3 COMMERCE DES PRODUITS ALIMENTAIRES ET AGRICOLES

Les exportations agricoles occupent une place essentielle dans les échanges commerciaux du Malawi. La part des exportations agricoles dans les exportations totales n’a connu qu’une faible diminution passant de 87 pour cent en 1993 à 81 pour cent en 1999 (OMC, 2002). Les exportations agricoles ont progressé après l’Accord sur l’agriculture par rapport aux périodes précédentes, mais le rythme de croissance a ralenti (voir tableau 4). Si l’on examine de plus près la tendance, l’on s’aperçoit que la valeur des exportations a culminé en 1998 puis a reculé. Les cours très élevés du tabac expliquent en partie l’amélioration qui a eu lieu après 1995 et l’on a enregistré peu de modifications dans le volume général des exportations. La hausse du volume des échanges, au cours des années 90, peut être attribuée en partie au PAS, prévus pour améliorer la politique des prix et la structure des incitations dans le secteur agricole. Ils ont également favorisé la participation du secteur privé à la commercialisation des intrants destinés aux petits agriculteurs et des produits de leurs exploitations. Les résultats médiocres (volumes) peuvent être attribués à un certain nombre de facteurs. Les PAS se sont concentrés sur les contraintes relatives aux prix, mais ont ignoré les questions non monétaires qui au Malawi entravent considérablement le développement agricole. Il s’agit notamment de l’infrastructure des marchés et de l’infrastructure matérielle ainsi que des risques d’investissement. D’autres goulots d’étranglement ont freiné aussi les échanges et ne sont pas abordés dans les PAS (incitations inadaptées pour les producteurs; termes de l’échange défavorables dans le pays; difficultés d’accès au crédit et à la vulgarisation. De faibles ressources en devises étrangères ne permettent pas d’importer suffisamment d’intrants agricoles (engrais, produits agrochimiques, etc.) ce qui a ultérieurement réduit les possibilités d’exportation de l’économie.

Tableau 4. Commerce des produits agricoles et alimentaires (moyennes annuelles)

Source: FAOSTAT.

Les importations agricoles ont très nettement augmenté à partir de la fin des années 80 et jusqu’à la fin des années 90, en partie à cause de la hausse de l’accroissement des importations de maïs, au début des années 90. Depuis lors, et jusqu’à la récolte désastreuse de 2002, les programmes d’incitation à la production de maïs, de la fin des années 90, ont permis d’éliminer progressivement les importations de maïs et les importations alimentaires ont chuté après 1995.

Le Malawi a toujours eu une balance commerciales excédentaire pour les produits agricoles, et d’après les données disponibles cet excédent a augmenté, jusqu’en 2001. Les exportations agricoles du Malawi sont pour l’essentiel des cultures non alimentaires (tabac, thé, coton) et la situation a peu évolué ces dernières années (voir tableau 5). La balance des échanges alimentaires, à elle seule, a évolué très différemment, passant d’un excédent à la fin des années 80 à un déficit au cours des années 90. Les raisons de ces tendances indiquées ci-après, pour chaque produit.

Tableau 5. Principales exportations agricoles, par produits, en pourcentage (1994-2000)

Source: Conseil économique national, Bureau national des statistiques, Trésor et Banque de réserve du Malawi.

Tabac

La forte avancée des exportations de tabac, à partir de 1990, puis une progression plus lente jusqu’en 1998, s’explique par l’entrée du sous secteur des petits exploitants dans la production de tabac Burley, qui jusqu’alors était un monopole d’État. Au cours de la campagne 1990/1991, les pouvoirs publics ont pour la première fois octroyé aux petits agriculteurs, un contingent de 3 millions de kilogrammes de tabac Burley à vendre aux enchères, sans exiger que leurs terres soient enregistrées en tenure à bail ou en tenure franche. L’interdiction, pour les petits exploitants de cultiver le tabac Burley a été totalement supprimée en 1995. La production des petits exploitants (jusqu’à 2 ha) a progressé considérablement, passant de 69 000 tonnes en 1996 à environ 90 000 tonnes ces dernières années mais elle a servi à compenser le recul de la production des grandes exploitations (OMC, 2002). Les prix du tabac ont chuté ces dernières années, même si de 1995 à 2000, ils étaient considérablement plus élevés qu’au cours de la période antérieure à l’Accord sur l’agriculture. Toutefois des volumes d’exportation réduits ont conduit à une réduction de la part du tabac dans les recettes totales des exportations agricoles, au cours de la période la plus récente (tableau 6)

Tableau 6. Valeur, volume et valeur unitaire des exportations agricoles (1985-2000)

Source: FAOSTAT.

Thé, café et sucre

La valeur des exportations de thé a varié en fonction du niveau des cours mondiaux et il est difficile de dégager une tendance malgré une nette progression du volume des exportations de thé dans les données FAOSTAT, en l’an 2000. La valeur des exportations de café est nettement inférieure et a reculé progressivement, depuis la moitié des années 90. Le volume des exportations de sucre a augmenté après 1995, même si l’incidence de cet accroissement sur les revenus d’exportations a été atténuée par une chute de la valeur unitaire des exportations. Le exportations du Malawi (pour l’essentiel du sucre roux) relèvent principalement des contingents fixés sur les marchés préférentiels comme l’Union européenne, les États- Unis et l’Afrique du Sud. Un quart seulement des exportations de sucre du Malawi est vendu sur le marché libre, à des prix nettement inférieurs. (OMC, 2002).

3.1 Importations agricoles

Les importations de maïs ont fluctué au cours de la période 1985-2000. Elles ont culminé au début des années 90, en raison d’une période de sécheresse qui a rendu nécessaire l’importation de grosses quantités de maïs. Le prix unitaire élevé des importations est dû à la situation géographique du Malawi qui n’a pas d’accès à la mer. Les importations de blé ont progressé r0égulièrement, même si un net recul de leur valeur unitaire, après 1995, indique que les dépenses sur les importations de blé ont chuté au cours de cette période. Cela n’est dû à l’aide alimentaire puisque ses apports ont été bien supérieurs au début des années 90 (voir tableau 7). Les importations de produits laitiers, peu significatives, indiquent toutefois une lente progression à la fin des années 90, par rapport à la décennie précédente.

Tableau 7. Valeur, volume et valeur unitaire des importations agricoles (1985-2000)

^a1994-1999.
Source: FAOSTAT.