No.1  avril 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

Faits saillants

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Appendice statistique

Terminologie et notes

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du nord

Top

La moisson des céréales d'hiver (blé et orge principalement), qui représentent le gros de la production céréalière de la sous-région, est en cours. Les perspectives concernant la production céréalière de 2006 sont très favorables, la pluviosité ayant été supérieure à la moyenne tout au long de la campagne dans la plupart de la sous-région. Selon les prévisions de la FAO, la production totale de blé de la sous-région se chiffrerait à 17,4 millions de tonnes, soit 20 pour cent de plus que le niveau réduit par la sécheresse enregistré l'année précédente, tandis que celle d'orge devrait atteindre 4,2 millions de tonnes, en hausse de près de 70 pour cent; dans l'un et l'autre cas, les résultats se situent largement au-dessus de la moyenne récente. En Égypte, qui est le plus gros producteur de la sous-région, les cultures céréalières sont essentiellement irriguées et les rendements restent relativement constants. La tendance à la hausse de ces dernières années s'explique donc essentiellement par l'augmentation des emblavures. Selon les estimations officielles, la superficie consacrée au blé, qui est la culture d'hiver la plus rentable, aurait encore progressé l'automne dernier et la production devrait dépasser le niveau déjà exceptionnel enregistré en 2005, à savoir environ 8,2 millions de tonnes. Au Maroc, outre les conditions météorologiques exceptionnellement bonnes, les efforts du gouvernement en faveur des investissements agricoles (hausse des subventions accordées aux agriculteurs pour développer la mécanisation et le recours à des semences de haute qualité, notamment) aurait grandement contribué à l'amélioration des perspectives de production de cette année.

Afrique de l'Ouest

Top

En Afrique de l’Ouest, les précipitations normales ou supérieures à la normale tombées en mars et au début avril dans les régions côtières le long du golfe de Guinée ont fourni des réserves d'humidité suffisantes pour les semis de céréales de la campagne principale de 2006, qui sont en cours. Dans les pays du Sahel, les semis devraient commencer en mai. Selon les estimations, la récolte céréalière totale de la région a atteint des niveaux records en 2005, tant dans les pays côtiers que dans ceux du Sahel, du fait principalement des bonnes conditions de végétation qui ont régné pendant la campagne. Dans les pays du Sahel, la production a marqué un net redressement par rapport à l'année précédente, où la récolte avait souffert de la sécheresse et des invasions acridiennes. On signale toutefois que, dans plusieurs pays, la relative cherté des prix des produits alimentaires limite l'accès des ménages pauvres à la nourriture, notamment dans les régions agro-pastorales du Niger exposées à des déficits vivriers chroniques. Ainsi, en dépit de l'amélioration des disponibilités vivrières en 2005/06 dans la sous-région, une aide reste nécessaire, principalement à l'appui d'activités génératrices de revenus et de la reconstitution des actifs, pour renforcer l'accès à la nourriture des ménages vulnérables. En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les réfugiés bénéficient également d'une aide humanitaire.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique centrale

Top

Les précipitations ont été suffisantes depuis le début de la période de végétation, ce qui a permis de procéder à la préparation des terres et aux semis des céréales de la campagne de 2006 au Cameroun et en République centrafricaine. Dans ce dernier pays, toutefois, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par l'insécurité persistante et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord. En République démocratique du Congo, les conditions météorologiques ont été favorables dans l'ensemble, mais en raison des troubles, la sécurité alimentaire s'est encore dégradée, en particulier dans les provinces de l'est et du nord-est.

Afrique de l'Est

Top

Les cultures céréalières de la campagne principale de 2006 sont actuellement mises en terre et/ou au stade de maturation en Somalie, au Kenya et en Ouganda, tandis qu'en Éthiopie, en Érythrée et au Soudan, les semis ne devraient pas commencer avant un mois environ. La récolte de la campagne secondaire 2005/06 est terminée dans la plupart des pays de la région, sauf en Éthiopie, où les cultures de la campagne "belg" devraient être récoltées à partir de juin, et au Soudan, où la moisson du blé est en cours. Des pluies favorables ont été signalées récemment le long de la côte du Kenya, dans le nord de la Tanzanie, dans le bassin du Lac Victoria et dans les régions productrices de cultures "belg" en Éthiopie. Ces pluies ont constitué un répit bienvenu mais il est encore trop tôt pour savoir si elles ont véritablement favorisé la production agricole. En revanche, les précipitations inférieures à la moyenne enregistrées jusqu'ici dans le sud de la Somalie, le nord et le nord-est du Kenya et le sud-est de l'Éthiopie, qui ont souffert de la sécheresse, suscitent de graves préoccupations. Selon les perspectives pour la période allant de mars à mai 2006, il est de plus en plus probable que les précipitations seront au-dessous ou proches de la normale dans la plupart des zones sévèrement touchées.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Afrique 22.4 20.1 22.3 82.2 94.1 88.6 19.4 20.8 21.3 123.9 135.0 132.3
Afrique du Nord 17.2 14.6 17.4 12.9 10.3 12.0 6.4 6.2 6.2 36.5 31.0 35.7
Égypte7.28.28.77.87.77.86.46.16.221.322.022.6
Maroc5.53.05.03.01.32.7---8.64.37.7
Afrique de l'Ouest 0.1 0.1 0.1 28.1 37.4 36.6 8.1 9.1 9.6 36.2 46.6 46.3
Nigéria0.10.10.113.719.619.63.54.24.817.323.924.5
Afrique centrale - - - 2.9 3.1 3.0 0.4 0.4 0.4 3.3 3.5 3.4
Afrique de l'Est 3.2 3.3 2.6 20.5 24.9 22.7 1.2 1.4 1.3 25.0 29.6 26.6
Éthiopie2.32.41.77.99.58.3---10.211.910.0
Soudan0.40.40.43.15.24.3---3.55.64.8
Afrique australe 1.9 2.1 2.1 17.8 18.5 14.4 3.3 3.6 3.8 23.0 24.2 20.3
Madagascar---0.40.40.43.03.43.53.43.83.9
Afrique du Sud1.71.91.910.312.36.7---12.014.18.6
Zimbabwe0.10.10.11.10.71.0---1.20.81.1
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Selon les dernières estimations de la FAO, la production céréalière totale de 2005 de la sous-région devrait avoisiner 30 millions de tonnes, soit environ 19 pour cent de plus que l'année précédente et bien au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Ces résultats s'expliquent pour l'essentiel par les conditions météorologiques propices dans les principales régions productrices. En Éthiopie, la production céréalière est en hausse de 15 pour cent par rapport au bon niveau de l'année précédente. Au Soudan, la récolte céréalière de 2005/06 a augmenté de près de 58 pour cent par rapport à celle de 2004, qui avait souffert de la sécheresse, là aussi grâce aux précipitations favorables et à l'amélioration des conditions de sécurité dans le sud. En Tanzanie et en Ouganda, la récolte céréalière totale de 2005 devrait dépasser légèrement les bons niveaux obtenus l'année précédente. Au Kenya, la récolte céréalière de 2005/06 a progressé de 29 pour cent par rapport à l'année précédente, passant à 3,4 millions de tonnes environ. En Érythrée, la production céréalière de 2005, actuellement estimée à 150 000 tonnes environ, a presque doublé par rapport à la mauvaise récolte de l'année précédente et a augmenté d'environ un tiers par rapport à la moyenne. Toutefois, même les bonnes années, l'Érythrée ne produit qu'une petite partie de la nourriture dont elle a besoin et dépend largement des importations. En revanche, en Somalie, la mauvaise campagne secondaire "deyr" a été précédée par la pire récolte de la campagne principale "Gu" rentrée ces dix dernières années. Selon les dernières estimations, la production céréalière totale de 2005/06 s'établirait à 146 000 tonnes, soit presque 50 pour cent de moins que l'année précédente.

En dépit du volume exceptionnel de la récolte céréalière de 2005, de vastes zones de la sous-région sont gravement touchées par la sécheresse; celle-ci, conjuguée aux effets des conflits passés et actuels, a mené des millions de personnes au bord de la famine. Les problèmes de disponibilités vivrières sont particulièrement graves dans le sud de la Somalie et dans les régions pastorales du nord et de l'est du Kenya, ainsi que dans le sud-est de l'Éthiopie. La sécheresse qui a touché les zones limitrophes de ces trois pays a accentué la vulnérabilité des communautés d'éleveurs nomades, qui ont du mal à trouver de l'eau et des pâturages dans la région, y compris au-delà des frontières internationales. Les mesures visant à atténuer les effets de la sécheresse doivent être prises à l'échelle régionale afin d'éviter des déplacements massifs de population des régions où rien n'est fait à celles qui bénéficient d'une aide. La sécheresse a provoqué des rivalités pour utiliser les rares ressources, d'où des violences entre les tribus pastorales obligées de partager des ressources en eau et en pâturages qui s'amenuisent. Les pluies tombées dernièrement ont quelque peu amélioré la situation, mais une aide humanitaire reste nécessaire pour de nombreuses personnes touchées par plusieurs mois de pénuries de vivres et d'eau. Les mesures prises par la communauté internationale sont encore insuffisantes, en particulier en ce qui concerne l'aide non alimentaire. De nouvelles interventions sont nécessaires de toute urgence pour couvrir les besoins en ce qui concerne l'alimentation, l'eau, la santé, la nutrition et l'élevage.

On trouvera au tableau 5 des estimations concernant le nombre de personnes vulnérables (aussi bien vulnérabilité chronique que vulnérabilité aiguë) dans les pays de la Corne de l'Afrique touchés par la sécheresse qui sévit actuellement.

Tableau 5. Corne de l'Afrique : Estimations concernant la population vulnérable dans les pays touchés par la sécheresse

  Population à risque
(vulnérabilité
chronique + aiguë)
Dont :
Nécessitant une
intervention d'urgence
(secours) suite à la
sécheresse grave qui sévit
actuellement
(au début avril 2006)
Éthiopie10 millions2.6 millions (dont 1.7 million
dans les régions pastorales du sud-est)
Kenya3.5 millions3.5 millions
Somalie2.1 millions1.7 millions
Djibouti150 00080 000
Total 15.75 millions 7.88 millions

En ce qui concerne la région des Grands Lacs, au Burundi et au Rwanda, les semis de céréales et autres cultures vivrières de la campagne principale (campagne B de 2006), qui se déroulent normalement de février à avril, ont été reportés du fait de l'arrivée tardive des pluies. Des pluies abondantes sont tombées en mars et ont persisté pendant une bonne partie d'avril. La récolte de la campagne A de 2006, qui a été rentrée en janvier, a fléchi par rapport à l’année précédente, des vagues de sécheresse prolongées ayant sévi pendant la période de végétation en octobre-novembre.

Afrique australe

Top

En Afrique australe, la moisson des céréales de la campagne principale de 2006 a commencé en plusieurs endroits, tandis que dans d'autres elle est prévue en mai. Les perspectives sont généralement bonnes dans la plupart des pays. Les précipitations tombées pendant la période de végétation, notamment au cours des mois décisifs de janvier et février, ont eu un effet très bénéfique sur le développement des cultures. Les précipitations ont été plus particulièrement abondantes dans le centre de la région. Toutefois, des précipitations irrégulières, ainsi que quelques vagues de sécheresse, ont été enregistrées en certains endroits d'Afrique du Sud, du Lesotho, du Swaziland et dans les régions septentrionales du Malawi, de la Zambie et du Mozambique. Dans la frange occidentale de la sous-région, le temps sec a nui aux cultures céréalières dans le sud-ouest de l'Angola. Dans le même temps, les pluies excessives, qui ont lessivé les nutriments et provoqué des engorgements du sol à certaines périodes, ont suscité des problèmes en certains endroits du Mozambique, du Malawi, du Zimbabwe, de la Namibie et de l'Angola. On trouvera aux figures 3 et 4 les estimations concernant les précipitations cumulées pendant les première et deuxième moitiés de la campagne. Malgré de bonnes précipitations dans l'ensemble, les rendements des cultures dépendront aussi cette année des disponibilités d'intrants essentiels (engrais, produits chimiques et/ou main d’œuvre pour le désherbage, etc.).

Selon les prévisions de la FAO, en dépit des conditions de végétation généralement favorables qui ont régné au cours de cette campagne, la récolte totale de céréales secondaires de 2006 devrait chuter d'environ 22 pour cent par rapport à 2005, pour s'établir à 14,4 millions de tonnes environ, soit un faible résultat. Ces chiffres reflètent l'effondrement de la production en Afrique du Sud, qui est de loin le premier producteur de la sous-région, lequel neutralise largement les meilleures récoltes rentrées dans la plupart des autres pays. Non compris l'Afrique du Sud, toutefois, la récolte totale de céréales secondaires a augmenté de près d'un quart en 2006. La production de maïs, qui est la principale denrée de base, devrait s'établir à 6,9 millions de tonnes, soit le volume le plus important enregistré depuis 2000 et environ 27 pour cent de plus que la récolte de l'an dernier, touchée par la sécheresse, ou encore une hausse de 21 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années (voir le tableau 6). En Afrique du Sud, le recul de 39 pour cent de la superficie ensemencée en maïs (dû essentiellement à la baisse des prix du maïs en 2005) entraînera cette année une réduction marquée de la récolte. La production devrait reculer de plus de 5 millions de tonnes par rapport à l'année précédente. Néanmoins, en raison d'une récolte exceptionnelle en 2005, les stocks actuels (fin mars) dépasseraient 4,5 millions de tonnes, niveau record, et les disponibilités alimentaires nationales et régionales ne devraient pas être touchées par ces mauvais résultats. La production de maïs devrait également reculer en Angola suite aux vagues de sécheresse dans la principale région productrice du sud-ouest, où des conditions de sécheresse sévissent depuis les semis en octobre l'an dernier. L'état des pâturages et du bétail s'est également dégradé en raison de la sécheresse. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue en Angola en mai pour évaluer plus précisément la situation. En revanche, une forte reprise de la production de maïs et de céréales par rapport aux récoltes réduites de l'année précédente est escomptée au Botswana, au Malawi, en Zambie, en Namibie et au Mozambique. Au Zimbabwe, les premières estimations concernant la récolte de maïs indiquent aussi un net redressement de la production après le volume réduit par la sécheresse de l'an dernier; les résultats resteront toutefois bien au-dessous des niveaux atteints avant les difficultés économiques persistantes. Malgré une bonne saison des pluies et des disponibilités semencières suffisantes, les pénuries d'engrais (qui s'expliquent par la production intérieure limitée et les importations insuffisantes faute de devises étrangères), associées à la pénurie de main-d’œuvre et de machines, ont probablement nui aux rendements de maïs. À Madagascar et au Swaziland, les premières estimations laissent présager que la production céréalière de 2006 ne variera guère par rapport aux résultats supérieurs à la moyenne enregistrés l'an dernier. Au Lesotho, la production restera proche des mauvais résultats de ces trois dernières années.

Les perspectives concernant les semis de blé de mai de 2006, qui commenceront à partir de mai, sont bonnes. En Afrique du Sud, qui assure environ 90 pour cent de la production de la sous-région, les intentions de semis dans la région font état d'une légère augmentation de la superficie ensemencée, laquelle restera toutefois inférieure à la moyenne des cinq dernières années. Cette augmentation s'explique par la hausse des prix intérieurs et mondiaux depuis le début de l'année, ainsi que par la meilleure humidité résiduelle des sols dans les régions productrices.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La période de soudure est au plus fort en Afrique australe et les disponibilités alimentaires des ménages sont presque épuisées. Toutefois, une récolte précoce ou l'utilisation de maïs vert devraient leur fournir un peu de répit avant l'arrivée sur les marchés de la récolte principale. Suite aux mauvaises récoltes de l'an dernier, près de 12 millions de personnes dans la sous-région souffrent d'insécurité alimentaire, situation chronique pour beaucoup d'entre elles. Des secours d'urgence sont fournis au Zimbabwe, au Malawi, au Swaziland, au Lesotho, au Mozambique et en Zambie. Les besoins d'importations céréalières de la sous-région (non compris l'Afrique du Sud) pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) ont été estimés au total à 5,2 millions de tonnes environ, dont 700 000 tonnes sous forme d'aide alimentaire. La quasi-totalité des besoins ont été couverts par des annonces d'aide alimentaire, et les distributions en cours permettent d'améliorer la situation alimentaire des ménages les plus vulnérables. Toutefois, les importations commerciales de céréales, estimées à quelque 3,4 millions de tonnes à la fin avril, sont inférieures aux besoins, de blé et de riz notamment. Du fait de la lenteur des importations commerciales et d'aide alimentaire, les prix du maïs ont grimpé dans plusieurs pays ces derniers mois. Les pénuries alimentaires au Zimbabwe et au Malawi en particulier, se traduisent par un renchérissement des denrées de base. Au Zimbabwe, le prix du maïs sur le marché parallèle a atteint 600 000 dollars zimbabwéens les 20 kg la première semaine de mars, contre environ 400 000 dollars zimbabwéens le mois précédent. Les prix de la plupart des produits céréaliers ont augmenté d'un tiers environ pendant près d'un mois, tandis que le taux d'inflation a dépassé 900 pour cent en mars dans le pays. En février, 54 000 tonnes de vivres ont été distribuées au titre de l'aide, et des niveaux analogues étaient prévus en mars et avril. Au Malawi, en dépit d'importations considérables de maïs dans le cadre d'échanges transfrontaliers informels, les prix de cette denrée ont triplé depuis le début de la campagne commerciale. Les prix du maïs ont aussi fortement augmenté en Zambie. La récolte ayant démarré précocement, dans la plupart des pays, les prix du maïs se sont stabilisés ou ont amorcé un recul en avril.

Tableau 6. Production de maïs de l'Afrique australe: prévisions préliminaires pour 2006 et comparaison avec les estimations de 2005 et la moyenne 2001-2005 ( en milliers de tonnes)

  Moyenne
2001-2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2006
par
rapport à
2005 (%)
Moyenne
2006
(%)
Afrique australe 15 463 17 125 13 256 -23 -14
Afrique australe
non compris l'Afrique du Sud
5 667 5 409 6 879 27 21
Augmentation par rapport à 2005
Botswana741015043
Malawi1 6231 2531 9505620
Mozambique1 2521 4031 500720
Namibie3341451036
Zambie9068661 2003932
Zimbabwe8445509507313
Aucun changement important par rapport à 2005
Lesotho10392920-11
Madagascar274350350028
Swaziland76828208
Diminution par rapport à 2005
Angola549768700-928
Afrique du Sud9 7961 17166 377-46-35

Les perspectives concernant les disponibilités vivrières régionales pour la prochaine campagne commerciale de 2006/07 semblent relativement bonnes. En Afrique du Sud, les stocks de clôture de maïs au 30 avril 2006 seraient de l'ordre de 4 millions de tonnes et, selon les prévisions, les disponibilités intérieures totales (production de 2006 plus stocks de report) atteindraient 10 millions de tonnes environ. Les estimations établissant l'utilisation intérieure totale à 8,4 millions de tonnes environ (dont environ 600 000 tonnes pour la réserve stratégique), l'Afrique du Sud disposerait d'un excédent exportable avoisinant 1,6 million de tonnes. Cela suffirait à couvrir la totalité des besoins d'importation de maïs des autres pays de la sous-région, provisoirement estimés à 1,5 million de tonnes environ (sur la base des prévisions préliminaires concernant la production de maïs de 2006 et de l'utilisation passée dans la région). Les prix SAFEX du maïs blanc ont considérablement augmenté depuis les semis de novembre dernier, et début avril, ils avaient pratiquement doublé par rapport à leur niveau de l'année précédente (voir le tableau 7). Cela s'explique d'une part par un redressement des prix après l'effondrement de l'année précédente et d'autre part par la contraction générale des approvisionnements dans la sous-région. Exprimée en dollars EU, cette augmentation est moins marquée, du fait de la valorisation du rand sud-africain depuis la mi-novembre 2005. En outre, en prévision d'un recul de la production intérieure de maïs en Afrique du Sud, contrairement à la tendance constatée d'ordinaire après la récolte, le prix SAFEX du maïs blanc sur les marchés à terme est en train de se raffermir et il est passé de 1 099 rands la tonne en avril à 1 163 rands la tonne en décembre 2005. Toutefois, les stocks de report abondants et la meilleure récolte escomptée dans les autres pays de la sous-région devraient ralentir la progression des prix.

Tableau 7. Prix Safex du maïs blanc

      
  avril
2005
nov.
2005
avril
2006
évolution: avril 2006
par
rapport à
nov. 2005
évolution:
avril 2006
par
rapport à
avril 2005
Rand/tonne5508291 09932.6%99.8%
Dollars EU/ tonne93.96127.25175.9638.3%87.3%

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Asie

Top

Extrême-Orient

Top

La récolte du blé de la campagne principale de 2006 et du riz de la première campagne est en cours ou est imminente dans plusieurs pays de la sous-région, tandis que les semis des céréales secondaires de printemps vont bientôt commencer. La récolte de blé de 2006 s'annonce bonne dans l'ensemble du fait des conditions de végétation généralement favorables. Toutefois, en Inde, les perspectives de récolte se sont dégradées au cours du dernier mois en raison des températures anormalement basses et des pluies inopportunes. La production de blé de 2006 sera probablement plus faible que prévu, tout en restant proche de la moyenne. Une récolte réduite étant attendue, ainsi qu'une diminution des stocks, le gouvernement a l'intention d'importer 2,5 à 3 millions de tonnes de blé pendant la campagne commerciale 2006/07. Ainsi, alors qu'elle était grand exportateur de blé ces dernières années, l'Inde deviendra grand importateur. En Chine, le blé d'hiver de la campagne principale et le paddy précoce (campagne secondaire) sont au stade de maturation dans les principales régions productrices et les dernières prévisions indiquent des résultats en légère hausse par rapport aux niveaux supérieurs à la moyenne atteints l'an dernier. Cela s'explique par de meilleurs rendements et une légère progression des superficies ensemencées pour la troisième année consécutive du fait du relèvement des prix à la production et des politiques d'incitation du gouvernement. Parmi ces dernières figurent notamment une réduction des impôts agricoles, des subventions directes aux agriculteurs et des prix minimaux de soutien. Au Pakistan, la récolte de blé devrait être bonne, mais inférieure aux résultats exceptionnels de l'an dernier, du fait de l'augmentation des disponibilités d'eau d'irrigation, des bonnes pratiques de gestion et de l'utilisation accrue d'engrais et d'herbicides. En revanche, au Bangladesh la production de blé de cette campagne devrait reculer de 18 pour cent, malgré l'accroissement des emblavures, en raison du temps sec et de la pénurie d'engrais. Toutefois, les perspectives concernant la récolte de paddy irrigué de la campagne "boro", qui est rentrée actuellement, sont positives. Au Népal, après un repli de la production de paddy de 2005, touchée par la sécheresse, les chiffres officiels prévoient que la production de blé de la campagne en cours fléchira de 10 pour cent par rapport à la récolte de 2005, en raison du temps sec. Dans les zones méridionales de la sous-région, où la récolte du riz de la campagne principale est en cours ou sur le point de s'achever, les perspectives sont bonnes en Indonésie, au Sri Lanka et au Cambodge, et les résultats devraient avoisiner les niveaux supérieurs à la moyenne atteints l'année précédente. Au Viet Nam, le repiquage du riz d'hiver-printemps est terminé et selon les prévisions officielles, la récolte sera de nouveau abondante. La récolte du paddy de la campagne sèche (secondaire) a commencé aux Philippines et en Thaïlande, où de bonnes récoltes sont attendues dans l'un et l'autre pays, du fait des conditions météorologiques satisfaisantes qui ont régné pendant la campagne de végétation.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans l'ensemble, la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante après les récoltes céréalières abondantes rentrées dans la plupart des pays de la sous-région, notamment en Chine, en Inde, au Bangladesh, au Pakistan, en Indonésie et en RPD de Corée. Dans ce dernier pays, la récolte céréalière de 2005 a été la plus abondante de la décennie, ce qui s'explique par des conditions météorologiques propices, associées aux vastes efforts déployés par le gouvernement pour mobiliser les travailleurs urbains aux moments critiques de la campagne et pour fournir des semences et autres intrants. Toutefois, en dépit de cette évolution positive, l'insécurité alimentaire chronique reste généralisée. Le gouvernement a mis fin à l'aide humanitaire des Nations Unies le 31 décembre 2005 et accepte uniquement l'assistance destinée à répondre aux besoins à moyen et long termes. La situation des disponibilités vivrières est préoccupante en Mongolie, où la récolte de blé de 2005, qui est pratiquement l’unique récolte céréalière du pays, a reculé de quelque 44 pour cent par rapport au niveau de l'an dernier. Les besoins d'importations céréalières pour 2005/06 (octobre/septembre) sont estimés à 323 000 tonnes. Selon les rapports, le Japon et les États-Unis auraient fait don de blé au titre de l'aide alimentaire, et d'autres importations d'aide alimentaire sont prévues, en provenance de la Fédération de Russie et de la Chine. De même, au Timor-Leste, la production de maïs et de riz, qui sont des denrées de base, a été gravement réduite en 2005 par la sécheresse, suivie d'inondations et de vents violents au moment de la récolte en février 2006, notamment dans le district de Oecussi. Au Népal, la situation des disponibilités vivrières, déjà tendue du fait de la sécheresse qui a nui à la récolte de riz de l'an dernier, s'est aggravée en raison du conflit armé qui oppose le gouvernement et les forces rebelles. Au Pakistan, le PAM continue de fournir une aide alimentaire à quelque 670 000 personnes qui sont sans abri depuis le grave séisme d'octobre 2005. Le gouvernement et les organisations d'aide humanitaire recentrent leurs activités des secours d'urgence à l'aide au redressement dans les zones touchées par le tremblement de terre. Les activités en faveur du redressement se poursuivent aussi dans la Province d'Aceh et dans l'île de Nias, en Indonésie, où quelque 29 000 hectares sur 37 500 hectares dévastés par le tsunami de décembre 2004 ont été remis en état. Toutefois, 300 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays restent tributaires de l'aide alimentaire et des interventions d'urgence pour l'emploi. Au Sri Lanka, le PAM élargira ses activités tout au long de 2007 en faveur de quelque 347 000 personnes touchées par le tsunami, en insistant sur le redressement à long terme plutôt que sur la distribution gratuite de vivres.

Tableau 8. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Asie 255.0 266.2 268.0 230.0 237.9 239.6 551.6 567.4 573.8 1 036.6 1 071.5 1 081.4
Extrême-Orient 186.6 193.0 195.4 205.8 212.6 214.5 535.7 550.8 557.8 928.1 956.3 967.7
Bangladesh1.31.10.90.10.10.137.741.141.439.142.342.4
Chine92.096.699.1140.4144.3144.9180.5183.4186.6412.9424.3430.6
Inde72.172.073.131.933.434.3128.0131.8134.0231.9237.2241.4
Indonésie---11.212.412.454.154.154.365.366.566.6
Pakistan19.521.620.53.33.03.07.58.28.030.332.831.5
Thaïlande---4.44.54.428.529.930.533.034.434.9
Viet Nam---3.43.84.036.235.836.539.639.540.5
Proche-Orient 45.9 48.2 48.6 19.6 20.9 20.8 4.3 4.6 4.7 69.8 73.7 74.2
Iran (République islamique d’ )14.014.514.54.44.44.63.13.33.421.522.222.5
Turquie20.720.221.012.212.812.60.50.50.633.433.634.2
Pays asiatiques de la CEI 21.5 24.0 22.9 4.4 4.2 4.1 0.7 0.6 0.7 26.5 28.8 27.8
Kazakhstan9.911.510.92.42.32.30.30.30.312.714.113.5
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Proche-Orient

Top

Les précipitations tombées dans plusieurs pays en mars et en avril, après un hiver essentiellement sec, ont eu un effet bénéfique sur les céréales d'hiver à récolter à partir de mai. Le développement des cultures d'hiver à la fin janvier-début février 2006 a été tardif par rapport à l'an dernier dans la plupart des pays de la sous-région. En Turquie et en République islamique d'Iran, plus gros producteurs de la sous-région, la récolte du blé d'hiver et de l'orge devrait se faire à partir de juin. Il ressort des perspectives préliminaires que les résultats seront de nouveau supérieurs à la moyenne. En Afghanistan, les pluies et la neige tombées début avril dans le nord-ouest et le centre, après les précipitations inférieures à la moyenne des mois précédents, ont eu un effet bénéfique sur le blé de la campagne principale de 2006, à récolter à partir de mai. Toutefois, le temps sec persiste à l'extrême-sud du pays. Le temps relativement chaud qui a régné ces derniers mois a aussi entraîné la fonte précoce des neiges, ce qui pourrait se traduire par un déficit hydrique dans les cours d'eau et réservoirs, alors que les besoins d'irrigation à la fin du printemps et en été seront au plus fort. Il faudra qu'il pleuve davantage dans les prochaines semaines pour éviter une baisse des rendements. Au total, 4,8 millions de personnes vulnérables doivent bénéficier d'une aide au titre de l'intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR) menée actuellement par le PAM. En Iraq, les rapports récents font état d'une augmentation considérable des déplacements de population, de 30 000 à 40 000 personnes ayant quitté leur foyer ces dernières semaines du fait de la violence sectaire qui sévit actuellement. Ces déplacements concernent pour l'essentiel les gouvernorats de Bagdad, d'Anbar et de Diyala. Par ailleurs, le ministère du Commerce a supprimé plusieurs articles fournis au titre d'un programme de distribution mensuelle de rations alimentaires. Les subventions accordées à des denrées alimentaires de base telles que le sel et les haricots ont été supprimées, mais le ministère du Commerce continuera de fournir aux familles quatre denrées essentielles, à savoir le sucre, le riz, la farine et l'huile de cuisson. Du fait de la réduction de la ration alimentaire mensuelle, le prix de certaines denrées de base a augmenté. Les familles dépendent des programmes de rationnement subventionnés par le gouvernement depuis l'application des sanctions imposées à l'Iraq par les Nations Unies en 1991. Près de 96 pour cent de la population iraquienne, qui s'élève à 28 millions d'habitants, reçoivent chaque mois des rations alimentaires.

Pays asiatiques de la CEI

Top

Les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2006, à récolter à partir de juillet, sont favorables. Grâce aux précipitations et aux chutes de neige supérieures à la moyenne qui sont enregistrées ces derniers mois, les conditions d'humidité ont été adéquates pour les cultures au stade du développement et les disponibilités d'eau sont suffisantes pour les grands périmètres d'irrigation de la région. Dans cette région, à l'exception des nouvelles terres du Kazakhstan, l'irrigation est indispensable à l'agriculture. La récolte totale de céréales d'hiver, qui représente en gros la moitié de la production annuelle, s'établirait, selon les prévisions provisoires, à environ 13 millions de tonnes, soit une légère baisse par rapport à la récolte supérieure à la moyenne rentrée l'an dernier. Au Kazakhstan, qui est de loin le plus grand producteur de la sous-région, les perspectives concernant les cultures d'hiver sont satisfaisantes du fait des pluies bénéfiques et d'un hiver généralement doux, sauf dans certaines parties des territoires du Nord. Toutefois, les précipitations qui tomberont au printemps et au début de l'été seront déterminantes pour le résultat final. Les exportations du Kazakhstan sont vitales pour la sécurité alimentaire d'autres pays à déficit vivrier de la région. Pour la campagne de commercialisation 2005/06 , les exportations de céréales devraient atteindre environ 4,4 millions de tonnes, principalement de blé, et selon les rapports, le pays disposerait de stocks de report qui lui permettraient d'exporter des quantités similaires pendant la campagne commerciale 2006/07 . En Ouzbékistan, l'état du blé d'hiver de la campagne principale serait bon, mais la production ne devrait pas atteindre le niveau supérieur à la moyenne enregistré l'an dernier. Le pays a déployé des efforts considérables pour intensifier la production céréalière ces dernières années. Il est non seulement devenu pratiquement auto-suffisant, mais il a pu aussi exporter environ 500 tonnes de blé par an au cours des trois dernières années. Au Turkménistan, les bonnes précipitations hivernales ont eu un effet bénéfique sur le blé d'hiver, tandis que la couverture neigeuse adéquate au Tadjikistan devrait assurer des disponibilités suffisantes d'eau d'irrigation tout au long de l'été. Les perspectives concernant les cultures d'hiver sont également satisfaisantes en Azerbaïdjan et au Kirghizistan.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique latine et Caraïbes

Top

Amérique centrale et Caraïbes

Top

La récolte du blé d’hiver irrigué de la campagne principale de 2006 est en cours au Mexique, qui est pratiquement le seul producteur de la sous-région. Selon les premières prévisions officielles, la production sera bonne, atteignant quelque 3 millions de tonnes, soit une hausse de 10 pour cent par rapport à l’année précédente due à une expansion de la superficie ensemencée et à des disponibilités suffisantes en eau d’irrigation dans les états producteurs de Sonora et de Baja California, dans le nord-ouest du pays. Les semis de céréales secondaires de la campagne principale de 2006, maïs essentiellement, devraient commencer début mai avec l’arrivée des premières précipitations saisonnières au Mexique et dans d’autres pays d’Amérique centrale.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La production céréalière de la sous-région est estimée au total à 35,7 millions de tonnes pour 2005, soit un volume nettement inférieur à celui de l’année précédente et quelque 900 000 tonnes de moins que la moyenne des cinq dernières années. Le recul de la production reflète une baisse de la production de céréales secondaires au Mexique, qui a été affectée par des pluies insuffisantes pendant la période de végétation, ce qui a largement neutralisé les résultats satisfaisants obtenus dans la plupart des autres pays. La baisse de la production de maïs au Mexique, conjuguée à un accroissement de la demande dans le secteur national des aliments pour animaux, devrait entraîner une hausse significative des importations de maïs en 2005/06 (juillet/juin). Au Guatemala, en El Salvador, au Nicaragua et au Honduras, la communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire aux familles et communautés rurales vulnérables qui ont été affectées par des ouragans pendant la seconde moitié de l’année 2005. Une aide alimentaire est également apportée aux populations vulnérables en Haïti, où la situation alimentaire reste tendue en raison des troubles civils et du déclin de la productivité agricole.

Amérique du Sud

Top

La moisson des céréales secondaires et du riz de la campagne principale de 2006 est en cours. Selon les premières estimations, la production de céréales secondaires atteindrait au total près de 72 millions de tonnes, soit un chiffre légèrement inférieur au niveau moyen de l’an dernier. Ce résultat rend compte d’une contraction généralisée de la superficie ensemencée et de la baisse des rendements due à une vague de sécheresse survenue au milieu de la campagne, qui n’a été compensée qu’en partie par l’amélioration de la production agricole au Brésil. En Argentine, dont la récolte de maïs est retardée en raison des fortes pluies tombées pendant les dernières semaines de mars et de la priorité accordée à la récolte du soja par les agriculteurs, la production de maïs de 2006 est estimée officiellement à 13,8 millions de tonnes, soit un volume nettement inférieur au volume record de 2005 (20,5 millions de tonnes). Une contraction de 10 pour cent de la superficie ensemencée a été enregistrée par suite de la faiblesse des cours, des coûts de production élevés et de l’augmentation des taxes à l’exportation, alors que les rendements ont baissé en raison du temps sec persistant. Par conséquent, les prix à l’exportation du maïs argentin sont nettement supérieurs à ceux de l’année précédente. En Uruguay, la production de maïs de 2006 devrait chuter considérablement par rapport à l’an dernier en raison de l’humidité insuffisante des sols, en particulier dans les départements septentrionaux. Au Brésil, la superficie consacrée au maïs de la campagne principale a augmenté de 11 pour cent par suite des prix peu attrayants du soja et du besoin technique d'alterner les cultures. En outre, les rendements devraient marquer une reprise par rapport aux niveaux de l’an dernier, réduits du fait de la sécheresse. La production totale de maïs de 2006 (première et deuxième campagnes) est estimée provisoirement à 41,9 millions de tonnes environ, soit 20 pour cent de plus qu’en 2005 et un volume supérieur à la moyenne. En revanche, la production de paddy du Brésil, qui représente quelque 80 pour cent de la production de la région, est estimée à 11,5 millions de tonnes, chiffre nettement inférieur au chiffre record de 2005 mais qui reste moyen. Ce recul est dû à une contraction de 20 pour cent de la superficie plantée, provoquée essentiellement par la baisse des prix intérieurs après la récolte exceptionnelle de l’année précédente. Au Paraguay, le temps sec a gravement affecté la culture du soja de 2006, dont la récolte est en cours. En particulier, les rendements des variétés à cycle court et à semis précoces dans les départements du nord?ouest, qui représentent près de la moitié de la production nationale, atteindraient, selon les estimations, un peu moins d’une tonne l’hectare, contre 2,6 tonnes l’hectare en moyenne. Les estimations officielles initiales en ce qui concerne la production, qui étaient de 5,5 millions de tonnes, ont été révisées à la baisse pour passer à 3,6 millions de tonnes, soit un niveau très proche des résultats des deux dernières années qui ont également souffert des disponibilités limitées en eau.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans les pays andins, la saison des pluies intense qui a commencé début février a causé des dégâts aux infrastructures et des pertes localisées dans les cultures vivrières et de rapport de certaines régions de la Colombie, de l’Équateur, de la Bolivie et du Pérou. En Colombie, des inondations et des coulées de boue sont signalées dans plusieurs départements du Pacifique et des Andes, où des pertes en vies humaines et des dommages aux infrastructures rurales et urbaines ont été enregistrés, en particulier dans le département de Valle del Cauca. En Équateur, les inondations de février et mars ont nui aux perspectives de récoltes en ce qui concerne le paddy et le maïs de 2006, notamment dans les provinces côtières de Guayas, Los Ríos et Manbi où le réensemencement est en cours avec l’appui du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, qui distribue des semences et des engrais. En Bolivie, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence début mars dans les départements de La Paz, Beni et Potosi et a sollicité l'aide de la communauté internationale. Au Pérou, le département de Tumbes, dans le nord, et les départements de Cusco, Puno et Arequipa, dans le sud, ont été les plus touchés.

Tableau 9. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique latine et Caraïbes 27.7 23.3 26.8 108.3 103.3 104.5 25.7 26.5 24.5 161.7 153.1 155.9
Amérique centrale et Caraïbes 2.4 3.0 3.1 33.5 30.3 32.4 2.4 2.5 2.6 38.3 35.7 38.1
Mexique2.43.03.129.726.228.50.30.30.332.429.631.9
Amérique
du Sud
25.3 20.2 23.7 74.8 73.0 72.2 23.3 24.1 22.2 123.4 117.4 118.1
Argentine16.012.116.018.724.717.11.11.01.035.737.734.2
Brésil5.84.74.944.937.344.212.813.211.763.555.260.9
Colombie---1.61.71.62.72.62.64.44.34.3
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Amérique du Nord, Europe et Océanie

Top

Amérique du Nord

Top

Aux États-Unis, l’arrivée en mars des précipitations tant attendues dans les grandes plaines du centre et du sud a eu des effets bénéfiques sur les cultures de blé d’hiver, affectées par la sécheresse qui a prévalu pendant toute la campagne jusqu’à présent. Toutefois, dans les régions touchées par la sécheresse, l’état des cultures, qui représentent une part considérable de la production de blé d’hiver, reste au?dessous de la normale. Selon le premier rapport 2006 sur l’état et l’évolution des cultures (Crop Progress and Condition Report), compte tenu des conditions à la fin mars, l’état des cultures était jugé, dans 31 pour cent des cas, très mauvais ou mauvais, contre tout juste 6 pour cent à la même époque l’an dernier. Les semis de blé de printemps viennent de débuter dans de bonnes conditions, semble-t-il. En ce qui concerne les emblavures, le rapport officiel sur les prévisions de semis (Prospective Plantings Report) diffusé fin mars indique que si les semis de blé d’hiver ont augmenté de 2 pour cent, la superficie sous blé de printemps devrait diminuer de 1 pour cent environ et, en particulier, la superficie consacrée au blé dur pourrait nettement baisser. Sur la base de ces indications officielles concernant les semis, et à supposer que les rendements et l’abandon des superficies soient dans l’ensemble moyens, avec un certain ajustement pour tenir compte de l’impact de la sécheresse qui a régné pendant l’hiver, la FAO prévoit que la production totale de blé des États-Unis chutera en 2006, passant à 55 millions de tonnes.

Tableau 10. Production céréalière de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Océanie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Amérique du Nord 84.6 84.1 81.8 346.6 325.4 308.3 10.5 10.1 9.2 441.7 419.6 399.3
Canada25.926.826.826.726.326.7---52.653.053.5
États-Unis58.757.355.0319.9299.1281.610.510.19.2389.1366.5345.8
Europe 219.3 206.9 195.8 244.9 212.7 217.3 3.4 3.3 3.4 467.6 423.0 416.5
Roumanie 7.87.36.016.811.511.9---24.518.917.9
Serbie-et- Monténégro2.82.02.27.27.26.9---9.99.29.1
UE137.5123.6128.0152.4133.7139.12.82.62.7292.7260.0269.8
Pays européens de la CEI 64.8 68.3 54.2 59.7 52.7 51.8 0.6 0.7 0.7 125.1 121.7 106.7
Fédération de
Russie
45.447.642.030.328.226.50.50.60.676.276.369.0
Ukraine17.518.710.623.118.619.70.10.10.140.737.430.4
Océanie 22.9 25.4 24.9 12.7 15.1 14.2 0.6 0.3 1.0 36.1 40.8 40.1
Australie22.625.124.512.114.513.60.50.31.035.339.939.1
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Certaines céréales secondaires précoces sont déjà en terre dans le sud, mais le gros des semis de maïs dans les états producteurs de maïs débute en avril. Selon de premières indications, les semis de maïs enregistreraient une chute considérable de 5 pour cent tandis que les semis de sorgho augmenteraient légèrement. Les producteurs devraient convertir leurs terres en des cultures moins intensives en intrants, telles que le soja, en raison du coût élevé des engrais et du carburant.

Au Canada, les semis de blé doivent débuter en mai et l’expansion prévue de 8 pour cent environ de la superficie consacrée à des variétés de blé autres que le blé dur devrait être atténuée, de façon générale, par une nette contraction de 27 pour cent de la superficie consacrée au blé dur. La production devrait encore avoisiner les bons résultats de l’année précédente. La production de céréales secondaires pourrait légèrement augmenter, un accroissement des superficies consacrées à l’orge et à l’avoine étant escompté.

Europe

Top

Dans l’ UE, les premières indications montrent que la production céréalière pourrait s’accroître cette année. Bien que de nombreux pays doivent encore terminer leurs semis de printemps et que des retards soient notés en plusieurs endroits en raison du temps anormalement froid et humide pour la saison, une augmentation est déjà fermement escomptée sur la base des superficies consacrées aux cultures d’hiver et de leur état. Les réserves d’humidité des sols pour les semis d’automne des céréales d’hiver ont été satisfaisants dans la plupart des pays (Espagne et Portugal, notamment) qui avaient été affectés par la sécheresse pendant la campagne précédente.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La France devrait contribuer pour une grande part à l’augmentation générale de la production céréalière de l’UE cette année. Sa production de blé et d’orge devrait enregistrer une hausse suite à l’expansion des semis et à l'amélioration des perspectives de rendement. De même, l’Espagne devrait voir sa production de blé et d’orge augmenter considérablement. Parmi les autres pays membres de l’UE, la Hongrie et la Pologne devraient enregistrer une hausse importante de la production de blé, malgré un début de campagne incertain qui s’explique par le retard pris dans les semis en raison de l’humidité qui a prévalu dans le premier pays et du temps anormalement sec dans le second. En Allemagne, la récolte d’orge de l’année en cours devrait être supérieure à la moyenne par suite de l’accroissement des semis. Dans l’ensemble de l’UE, la production d’orge pourrait augmenter quelque peu après l’abolition des paiements de soutien dans l’UE en faveur du seigle, ce qui pourrait entraîner une conversion des terres en orge.

Dans la Péninsule des Balkans, on prévoit une réduction de la production céréalière dans les deux principaux pays producteurs, la Roumanie et la Bulgarie. Dans ces deux pays, la superficie mise sous céréales d’hiver l’automne dernier aurait, selon les rapports, subi une contraction, le retard pris dans la moisson de 2005 ayant entravé les semis et les conditions météorologiques n'ayant guère été idéales depuis. Au mois de mars, les températures sont restées au-dessous des moyennes saisonnières, ralentissant la croissance des cultures en de nombreux endroits, tandis que de fortes pluies, conjuguées à une rapide fonte des neiges dans l’ensemble de la région fin avril, ont entraîné des inondations graves dans plusieurs grandes régions productrices de blé. On ne connaît pas encore tout l’impact des dommages causés par les inondations sur la production céréalière de l’année en cours, mais il pourrait être considérable en certains endroits. Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), un hiver inhabituellement froid a nui à d’importantes superficies sous céréales d’hiver. Les effets ont été particulièrement graves dans le bassin de la Volga, en Fédération de Russie, et dans certaines parties de l’Ukraine et du Bélarus, où 20 à 22 pour cent environ des superficies ensemencées ont subi des dégâts. Les pertes dues au gel dans ces deux principaux pays producteurs de céréales de la sous-région sont en général de 5 à 8 pour cent. Une grande partie de cette superficie perdue est normalement réensemencée en céréales de printemps mais les pénuries en intrants agricoles, en particulier le manque de machines, et les prix prohibitifs du carburant, rendent peu probable un réensemencement d’une superficie aussi importante. La production totale de céréales d’hiver de la région est estimée provisoirement à 42 millions de tonnes environ, soit quelque 27 pour cent de moins que la récolte de 2005. Cela nuira certainement à la capacité de la sous-région à s’aligner sur le volume élevé des exportations céréalières des quelques dernières années, mais l’Ukraine et la Fédération de Russie disposent toutes deux de stocks importants provenant de la bonne récolte de l’an dernier et resteront des acteurs clés sur le marché international des céréales. Pour la campagne commerciale en cours, les exportations céréalières de la Fédération de Russie sont estimées à plus de 11,6 millions de tonnes, tandis que celles de l’Ukraine devraient se chiffrer à quelque 10,7 millions de tonnes, blé et orge essentiellement.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Océanie

Top

En Australie, la récolte des céréales d’été de la campagne secondaire (sorgho principalement) a débuté en mars. Selon les dernières prévisions, la production atteindrait 1,8 million de tonnes environ, ce qui est inférieur à la moyenne et représente une baisse considérable par rapport aux bons résultats de l’an dernier, car il n'a pas plu depuis décembre. Les premières indications en ce qui concerne le blé de 2006, qui sera mis en terre plus tard dans l'année, laissent prévoir une augmentation possible des semis en réponse à de bonnes perspectives d’exportation. Toutefois, un retour à des rendements normaux après les niveaux supérieurs à la moyenne de l’an dernier pourrait entraîner une légère chute de la production par rapport à la récolte exceptionnelle de l’an dernier (25 millions de tonnes).

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

 

SMIAR   système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture