LOuganda est un pays sans accès à la mer, entouré par le Soudan, le Kenya, la République démocratique du Congo, la République Unie de Tanzanie et le Rwanda. On a enregistré une croissance démographique de 2,5 pour cent par an en moyenne, la population étant passée de 12,6 millions dhabitants en 1985, à 2,2 millions dhabitants en lan 2000 et elle devrait atteindre 23,4 millions dhabitants dici la fin de 2002. Environ 80 pour cent du total des terres sont cultivables, mais lon estime que seulement 30 pour cent sont utilisées de manière productive. Le couvert végétal est varié: savanes, bois, brousse et forêt tropicale humide.
Dans plus de 75 pour cent du pays, le climat est équatorial, mais on note des variations dues à laltitude. La partie méridionale du pays reçoit de 1000 à 1500 mm de précipitations par an, au cours de deux saisons des pluies, alors que dans la partie septentrionale, où lon nenregistre quune saison des pluies, les précipitations atteignent de 600 à 1000 mm par an. Dans le sud du pays, les cultures sont principalement persistantes (café, bananes vertes) alors que lélevage est pratiqué dans les régions les plus sèches du nord et de louest.
La part du secteur agricole (secteur monétaire et non-monétaire) dans le PIB a diminué, passant de 64,1 pour cent en 1985 à 41 pour cent en 2001. Le sous-secteur non monétaire de lagriculture a été le plus touché, passant de 39,9 pour cent du PIB total en 1985 à 22,7 pour cent en lan 2000. Toutefois le secteur agricole reste fondamental pour léconomie, car il est la principale source de moyens dexistence et demplois, pour plus de 60 pour cent de la population. Il représente plus de 70 pour cent des recettes dexportation et fournit le gros des matières premières pour la plupart des industries, qui relèvent pour lessentiel du secteur agroalimentaire.
La production agricole est pour lessentiel le fait dune agriculture de subsistance, pratiquée principalement, par environ 3 millions de petits exploitants, sur des parcelles qui mesurent en moyenne 2,5 ha. Le secteur agricole est dominé par la production de cultures vivrières, mais les cultures commerciales, lélevage, ainsi que les produits halieutiques et forestiers qui sont également importants. Les cultures vivrières qui représentaient 72,4 pour cent du PIB agricole en 1985, ont baissé pour sétablir à 65,3 pour cent en lan 2000.
La culture des bananes est la principale culture vivrière. En lan 2000, elle représentait 28 pour cent du total de la superficie cultivée, suivie par les céréales, les racines, les légumineuses et les oléagineux (respectivement 25 pour cent, 17 pour cent, 14 pour cent et 8 pour cent de la superficie cultivée). La production vivrière est la plus importante, mais un tiers seulement est commercialisé. Les cultures commerciales, le bétail, le poisson et les forêts représentaient respectivement 4,5 pour cent, 16,5 pour cent, 4 pour cent et 2,6 pour cent de la production agricole en 1985 et 8,9 pour cent, 6,9 pour cent, 4,6 pour cent, et 4,3 pour cent en lan 2000. LOuganda est à même de couvrir ses propres besoins alimentaires, mais des produits vivriers comme le blé et le riz sont importés pour couvrir les besoins des populations urbaines.
Les exportations de lOuganda sont dominées par les cultures commerciales comme le café, le coton, le thé et le tabac, le café arrivant en tête des exportations. La part des cultures commerciales traditionnelles dans les exportations totales a diminué, passant de 96 pour cent en 1985 à 38,3 pour cent en lan 2001. Ce recul sexplique surtout du fait de leffondrement des cours mondiaux du café et de lincapacité dajouter de la valeur aux cultures commerciales aussi par la forte dépendance, vis-à-vis de quelques rares produits dexportation. La contribution des produits dexportation non traditionnels (poisson, maïs, peaux et cuirs) aux recettes dexportation a augmenté du fait de la libéralisation des échanges et de campagnes publiques bien orchestrées de promotion des exportations.
Les pouvoirs publics ont entrepris une la réforme économique, dès 1987, dans une optique de croissance économique et de développement. Les réformes, axées sur la libéralisation économique et la privatisation des entreprises publiques tendent à favoriser la participation du secteur privé au processus de développement. Ces réformes ont été amendées et consolidées dans un cadre de développement public global, le Plan daction pour lélimination de la pauvreté, mis en place en 1997, puis modifié en lan 2000. Ce Plan daction a pour principal objectif de faire reculer le niveau de pauvreté en Ouganda, de 35 pour cent en lan 2000, à moins de 10 pour cent par en en 2017. Selon le PEAP, les trois conditions suivantes sont nécessaires pour une croissance économique au sens large.
moderniser le secteur agricole en tenant compte des avantages comparatifs nationaux, tant au plan régional que mondial;
stimuler au maximum la croissance économique et réduire les inégalités de revenus par le biais dune participation active des plus défavorisés à léconomie;
favoriser une croissance économique durable en assurant une stabilité macroéconomique;
La modernisation du secteur agricole est lun des principaux centres dintérêt du Plan daction. Ainsi, le Plan de modernisation de lagriculture vise à moderniser le secteur agricole en stimulant «un secteur agro-industriel rentable, compétitif, durable et dynamique». Cela devrait déboucher sur lamélioration des revenus en renforçant la productivité agricole, en accroissant la part de la production agricole commercialisée et en créant davantage demplois, tant dans les exploitations quà lextérieur. En outre, cela permettra daccélérer la diversification de léconomie dominée par lagriculture en développant les secteurs non-agricoles.
On estime que les échanges stimulent fortement la croissance économique. Les politiques commerciales devraient soutenir les efforts de réduction de la pauvreté engagés en Ouganda, encourager lemploi et la diversification des exportations. Au cours des seize dernières années, les objectifs des politiques commerciales, ont suivi, en Ouganda, la voie dune libéralisation constante et dune participation accrue du secteur privé, de la déréglementation de la privatisation et de la participation aux accords régionaux, surtout dans le cadre de la CAO (Coopération en Afrique australe: Ouganda, Kenya et République-Unie de Tanzanie) et du COMESA.
LOuganda participe aussi à lAutorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dont le but est notamment de développer la coopération économique et la sécurité alimentaire régionale parmi ses États membres. LOuganda a également signé lAccord de Cotonou qui octroie à 71 pays ACP des échanges et des rapports préférentiels avec lUnion européenne. Il bénéficie aussi, au titre de lAGOA (États-Unis) dun accès au marché des États.Unis, sans restrictions aucunes, pour quelques 1800 produits manufacturés.
La libéralisation de la commercialisation des produits agricoles. et partant labolition des contrôles des prix et des taxes dexportation, ont réduit les obstacles au commerce en Ouganda. Bien que cela se soit accompagné dune simplification importante de la structure tarifaire, limposition dune commission pour les licences dimportations et dune retenue à la source pour les importations sont des mesures préoccupantes qui pourraient avoir une incidence sur lengagement pris par lOuganda de réduire lécart entre les taux effectivement appliqués et les taux consolidés. Ces ajustements pourraient contribuer à une exploitation totale des avantages comparatifs de lOuganda et attirer des investissements étrangers.
Le 29 Septembre 1994, lOuganda a ratifié lAccord de Marrakesh en tant que Membre originaire de lOMC et il est donc maintenant lié par tous les Accords multilatéraux de lOMC. A lOMC, lOuganda figure parmi les PMA. Il bénéficie donc dun traitement NPF vis-à-vis de tous ses partenaires commerciaux et a accompli des efforts considérables pour mettre en place les mécanismes appropriés, à lapplication des accords de lOMC. Malgré les difficultés rencontrées pour élaborer et effectuer les notifications, comme cela est exigé par les divers accords, lOuganda continue à tenter de remplir, toutes les prescriptions de notifications, sur la base de leur fréquence, comme cela est résumé pour les divers accords pertinents à lagriculture, au tableau 1.
Tableau 1. Situation actuelle des notifications à
lOMC,
(conditions requises)
Accord de lOMC |
Nature de la prescription |
Periodicité |
Notification la plus récente |
Accord sur lagriculture (Art. 18.2) |
Soutien intérieur |
Annuelle |
G/AG/N/UGA/2 13 novembre 2000 |
Accord sur lagriculture (Art. 10 et 18.2) |
Subventions aux exportations |
Annuel |
G/AG/N/UGA/1 13 novembre 2000 |
Accord sur la mise en oeuvre de lArt. VI du GATT 1994 (Art. 18.5) |
Législation et réglementations |
Une seule fois, puis modifications |
G/ADP/N/1/UGA/2 20 septembre 1996 |
Accord sur les subventions et les mesures compensatoires (Art. 32.6) |
Législation et réglementation |
Une seule fois, puis modifications |
G/SCM/N/1/UGA/2 20 Septembre 1996 |
Accord sur les subventions et les mesures compensatoires (Art. 25.11) |
Mesures compensatoires prises |
semestrielle |
G/SCM/N/56/Add.1/Rev.1, 26 octobre 2000 |
Subventions et mesures compensatoires (Art. 25.1) GATT 1994 (Art. XVI.1) |
Subventions spécifiques |
Annuelle |
G/SCM/N/38/UGA 13 novembre 2000 |
Accord sur lapplication des mesures sanitaires et phytosanitaires |
Mesures prises |
Ad hoc |
G/SPS/N/UGA/1/Corr.1 20 avril 1999 |
Source: Documents de lOMC.
LOuganda a actuellement entrepris une réforme de lensemble de sa législation commerciale afin dadapter ses lois, ses règlements et ses procédures aux conditions requises par lOMC. Un Comité inter-institutionnel, et cinq sous-comités (Agriculture; Services; Mise en oeuvre et nouvelles questions; Pratiques commerciales déloyales et cadre juridique; ADPIC; MIC) ont également été mis en place afin dassurer une consultation continue et un respect des obligations prises auprès de lOMC.
LOuganda a engagé son commerce, qui progresse au ralenti, dans un cadre de développement, mais les diverses institutions relatives aux politiques commerciales, y compris le Ministère du tourisme, des échanges et de lindustrie, ne disposent pas des capacités nécessaires, pour gérer les accords commerciaux et mettre réellement en place les réformes qui simposent.
[84] Étude
préparée par la FAO par Paul Wagubi, spécialiste du
commerce en Ouganda. |