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4. ACTIONS PRIORITAIRES EN FAVEUR DES RESSOURCES GENETIQUES DE LA FORÊT


4.1. ETUDES A REALISER
4.2. PLAN DE GESTION DES FORETS
4.3. ETUDE DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT SUR LE SANTAL DES ILES MARQUISES (ETUDE CIRAD)

4.1. ETUDES A REALISER

En raison de l'absence d'études en la matière (sauf pour le santal, étude en cours), il est tout d'abord nécessaire de réaliser des recherches afin d'avoir une meilleure connaissance des espèces dites prioritaires et de leur habitat. Il est également nécessaire de redéfinir de manière plus scientifique la liste de ces espèces prioritaires en y adjoignant les habitats naturels. De plus, une prise de conscience des décideurs sera nécessaire afin que l'élaboration d'un plan d'action national soit possible, de l'exécuter et de lui assurer une continuité dans le temps.

4.2. PLAN DE GESTION DES FORETS

Un programme forestier basé sur des plantations de pins des Caraïbes a démarré en 1977 afin de créer une filière de bois local en Polynésie française. Sur un objectif initial de 10 000 hectares de plantation, 4 000 hectares impropres à l'agriculture ont été boisés appartenant au domaine public ou à des propriétaires privés sous convention. Les peuplements se trouvent essentiellement sur les îles Marquises, Australes, celles sous le vent et les îles du vent.

Seuls environ 2 000 hectares sont exploitables techniquement en raison des fortes pentes et des problèmes de pression foncière. Quelques plantations de feuillus avaient été prévues mais le programme initial a été fortement réduit. Après un important retard dans la sylviculture, les travaux ont finalement repris avec parallèlement l'élaboration des plans de gestion. Seuls ceux des îles Australes ont été réalisés jusqu'à présent. L'objectif de ces plans est d'aider à l'installation d'entreprises privées avec des travaux sylvicoles les plus «rentables», des travaux d'exploitation forestière, l'accentuation du programme concernant les feuillus, ainsi que l'élaboration de plans d'aménagement forestier par île avec des outils de gestion fiables et adaptés.

Le Gouvernement de la Polynésie française, dans le cadre du Contrat de développement actuel, assure la gestion du programme par l'intermédiaire du Service du développement rural (Département forestier).

4.3. ETUDE DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT SUR LE SANTAL DES ILES MARQUISES (ETUDE CIRAD)

Les divers arbres et arbustes du genre Santalum L., communément appelés santals ou bois de santal, sont d'une grande importance socioculturelle pour les habitants des archipels polynésiens et plus particulièrement des îles Marquises. Traditionnellement, le bois de santal a de nombreux usages dans les îles du Pacifique comme l'utilisation en adjuvant parfumé pour l'huile de coco, la pharmacopée traditionnelle, les encens et la sculpture.

De nos jours, le santal possède trois principales utilisations industrielles et artisanales:

- la sculpture avec les belles pièces de bois;

- l'huile de santal, obtenue par distillation, utilisée dans les parfums, les cosmétiques et la pharmacopée;

- l'encens, pour les sciures et copeaux et les résidus de distillation.

La régénération naturelle du santal est actuellement inexistante. Les populations se maintiennent essentiellement par propagation végétative et elle sont très fortement dégradées en raison des destructions par les prédateurs (bétail, rongeurs), le feu et l'exploitation par l'homme. En effet, l'exploitation actuelle menace les populations restantes de santal réduisant ainsi le potentiel économique que représenterait une exploitation rationnelle de cette ressource dans les îles Marquises. Le potentiel génétique est également en train de s'affaiblir de façon inquiétante. Un programme de sauvegarde de la ressource génétique existante de santal a été mis au point par le CIRAD en Nouvelle-Calédonie et adapté aux différentes conditions de milieu rencontrées en Océanie. La Polynésie française a ainsi entrepris en 1998, un projet de recherche - développement sur la connaissance des ressources, les techniques de pépinière, de plantation et de sylviculture du santal (Santalum insulare var. marchionense et S. insulare var. deckeri). Ce projet a pour objectif final de reconstituer un potentiel économique, préserver et développer la population naturelle restante et en préserver la biodiversité.

Le CIRAD apporte son concours scientifique et technique au projet par la formation des agents du Service du développement rural, l'encadrement et le suivi scientifique et technique d'un ingénieur forestier junior effectuant son service national dans le cadre des volontaires de l'assistance technique.

Ce projet de recherche-développement sur le santal des îles Marquises est composé de trois axes principaux:

- la connaissance du santal aux îles Marquises;

- la mobilisation de matériel végétal et sa propagation en vue de la production de plants;

- la vulgarisation et un programme d'éducation sur le santal.


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