko et Mylniko, Annexe 7).
- Fécondité minimale: 151 000 oeufs/ponte
- Fécondité maximale: 772 700 oeufs/ponte
Relation taille-poids: Les résultats suivants
ont été obtenus par les auteurs: |
|
|
|
P(g) = 1,489.10-2 |
LF2,954 (cm) (Fréon et al.,
Annexe 13) |
P(g) = 0,01 |
LF2,98 (cm) (Mylnikov (com. pers.)) |
Age (années) |
Taille (cm LF) |
|
cap Blanc/Saint Louis |
Gambie/Bissagos |
|
1 |
14,7 |
13,0 |
2 |
21,3 |
18,8 |
3 |
27,8 |
25,0 |
4 |
31,6 |
29,6 |
5 |
35,0 |
33,5 |
6 |
38,4 |
36,8 |
7 |
40,6 |
|
Mortalité: Pas de renseignements disponibles.
Migrations: Différentes hypothèses ont été émises concernant les migrations de cette espèce et le nombre de populations quelle constitue:
- existence de plusieurs populations plus ou moins indépendantes (Overko et Mylnikov, Annexe 6, Fig. 1);- existence dune seule population effectuant des migrations de grande amplitude (Domain, 1976; Boely et al., Annexe 4, Fig. 4).
Les travaux sur cette espèce ont été conduits par les chercheurs de lAtlant-NIRO, de lInstitut LIBASKY et du CRODT.
Reproduction: Trois aires de ponte intensive ont été déterminées: la première entre 9°30 N et 9°45 N ou la ponte est très active en juillet (Overko, Annexe 14); la deuxième au Sénégal davril à novembre avec un pic en mai-juin (Conand et Franqueville, 1973); la troisième près du cap Timiris (Wysokinsky, com. pers.). Dans la nurserie du Sénégal, les juvéniles sont capturés par les sennes de plages principalement en saison chaude et les jeunes sont pêches par les sardiniers en saison froide. La température de leau lors de la ponte peut être très variable, allant de 15 à 29° C.
Fécondité: Les travaux de Overko (Annexe 14) ont permis de déterminer une fécondité absolue variant de 480 000 à 990 000 oeufs par ponte, la fécondité moyenne absolue étant de 680 000 pour des individus de 29 à 35 cm (LF).
Relation taille-poids: Les équations suivantes
ont été obtenues par différents auteurs: |
|
|
|
|
P(g) = 0,02 LT2,88 (cm) (Overko (com.
pers.)) |
Log |
P(g) = 6,521.10-3 LT3,097
(cm) (Wysokinski (com. pers,)) |
|
P(g) = 1,243.10-2 LF3,055
(cm) (Fréon et al., (Annexe 13)) |
a) LTt = 48,57 cm [1-e-0,16 (t+0,80) cap Blanc] Cap-Vert (Overko (com.pers,))b) LT =45,3 cm [1-e-0,303 (t+0,515)] (Wysokinski (com. pers.))
Age (années) |
a |
b |
(cm) |
(cm) |
|
1 |
12,2 |
16,0 |
2 |
17,9 |
24,2 |
3 |
22,3 |
29,2 |
4 |
26,0 |
33,7 |
5 |
29,7 |
36,8 |
6 |
|
39,0 |
7 |
|
40,6 |
8 |
|
41,8 |
9 |
|
42,7 |
10 |
|
43,4 |
Alimentation; Cette espèce possède un spectre dalimentation très large et devient ichtyophage des 25 cm, ce qui explique les importantes captures à la ligne de la pêche artisanale sénégalaise.
Mortalité: Non étudiée.
Migrations: Les travaux soviétiques (Overko, Annexe 14, Tableau 1), montrent des différences biométriques importantes entre les individus situés dans la zone mauritanienne et ceux rencontrés en Guinée. Bien que les migrations soient mal connues, on peut penser que si les deux populations de la zone nord (déjà définies) peuvent se mélanger, celles de la zone sud semblent sindividualiser. Les résultats polonais (Wysokinski, com. pers.) concernant la biométrie vont dans le même sens et montrent que les paramètres varient progressivement du nord au sud.
Les travaux du CRODT ont permis de décrire lexistence de migrations des individus adultes dans la sone sénégalo-mauritanienne (Domain, 1976; Boely et al., Annexe 4, Fig. 4).
Pour cette espèce, la majorité des renseignements provient de travaux de lAtlant-NIRO.
Reproduction: Cette espèce est rarement rencontrée en état de ponte dans les captures soviétiques; la reproduction est donc moins bien connue. Le Tableau présente les connaissances disponibles (Sedlestskaïa, 1978):
Aire de répartition de la population |
Aire de ponte |
Etalement de la ponte (mois) |
Pic de la ponte (mois) |
Taille moyenne à la première maturité
(L 50) |
Température optimale de la ponte |
20° - 31° N |
30° - 31° N 22°30 |
I à III |
--
|
31,0 cm |
17,2° - 22° C |
11° - 19° N |
15° - 10° N |
XII à II |
XII |
27,5 cm |
17,2° - 22° C |
Les observations faites au CRODT confirment la présence dindividus sexuellement murs en début de saison froide (décembre-janvier) et des concentrations larvaires ont été trouvées à cet endroit en janvier 1968 ainsi quen face de la Casamance au niveau de la rupture de pente du plateau continental (Conand, 1970). Au niveau de la presquîle du Cap-Vert, des juvéniles sont observés à la cote en avril-mai. De plus, une forte classe dâge (mode de 18 à 23 cm) a été remarquée (1974) en saison chaude, aux accores du plateau continental, au sud de la presquîle du Cap-Vert. On peut supposer que celle-ci correspond aux fortes captures des sardiniers de Dakar en saison froide 1975 (janvier à avril).
Fécondité: Non étudiée
Relations taille-poids: Léquation suivante a été obtenue au CRODT (Fréon et al., Annexe 13):
P(g) = 4,871.10-3 LF3,278 (cm)
Croissance: Elle a été déterminée par plusieurs auteurs par lecture des écailles. Les résultats suivants ont été obtenus:
a)LFt = 44,08 (1 - e-0.326 (t + 0,834) (Krivospitchenco (Annexe 15))Ces deux équations donnent les correspondances âge/longueur suivantes:b) LFt = 55,357 (1 - e-0,.118 (t + 3,178) (Staïcu et Maxim (1974))
Age (années) |
a |
b |
(cm) |
(cm) |
|
1 |
20,37 + 0,13 |
-- |
2 |
26,35 ± 0,12 |
-- |
3 |
31,07 ± 0,20 |
28,68 |
4 |
35,02 ± 0,23 |
31,62 |
5 |
37,04 ± 0,32 |
34,30 |
6 |
38,08 ± 0,51 |
36,66 |
7 |
|
38,76 |
8 |
|
40,59 |
9 |
|
42,25 |
10 |
|
43,69 |
Alimentation: Elle est essentiellement constituée de copépodes et de larves deugrau-lidés chez les individus de 17 à 24 cm (Nieland, 1976).
Mortalité: Non étudiée
Migrations: Elles sont mal connues, les renseignements disponibles au CRODT sont représentés sur la Fig. 7 (Boely et al., Annexe 4).
Cette espèce a fait lobjet dun récent groupe de travail (FAO, 1977) et nous ne reviendrons pas sur lessentiel de sa biologie. Le fait le plus marquant est lextension vers le sud de laire de répartition géographique (Domanevsky et Barkova, Annexe 8, Fig. 2), qui a été attribuée à lintensification de lupwelling.
De plus, toute la biologie de cette espèce semble être fortement dépendante des conditions du milieu. En particulier les variations du taux de croissance et de la taille à la première maturité sexuelle ont été mises en parallèle avec les changements dintensité de lupwelling (Annexe 8, Fig. 3 et 4).
Les études sont beaucoup moins avancées dans cette région. Toutefois des travaux soviétiques ont débuté récemment. Les seuls travaux publiés sont ceux obtenus par le projet FAO/PNUD (1973) sur les sardinelles en 1970-71. S. maderensis semble être abondante, constituant vraisemblablement un stock unique allant du sud de la Guinée au Libéria. Des individus de 15 à 18 cm sont capturés toute lannée et des individus plus grands en février-mars (21 cm), Des oeufs et larves ont été trouvés au large de Freetown de février à avril. Des concentrations de S. aurita (LT 17-21 cm) ont été observées de janvier à mai sur la partie la plus profonde du plateau continental de la Sierra Leone. Elles semblaient quitter ce secteur en direction du nord à cette période.
Pour les autres espèces on na pratiquement aucun renseignement sur leur biologie.