GUIDE POUR LÉTUDE LA SECTION III
OBJECTIFS
Favoriser un meilleur éclairage du concept intégral de qualité, comme fondement pour lexécution de programmes dassurance de la qualité et de linnocuité dans le secteur hortofruticole.
Tracer des orientations relatives à lapplication pratique des principes visant à une manutention après récolte appropriée des fruits et légumes frais, afin de parvenir à une plus grande efficacité dans la filière, de préserver et maximiser la qualité et de garantir linnocuité du produit.
DURÉE TOTALE
8 heures
MÉTHODOLOGIE
Analyse des textes de référence en groupe, présentation du sujet par le formateur, analyse détudes de cas, travail par groupes.
PLAN
Cette section est développée en deux parties. Dans la première, le formateur explique la complexité et la subjectivité du concept de qualité dans le secteur agroalimentaire, en mentionnant les composantes de la qualité, les besoins explicites et implicites auxquels un produit doit répondre et les conséquences de ce nouveau concept pour les différentes parties prenantes dans la filière. Il entame à cet effet lActivité 1, qui souvre par une définition simple de la qualité, avant dintégrer, peu à peu, différents éléments qui expliquent la complexité de ce concept. Ensuite, les participants, par groupes et à laide du matériel de référence, analysent limportance des processus visant à déterminer la qualité des produits hortofruticoles, en procédant à une analyse des rapports existant entre les processus de normalisation, certification des attributs de qualité et accréditation (agrément) des systèmes de certification.
Dans la deuxième partie, on analyse limportance dune manutention après récolte appropriée du produit pour le maintien de la qualité obtenue dans les champs et comme élément de différenciation et de création de débouchés commerciaux.
Le formateur développe cette section à laide de la Présentation 3.2, où sont analysés les facteurs qui influent sur les processus de respiration, de transpiration et de production déthylène, processus directement liés à la sénescence des produits périssables. À laide dexemples, le formateur établit de manière claire le rapport entre les causes primaires de détérioration de la qualité du produit (causes de type biologique/physiologique/mécanique/ physique) et le rôle que jouent dans cette détérioration les systèmes inappropriés de manutention du produit au cours des phases de récolte et daprès récolte (transport, empaquetage, entreposage, etc.). Le formateur présente également brièvement, en les illustrant, différentes technologies disponibles ayant pour objet de minimiser la perte de qualité et dinnocuité et de maximiser lefficacité de la manutention après récolte du produit (technologies visant à réduire la contamination microbiologique, minimiser les pertes en eau, limiter les dommages provoqués par léthylène, lutter contre les insectes, etc.).
Ensuite, en sappuyant sur une étude de cas, le formateur explique clairement lapproche fondée sur lanalyse des dangers (qui se traduisent par des dommages sur le produit) de détérioration de la qualité, comme stratégie pour aborder les programmes dassurance de la qualité des produits hortofruticoles frais.
Enfin, les participants, organisés en groupes, analysent les difficultés que rencontre chaque pays dans le domaine des opérations après récolte des fruits et légumes frais, du point de vue de linfrastructure, de la disponibilité dinformation, de la recherche et de la formation dispensée à différentes parties prenantes de la filière.
RÉSULTATS ESCOMPTÉS
On souhaite que, à lissue de la séance, les participants:
Partie I
aient une compréhension claire des composantes de la qualité dun produit et des procédures visant à la déterminer.
connaissent les rapports existant entre les processus de normalisation de la qualité, les processus de certification de la qualité et les processus daccréditation (agrément) de la certification, autant déléments nécessaires à une mise en oeuvre réussie des programmes dassurance de la qualité et de linnocuité.
Partie II
connaissent également:
les possibilités quapporte la technologie daprès récolte sagissant de canaliser les débouchés commerciaux, de réduire les mécanismes inefficaces dans la filière et daméliorer la compétitivité du secteur.
les procédures fondamentales ayant pour objet de préserver la qualité et linnocuité des fruits et légumes aux différents points du traitement après récolte du produit.
les technologies daprès récolte dont on dispose pour réduire les risques liés à la détérioration de la qualité et de la sécurité sanitaire des produits hortofruticoles.
MATÉRIEL DE FORMATION
Partie I |
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Matériel 3.1 |
Le concept de qualité du point de vue des différents intervenants de la filière. |
Matériel 3.2 |
Lecture. Le concept de qualité dans le secteur hortofruticole. |
Matériel 3.3 |
Les procédures visant à déterminer la qualité. |
Matériel 3.4 |
Les composantes dune norme de produit. |
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Partie II |
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Matériel 3.5 |
Lecture. Limportance dune logistique et dune manutention après récolte appropriées pour les fruits et légumes frais. |
Matériel 3.6 |
Analyse de limportance de laprès récolte des fruits et légumes frais dans le contexte de chaque pays. |
Matériel 3.7 |
Lecture. Principes directeurs pour lélaboration de plans daction visant à garantir la qualité et à améliorer lefficacité des systèmes de manutention après récolte des fruits et légumes frais. |
Matériel 3.8 |
Étude de cas. Élaboration dun plan daction visant à améliorer la qualité du coqueret du Pérou (physalis) en vue des marchés dexportation. |
PRÉSENTATIONS
Présentation 3.1 |
Le concept de qualité appliqué aux fruits et légumes frais. |
Présentation 3.2 |
Maintien et maximisation de la qualité des fruits et légumes frais après récolte. |
Présentation 3.3 |
Étude de cas. Plan daction visant à améliorer la qualité du coqueret du Pérou (physalis) en vue des marchés dexportation. |
ORIENTATIONS POUR LE FORMATEUR
La séance commence par un débat en groupe, où chaque participant endosse le rôle de lun des principaux intervenants de la filière (producteurs, distributeurs traditionnels et spécialisés, consommateurs et institutions de soutien) et définit le concept de qualité depuis la perspective du rôle qui lui est assigné (Matériel 3.1). Dans la pluie didées qui suit, le conférencier a pour mission de guider les participants pour les aider à appréhender le concept et les composantes, en saidant dune présentation au format Powerpoint (Présentation 3.1), grâce à laquelle il définit lensemble des conclusions (en tenant compte de la subjectivité et de la complexité du concept et en isolant les composantes de la qualité).
Le Matériel 3.2 est un document de référence destiné à aider le formateur à développer cette section.
MATÉRIEL 3.1 LE CONCEPT DE QUALITÉ DU POINT DE VUE DES DIFFÉRENTES PARTIES PRENANTES DE LA FILIÈRE
Producteur:
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Distributeur traditionnel:
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Distributeur spécialisé:
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Consommateur:
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Institutions dappui à la filière:
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MATÉRIEL 3.2 LECTURE DE RÉFÉRENCE À LUSAGE DU FORMATEUR
LE CONCEPT DE QUALITÉ DANS LE SECTEUR HORTOFRUTICOLE
LA QUALITÉ: EN QUOI CONSISTE-T-ELLE?
Daprès Richard J. Schonberger, la qualité a ceci en commun avec lart que tous la vantent, tous la reconnaissent dès quils la voient, mais chacun a sa propre définition de ce quelle est. Dun point de vue objectif, la qualité est laptitude dun produit ou dun service à satisfaire les besoins de ceux qui lutilisent. Selon la norme ISO 9000, la qualité est lensemble des propriétés et des caractéristiques dun bien ou dun service qui confèrent à celui-ci la capacité de satisfaire les besoins déclarés comme implicites de ses usagers.
Cette définition enferme donc lidée de satisfaction du consommateur, lequel satisfait ses besoins et ses attentes dans un environnement organique tourné vers lamélioration continue, lefficacité et la performance. Par conséquent, on peut retenir cinq notions importantes pour définir le terme de qualité:
Aptitude, satisfaire, besoin, usager et amélioration constante
Dans ce sens, il est fondamental, quand on parle de produit de qualité, de réfléchir aux destinataires du produit et à leurs besoins, spécifiques et en évolution constante, quon se propose satisfaire. Du point de vue des producteurs agroalimentaires, selon la FAO, on peut considérer la qualité comme une caractéristique complexe des aliments, qui détermine leur valeur ou leur acceptabilité pour les consommateurs (22e Conférence régionale de la FAO pour lEurope, Porto, 2000).
Les composantes de la qualité dun aliment sont liées aux aspects suivants:
Caractéristiques de laliment:
Qualité en matière dhygiène/innocuité.
Qualité nutritionnelle.
Qualité organoleptique.
Qualité dutilisation ou service.
Facilité demploi.
Capacité de conservation.
Qualité psychosociale ou subjective.
Satisfaction, plaisir.
Ces composantes définissent les possibilités de satisfaire des besoins implicites ou explicites. Daprès Pons, J.C. et Sivardière, P. (2002), un besoin implicite est quelque chose qui est évident et essentiel, par exemple linnocuité dun produit ou le bénéfice quil apporte au plan de la santé. Un besoin explicite renvoie, en revanche, conformément aux exigences déclarées de lusager auquel il est destiné.
Au rang des besoins explicites figure le droit du consommateur à choisir le produit quil considère satisfaire ses sens (odorat, goût, vue, toucher et ouïe).
Daprès Bredahl et al. (2001), les attributs de la qualité dun produit, qui permettent de satisfaire les besoins et les attentes des consommateurs (et des autres parties prenantes de la filière), se partagent en deux catégories principales: les attributs liés directement au produit, quon appelle attributs du produit et qui lui sont propres, et les attributs de qualité relatifs à sa production et à sa transformation, appelés attributs de processus. Parmi les premiers, on peut citer les attributs en rapport avec le goût, lapparence, la texture, la consistance, lodeur, linnocuité, ainsi que des aspects fonctionnels du produit comme la vie après récolte, le degré de convenance ou didonéité, pour ne citer que ceux-ci. Les attributs dits de processus comprennent, par exemple, le mode de production (culture biologique, organismes génétiquement modifiés), le souci écologique et lorigine du produit.
Par conséquent, dans la mesure où la notion de qualité dun produit est définie en fonction des besoins de lusager, elle est considérablement influencée par les principes et les valeurs, aux plans culturel, éthique et religieux, des personnes. En fonction de ces aspects, les consommateurs peuvent décider dacheter un produit en fondant leur choix, par exemple, sur son goût, son apparence, sa texture, mais également sur les attributs de processus relatifs à sa production, tels que la région dorigine ou limpact écologique de certaines pratiques de production. Les consommateurs sont prêts à payer un prix plus élevé pour les produits susceptibles de satisfaire ces besoins ou correspondant aux attributs souhaités.
En dautres termes, certains attributs de la qualité peuvent être évalués directement par le consommateur, au moyen de ses sens, contrairement à dautres. Dans la première catégorie figurent les caractéristiques organoleptiques, comme le goût. La seconde comprend des attributs relatifs, par exemple, à la nutrition et à linnocuité des aliments. Les consommateurs utilisent des signaux et des indicateurs pour juger les attributs du produit quil souhaitent consommer. Ils font appel, par exemple, à la couleur, à lodeur, voire parfois à la taille, pour évaluer les attributs liés à la texture et au goût. Dautres attributs de la qualité, comme la présence ou labsence de contaminants microbiologiques ou chimiques dans un produit hortofruticole, ou sa valeur nutritionnelle, ne peuvent généralement pas être déterminés à partir de lexpérience du consommateur ni de sa perception du produit. Ils peuvent être communiqués seulement à laide dun indicateur externe, comme un label ou une certification. Il en va de même dautres attributs de processus, comme limpact environnemental de certaines pratiques de production, qui ne peuvent être reconnues quau moyen dun indicateur externe.
Attributs de procesus |
Attributs de produit |
|||
indicateurs extrinsèques |
indicateurs intrinsèques |
|||
Innocuité |
Nutrition |
Aspects |
Aspects |
|
Bien-être des animaux |
Pathogènes |
Contenu |
Goût |
Convenance |
Biotechnologie |
Résidus |
Calories |
Texture |
Vie après récolte |
Culture biologique |
Facteurs |
Fibre |
Consistance |
|
Traçabilite |
Additifs |
Sodium |
Présence de jus |
|
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Toxines |
Vitamines |
|
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Contaminants |
Minéraux |
|
Source: Changing Structure of Global Food Consumption and Trade (USDA, 2001).
En conclusion, dans le secteur agroalimentaire, le concept général de qualité est COMPLEXE et GLOBAL du fait de la diversité des produits hortofruticoles et des rapports entre les différents maillons de la chaîne, mais il fait peu de doute quil sagit dun concept qui enferme tous les attributs, caractéristiques et valeurs dun produit que lacheteur, le consommateur ou lusager en attendent pour lusage quils comptent en faire. Un produit dexcellente qualité satisfait à lévidence les attentes primordiales de lacheteur ou du consommateur final.
EN QUOI LES PROCESSUS DE NORMALISATION ET DE CERTIFICATION DE LA QUALITÉ SONT-ILS NÉCESSAIRES?
Étant donné la complexité et la subjectivité du concept de qualité, il est nécessaire de définir des accords entre les différentes parties prenantes, qui précisent de manière objective les critères de qualité dun produit ou dun service. Les normes et les documents normatifs répondent à cet objectif. Ce sont des documents publics, non contraignants (à la différence des règlements, à caractère obligatoire), élaborés par un organisme reconnu et fruits du consensus entre les différents intervenants de la filière, qui ont pour objet de faciliter le commerce grâce à une meilleure entente entre les différentes parties prenantes.
Eu égard aux différentes composantes de la qualité, il existe des normes ou accords (documents normatifs, codes dusages, etc.) relatifs aux spécifications des attributs de qualité dun produit, aux processus de production et de transformation, aux processus de traitement et conditionnement ou aux technologies après récolte à employer, etc.
Le Codex Alimentarius est lorganisme reconnu au plan international chargé des processus de normalisation définis dans des accords de lOrganisation mondiale du commerce, dont:
lAccord sur lapplication des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), en faveur de la protection de la santé des personnes, de la flore et de la faune grâce à la mise au point de normes internationales, de guides ou codes dusages et dautres documents normatifs et
lAccord sur les obstacles techniques au commerce (OTC), comprenant, entre autres aspects, la définition de normes de produit et détiquetage[3]
Dautre part, la préoccupation permanente pour une GARANTIE de la qualité a donné lieu à lexécution de programmes dassurance de la qualité et de linnocuité, qui ont pour objet de garantir et de certifier les attributs souhaités pour un produit, grâce à la mise au point de normes et de documents normatifs, au suivi de lapplication des normes et, enfin, à la garantie de ces attributs par une marque, un label ou une certification.
Ces processus de garantie de la qualité fonctionnent soit par lapplication de dispositions légales à caractère obligatoire, portant par exemple sur le respect des conditions relatives à linnocuité dun produit, soit par des processus de certification à caractère non obligatoire, opérés généralement par des tierces parties et portant, entre autres, sur: la gestion de la qualité (série totale ISO 9000), le respect de lenvironnement (label vert, ISO 14 000), des considérations éthiques (code de base/audit social SA 8000), de certifications dorigine, de certifications de produits - par exemple les produits biologiques - et dautres types de certifications privées, comme par exemple Eurepgap.
Pour répondre à ces exigences de certification des marchés dimportation, les pays fournisseurs déploient dimportants efforts pour saisir les débouchés ou, bien souvent, simplement pour sassurer de les garder, et ils donnent ainsi lieu à létablissement et à lapplication de codes dusages au plan national et à des démarches visant à obtenir la reconnaissance de ces codes par les marchés dimportation.
Par ailleurs, lensemble du système de GARANTIE de la certification de la qualité en faveur du consommateur et des autres parties prenantes de la filière a besoin dun système qui FASSE FOI de sa validité. Cest pourquoi les pays consentent des efforts importants aussi à ce niveau, en vue de lapplication de dispositifs qui accréditent leurs systèmes de certification de la qualité. Enfin, il est important de souligner que la production et la commercialisation des fruits et des légumes enferme un grand potentiel pour les économies des pays en développement et que, par conséquent, les systèmes dassurance de la qualité et de linnocuité doivent viser deux types dobjectifs: objectifs économiques des entrepreneurs ou des parties prenantes au circuit et objectifs non économiques en rapport avec la satisfaction des consommateurs, producteurs, employés, groupes sociaux, groupes écologiques, etc.
On met souvent fortement laccent, dans lexécution des programmes dassurance de la qualité et de linnocuité, sur lobtention dune certification, mais, dans un contexte dynamique, comme lest celui des fruits et légumes, le respect des normes de qualité ne constitue pas en soi une stratégie suffisante pour assurer le succès dune activité économique. Une approche intégrée du secteur hortofruticole passe donc par la satisfaction du consommateur, grâce à lintégration de stratégies corporatives opérationnelles et fonctionnelles et au respect du cadre légal, et tout ceci avec lappui de linnovation, lapprentissage, la connaissance, la rapidité dorganisation et lamélioration des compétences et des capacités des parties prenantes.
ORIENTATIONS POUR LE FORMATEUR
Les participants sorganisent en groupes. Le formateur remet à chaque groupe de travail la fiche correspondant au Matériel 3.3, où sont résumés le concept général de qualité et le rapport entre les processus de normalisation de la qualité et les processus de certification et daccréditation que le formateur aura expliqués auparavant à laide de la Présentation 3.1. Le formateur demande aux participants danalyser le matériel reçu et procède à un tour de table en posant des questions à lensemble des groupes pour éclaircir les doutes et guider les participants dans leur compréhension.
On présente ici, à titre dexemple, quelques questions que le formateur peut poser aux participants, ainsi que des éléments de réponse, avec des contributions que le formateur peut introduire progressivement. Le formateur remet ensuite aux participants le Matériel 3.4 et explique la structure et les composantes dune norme de produit.
Une fois que le formateur a constaté que les concepts exposés dans la fiche de travail ont été bien compris, il demande aux participants de sorganiser en groupes de travail (par pays) et deffectuer les tâches suivantes:
Indiquer les organismes chargés, dans chaque pays, des processus de normalisation et des systèmes de certification et daccréditation des programmes dassurance de la qualité et de linnocuité dans le secteur hortofruticole.
Souligner les écueils et les atouts sagissant dappliquer les processus de normalisation dans le secteur.
Indiquer des expériences réalisées avec succès dans lapplication de normes et de documents normatifs et profitant aux parties prenantes à la filière, en déterminant les éléments fondamentaux qui en déterminent la réussite.
Enfin, chaque groupe de travail présente, en séance plénière, les questions débattues, sur lesquelles le formateur tire un ensemble de conclusions visant à étayer la réalisation des objectifs de la séance.
QUESTIONS SUGGÉRÉES ET RÉPONSES CORRESPONDANTES:
1. Comment peut-on diviser les attributs de qualité dun produit?
R/ En attributs de produit et attributs de processus. Les premiers portent sur le produit même (odeur, goût, consistance, convenance, innocuité, etc.), tandis que les deuxièmes concernent la manière de le produire (par exemple production biologique, impact écologique limité, OGM, etc.).
2. Quelle est la différence entre un indicateur externe et un indicateur interne sagissant des attributs de qualité dun produit?
R/ Les indicateurs internes sont utilisés directement par le consommateur pour juger certains attributs de la qualité du produit (par exemple le goût, lodeur, la texture, la convenance, etc.). Les indicateurs externes sont ceux quon utilise pour garantir les attributs du produit qui ne peuvent pas être jugés directement par le consommateur, par exemple linnocuité dun produit hortofruticole.
3.Quels sont les caractéristiques fondamentales dun document normatif?
R/
Cest un document public, puisquil est établi avec la participation du plus grand nombre possible de parties prenantes à la filière.
Il constitue une règle non obligatoire, à la différence des réglementations.
La norme est élaborée par un organisme reconnu.
La norme est évolutive, raison pour laquelle on peut la réviser en fonction des progrès techniques, de lévolution des réglementations et des modifications des marchés.
Il constitue un cadre pour des accords entre toutes les parties intéressées.
Il a pour objectif de profiter au mieux à lensemble de la collectivité.
4. Quels sont les avantages du processus de normalisation?
R/
Il favorise la collaboration entre les intervenants de la filière.
Il permet de différencier la qualité des produits et des services.
Il constitue un langage unique pour les intervenants de la filière.
Il accompagne le processus de prise de décision de chacun de ces intervenants.
5. Quelle est la fonction du Codex Alimentarius dans le système de qualité et dinnocuité des fruits et légumes aux plans international et national?
R/
Il est chargé des processus de normalisation dans le cadre des accords définis par lOrganisation mondiale du commerce (Accord sur lapplication des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et Accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC)).
Au plan national, les comités nationaux du Codex ont pour mission de veiller à lharmonisation des normes nationales par référence aux instruments (normes, documents normatifs, etc.) de portée internationale.
6. Quelle est la différence fondamentale entre les processus de certification publics et privés?
R/ La certification privée peut être basée sur un cahier des charges non homologué par une institution officielle. La certification publique, si elle peut être prise en charge par une institution à caractère privé, obéit cependant à un cahier des charges ou à un document normatif homologué par une institution publique.
7. Quels sont les types des normes qui constituent une réglementation à caractère obligatoire strict pour la commercialisation de produits hortofruticoles frais?
R/ Celles qui sont liées à lassurance de la qualité du produit, du point de vue de son innocuité. Par conséquent, dans de nombreux pays, la réglementation a intégré, conformément aux normes du Codex, le système HACCP et les aspects relatifs à la lisibilité et au caractère informatif de létiquetage comme autant déléments réglementaires auxquels un produit alimentaire doit satisfaire pour pouvoir être commercialisé
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET
L'AGRICULTURE (FAO)
L'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA
SÉCURITÉ SANITAIRE DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS: APPROCHE
PRATIQUE
MATÉRIEL 3.3. PROCÉDURES VISANT À
DÉTERMINER LA QUALITÉ
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET
L'AGRICULTURE (FAO)
L'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA
SÉCURITÉ SANITAIRE DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS: APPROCHE
PRATIQUE
MATÉRIEL 3.4. LES COMPOSANTES D'UNE NORME DE
PRODUIT
FACTEUR DE QUALITÉ |
STRUCTURE DE LA NORME |
EXEMPLE |
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1. DÉFINITION DU PRODUIT |
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Produit à normaliser |
Variétés, espèce et usage du produit (à consommer frais, pour transformation, etc.) |
Cette norme établit les conditions auxquelles doit satisfaire la mangue commune (Manguifera indica L.) destinée à une consommation fraîche. |
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2. DISPOSITIONS RELATIVES A LA QUALITE |
||
Explication des formulations employées dans la norme (facultatif) |
Définitions |
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Dans cette section sont précisés les termes et expressions utilisés dans la norme, pour faciliter la compréhension du document à tous ses utilisateurs. |
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2.1 Conditions générales |
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Critères définissant l'aptitude d'un produit à l'usage auquel il est destiné |
Forme |
Fruits entiers et forme caractéristique de la variété. |
|
Consistance |
Aspect frais et consistance ferme. |
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Santé |
Fruit sain, exempt de piqûres d'insectes et de maladies pouvant nuire à sa qualité interne. |
||
Intégrité |
Exempt de craquelures, de dommages mécaniques, d'humidité externe anormale. |
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Fraîcheur |
Absence d'indices de déshydratation. |
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Odeurs et goûts anormaux |
Exempt de toute odeur ou tout goût anormaux. |
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Corps étrangers |
Exempt de corps étrangers. |
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Innocuité |
Exempt de contaminants. |
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2.2 Conditions de maturité |
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Deqré de maturité, aide à la prise de décision pour les différents intervenants |
Spécification des conditions relatives à la maturité du fruit (changements internes et leur rapport, le cas échéant, avec les changements observés de la couleur externe), tableaux de couleurs. |
Nuancier pour distinguer les différents états de maturité. |
|
Exigences minimales relatives à des critères spécifiques. |
Consistance, SST, pH, acidité titrable, etc., pour chaque degré de maturité spécifiée. Le contenu minimal de solides solubles totaux (SST) de la pulpe du fruit devra être de 12o Brix. |
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2.3 Classement |
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Catégories de qualité |
Dans cette section sont définis les critères de classement du produit en catégories. |
On range la mangue commune, tous calibres et couleurs confondus, selon les classes suivantes: |
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Catégorie extra: Le produit doit satisfaire aux conditions minimales définies au point 3.1 et être exempt de tout défaut nuisant à la qualité de l'intérieur du fruit. Sont acceptées les taches superficielles dues au contact du latex, le ternissement et les meurtrissures. |
|||
Catégorie I: Sont acceptés les mêmes défauts que pour la catégorie précédente, mais ils ne doivent pas dépasse 10 % de la surface du fruit. |
|||
Catégorie Il: Sont acceptés les mêmes défauts que pour la catégorie extra, mais ces défauts ne doivent pas excéder, dans leur ensemble, 15 % de la surface totale du fruit. |
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3. DISPOSITIONS RELATIVES AU CLASSEMENT PAR CALIBRES |
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Échelle des calibres |
Echelles des tailles pouvant être présentées (taille exprimée en poids du fruit). |
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4. DISPOSITIONS RELATIVES AUX TOLERANCES |
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Pourcentage d'acceptation dans le cas où le produit ne remplit pas les critères de qualité et de calibrage |
Tolérances en matière de qualité(catégories) et de calibre, dans chaque unité empaquetée. |
Catégories: |
Calibre |
Catégorie extra: On admet jusqu'à 5 % (en nombre de fruits ou en poids) de produit ne correspondant pas aux normes de cette catégorie, mais entrant dans la catégorie 1. |
Dans toutes les catégories, on accepte jusqu'à 10 %, en nombre d'unités ou en poids, de fruits ne correspondant pas |
||
Pourcentage d'acceptation dans le cas où le produit ne remplit pas les critères de qualité et de calibrage |
Tolérances en matière de qualité (catégories) et de calibre dans chaque unité empaquetée. |
Catégorie 1: On admet jusqu'à 10 % (en nombre de fruits ou en poids) de produit ne correspondant pas aux normes de cette catégorie, mais restant conforme à la catégorie II. |
au calibre immédiatement inférieur ou supérieur à celui indiqué sur l'empaquetage. |
Catégorie II: On admet jusqu'à 10 % (en nombre de fruits ou en poids) de produit ne correspondant pas aux normes de cette catégorie, ni aux exigences générales définies au point, à l'exception des fruits présentant des meurtrissures très importantes. |
|||
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5. DISPOSITIONS RELATIVES A LA PRESENTATION |
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Uniformité des caractéristiques de qualité, calibre et couleur pour chaque unité d'empaquetage, ainsi que des caractéristiques de l'emballage |
Uniformité |
Chaque unité empaquetée doit avoir un contenu uniforme et être composée uniquement de produits de mêmes origine, variété, qualité et degré de maturité. |
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Emballage |
Les ananas doivent être empaquetés de manière à ce que le produit soit correctement protégé. Les matériaux d'emballage internes doivent être neufs, propres et d'une qualité propre à éviter tout dommage extérieur ou intérieur. |
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Expliquent les conditions générales d'empaquetage ou renvoient à la norme si l'empaquetage est normalisé. |
Chaque unité empaquetée doit avoir un contenu homogène et être composée uniquement de fruits de mêmes origine, variété, catégorie, couleur et calibre. La partie visible du contenu de l'empaquetage doit être représentative de l'ensemble. |
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6. MARQUAGE OU ÉTIQUETAGE |
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Précisions sur les obligations d'étiquetage |
Emballages destinés au consommateur |
CODEX STAN 1 -1985, Rév. 2-1999. L'étiquetage doit mentionner: le nom du produit, la variété et le type commercial, etc. |
|
Emballages non destinés à la vente au détail |
Les indications doivent être inscrites lisiblement par un procédé indélébile et visibles de l'extérieur ou bien sur les documents qui accompagnent le lot à l'embarquement: identification, nature du produit, origine, identification commerciale (catégorie, calibre, nombre d'unités, poids net, degré de maturité). |
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7. CONTAMINANTS |
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Innocuité |
Métaux lourds |
Adapter aux niveaux maximaux établis par le Codex pour les métaux lourds. |
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Résidus de pesticides |
Adapter aux limites maximales établies par le Codex pour les résidus. |
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8. HYGIENE |
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Innocuité |
Il est recommandé que le produit soit préparé et manipulé conformément au Code d'usages international recommandé sur les principes d'hygiène alimentaire et aux autres textes du Codex pertinents en la matière. |
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ECHANTILLONNAGE |
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Renseignements supplémentaires (facultatif) |
Spécifications sur la taille de l'échantillon pour évaluer les critères de qualité. |
Pour déterminer la taille de l'échantillon, il faut se reporter au tableau 2, pour confirmer l'état de maturité, on procède à des analyses physiques et chimiques du jus obtenu à partir de cinq fruits pour chaque couleur. |
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ESSAIS |
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Explique les méthodes visant à déterminer chaque critère de qualité (quantitatif). |
Méthodes visant à déterminer le poids, la consistance, la teneur en pulpe, le taux de SST, le pH, l'acidité titrable. |
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APPENDICES |
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Remerciements et documents d'information, autres normes à consulter. |
Norme NTC 756 relative aux prélèvements d'échantillons; DE 083/02: spécifications d'empaquetage. |
8. Indiquer les éléments essentiels de la certification.
R/
Elle apporte une garantie de qualité par référence à un document normatif, à une norme ou à un cahier des charges.
Elle est généralement délivrée par une tierce partie et il est clairement fait mention tant de linstitution qui normalise que de celle qui certifie. Linstitution qui normalise nest pas en même temps une institution de certification.
9. Pour quelle raison certains pays travaillent actuellement à létablissement de codes dusages nationaux?
R/ Car il est nécessaire dobserver les conditions imposées par certains pays importateurs, lesquelles ne comportent pas seulement des considérations relatives aux spécifications des produits, mais également des préoccupations dordre écologique et éthique, ainsi que des volets relatifs à linnocuité des produits au cours des étapes de production et de manutention après récolte.
10. Citer des avantages de la certification.
R/
Atout pour différencier un produit (bien ou service).
Crédibilité vis-à-vis des clients (consommateurs directs, distributeurs, etc.).
Possibilité de nouveaux débouchés, avec un probable accès à des marchés de produits de valeur plus élevée.
Possibilité de rester sur le marché avec un produit et/ou service.
11. Quel est le rapport qui lie fondamentalement les processus de normalisation, de certification et daccréditation de la qualité dans le secteur des fruits et légumes?
R/ Les programmes dassurance de la qualité et de linnocuité sont étayés par des normes et des documents normatifs, à lissue dun processus de normalisation, ce qui donne lieu à des certifications publiques et privées portant sur différents attributs de la qualité dun produit, ceci constituant un système de garantie sur ces attributs. Pour leur part, les processus daccréditation (agrément) garantissent que les processus menés à bien par les certificateurs seront clairs, efficaces et fiables. Ce dernier processus consiste essentiellement en un examen (audit) des certificateurs.
Le formateur commence la séance en illustrant des questions liées à limportance dune manutention après récolte appropriée des fruits et légumes frais et en indiquant les processus physiologiques relatifs à la détérioration de la qualité, la détermination des causes de détérioration, ainsi que les recommandations et technologies après récolte appropriées pour la préservation de la qualité (Présentation 3.2).
Une fois expliquées les composantes théoriques, le formateur propose aux participants de déchaîner une tempête ou pluie didées afin de:
Déterminer les possibilités quoffre la technologie daprès récolte pour le développement et la modernisation du secteur hortofruticole
Afin de guider les réponses des participants, le formateur saide du texte de référence contenu dans le Matériel 3.5.
Il demande ensuite aux participants de sorganiser en groupes de travail et de définir les aspects positifs et les difficultés afin de canaliser les possibilités déterminées relatives aux thèmes qui sont présentés sur la fiche de travail (Matériel 3.6). Les résultats sont commentés par les groupes de travail en séance plénière. Enfin, le formateur demande à lensemble du groupe:
Depuis votre situation dacteurs dynamiques de la chaîne hortofruticole, comment pourriez-vous contribuer à résoudre certaines des difficultés évoquées?
Pour terminer, le formateur tire des conclusions sur limportance dun engagement permanent liant chacun des intervenants de la filière et des institutions de soutien pour faire de la technologie daprès récolte un instrument de modernisation et de création de débouchés pour le secteur hortofruticole et un instrument dappui des programmes dassurance de la qualité et de linnocuité des fruits et légumes frais.
MATÉRIEL 3.5 LECTURE DE RÉFÉRENCE À LUSAGE DU FORMATEUR
LIMPORTANCE DUNE LOGISTIQUE ET DUNE MANUTENTION APRÈS RÉCOLTE APPROPRIÉES POUR LES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS
Le développement favorable du secteur hortofruticole dans plusieurs pays dAmérique latine au cours des dernières décennies, comme cest le cas au Chili et, plus récemment, au Mexique et au Brésil, est le résultat des avantages comparatifs des pays, de lexistence dun cadre institutionnel propice et de conditions internes et externes favorables, ainsi que du fait que ces facteurs ont pu être mis à profit dans la mesure où on a intégré des innovations technologiques importantes en ouvrant de nouvelles perspectives dans le domaine de la production et de lexportation de biens hortofruticoles (Trejo, P., 1997). De même, sagissant de la croissance du secteur de lexportation de produits frais vers les pays développés, comme les États-Unis, on ne peut pas ne pas prendre en compte la contribution de la technologie daprès récolte (comme, par exemple, les progrès accomplis dans les systèmes de transport maritime). Ces progrès ont permis de continuer à expédier les produits vers des marchés lointains tout en réduisant les délais de livraison, en maintenant la qualité du produit et en réduisant les coûts.
Daprès Trejo, P. (1997), dans le cas du secteur hortofruticole chilien, tant quon navait pas intégré des progrès technologiques dans les phases de production, de récolte et daprès récolte, les exportations de produits hortofruticoles sont restées en marge des systèmes de commercialisation des marchés extérieurs et les problèmes de qualité ont empêché les produits daccéder à de meilleurs circuits de distribution.
- Linnovation technologique dans la production de fruits et légumes de qualité
Le rôle de la technologie est fondamental dans les phases de production, récolte et après récolte dun produit. La technologie appliquée aux processus productifs a pour objectif fondamental lobtention dun produit dune certaine qualité, et toutes les actions collatérales effectuées se limitent à conserver, maintenir et rehausser/maximiser les attributs de qualité du produit en question.
Dans ce sens, lintégration de technologies de production qui permettent, par exemple, dobtenir une plus grande diversité de produits et de variétés dun même produit, daméliorer les rendements, de maîtriser la détérioration de la qualité provoquée par des agents pathogènes et, ainsi, entre autres, de réduire le recours à des produits agrochimiques au cours des opérations de pré-récolte et daprès récolte, ou encore daméliorer les caractéristiques nutritionnelles des différentes variétés, est fondamentale pour dynamiser loffre de produits frais.
La manipulation génétique est un exemple qui illustre comment la technologie a contribué à améliorer la qualité des produits hortofruticoles avec la production de variétés de carottes et de tomates à teneur plus élevée en carotène et vitamine A, de variétés de melon plus sucrées et de variétés dananas à teneur élevée en acide ascorbique, carotènes et sucres. Du point de vue de laprès récolte, la manipulation génétique aussi a joué un rôle important, par exemple dans la production de variétés de tomates et doignons à longue vie après récolte.
Une fois quon a créé des produits de qualité, la préoccupation se centre sur la manutention après récolte (expression employée ici pour désigner lensemble des opérations après récolte) et sur la logistique de la commercialisation, qui sont toutes deux fondamentales pour maintenir la qualité et linnocuité des produits frais.
- Loptimisation des processus de logistique grâce à la technologie daprès récolte
La logistique est fonction du service au client. Être efficace du point de vue logistique signifie livrer des produits dans les conditions quil exige.
Le processus de logistique consiste à retenir des produits obtenus dans de bonnes conditions au plan de la qualité et à les livrer dans de bonnes conditions de qualité, dans les délais nécessaires et en optimisant les coûts. Mais aussi efficaces que soient les processus logistiques, si les produits sont de qualité médiocre, le client ne recevra en fin de chaîne que des produits de qualité médiocre.
Des progrès technologiques en matière daprès récolte ont permis de gagner considérablement sur les processus de logistique. Par exemple, les progrès accomplis dans le domaine des transports donnent la possibilité dexporter des fruits dans des conditions spéciales de température et dhumidité relative et, grâce à la normalisation des emballages, on peut désormais déplacer dimportants volumes de produit. Par ailleurs, on a réussi à réduire le temps consacré aux opérations de logistique à la faveur dune plus grande efficacité des processus de tri, classement et optimisation des systèmes de chargement et déchargement.
Une efficacité accrue des opérations et la réduction de leur durée se traduisent par la livraison au consommateur ou client final de produits de qualité.
- La technologie daprès récolte, élément fondamental pour maintenir la qualité et linnocuité des produits hortofruticoles
Du fait du caractère périssable des produits hortofruticoles frais, il faut adopter des procédés de manutention tenant compte de leurs caractéristiques spécifiques une fois récoltés et de leur forte propension aux pertes, tant qualitatives que quantitatives. La détérioration qualitative concerne, entre autres aspects, la perte des caractéristiques nutritives, de la valeur calorique et, partant, de lacceptabilité du produit par le consommateur. Elles sont plus difficiles à établir que les pertes quantitatives. Les pertes après récolte varient sensiblement selon le produit et les manipulations auxquelles il est soumis. On estime daprès calcul quenviron un tiers de la production mondiale de denrées hortofruticoles ne parvient pas au stade de la consommation humaine[4].
Par conséquent, sont fondamentales, pour le maintien de la qualité et de linnocuité dun produit au cours de sa manutention après récolte, les innovations liées à létablissement dindices objectifs pour déterminer le moment de la récolte, loptimisation des techniques de récolte, loptimisation des systèmes de tri, de classement et demballage pour plus de fonctionnalité, lintroduction de systèmes de refroidissement rapide (systèmes de congélation rapide individuelle, ou IQF), la normalisation des empaquetages et emballages, lamélioration des systèmes dentreposage en chambre froide, les adaptations des systèmes de transport comme les bannes en toile et les bâches thermiques destinées à protéger le produit, etc. Par exemple, les traitements après récolte destinés à réduire les pertes en eau (comme les traitements en atmosphère contrôlée, lenrobage à la cire, le conditionnement sous pellicule plastique), les traitements ayant pour objet de réduire les dommages provoqués par léthylène (utilisation de 1-MCP), les traitements contre la détérioration de la qualité du fait de la présence de moisissures et de maladies (traitements à base deau chaude et de vapeur, etc.), sont autant datouts quapporte la technologie daprès récolte pour préserver et maximiser la qualité et linnocuité tout au long de la filière de manutention du produit.
- La technologie daprès récolte, moyen daccès aux marchés de produits de grande valeur
La technologie en matière daprès récolte est également un instrument qui favorise ladmissibilité des produits hortofruticoles sur les marchés dimportation. Par exemple, nombre de produits dexportation des pays en développement ne sont pas admis sur les marchés dimportation à cause de problèmes dordre phytosanitaire (par exemple la mouche des fruits). Les traitements de quarantaine ayant recours à la réfrigération, les traitements à base de vapeur ou deau chaude, voire lirradiation, sont autant dillustrations des moyens daccès aux marchés quouvre la technologie daprès récolte. De même, les progrès accomplis dans les systèmes de transport, par exemple à partir des années 1950, ont permis le développement du commerce et le transport dimportants volumes de produits vers différents marchés du monde et sur de longues distances. Plus récemment, la technologie datmosphère contrôlée, qui, bien souvent, associe, outre les systèmes de contrôle du dioxyde de carbone, de loxygène et de lazote, des systèmes de régulation de lhumidité relative et du taux déthylène - facteurs fondamentaux dans les processus de maturation et de sénescence des fruits et légumes frais - a ouvert des débouchés commerciaux à de nombreux produits hortofruticoles à la faveur de lallongement de la vie après récolte, et ce, grâce à la diminution des effets de détérioration du produit.
Par ailleurs, ladoption croissante de normes et de règlements par les marchés dimportation, concernant principalement linnocuité des produits frais, sest accompagnée dimportants progrès dans les méthodes de réduction des risques de contamination microbiologique, avec, par exemple, le traitement après récolte des légumes à lozone, des agents de désinfection plus efficaces pour leau employée dans les traitements après récolte, la recherche sur lutilisation de technologies telles que lirradiation pour éliminer les risques de contamination microbiologique, etc. Là encore, on peut parler dopportunités offertes par la technologie pour canaliser des débouchés commerciaux.
- La technologie daprès récolte: un instrument de différenciation du produit
Dans la mesure où les marchés sont de plus en plus concurrentiels et centralisés, le besoin dintégrer des systèmes et des technologies qui permettent la différenciation du produit par sa présentation, son placement et son orientation sur le marché revêt une importance toujours plus grande.
Daprès Robbins, J. (2002), le marché des États-Unis voit apparaître tous les ans plus de 20 000 nouveaux produits. Un commerce de détail gère en moyenne plus de 5 000 produits, dont plus de 500 sagissant des fruits et légumes frais. En grande surface, un produit a moins de 1/8 de seconde pour accaparer lattention du consommateur, doù limportance toujours croissante que revêtent les aspects relatifs à la différenciation. Les innovations qui comportent des systèmes demballage sous vide, le recours à des atmosphères modifiées, des atmosphères contrôlées, les processus de pasteurisation, post-pasteurisation et stérilisation sont autant datouts pour différencier des produits, prolonger leur vie après récolte, préserver leur qualité et leur innocuité et accéder à des marchés de produits de plus grande valeur.
RÉFLEXION FINALE
En conclusion, la production de fruits et légumes de qualité et le maintien et la maximisation de cette qualité au cours des phases daprès récolte et de distribution sont liés à lintroduction minutieuse de technologies très diverses qui sappliquent à chacune des étapes des processus de production, récolte et après récolte. Ces technologies sont indispensables pour garantir la qualité et linnocuité du produit. Si certaines technologies requièrent, par exemple un approvisionnement stable en électricité et en eau, ce qui a pour conséquence de limiter les possibilités dy accéder pour certains producteurs, il existe cependant aussi des technologies simples, à bon marché, qui sont plus adaptées aux petits producteurs. Il ne faut pas perdre de vue que lélément essentiel pour atteindre les objectifs de maintien de la qualité et de linnocuité et de réduction des pertes après récolte est une manutention efficace du produit tout au long de la filière plus que le degré de perfectionnement ou de complexité dune technologie en particulier (Trejo, 1997).
Il ne fait aucun doute que les répercussions de la technologie daprès récolte dans le secteur hortofruticole sont le résultat dun effort très systématique qui, jusquà présent, a permis dobtenir des produits hortofruticoles très compétitifs sur les marchés internationaux.
Dans le cas des fruits et légumes frais, les possibilités quoffre la technologie daprès récolte sont immenses, face à une dynamique des marchés qui exige lintroduction constante dinnovations et le développement davantages concurrentiels..
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LALIMENTATION ET LAGRICULTURE (FAO) L'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS: APPROCHE PRATIQUE MATÉRIEL DE FORMATION 3.6. ANALYSE DE L'IMPORTANCE DE LAPRÈS RÉCOLTE DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS DANS LE CONTEXTE DE CHAQUE PAYS
THÈME |
OBSERVATIONS |
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Faits positifs |
Difficultés |
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1. Infrastructure d'après récolte |
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2. Recherche et développement technologique dans le secteur de l'après récolte |
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3. Disponibilité et accès à l'information technologique au niveau de l'après récolte |
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4. Programmes de formation et d'appui technique |
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5. Programmes d'État et politiques visant à orienter les questions relatives à l'après récolte |
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6. Compréhension par les intervenants de l'importance d'une logistique et d'une manutention après récolte appropriées pour garantir la qualité et l'innocuité des produits frais |
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ORIENTATIONS À LINTENTION DU FORMATEUR
Le formateur entame la séance en formulant quelques considérations sur limportance de la manutention après récolte et sur lorientation des objectifs des programmes et des plans daction en la matière. Il passe ensuite à une explication générale des étapes à suivre pour élaborer un plan daction visant à maintenir la qualité et à améliorer lefficacité des systèmes de manutention après récolte des fruits et légumes et, à laide du Matériel 3.7 (éléments de référence à lusage du formateur), il illustre un exemple dapplication de la méthodologie par une étude de cas (Présentation 3.3). On remet aux participants létude de cas sur support écrit pour les aider à suivre lexplication développée par le formateur (Matériel 3.8).
Une fois lexplication de létude de cas achevée, un débat souvre en séance plénière, à loccasion duquel les participants dissipent leurs doutes et précisent leurs idées. À lissue de cette séance, le formateur présente les conclusions des échanges, en mettant laccent sur les avantages quil y a à appliquer une méthodologie fondée sur lanalyse des dangers sagissant de la question du maintien de la qualité des fruits et légumes frais et sur limportance daborder le sujet sous un éclairage intégré et multidisciplinaire.
MATÉRIEL 3.7 ÉLÉMENTS DE RÉFÉRENCE POUR LE FORMATEUR
PRINCIPES DIRECTEURS POUR LÉLABORATION DE PLANS DACTION VISANT À GARANTIR LA QUALITÉ ET À AMÉLIORER LEFFICACITÉ DES SYSTÈMES DE MANUTENTION APRÈS RÉCOLTE DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS
On illustre, dans la section qui suit, quelques principes à observer sagissant délaborer et de mettre en oeuvre des plans daction axés sur le maintien et la maximisation de la qualité des fruits et légumes frais. Le contenu de cette section renvoie aux attributs de qualité relatifs aux attributs de produit, que le consommateur peut juger directement grâce à ses sens, comme par exemple la couleur, le goût, lapparence, la texture, la consistance, le degré de maturité, etc.
ÉLÉMENTS DE DÉPART
Assurer la qualité dun produit hortofruticole signifie permettre au consommateur daccéder à un produit en étant confiant dans la capacité de ce produit à répondre à ses attentes. Lassurance de la qualité et de linnocuité dun produit hortofruticole commence dès le moment où on sélectionne une variété propre à satisfaire les attentes du consommateur final et des autres parties prenantes de la filière en ce qui concerne, par exemple, le goût, les caractéristiques nutritionnelles, la texture, la vie après récolte, la périssabilité ou dautres aspects.
Les programmes dassurance de la qualité et de linnocuité doivent être axés sur le marché et non sur le produit. Ils doivent répondre à des questions telles que: Que veut le consommateur? Combien est-il disposé à payer pour le produit? Les quantités demandées par le client peuvent-elles être livrées tout en respectant les conditions souhaitées de qualité, à un prix approprié et dans les délais fixés?
En outre, garantir la qualité et linnocuité dun produit hortofruticole suppose une planification et une intégration systématique, et notamment lintégration des personnes, du produit, des systèmes et des procédés de production, du marché, de linfrastructure daprès récolte en place, etc.
Au sujet de ce dernier aspect, il est important de prendre en compte quaucune technologie daprès récolte ne saurait améliorer la qualité de produits récoltés ne répondant pas aux spécifications exigées par un marché de destination. Mais si on fait subir à un produit moins de dommages au cours de sa manipulation et quon optimise sa manutention, on peut en préserver, voire allonger, la vie après récolte. La manutention après récolte appropriée des produits hortofruticoles a pour cadre le contexte du marché de destination, qui est culturel, économique, technologique, administratif et, bien entendu, environnemental. Les objectifs sous-tendant lapplication de programmes axés sur lassurance de la qualité et de linnocuité et sur lamélioration de lefficacité des systèmes de manutention après récolte dun produit obéissent, sans aucun doute, aux nécessités des parties prenantes à chacune des étapes de la chaîne de manutention du produit. Par conséquent, à lheure de formuler des plans daction, il convient de prendre en compte tous ces objectifs dans leur ensemble et dessayer de leur donner une orientation qui permette aux solutions proposées de répondre aux besoins de toutes les parties prenantes.
Au rang des objectifs des technologies de manutention après récolte du produit, il convient de mentionner les suivants:
Préserver la qualité et linnocuité du produit pour répondre aux exigences du marché de destination.
Créer et saisir des débouchés commerciaux.
Créer de la valeur ajoutée et accroître les revenus et la rentabilité.
Satisfaire le consommateur final.
Réduire les coûts et/ou améliorer lefficacité des processus.
Ces objectifs peuvent être posés dans un contexte:
National et gouvernemental,
Régional,
Local,
Dans chaque entreprise (production, commercialisation, exportation, prestation de services, etc.),
en donnant lieu à des programmes et projets nationaux et locaux, ainsi quà des plans daction et à des projets, afin de répondre aux besoins spécifiques des entreprises quant à un produit ou à un ensemble de produits.
Le maintien et la maximisation de la qualité des fruits et légumes passent par les conditions suivantes:
Connaître lenvergure des problèmes (pertes en qualité et en quantité) et leurs principales causes et/ou cerner les circonstances favorables, par exemple en ce qui concerne la différenciation du produit sagissant de répondre à un marché spécifique.
Trouver des solutions aux problèmes et/ou des technologies disponibles afin de tirer parti des possibilités qui auront été identifiées.
Évaluer limpact que peuvent avoir des modifications simples au sein de la filière de manutention du produit.
Former et impliquer les personnes chargées de mener à bien les changements.
Déterminer les problèmes dont la solution appelle une recherche plus approfondie.
PRINCIPES DIRECTEURS POUR LÉLABORATION DUN PLAN DACTION VISANT AU MAINTIEN DE LA QUALITÉ DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS:
Ci-après sont présentés quelques principes directeurs relatifs à lélaboration dun plan daction visant à maintenir de la qualité des fruits et légumes frais et à optimiser les systèmes de manutention après récolte. Ils se fondent sur lapplication dune méthodologie prenant en compte lanalyse des dangers relatifs à la qualité du produit.
- Élaboration du plan daction
Étape 1. Constituer le groupe de travail qui sera chargé délaborer le plan et daccompagner sa mise en oeuvre
Le système de manutention après récolte des fruits et légumes frais est assez complexe du fait de différents facteurs, dont les suivants: les caractéristiques propres des produits hortofruticoles, le nombre dopérations entrant dans leur manutention, depuis les champs jusquaux centres de consommation, et la diversité des parties prenantes de la filière. Cette complexité fait quil est nécessaire de composer léquipe chargée délaborer le plan daction de personnes appartenant à différentes disciplines, afin de cerner plus facilement les problèmes et/ou les atouts sagissant de lamélioration de la qualité, ainsi que pour trouver des solutions intégrales et applicables aux conditions locales.
Pour résoudre les problèmes de détérioration de la qualité, il sera parfois nécessaire détablir une collaboration entre les entreprises et les producteurs ruraux, tandis que, dans dautres cas, les solutions dépendront des mesures quadopteront les transporteurs, les centres de collecte ruraux et les fabricants dempaquetages, ainsi que des innovations et des progrès technologiques issus des institutions de recherche. Ainsi, même si cest, en principe, une petite équipe dexperts qui dirige lélaboration du plan, il sera nécessaire de compter sur lappui des différentes parties prenantes pour garantir quil soit appliqué de manière appropriée.
Léquipe de travail devra définir les objectifs du plan daction, en indiquant clairement:
a. À quoi on veut parvenir. Il peut sagir par exemple dun ou plusieurs des objectifs suivants:
améliorer lefficacité du processus en optimisant les opérations effectuées;
allonger la vie après récolte du produit;
différencier le produit à lintention dun marché spécifique et/ou
réduire les pertes de qualité et les pertes physiques, tout en préservant la qualité et linnocuité du produit.
b. Pour quel(s) produit(s). Les produits hortofruticoles sont périssables, dans une mesure plus ou moins grande, leur comportement physiologique diffère selon les phases de maturation et de sénescence et, de ce fait, ils sont plus sensibles et vulnérables au cours de leur manutention et manipulation. La connaissance du comportement physiologique dun produit au cours de sa manutention est un élément fondamental pour déterminer les choix technologiques qui peuvent permettre datteindre les objectifs dune manutention après récolte appropriée.
c. Où. Dans une entreprise, une région, au plan national, etc.
d. Les étapes du processus au cours desquelles on espère pouvoir effectuer des améliorations (pendant la récolte, le transport, la manutention du produit dans la centrale dempaquetage, etc.).
En outre, étant donné que les programmes de maintien et de maximisation de la qualité ont pour objectif de satisfaire les besoins et les attentes du consommateur, il est fondamental de définir le marché de destination et les attentes qui devront être satisfaites en matière de qualité, par référence, par exemple, à une norme de produit, à une norme relative aux systèmes de production et/ou de manutention, etc.
De même, il faut avoir un point de référence clair sur les types de dangers à prendre en compte, à savoir les dangers pesant sur la qualité du produit, qui lempêchent dêtre conforme aux spécifications dune norme donnée. Pour établir le type de dangers à prendre en compte, il sera nécessaire de se reporter à la législation, aux exigences du consommateur et aux normes de lindustrie ou du marché de destination, ainsi que, par exemple, aux registres des entreprises sur les retours et les réclamations, afin de rassembler de linformation sur les types de dangers les plus fréquents.
Dans le cas des produits hortofruticole, les causes de détérioration quon range sous lappellation de causes primaires renvoient à des facteurs de type biologique, chimique, mécanique et physiologique. Les causes secondaires concernent les conditions de manutention inappropriées du produit dans la chaîne des opérations après récolte (FAO, 1989).
Lune des premières fonctions de léquipe de travail consiste aussi à déterminer des aspects liés, par exemple, aux technologies de manutention après récolte employées, aux types dagriculteurs, à la nature des régimes fonciers et à dautres facteurs susceptibles de servir de référence au moment daborder les possibilités de solutions aux problèmes et/ou les stratégies visant à tirer parti des possibilités existantes.
Étape 2. Définir le diagramme des opérations et procéder à la vérification sur place
Afin de savoir ce qui peut être amélioré, il faut dabord connaître les étapes par lesquelles passe la manutention du produit, depuis la récolte aux champs jusquau consommateur final. Et, dans la mesure du possible, il faut définir chacune des activités qui sont réalisées par rapport au marché de destination, ainsi que les intervenants et le temps correspondant à laccomplissement de chacune des opérations.
Le diagramme des opérations doit fournir une information technique suffisante pour pouvoir mener à bien lélaboration du plan et suivre une séquence logique assez minutieuse pour nomettre aucune étape de ce processus.
Étape 3. Cerner les dangers de détérioration de la qualité du produit et définir les mesures de contrôle
Cette étape consiste à repérer les dangers de détérioration de la qualité et, partant, de non-conformité au regard des normes ou des spécifications de qualité définies pour le marché de destination, pour chacune des étapes du processus.
Léquipe chargée délaborer le plan doit décrire chacune des étapes du processus en définissant chaque aspect quelle considère comme un atout ou au contraire comme un point faible, selon son expérience, et en isolant de manière claire le problème de maintien de la qualité et defficacité du processus (voir le tableau 1, étude de cas).
Elle doit ensuite analyser chaque problème et le type de danger quil représente dans la détérioration de la qualité du produit, que ce soit de manière directe (par exemple, un dommage mécanique) ou indirecte (par exemple, le retard prolongé que prend le processus), comme lillustre le tableau 1 de létude de cas (Matériel 3.8).
Sagissant didentifier les dangers relatifs aux différentes étapes du processus, léquipe chargée délaborer le plan devra réfléchir aux points suivants:
Limportance de prendre en compte le point de vue des différents intervenants de la filière.
La révision de linformation disponible: par exemple, les registres des entreprises exportatrices relatifs aux différentes catégories de qualité des denrées produites et commercialisées, les données sur les types de dommages, le pourcentage de fruits rejetés et les motifs de rejet, etc. Cette information sera utile pour déterminer les dangers et définir les mesures de contrôle les plus appropriées.
Une fois les problèmes déterminés (dangers spécifiques), il convient détablir les mesures qui contribueront à les prévenir et/ou à les contrôler.
Certaines mesures pourront être abordées du point de vue de lentraînement et de la formation des ouvriers, des transporteurs, des distributeurs, etc. Dautres porteront sur ladoption de technologies et de techniques disponibles et préalablement testées (voir la Présentation 3.1). Dans certains cas, il faudra bénéficier de la collaboration dinstituts de recherche pour mettre au point des technologies adaptées et/ou pour produire linformation nécessaire.
Sagissant de déterminer les étapes les plus décisives, où doivent être adoptées des mesures de contrôle et de prévention des dangers, il faudra également envisager des questions relatives aux mesures à appliquer à court, moyen et long terme, en tenant compte, entre autres, de la disponibilité de ressources techniques et économiques, ainsi que de léventail des technologies disponibles. En outre, les recommandations relatives à loptimisation des technologies actuelles devront sappuyer sur lanalyse des coûts et bénéfices, cest-à-dire prendre en compte les avantages quapporte la résolution dun problème clairement identifié avec la technologie à mettre en oeuvre.
Étape 4. Définir les principaux points de contrôle
À partir de lensemble de mesures visant à prévenir les dangers identifiés à létape 3, léquipe de travail procède à une analyse des étapes où il serait nécessaire et indispensable dappliquer une mesure de contrôle pour prévenir, réduire ou supprimer les dangers qui représentent les menaces plus graves de détérioration de la qualité du produit.
Les problèmes découlant dune manutention après récolte inappropriée sont généralement cumulatifs et il est rare quune seule mesure de contrôle appliquée à une étape spécifique du processus soit suffisante pour enrayer le danger. Par exemple, les dommages mécaniques peuvent survenir dès le lieu de production (exploitation agricole) et leurs effets sur le produit napparaître quau cours de la commercialisation de celui-ci. Il nen est pas moins important didentifier les étapes du processus où lapplication de méthodes de contrôle est susceptible davoir un effet notable sur la prévention, la réduction et lélimination du risque de survenue dun danger donné. On appelle ces étapes des points de contrôle.
Sagissant de déterminer les principaux points de contrôle, il convient de disposer dune information qui permette destimer lampleur des dangers qui ont été cernés. Létude de cas illustrée dans le Matériel 3.8 présente un exemple destimation des pertes après récolte, comme instrument daide à la prise de décision pour les différents intervenants de la filière.
Étape 5. Déterminer des niveaux acceptables
Les normes de qualité relatives aux fruits et légumes frais prévoient généralement un pourcentage dacceptation en cas de non-respect des critères de qualité et de calibre. Par exemple, on applique, pour les défauts visibles du fruit (provoqués par des dommages mécaniques et/ou physiques), une marge de tolérance pour chaque catégorie de qualité. Pour dautres types de dangers, comme, par exemple, la présence de ravageurs et/ou de maladies, les odeurs ou les goûts anormaux susceptibles de rendre le produit impropre à la consommation en tant que produit frais - section des normes de qualité relative aux exigences minimales (Matériel 3.4) - il nexiste pas de niveau de tolérance et il faut donc appliquer des mesures visant à les prévenir.
Le niveau de tolérance ou niveau acceptable de non-respect de certains critères de qualité est par conséquent fonction des attentes du marché visé. Si lobjectif dune entreprise est dexporter son produit, elle doit orienter ses efforts vers la production dune denrée dune qualité exportable et appliquer des mesures qui permettent de maintenir cette qualité au cours de la récolte et de la manutention après récolte du produit.
Il est important détablir, pour chaque point de contrôle, le niveau acceptable qui permet de définir lefficacité de lopération ou de la mesure de contrôle appliquée, par exemple lapplication de méthodes de réfrigération à titre de mesure visant à prévenir ou à retarder la détérioration du produit sera suivie deffet si, entre autres facteurs, la température de la chambre froide est maintenue dans la fourchette de température optimale pour le produit. Une fois quon a déterminé les mesures de contrôle à appliquer et quon a fixé un ordre de priorité pour leur application, à court, moyen et long terme, on procède à lélaboration des plans qui permettront son exécution programmée et organisée, par exemple:
Plan de formation des ouvriers, des transporteurs, etc.
Plan pour lapplication de systèmes efficaces de tri et de classement aux champs, etc.
Plan doptimisation du système de séchage, etc.
On évalue ensuite les ressources humaines et économiques disponibles (tant dans les entreprises quau plan institutionnel), on dresse un calendrier et on désigne les personnes chargées de les mettre en oeuvre.
- Mise en oeuvre des activités/plans daction
Durant lexécution des activités ou des plans daction, il est important de tenir compte des aspects suivants:
Établir un système de suivi des actions inscrites dans le plan daction.
Définir des mesures à prendre au cas où le plan daction ne donne pas les résultats escomptés, par exemple du fait du manque defficacité des méthodes de contrôle appliquées.
Définir un processus de vérification.
Conserver tous les dossiers et registres.
Définir des stratégies pour obtenir le concours et limplication de toutes les parties prenantes dans lapplication du plan.
Apporter en temps utile au plan les éventuels ajustements nécessaires.
Étape 6. Appliquer un système de suivi
Dans le but dévaluer lefficacité des mesures de contrôle, il est important de définir un système de suivi simple et qui soit facilement applicable par les différents intervenants. Le système de suivi devra indiquer, par exemple, le type dinformation à recueillir, la fréquence des prélèvements dinformation, la personne chargée denregistrer linformation, les mesures à suivre au cas où les objectifs des programmes ne seraient pas respectés, etc.
Certains systèmes de suivi (vérification) de la qualité dun produit sappuient sur des registres portant sur les catégories de qualité, le pourcentage de mise au rebut ou de refus du produit par lacheteur, lélucidation des causes de rejet, le contrôle des conditions de température, les registres dentretien des appareils de tri et de classement, les registres de formation des ouvriers, la durée et la température de séchage, etc. Un système de suivi approprié est fondamental pour assurer lefficacité des mesures appliquées et, partant, la bonne marche du plan daction.
Étape 7. Mettre en place des mesures correctives
Il est important de prendre des mesures correctives dès lors quon a établi que les objectifs définis dans le plan daction ne sont pas respectés et que, par conséquent, il est nécessaire de réexaminer les aspects à améliorer afin den garantir le succès. Des mesures visant, entre autres, à renforcer les aspects de la formation dispensée aux ouvriers et aux transporteurs et à réviser les systèmes de contrôle de la température, des conditions dentreposage, de la logistique de la manutention du produit et des délais dattente, sont nécessaires à toutes les étapes de la mise en oeuvre du plan.
Étape 8. Dossiers et registres
Il est important de conserver des registres de toutes les actions et mesures appliquées car ils seront utiles pour appuyer lévaluation générale du plan daction et du processus de certification des entreprises, au cas où ce serait lun des objectifs futurs du plan daction.
Étape 9. Évaluer et remettre en perspective le plan
Dans un secteur dynamique et en mutation constante comme celui des fruits et légumes, lobjectif est de produire et de commercialiser des produits qui répondent aux attentes du consommateur, mais également dassurer la rentabilité aux parties prenantes à la filière. Par exemple, les possibilités de différencier les produits grâce à la technologie après récolte, ou la possibilité daccéder à de nouveaux marchés, pour ne citer que ces exemples, exigent des responsables de lentreprise quils procèdent à une révision permanente des stratégies de développement de celle-ci et, aussi, dorienter les plans daction en vue dassurer la qualité et linnocuité des produits dans le sens des attentes du marché visé.
Lobjectif de lassurance de la qualité et de linnocuité des fruits et légumes frais est de livrer des produits sains et fiables au consommateur, mais également de veiller à respecter des objectifs de rentabilité, defficacité et de satisfaction, moyennant des adaptations, des changements et des innovations.
BIBLIOGRAPHIE
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MATÉRIEL 3.8 ÉTUDE DE CAS.
ÉLABORATION DUN PLAN DACTION VISANT À AMÉLIORER LA QUALITÉ DU COQUERET DU PÉROU (PHYSALIS) EN VUE DES MARCHÉS DEXPORTATION[5]
COQUERET DU PÉROU
(Physalis
peruviana)
- Élaboration du plan daction
Étape 1. Équipe de travail
Groupe de technologues spécialisés dans laprès récolte.
Spécialiste de la manutention après récolte des produits hortofruticoles.
Concours de producteurs, exportateurs, instituts de recherche et de développement technologique, universités, etc.
Réunions du groupe de spécialistes des institutions associées au projet, en vue danalyser les résultats et denrichir le processus par retour dinformation.
Définition des champs dapplication du plan
a. Objectif: Assurer la qualité du coqueret du Pérou (physalis), grâce à lamélioration de lefficacité des systèmes de manutention après récolte, au cours des étapes de récolte et daprès récolte, dans le but de satisfaire la demande croissante de ce produit sur les marchés internationaux.
Aux fins de létude, on a évalué les risques liés à la détérioration de la qualité, au regard de la norme internationale 226-2001 du Codex Alimentarius, qui définit les spécifications suivantes:
Conditions minimales exigées
Pour toutes les catégories, sous réserve des dispositions spéciales relatives à chaque catégorie et des seuils de tolérance autorisés (voir la description des catégories), les coquerets doivent:
être entiers, avec ou sans calice;
avoir une consistance ferme;
présenter un aspect frais;
être sains et exempts de pourriture et de traces de détérioration qui les rendent impropres à la consommation;
avoir une peau douce et brillante;
être exempts de toute humidité extérieure anormale (ne pas prendre en compte ici la condensation qui se forme à la sortie de la chambre froide);
être propres et pratiquement exempts de tout corps étranger visible;
être pratiquement exempts dorganismes nuisibles qui en affectent laspect général;
être pratiquement exempts de tout dommage provoqué par des ravageurs;
être exempts de toute odeur et/ou goût anormaux.
Si le fruit est doté de son calice, le pédoncule ne doit pas dépasser 25 mm de longueur.
Classement: on range les coquerets en trois catégories, ci-après définies, en fonction de leur taille et de leur couleur:
Catégorie extra
Pour être rangé dans cette catégorie, le coqueret doit être de qualité supérieure et correspondre aux caractéristiques de la variété et/ou du type commercial. Il doit être exempt de défauts, sauf irrégularités très légères, du moment que celles-ci naltèrent pas laspect général du produit, sa qualité, son état de conservation et sa présentation une fois emballé.
Catégorie I
Les coquerets de cette catégorie doivent être bonne qualité. Ils doivent être caractéristiques de la variété et/ou du type commercial. Les légers défauts suivants peuvent toutefois être admis, à condition quils naltèrent pas laspect général du produit, sa qualité, son état de conservation et sa présentation dans son emballage:
défauts légers de forme;
défauts légers de coloration;
défauts légers sur la peau.
Les défauts ne doivent en aucun cas affecter la pulpe du fruit.
Catégorie II
Cette catégorie comprend les coquerets qui ne peuvent être classés dans les catégories supérieures, mais qui satisfont aux conditions minimales spécifiées dans la Section 2.1. On peut admettre des fruits présentant les défauts suivants, à condition quils conservent leurs caractéristiques essentielles en ce qui concerne la qualité, létat de conservation, laspect général et la présentation dans lemballage:
défauts de forme;
défauts de coloration;
défauts sur la peau;
petites gerçures cicatrisées noccupant pas plus de 5 pour cent de la surface totale du fruit.
Ces défauts ne doivent en aucun cas affecter la pulpe du fruit.
b. Caractéristiques du produit:
Physiologie: au plan physiologique, le coqueret présente un comportement intermédiaire, avec une augmentation de la respiration en cours de maturation, soit un comportement typique des fruits climatériques. Il faut cependant élaborer des courbes sur le comportement de léthylène, avant de définir la véritable nature physiologique de ce produit.
Périodes de production: le coqueret est cultivé par des petits producteurs sur des terrains dont la superficie ne dépasse pas deux hectares en moyenne. La technologie de production appliquée est traditionnelle. Il est cultivé toute lannée, mais les plus grosses récoltes ont lieu en octobre-novembre.
Manutention du produit: il sagit dun produit relativement peu périssable. Pour le marché dexportation, le coqueret conserve son calice (feuilles externes protégeant le fruit), il est cueilli à un degré de maturité compris entre 3 et 5. Les opérations de traitement et conditionnement du produit sont essentiellement manuelles et consistent, fondamentalement, à trier et classer le produit, à le conditionner dans des cageots en carton, à le sécher, après quoi il est transporté au port pour embarquement. Les exportations sont assurées, pour lessentiel, par voie aérienne, mais, du fait dune demande croissante, la part des exportations par la voie maritime prend une importance non négligeable.
c. Déterminer les dangers associés à la détérioration de la qualité.
Type de danger |
Fruit |
Calice |
Biologique: Provoqué par des organismes vivants étrangers au produit. Le produit est, par exemple, entamé par des oiseaux, des rongeurs, des insectes ou des micro-organismes (moisissures, bactéries, virus). |
Parasité par lHeliothis (insecte) |
Malade (moisissures) |
Mécanique: Coupures, meurtrissures, éraflures, coups, déformations par compression. |
Meurtri |
Cassé |
Physique: Observé quand le produit est soumis à des conditions ambiantes défavorables, par exemple la déshydratation, le flétrissement ou le séchage interne. |
Boursouflé |
Transparent |
Chimique |
Résidus chimiques évidents |
Résidus chimiques évidents |
Physiologique: Déficiences du produit qui affectent son développement, sa maturation et autres processus, provoqués par des facteurs tels que la qualité des sols, lapport doligoéléments, la transpiration excessive, etc. |
Petit |
Petit |
source: Étude sur lévaluation des pertes après récolte du coqueret (physalis). SENA-CIAL-CENICAFE (2002).
Étape 2. Élaboration du diagramme des opérations
Dans le diagramme en annexe sont décrites les étapes que comprend la manutention après récolte du produit envoyé sur les marchés internationaux.
Étape 3. Détermination des dangers pesant sur la qualité lors de la récolte et de laprès récolte du produit et définition des mesures de contrôle
Le tableau 1 décrit les opérations figurant dans le diagramme des opérations. Y sont indiqués les aspects positifs dans la réalisation de chaque opération, ainsi que les problèmes observés, qui, à certains égards, se traduisent en risques potentiels de survenue de dangers liés à la détérioration de la qualité du produit.
Après avoir décrit le diagramme des opérations et avoir caractérisé les opérations, on passe à lidentification des dangers les plus importants en matière de détérioration de la qualité du produit. On analyse ensuite des solutions de rechange pour les problèmes ou risques identifiés, quon regroupe ainsi: problèmes dont la solution réside dans la formation des ouvriers, des producteurs et des autres agents de la filière, problèmes dont la solution réside dans ladaptation, la validation du transfert de technologies et les problèmes qui exigent que soit menée à bien une recherche appliquée, faute de solutions prêtes à lemploi. Les résultats de lanalyse sont présentés dans le tableau 2.
On observe, au vu du tableau 1, que certaines des solutions de rechange aux problèmes cernés dépendent des résultats des activités de recherche appliquée. À lheure détablir les priorités sagissant des mesures de contrôle et de prévention à appliquer, il faut donc prendre en compte les solutions qui pourraient être appliquées directement dans lentreprise concernée à court et à moyen terme et celles qui exigeraient le concours dautres instances et institutions avant de pouvoir être menées à bien.
Étape 4. Définir les principaux points de contrôle
Les tableaux 1 et 2 sont descriptifs et la localisation ou la détermination des problèmes et des points de contrôle où il serait nécessaire dappliquer des mesures pour prévenir et maîtriser des dangers est effectuée sur consensus de plusieurs intervenants de la filière. Il nen est pas moins important, à lheure détablir les priorités des points de contrôle, de disposer dune information quantitative qui permette de connaître la part que le problème a réellement dans la détérioration de la qualité. Sont présentés ci-après les résultats dune étude dévaluation des pertes après récolte et lidentification des problèmes les plus importants liés à la détérioration de la qualité du coqueret produit et commercialisé.
Données relatives aux catégories de qualité produites
On estime daprès les calculs que 60,6 pour cent des fruits produits qui sont livrés dans des centres de collecte ruraux locaux sont de catégorie extra et que 30,3 pour cent correspondent aux catégories I et II. Toutefois, au cours de lopération de reclassement, 17 pour cent des fruits initialement classés en catégorie extra tombent dans les catégories I et II (marché national), principalement du fait de la présence visible de dommages mécaniques (traces de meurtrissures sur le fruit) et de leur trop petite taille.
Dautre part, 5,8 pour cent des fruits récoltés par le producteur sont rejetés au cours de lopération de tri qui a lieu dans lexploitation agricole et, par conséquent, nentrent pas dans la chaîne de commercialisation. On les considère comme des pertes physiques totales du produit. Ces fruits sont mis au rebut pour les motifs suivants:
les fruits présentent des craquelures: 45,6 pour cent.
les fruits présentent des dommages dus à une mauvaise manipulation (fruits fendus, meurtris, etc.): 9,10 pour cent.
les fruits sont à un degré de maturité inapproprié (fruits verts ou trop mûrs): 17,6 pour cent.
les fruits présentent des signes de dommages biologiques (présence de moisissures (Cercospora sp.) essentiellement): 19,6 pour
Raisons pour lesquelles les fruits produits ne sont pas de catégorie extra:
Les dommages physiologiques représentent 10 pour cent des dommages subis par les fruits (fruits craquelés) et 26 pour cent des dommages subis par le calice.
Les dommages liés à une mauvaise manutention (dommages mécaniques/capuchon sale) atteignent 35 pour cent pour les fruits et 18 pour cent pour les calices.
Les dommages liés à un degré de maturité inapproprié (fruits verts ou trop mûrs) atteignent 20 pour cent.
Les dommages biologiques sont particulièrement importants sur le calice puisquils atteignent 28 pour cent.
Près de 8 pour cent des pertes pour cause de mauvaise manutention sexpliquent par létat de propreté du calice.
Les données présentées sont utiles pour le processus de prise de décision sagissant de déterminer les solutions les plus appropriées à apporter aux problèmes cernés, solutions qui seront appliquées à court, moyen et long terme et qui faciliteront également les activités de suivi et de vérification.
Le plan daction pourrait en premier lieu servir à établir des priorités, par exemple quant à leffet des activités de formation sur la réduction des dommages liés à une mauvaise manutention et on pourrait commencer à évaluer la possibilité dappliquer peu à peu des solutions plus complexes et supposant des coûts plus élevés.
On observe sur le tableau 2 que les mesures qui conduisent à la réduction:
des dommages mécaniques grâce à loptimisation du diagramme des opérations par exemple;
des mises au rebut des fruits ne répondant pas aux conditions de maturité;
des dommages biologiques par lapplication de programmes de gestion intégrée des cultures et de protection intégrée;
du nombre de fruits fendus;
sont considérées comme cruciales et quelles doivent être prises en compte pour établir les priorités du programme visant à améliorer lefficacité de la chaîne de manutention du produit, afin de satisfaire les exigences de qualité du marché de destination.
DIAGRAMME DES OPÉRATIONS: PHYSALIS/COQUERET
Étape 5. Niveaux dacceptabilité
On admet des tolérances pour les dommages subis par le fruit et son calice pour chaque catégorie de qualité et pour chaque calibre (voir la norme de qualité du Codex Alimentarius 226-2001).
Mise en oeuvre du plan daction
Certaines des mesures illustrées dans le tableau 2, qui feraient partie du plan daction, concernent les actions de formation visant à optimiser les processus de manutention du produit. Dans la Présentation 3.3, on présente, à titre dexemple, un programme de formation sur laprès récolte destiné aux ouvriers. Pour permettre la mise en oeuvre de mesures ayant pour objet de prévenir et datténuer les dangers, il est également nécessaire de bénéficier du soutien des secteurs public et privé, pour mener à bien des études visant à:
déterminer la nature, climatérique ou non, du fruit.
établir le rapport entre le degré de maturité et la vie après récolte du produit dans différentes conditions de température.
déterminer les facteurs de pré-récolte à lorigine des problèmes de craquellement du fruit.
normaliser les empaquetages et les récipients servant à la récolte.
déterminer les zones agroécologiques optimales pour limplantation des cultures (tenir compte du facteur de saisonnalité).
mener des recherches sur les systèmes de prévention et de contrôle des principaux problèmes phytosanitaires qui affectent les cultures.
Étape 6. Systèmes de suivi et de vérification.
Il faut tenir des registres sur les activités ou les mesures à mettre en oeuvre en vue de la prévention des dangers qui auront été cernés, aussi bien dans les lots exploités que dans les centres dempaquetage, afin de disposer de linformation nécessaire pour évaluer lefficacité des mesures de contrôle et déterminer les actions correctives quil serait nécessaire dappliquer. On trouve dans la Présentation 3.6 des modèles de registres susceptibles dêtre appliqués.
Étape 7. Mesures correctives
On peut espérer que, suite à lexécution du plan, les relations seront renforcées entre les intervenants de la filière, de manière à ce quil y ait un retour dinformation permanent entre producteurs, exportateurs et institutions de soutien. Cet échange facilitera lapplication de mesures correctives en temps utile dans le cas où on observe que les résultats escomptés en matière damélioration de la qualité du produit en vue de satisfaire les marchés dexportation ne sont pas atteints. Il permettra également de définir, par exemple, des composantes de la formation et du transfert de technologie à renforcer, doptimiser les registres, etc., pour assurer laccomplissement des objectifs visés dans le plan.
Étape 8. Évaluation et remise en perspective du plan
Les entreprises doivent évaluer en permanence si les objectifs visés dans le plan sont respectés (grâce à linspection permanente des registres, aux réclamations des acheteurs et à différents moyens de vérification) et être attentives aux ajustements quil sera nécessaire dintégrer dans le plan, en fonction des débouchés et des réactions du marché. Actuellement sont menées par exemple des études sur les traitements de quarantaine, en vue de marchés potentiels pour lesquels le produit ne répond pas encore aux critères dadmission, ce qui impliquera sans aucun doute dadapter certains des processus de manutention après récolte du produit, voire, parfois, de réorienter les stratégies au niveau de lentreprise pour répondre à la demande des nouveaux marchés.
[3] Pour une plus ample
information à ce sujet, lire Mejorando la seguridad y calidad de frutas y
hortalizas frescas: Manual de formación para instructores,
Université du Maryland, 2002 (publié aussi en anglais). [4] The Role of Post-harvest Management in Assuring The Quality and Safety of Horticultural Crops. Document provisoire. (Kadel, A., Rolle, R. 2003). [5] Les données présentées sont tirées de létude Evaluación de Pérdidas Poscosecha de la Uchuva (évaluation des pertes après récolte pour le physalis) menée par la Convention SENA-CIAL-CENICAFE (Colombie) en 2001-2002. Le résultat de ces données a été adapté par la FAO pour illustrer la méthodologie axée sur lanalyse des dangers dans la mise au point de plans daction visant à améliorer la qualité et linnocuité des fruits et légumes frais. |