Livres

La publication vedette de la FAO jette un regard sur l’avenir

Situation des forêts du monde 2009. 2009. Rome, FAO. ISBN 978-92-5-206057-4.

Le rapport biennal Situation des forêts du monde dresse un bilan des principaux événements affectant le secteur forestier. L’édition de 2009, dont le thème est «Société, forêts et foresterie: s’adapter pour l’avenir», s’intéresse à l’impact que les grands bouleversements mondiaux survenant hors du secteur auront sur le secteur forestier, et à la réaction possible du secteur face aux défis.

La première partie, s’appuyant sur les dernières études prospectives réalisées par la FAO dans le secteur forestier, examine l’impact combiné des changements démographiques, économiques, institutionnels et technologiques sur les forêts et la foresterie dans toutes les régions du monde et décrit les scénarios émergents. Parmi les facteurs importants qui influenceront l’offre et la demande de produits et services forestiers, figurent la nouvelle dépendance à l’égard de la terre, la croissance des revenus, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie, et la production de bioénergie.

La seconde partie traite de l’adaptation nécessaire du secteur forestier pour faire face à l’avenir; elle contient des chapitres portant sur la demande mondiale de produits ligneux et de services environnementaux, le nouvel environnement institutionnel dans le domaine de la foresterie, et l’évolution actuelle des sciences et des technologies forestières, y compris le rôle de plus en plus reconnu des savoirs autochtones et la nécessité de s’adapter aux défis posés par le changement climatique.

À l’instar de tous les autres secteurs, les forêts et la foresterie ne seront pas épargnées par la crise économique qui s’est déclarée au moment où Situation des forêts du monde 2009 allait sous presse, à la fin de 2008. Un post-scriptum intitulé «Défis et opportunités en des moments de turbulence» décrit le fléchissement de la demande (notamment dans le secteur du logement) et le resserrement du crédit, qui ont entraîné un effondrement de la production, de la consommation et du commerce des produits ligneux, débouchant sur la fermeture des scieries et une augmentation du chômage. Les marchés du carbone eux-mêmes ont été frappés de plein fouet. Le marasme économique touche presque tous les pays, contredisant les prévisions économiques optimistes formulées précédemment. Bien que la contraction de la demande de certains produits puisse ralentir le défrichement des forêts, le chômage massif dans les secteurs de l’industrie et des services pourrait avoir des répercussions négatives sur les forêts. En revanche, la crise pourrait offrir l’occasion de renouveler le secteur et de jeter les bases d’une économie plus verte.

Au-delà de son rôle traditionnel d’information à l’appui des politiques et de la recherche, le rapport Situation des forêts du monde 2009 alimentera la réflexion et le débat critiques sur l’avenir des forêts du monde et sur l’évolution de leur utilisation en fonction des changements planétaires. Cette publication présente un grand intérêt pour les praticiens forestiers, les étudiants, les chercheurs, le secteur privé et les organisations de la société civile. L’analyse des principales tendances et perspectives mondiales s’adresse tout particulièrement aux décideurs politiques et aux planificateurs. La publication est disponible en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe.

Pour plus d’informations et pour télécharger les textes, voir: www.fao.org/forestry/sofo

État des connaissances sur les forêts et l’eau

Forests and water. L.S. Hamilton, avec des contributions de N. Dudley, P. Greminger, N. Hassan, D. Lamb, S. Stolton et S. Tognetti. 2008. Étude FAO: forêts n° 155. Rome, FAO. ISBN 978-92-5-106090-2.

Les bassins versants boisés fournissent un pourcentage élevé de l’eau qui sert aux besoins domestiques, agricoles, industriels et écologiques dans les zones situées tant en amont qu’en aval. Un défi clé que doivent relever les gestionnaires des ressources en terres, forêts et eau consiste à augmenter au maximum les avantages que les forêts procurent, sans endommager les ressources hydriques et les fonctions de l’écosystème. Il est impératif d’améliorer la compréhension de l’interface entre les forêts et l’eau, et d’incorporer ces connaissances dans les politiques.

Forests and water, ouvrage né dans le cadre de l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2005, met en évidence l’importance d’une gestion globale d’écosystèmes complexes de bassins versants, en tenant compte des interactions entre l’eau, la forêt et les autres utilisations des terres, ainsi que des facteurs socioéconomiques. Il cherche aussi à démentir certaines généralisations fausses et trompeuses concernant l’impact du couvert forestier sur les débits d’aval annuels et saisonniers. Jusqu’à récemment, les politiques relatives aux forêts et à l’eau se fondaient sur l’hypothèse que, dans toutes les conditions hydrologiques et écologiques, la forêt était la meilleure couverture du sol, permettant de maximiser les apports d’eau, de régulariser les débits saisonniers et d’assurer une bonne qualité de l’eau. D’après cette hypothèse, la conservation (ou l’extension) du couvert forestier à l’amont des bassins versants était toujours la mesure la plus efficace pour améliorer l’approvisionnement en eau et empêcher les inondations dans les zones en aval. Le rôle important que joue le couvert forestier en amont, en assurant un apport d’eau de bonne qualité, a été confirmé, mais dans certaines situations, notamment dans des écosystèmes arides et semi-arides, les forêts ne sont pas nécessairement la meilleure couverture du sol pour garantir des disponibilités hydriques accrues en aval.

Cette publication claire et informative explique le rôle que jouent les forêts dans le cycle hydrologique, et leur influence sur la quantité et la qualité de l’eau. Un chapitre examine certains écosystèmes forestiers particulièrement fragiles: les forêts montagneuses de nuages ou de brouillard, les forêts marécageuses, les forêts situées sur des sols sensibles à la salinité, les forêts sur des pentes escarpées à risque élevé de glissements de terrain, les zones tampons riveraines, les forêts servant à l’approvisionnement municipal en eau, les étangs vernaux et les forêts offrant une protection contre les avalanches. Un autre chapitre étudie le cas particulier des petites îles montagneuses. Les systèmes de rétribution des services des bassins versants appliqués récemment sont également analysés.

Cette publication sur l’état des connaissances intéressera un grand nombre d’experts techniques et de scientifiques, ainsi que des décideurs et des responsables des politiques. Forests and water est également disponible sur Internet: www.fao.org/forestry/publications

Changement climatique et opportunités forestières

Climate change and forests: emerging policy and market opportunities. C. Streck, R. O’Sullivan, T. Janson-Smith et R. Tarasofsky, éd. 2008. Londres, Royaume-Uni, Chatham House et Washington, DC, États-Unis, Brookings Institution Press. ISBN 978-0-8157-8192-9.

Ce livre d’une grande actualité fournit un excellent aperçu des questions juridiques, économiques et environnementales liées aux forêts et à l’atténuation des changements climatiques. Il offre une vue d’ensemble des questions forestières actuellement sur la scène internationale, et traite des sujets comme le commerce du carbone et les projets forestiers dans le cadre du Mécanisme pour un développement propre. La déforestation évitée et les contreparties volontaires de la fixation du carbone font l’objet d’un examen approfondi. Les autres chapitres fournissent une description et une analyse des questions qui sont à la base du débat sur le climat dans le secteur forestier, y compris la permanence, les méthodes de mesure et de monitorage, et les questions juridiques. Huit études de cas fournissent des exemples pratiques.

Plus de 50 auteurs ont collaboré aux 21 chapitres de ce volume, s’interrogeant sur la mesure dans laquelle la bioénergie est renouvelable et sur les incitations qui permettent d’éviter un surcroît de déforestation.

L’ouvrage n’est pas d’un accès facile; il s’adresse aux personnes qui ont déjà quelques notions sur le sujet et souhaitent en savoir davantage sur les politiques liées aux forêts et aux changements climatiques. Pour les lecteurs qui cherchent un examen approfondi des questions de stratégie forestière les plus débattues ces dernières années (et qui le seront probablement aussi dans les prochaines), cet ouvrage est fortement recommandé.

Changement climatique et forêts méditerranéennes

Adaptation au changement global: les forêts méditerranéennes. 2008. Gland, Suisse et Malaga, Espagne, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les forêts sont parmi les écosystèmes les plus importants de la Méditerranée. Elles sont riches en biodiversité et fournissent un grand nombre de services environnementaux. Mais une gestion médiocre, la surexploitation, la pollution, les changements rapides et abrupts d’affectation des terres résultant du développement économique et des pressions commerciales internationales entraînent la dégradation de ces forêts. Le changement climatique, qui détermine des événements extrêmes, comme les vagues de chaleur, les pluies torrentielles, la sécheresse et les tempêtes de vent, aggrave encore davantage ces facteurs.

Cette publication multilingue (en anglais, français et espagnol) donne une bonne idée de l’état actuel des forêts méditerranéennes et passe en revue les tendances du réchauffement de la planète, les enseignements tirés des changements climatiques antérieurs, les impacts actuels et prévus du changement climatique et les mesures pour s’y adapter dans la région. Elle propose des stratégies pour traiter des questions particulières telles que la conservation des ressources génétiques, l’adaptation des paysages, et le renforcement des capacités et de la résilience sociale.

L’ouvrage tire parti des débats qui se sont déroulés au cours de l’atelier sur l’adaptation au changement climatique dans la conservation et la gestion des forêts méditerranéennes, organisé par l’UICN et le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Grèce, en avril 2008. La déclaration des participants, à savoir la Déclaration d’Athènes sur l’adaptation au changement climatique dans la gestion et la conservation des forêts méditerranéennes, est fournie en annexe.

Grâce à la contribution éditoriale d’organisations internationales comme la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de gouvernements, de gestionnaires forestiers et d’utilisateurs de la forêt, d’instituts de recherches et du secteur privé, Adaptation au changement global: les forêts méditerranéennes représente un premier pas vers l’élaboration d’une stratégie et d’un programme de travail conjoints sur l’adaptation des forêts méditerranéennes au changement climatique.

Utilisation du bois pour atténuer le changement climatique

Tackle climate change: use wood. 2006. Bruxelles, Belgique, European Confederation of Woodworking Industries (CEI-Bois).

Cette publication admirablement illustrée présente des arguments environnementaux qui justifient l’utilisation du bois pour atténuer les effets du changement climatique. Elle évalue la production d’anhydride carbonique de différents matériaux et indique la quantité de ce gaz qui peut être économisée en utilisant du bois. Elle décrit le cycle écologique du bois et des produits à base de bois, en mettant l’accent sur les avantages environnementaux et socioéconomiques découlant de l’emploi du bois dans le contexte européen. Ce contexte est établi par des informations générales sur les forêts et l’industrie du bois en Europe, appuyées par des faits et des chiffres.

L’approche est pragmatique et prévisionnelle. CEI-Bois estime qu’une augmentation annuelle de 4 pour cent de la consommation de bois en Europe permettrait de piéger 150 millions de tonnes supplémentaires de CO₂ par an, et que la valeur commerciale de ce service environnemental pourrait s’élever à environ 1,8 milliard d’euros par an.

Le texte, écrit de façon claire et illustré de plus de 60 photographies en couleurs, contient aussi des diagrammes et des tableaux faciles à interpréter. Il s’achève par des définitions de termes et des références à d’autres ouvrages sur le même thème.

Ce produit de haute qualité invite à la lecture et se propose de sensibiliser un vaste public aux avantages environnementaux de l’utilisation du bois. Il intéressera aussi d’autres parties prenantes du secteur forestier qui cherchent un aperçu concis et exhaustif.

Tackle climate change: use wood est également disponible sur Internet: www.cei-bois.org

La vérification dans le commerce du bois

Legal timber: verification and governance in the forest sector. D. Brown, K. Schreckenberg, N. Bird, P. Cerutti, F. Del Gatto, C. Diaw, T. Fomété, C. Luttrell, G. Navarro, R. Oberndorf, H. Thiel et A. Wells. n.d. Londres, Royaume-Uni, Overseas Development Institute (ODI). ISBN 978-0-85003-889-7.

Cet ouvrage est centré sur une question particulière de la politique forestière internationale: comment vérifier la légalité du bois commercialisé d’une façon qui satisfasse les intérêts commerciaux des producteurs, tout en apaisant les inquiétudes d’ordre social et environnemental de la société civile et des consommateurs. Il ne s’agit pas d’un sujet exclusivement technique; la vérification soulève des questions sur l’équilibre entre les droits souverains des États producteurs et le rôle des forêts considérées comme biens publics essentiels. En outre, ces questions revêtent une grande importance aux niveaux national et international.

Legal timber se fonde sur les conclusions du projet VERIFOR, une collaboration en matière de recherche appliquée avec des partenaires d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Après avoir introduit la notion de vérification et examiné la façon dont les politiques relatives à l’exploitation forestière illégale ont évolué, la publication présente des études de cas sur des systèmes de vérification appliqués dans une douzaine de pays, à savoir: Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Costa Rica, Équateur, Ghana, Honduras, Indonésie, Malaisie, Nicaragua et Philippines.

La publication examine ensuite des questions comme la propriété des systèmes de vérification, la base juridique de la vérification, l’indépendance, les impacts du développement, le rapport entre certification et vérification, ainsi que les technologies et les processus multi-parties prenantes qui peuvent favoriser l’amélioration de la gouvernance forestière. Enfin, elle propose quelques principes pour l’élaboration de systèmes efficaces de vérification forestière.

L’ouvrage est le résultat d’une collaboration entre l’ODI et le Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement (CATIE), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et le Centre régional de formation forestière communautaire pour la région Asie et Pacifique (RECOFTC).

Bien que le thème soit propre au secteur forestier, les questions soulevées par cette publication mettent en lumière d’autres questions beaucoup plus générales sur la réforme de la gouvernance. Elle intéressera tous ceux qui œuvrent dans les domaines de la gouvernance forestière et de la gestion des ressources extractives, de la certification et de l’étiquetage commerciaux, de la politique environnementale et du développement participatif.

Potentiel commercial des produits forestiers non ligneux

Commercialization of non-timber forest products: factors influencing success – lessons learned from Mexico and Bolivia and policy implications for decision-makers. E. Marshall, K. Schreckenberg et A.C. Newton. 2006. Programme des Nations Unies pour l’environnement-Centre mondial de surveillance de la conservation (PNUE-WCMC). ISBN 92-807-2677-3.

Les produits forestiers non ligneux (PFNL), qui comprennent les noix, les résines, les fruits, les huiles et les épices, sont une importante source de nutrition et de revenus pour de nombreuses communautés mondiales. Cet ouvrage, fondé sur des expériences vécues au Mexique et en Bolivie, examine le processus de commercialisation des PFNL. Il étudie l’accès au marché, les chaînes de valeur et la mesure dans laquelle la commercialisation contribuera à la gestion durable des forêts.

L’ouvrage commence par expliquer comment les données qualitatives et quantitatives ont été collectées et intégrées dans l’analyse.

Les auteurs estiment que les PFNL peuvent représenter bien plus qu’un dispositif de sécurité. Ils analysent la façon dont ces produits peuvent améliorer les revenus et le niveau de vie, en offrant un cadre pour la commercialisation. Des suggestions sont faites pour la gestion des coûts de transaction, la collaboration avec les organisations non gouvernementales (ONG) et l’évaluation des impacts environnementaux.

Produit grâce à la collaboration entre l’Overseas Development Institute, le PNUE-WCMC, l’Université de Bournemouth et des partenaires au Mexique et en Bolivie, cet ouvrage évalue le potentiel de viabilité, de durabilité et de réduction de la pauvreté des projets de commercialisation, et fournit des outils de soutien à la prise de décisions efficaces par les ONG et d’autres acteurs.