3.1 Collecte et transport des échantillons
3.2 Préparation des échantillons en vue de leur examen
3.3 Cuisson
3.4 Procédure pour lévaluation des produits
La plupart du temps, lévaluation organoleptique de produits de la pêche est suivie dune décision concernant le lot de poissons évalué, par exemple lacceptation ou le rejet dun envoi de produits importés ou le classement de plusieurs lots de poissons proposés sur un marché en fonction de leur fraîcheur. La décision est prise sur la base de lexamen dun échantillon prélevé sur le lot conformément aux directivesqui normalement spécifieront comment léchantillon doit être prélevé selon quil sagit de fins réglementaires ou de fins commerciales.
Lorsquun échantillon est prélevé à des fins dinspection, linspecteur doit sassurer que les méthodes utilisées pour prélever léchantillon et les manipulations qui sensuivent ne modifient pas les caractéristiques sensorielles.
Linspecteur doit sassurer que léchantillon est correctement emballé et, le cas échéant, que sa température est contrôlée, avant de lenvoyer au laboratoire dinspection. Si léchantillon nest pas surveillé par des agents du service dinspection pendant son transport, linspecteur doit sassurer quil ne peut pas être altéré en cours de route.
Dès réception au laboratoire dinspection, les échantillons, sils ne sont pas immédiatement évalués, doivent être entreposés dans des conditions appropriées. Toutefois, les produits frais et réfrigérés doivent être examinés le jour de la réception. Les produits mis à réfrigérer ou à congeler doivent être convenablement enveloppés pour prévenir leur dessèchement.
Le Tableau 1 à lAnnexe 1 présente les caractéristiques utiles pour évaluer certaines espèces et produits. Les procédures pour la préparation des échantillons doivent être adaptées aux types de produits. Certaines procédures concernant le poisson frais ou congelé sont décrites dans les paragraphes suivants.
Sil est entier, le poisson doit être vidé et les viscères doivent être conservées. On enlèvera la tête et on prélèvera un filet sur un côté. Les portions seront assemblées sur un plateau pour lanalyse.
Les produits surgelés peuvent être disposés sur le plan de travail de laire dévaluation, mais il est souvent plus pratique, notamment du point de vue de la présentation et du nettoyage ultérieur, de présenter les unités de léchantillonnage sur des plateaux.
Les produits congelés doivent dabord être examinés à létat congelé. Lunité déchantillonnage complète ou des portions de cette unité seront ensuite décongelées pour évaluation sensorielle. La possibilité ou la nécessité de subdiviser les échantillons dépendra de la nature du produit. Les paquets de crevettes ou de filets surgelés séparément peuvent être ouverts et des sous-échantillons prélevés. Dans le cas de gros poissons ou de blocs, des portions peuvent être détachées à la scie, mais ceci sera plus difficile avec du matériel épais, à moins de disposer dune scie à ruban.
Le matériel congelé doit être décongelé aussi rapidement que possible, mais sans élever la température de la totalité ou dune partie du produit à un degré tel que celui-ci risque de se détériorer. La procédure la plus simple consiste à étaler les unités déchantillonnage sur les plans de travail et les tables de laire de préparation et de les laisser se décongeler à température ambiante. Il faut les couvrir pour les empêcher de se dessécher et dêtre contaminés. Le déroulement de la décongélation doit être surveillé et lorsquon estime que le produit est complètement dégelé, il faut lévaluer tout de suite ou le transférer dans un réfrigérateur. Les produits mis au réfrigérateur doivent être couverts dune pellicule de plastique. La durée dentreposage doit être limitée de manière à préserver lintégrité de léchantillon. Dans la mesure du possible, les unités déchantillonnage seront décongelées sur des plateaux, de façon que la quantité et la nature de légoutture puissent être évaluées.
La décongélation peut être accélérée par immersion du produit dans de leau. Cette méthode est acceptable si le produit est protégé de tout contact avec leau par un emballage adapté ou si le contact avec leau ne modifie pas ses caractéristiques sensorielles. On prendra soin déviter toute détérioration ultérieure ou développement de bactéries. De petites unités déchantillonnage, comme les filets surgelés séparément ou les petits paquets de crevettes ou de chair de mollusque ou de crustacé peuvent être décongelées dans un four à micro-ondes réglé sur décongélation, mais il faut veiller à ne pas utiliser un réglage trop élevé, sinon certaines parties du produit seront surchauffées.
Les gros poissons congelés ou les gros blocs de produits congelés qui mettent plusieurs heures à se décongeler à température ambiante, cest-à-dire plus longtemps quune journée de travail normale, ne peuvent être surveillés correctement pendant toute la durée de la décongélation. Une solution consiste à commencer la décongélation à la fin dune journée de travail, de façon que le produit soit complètement ou presque complètement décongelé le lendemain matin. Sinon, le matériel peut être mis à décongeler très tôt le matin, puis transféré à la fin de la journée dans une pièce réfrigérée où la décongélation se poursuivra à basse température. Il est conseillé de couper en plusieurs morceaux les blocs de produit lorsquils ne sont encore que partiellement décongelés, afin daccélérer la décongélation, si cela est possible sans abîmer le matériel.
Dans le cas où une décision finale ne peut être prise concernant lodeur ou laspect gélatineux à létat décongelé non cuit, on coupera sur lunité déchantillonnage une petite portion du matériel en question (200 g environ) et on confirmera lodeur, la saveur ou létat gélatineux par la cuisson sans retard par une des méthodes de cuisson ci-après. Ces méthodes prévoient le chauffage du produit jusquà une température interne supérieure à 65-70° C. Le produit ne doit pas être trop cuit. Le temps de cuisson varie selon la taille du produit et la température utilisée. La durée exacte et les conditions de la cuisson devraient être déterminées lors dexpérimentations préalables.
Cuisson au four: Envelopper le produit dans une feuille daluminium et le répartir uniformément sur une plaque ou un moule à gâteau plat.
Cuisson à la vapeur: Envelopper le produit dans une feuille daluminium et le placer sur une grille métallique posée sur de leau en ébullition dans un récipient fermé.
Ebullition dans un sac: Placer le produit dans un sac pelliculaire résistant à lébullition. Immerger le sac et son contenu dans de leau bouillante et chauffer.
Cuisson dans un four à micro-ondes: Placer le produit dans un récipient spécial pour four à micro-ondes. Si lon utilise des sacs en matière plastique, sassurer que ces derniers ne communiquent aucune odeur au produit. Procéder à la cuisson selon les modalités propres à léquipement utilisé[18].
3.4.1 Evaluation des produits crus
3.4.2 Evaluation du poisson congelé
3.4.3 Evaluation des échantillons cuits
Les normes et spécifications concernant les produits de la pêche indiquent les caractéristiques du produit qui peuvent être évaluées et les critères déterminant lacceptation ou le rejet des produits, ou leur classement par qualité. Le Tableau 1 présenté à lAnnexe I énumère les caractéristiques sensorielles et les critères qui sont applicables aux normes et aux tableaux de classement par qualité. Pour que les critères de qualité soient appliqués de manière homogène lors de linspection des produits, il est important de procéder aux évaluations sensorielles dune manière cohérente et systématique. Les échantillons doivent être évalués compte tenu des caractéristiques de lespèce en cause.
Les évaluateurs doivent prêter une attention particulière aux caractéristiques du produit qui sont mentionnées dans les normes et qui déterminent la conformité du produit à la norme, mais ils doivent en outre évaluer et enregistrer, suivant le cas, dautres caractéristiques pertinentes des échantillons.
Le poisson frais sera normalement évalué daprès son apparence et son odeur. Le poisson change dapparence en cas de détérioration pendant son séjour dans la glace et il nest généralement pas difficile dévaluer avec précision sa fraîcheur daprès sa seule apparence. Les caractéristiques à contrôler sont énumérées dans le Tableau 1 de lAnnexe I.
Le poisson congelé doit être examiné à létat congelé. Lévaluateur doit noter la nature et létat de tout éventuel emballage ou enduit, puis vérifier si des changements de couleur sont visibles ainsi que létendue et la profondeur dune éventuelle déshydratation. Lévaluateur prendra note de tout signe indiquant que le produit pourrait avoir été décongelé avant dêtre recongelé. Ces signes sont lavachissement ou la déformation des blocs, la présence de poches deau gelées dans lemballage (à ne pas confondre avec leau qui pourrait avoir été présente sur le poisson au moment de la congélation) et la disparition partielle de laspect glacé.
Les échantillons décongelés doivent être présentés et examinés de la même façon que le produit décongelé sil y a lieu. Il nest pas facile dévaluer la fraîcheur dun poisson entier décongelé daprès son apparence, parce que la congélation et la décongélation altèrent certaines caractéristiques, notamment les yeux, la peau et la couleur des branchies et du sang. Les branchies dégagent une odeur de cuir ou légèrement rance même après de courtes périodes de congélation, odeur qui na rien à voir avec la qualité du produit.
Les échantillons cuits doivent être conservés dans un récipient fermé. Après cuisson, on les laissera refroidir un peu jusquà ce quils atteignent une température convenant à la dégustation et on les gardera chauds sils ne sont pas évalués immédiatement. Les produits qui ont déjà été cuits, par exemple, les crevettes cuites, seront légèrement réchauffés.
Lévaluateur devra noter laspect du produit et enregistrer toute caractéristique inhabituelle. Il évaluera léchantillon et prendra note du caractère et de lintensité de lodeur quil dégage, notamment en cas dodeurs inhabituelles comme des odeurs de produits chimiques. Les évaluateurs seront encouragés à goûter les échantillons cuits car certains composés ne peuvent être détectés que par la bouche (par exemple de faibles niveaux de décomposition ou de contamination par les combustibles).
La saveur dun échantillon dans la bouche doit confirmer lévaluation reposant sur lodeur, mais elle peut aussi donner des informations supplémentaires. Par exemple, la plupart des additifs comme le sel, les sorbates, les polyphosphates ne sont pas détectables à lodeur, mais au goût. Lanalyse sensorielle ne permet pas à elle seule de déterminer la présence dadditifs et si lon soupçonne que des additifs non autorisés ont été utilisés ou que des quantités excessives dadditifs autorisés sont présentes, ce soupçon doit être confirmé par lanalyse chimique le cas échéant.