Réductions tarifaires
Dans le cadre du Cycle dUruguay, le Malawi a appliqué des droits consolidés sur tous les produits agricoles, au taux plafond de 125 pour cent sauf pour quelques produits dont le taux plafond est de 50 pour cent (seigle, orge et avoine), de 55 pour cent (pâte de cacao, beurre et chocolat) et de 65 pour cent (poudre de cacao). Les droits ont été consolidés sur moins de un pour cent des lignes tarifaires pour les produits non agricoles, à des taux plafonds allant de 30 à 65 pour cent. Dautres droits et frais sur ces produits sont consolidés à un taux plafond de 20 pour cent (voir tableau 1) En tant que PMA le Malawi na pris aucun engagement en vue de réduire ces plafonds consolidés.
Tableau 1. Indicateurs relatifs aux droits de douane (fin 2000/2001)
Indicateur |
Tous produits |
Agriculture |
Autres |
Lignes tarifaires consolidées |
17 |
100 |
0,3 |
Lignes tarifaires en franchise de droits |
4 |
11 |
2,8 |
Taux de la moyenne simple des droits NPF appliqués |
13,6 |
15,2 |
13,3 |
Fourchette des taux NPF appliqués |
0-25 |
0-25 |
0-25 |
Écart type des droits NPF appliqués |
9,3 |
9,4 |
9,3 |
Droits ad valorem (pourcentage des lignes tarifaires) |
100 |
100 |
100 |
Source: OMC (2002).
Les taux de droits effectivement appliqués sont nettement inférieurs à ces taux plafond, surtout pour le secteur agricole. La simple moyenne des droits de la NPF était de presque 14 pour cent en 2000/2001, soit un recul dau moins 16 pour cent en 1997/1998 et de 21 pour cent en 1996/1997. Pratiquement tous les droits sont ad valorem. La structure tarifaire est progressive et comporte six tranches; des taux de zéro et 5 pour cent sappliquent aux "biens de première nécessité"; le taux de 10 pour cent aux biens intermédiaires. Le taux de droit maximum appliqué aux biens de consommation est actuellement de 25 pour cent. Avec un coefficient de variation denviron 0,7, les droits étaient relativement peu ventilés en 2000/2001.
Les droits effectivement appliqués aux biens agricoles sont légèrement supérieurs à la moyenne appliquée aux biens manufacturés (15,2 pour cent). La structure des droits effectivement appliqués figure au tableau 2. Les droits les plus faibles sont appliqués aux importations doléagineux et de céréales, alors que les droits plus élevés sont appliqués aux produits alimentaires transformés.
Tableau 2. Taux de droits NPF, pour certains produits, selon le code à deux chiffres du SH (2000/2001)
Code du SH à deux chiffres |
Brève description |
Nombre de lignes |
Moyenne simple |
Fourchette |
Ecart type |
01 |
Animaux vivants |
17 |
9,4 |
0-25 |
9,3 |
02 |
Viande et abats comestibles |
53 |
11,4 |
10-25 |
4,4 |
04 |
Laits et produits de la laiterie |
28 |
17 |
0-25 |
8,4 |
05 |
Produits dorigine animale |
17 |
8,2 |
0-10 |
3,9 |
06 |
Plantes vivantes et produits de la floriculture |
12 |
16,3 |
10-25 |
7,7 |
07 |
Légumes |
65 |
15,8 |
10-25 |
7,4 |
08 |
Fruits comestibles |
55 |
22 |
10-25 |
6,1 |
09 |
Café, thé |
32 |
22,7 |
10-25 |
5,5 |
10 |
Céréales |
16 |
5.0 |
0-10 |
5,2 |
11 |
Produits de la minoterie |
41 |
17,9 |
0-25 |
10,4 |
12 |
Graines et fruits oléagineux |
46 |
1,8 |
0-25 |
10,4 |
16 |
Préparations de viande |
26 |
25 |
25 |
0 |
17 |
Sucre et sucreries |
17 |
17,9 |
10-25 |
7,7 |
18 |
Cacao et ses préparations |
11 |
22,3 |
10-25 |
6,1 |
Source: OMC (2002)
Au titre de ses accords commerciaux bilatéraux et régionaux comme la SADC, le COMESA, lAccord commercial bilatéral Malawi-Zimbabwe et lAccord commercial bilatéral Malawi-Afrique du Sud, certaines importations du Malawi entrent dans le pays à des taux préférentiels inférieurs aux taux effectivement appliqués de la NPF susmentionnés.
Le COMESA est censée être une union douanière et monétaire. Sa zone de libre échange a été instaurée le 1er novembre 2000, et le Malawi a respecté cette date butoir. Laccord de libre-échange pris au titre du COMESA prévoit des échanges en exemption de droits, sur tous les produits, dans la mesure où les règles relatives à lorigine sont respectées. Lunion douanière doit entrer en vigueur dici le 1er novembre 2004 avec un TEC à quatre tranches tarifaires: zéro pour cent, 5 pour cent, 15 pour cent et 30 pour cent (respectivement sur les biens déquipement, les matières premières les biens intermédiaires et les biens finaux). Toutefois, comme la plupart des membres de la COMESA y compris le Malawi, ont des fourchettes tarifaires maximum inférieurs à 30 pour cent, on envisage la possibilité de réduire le taux convenu du TEC sur les biens finaux (OMC, 2002).
Pour ce qui est de la SADC, les réductions tarifaires ont débuté en septembre 2000 avec Maurice et lAfrique du Sud et en juillet 2001, elles avaient été adoptées pour tous les autres membres de la Communauté, à lexception du Mozambique (Imani-Capricon, 2001). Le but de la SADC est de réduire les droits de 85 pour cent des produits à zéro pour cent dici 2008 (98 pour cent des produits dici 2012). Loffre du Malawi aux pays qui ne sont pas membres de lUnion douanière dAfrique australe, figurent au tableau 3. Toutes les importations, y compris celles du COMESA et du Zimbabwe (au titre de laccord déchanges bilatéraux) sont affectés dune surtaxe de 20 pour cent, mais limportateur peut en demander le remboursement.
Tableau 3. Liste des réductions tarifaires du Malawi, dans la SADC
Catégorie |
Description |
A |
Les produits actuellement affectés dun droit de 0-5 pour cent devraient être immédiatement réduits à zéro (ce qui représente 33 pour cent de lensemble des lignes tarifaires) |
B |
Les produits affectés dun droit de 6-30 pour cent devraient être progressivement réduits, en commençant la troisième année pour certains produits et la cinquième année pour le reste. |
C |
Il sagit de produits sensibles comme le sucre, la confiserie, la bière, les textiles, les allumettes et les automobiles. |
Source: Imani-Capricon Economic Consultants (2001).
Les accords tarifaires bilatéraux, notamment avec les principaux partenaires traditionnels, comme lAfrique du Sud et le Zimbabwe, varient tant dans leurs objectifs que dans leur réciprocité. Entre le Malawi et le Zimbabwe, un accord de réciprocité prévoit des échanges en franchise de droits sur tous les produits, dans la mesure où 1) ils sont conformes au critère dorigine qui est de 25 pour cent pour la valeur ajoutée locale 2) ils respectent les normes requises dans le pays importateur. Cela crée une zone particulière de libre-échange entre deux pays au sein dune zone de libre échange plus vaste (COMESA), la différence tenant aux règles sur les critères dorigine. Le Malawi a fait connaître son inquiétude pour ce qui est du manque de rigueur des règles de certification et de labsence de toute disposition pour le règlement des conflits. De ce fait, il retient quil est important que laccord soit renégocié pour renforcer la certification des produits manufacturés et inclure le cumul; prévoir des mécanismes de règlement des conflits; établir une liste de produits sensibles (Imani-Capricon, 2001). Un projet daccord révisé a été préparé et attend la ratification des deux parties.
Laccord déchanges bilatéraux entre le Malawi et lAfrique du Sud est asymétrique: il accorde au Malawi un statut dexemption des droits pour ses produits, dès lors quil comporte 25 pour cent de valeur ajoutée locale, alors que lAfrique du Sud se voit octroyer seulement un traitement de NPF. Cet accord bilatéral restera en vigueur jusquen 2008, date à laquelle le niveau des droits de la SADC sera égal à 0.
Comme une grande part des échanges du Malawi provenant des pays de la SADC, à lexception de lAfrique du Sud, bénéficie déjà des préférences du COMESA, les réductions du Malawi au titre du Protocole déchanges de la SADC ne prévoient pas de réductions tarifaires importantes généralisées. Au terme dune période de huit années, la moyenne pondéré des droits en fonction des échanges sur les importations en provenance des pays de la SADC (à lexception de lAfrique du Sud) ont chuté de 2,5 à 1 pour cent. Toutefois, comme lAfrique du Sud na reçu précédemment aucune préférence du Malawi, les droits moyens sur les importations dAfrique du Sud chuteront de 10,4 pour cent à 2,9 pour cent. Ces baisses ne devraient pas se manifester avant la deuxième moitié de la première décennie de notre siècle. La principale incidence directe de la SADC sur le Malawi sera donc lextension de laccès en franchise de droits aux importations en provenance dAfrique du Sud, qui est de loin son principal partenaire commercial (OMC, 2002)
Mesures de sauvegarde spéciale (SSG)
Le Malawi a notifié sa législation anti-dumping à lOMC en 1995 et il est actuellement en train de le réélaborer pour lharmoniser avec les exemples de lOMC (OMC, 2002). Le Malawi na pas de législation en matière de sauvegarde. Il nas pas accès à la clause SGS de lAccord sur lagriculture parce quil a bénéficié de loption permettant davoir recours aux plafonds consolidés. Du fait de la pression exercée par les producteurs locaux (surtout pour lélevage et le tabac), les autorités ont parfois imposé, de manière temporaire, une interdiction sur les importations de volailles et de tabac.
Évaluation en douane
Les autorités ont passé un contrat avec la Société générale de surveillance pour effectuer, dans le pays fournisseur, une inspection avant embarquement sur les biens importés (qualité, quantité, classification, valeur et services connexes). Ce contrat, qui est entré en vigueur en juin 1996, est complété par un accord de lOMC sur les inspections avant embarquement. Il fixe les directives, les procédures et les normes que les importateurs, les fournisseurs et la Société générale de surveillance doivent observer afin daccélérer le processus dinspection. Linspection avant embarquement se conclut soit par un rapport dacceptation (conformité aux règles) soit par un rapport de refus (règles non respectées). Un rapport dacceptation est nécessaire pour que les importations puissent faire passer la douane à leurs produits, et pour que les exportateurs puissent recevoir leur paiements.
Contingents tarifaires
Le Malawi napplique pas les contingents tarifaires.
Arrangement relatifs aux licences dimportation
Le Malawi applique un système libéral de licence, pour les importations et les exportations. Les restrictions sont justifiées par des raisons sanitaires, de sûreté et de sécurité nationale. Treize produits seulement, représentant environ 5 pour cent de tous les produits importés au Malawi, ont besoins dune licence dimportation. Il sagit des uniformes de larmée de terre, de la marine ou de laéronautique ou de la police; des substances radioactives; des filets japonais pour les oiseaux sauvages; des animaux sauvages; des trophées et des produits dérivés de ces animaux; des poissons vivants; des produits composés utilisés dans lalimentation animale (sauf certains exceptions); de la volaille vivante et des ufs; de la viande (sauf certaines exceptions); de la dieldrine; de laldrine; et du sel. Depuis 1994, le système de taux de change a été libéralisé, permettant aux forces du marché de déterminer la valeur du Kwacha.
Au Malawi, avec la mise en place des réformes dajustement structurel appuyées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, un soutien très limité a été fourni aux producteurs, depuis le début des années 90. Conformément aux engagements pris au titre de lAgricultural Sector Assistance Credit (ASAC), les autorités ont adopté un processus visant à abandonner progressivement les subventions récurrentes. Les engagements pris au titre de lASAC ont été que le taux global de subvention sur les engrais ne devait pas dépasser 30 pour cent en 1990/1991, 25 pour cent en 1991/1992, et 20 pour cent in 1992/1993, alors que les subventions totales, comme proportion des dépenses publiques totales, ne devraient pas dépasser 2 pour cent, 1,6 pour cent et 1,3 pour cent respectivement, pour les campagnes de 1990/1991, 1991/1992, et 1992/1993.
La suppression des subventions a été effectuée par le biais du Fertilizer Subsidy Removal Program, lobjectif étant de parvenir à une suppression totale des subventions au cours de la campagne 1995/1996. les pouvoirs publics ont également convenu déliminer toutes les subventions sur les semences de maïs hybride au cours de la campagne 1994/1995. Le catégories les plus démunies seulement, devraient recevoir les semences et les engrais gratuits, au titre du Drought Recovery Program, pour la campagne 1994/1995. En 1998 et 1999, le Starter Pack Program avait été élaboré pour accroître la productivité agricole des ménages démunis, en favorisant leur accès aux intrants. Les agriculteurs ont reçu de petits paquets de semences améliorées et dengrais, adaptées à leur situation géographique et à leur système dexploitation. Ce programme, qui a été revu en ciblant les bénéficiaires sappelle maintenant le Targeted Input Program. Les dépenses restantes des pouvoirs publics destinées à lagriculture relèvent de la catégorie verte
Le Malawi nest pas autorisé a utiliser des subventions à lexportation, au titre de lAccord sur lagriculture. Quatre produits seulement ont besoin dune licence dexportation. Il sagit de léquipement militaire, à lexception des armes et des munitions; des produits dérivés du pétrole; des animaux sauvages, des trophées et des produits tirés des animaux sauvages; du maïs et de la farine de maïs. Le Ministère du commerce et de lindustrie délivre les licences et contrôle à intervalles réguliers les biens soumis à des licences dimportation et dexportation. Ces licences sont valables six mois mais leur durée peut être prolongée.
Les normes (y compris les règlements techniques obligatoires) sont établies par lOffice de normalisation du Malawi, sur la base des normes régionales et des normes internationales (comme lISO et le Codex Alimentarius). Elles ne sont pas discriminatoires vis-à-vis des importations. Aucun accord officiel de reconnaissance mutuelle na été conclu mais les résultats de test effectués à létranger sont normalement acceptés de manière unilatérale par le Malawi. Les règles sanitaires et phytosanitaires sont appliquées, mais ne semble pas généralement entraver les importations, sauf pour linterdiction des denrées génétiquement modifiées et des viandes contenant des hormones de croissance. Le Malawi applique des restrictions temporaires, y compris des interdictions pour limportation danimaux et de produits dorigine animale en provenance de certains pays dans lesquels sévissent certaines maladies. Il a aussi imposé une interdiction de ces importations (y compris sur les aliments pour le bétail) en provenance de lUnion européenne du fait de lESB (OMC, 2002). LOffice de normalisation du Malawi, membre du Bureau international de normalisation, favorise lharmonisation avec les normes reconnues internationalement. Au Malawi, lOffice de normalisation édicte et fait appliquer les normes relatives aux produits. Tous les produits fabriqués dans les pays et destinés à lexportation doivent auparavant obtenir un certificat de lOffice de normalisation. Les hôtels et les traiteurs sont aussi soumis aux contrôles de lOffice.
Le Malawi a pris lengagement dintroduire les mesures de lAccord ADPIC, mais la mise en uvre est freinée par le manque de capacités techniques. Du fait de la progression de la pauvreté dans le pays et des difficultés que les autorités doivent affronter pour respecter leurs obligations dans le secteur social, il est peu probable que ce secteur devienne prioritaire, à moins quil ne bénéficie dune aide étrangère.