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Introduction

Si la ville est un acteur-clé du développement social et économique de l’Afrique actuelle, citadins et paysans ont longtemps été opposés dans une vision très réductrice de leurs intérêts et de leurs compétences que ce soit par les acteurs nationaux ou internationaux.

L’approvisionnement des villes met en évidence l’extraordinaire dynamisme dont font preuve les acteurs urbains comme ceux des campagnes, leurs communautés de dessins et aussi les fortes contraintes qui s’exercent sur la réalisation quotidienne de leurs activités.

Comment améliorer la consommation des citadins en quantité, régularité, qualité et prix, et comment, dans un juste retour des choses, cette amélioration se traduira-t-elle par une meilleure rémunération de l’effort paysan? Tel est l’enjeu aujourd’hui de l’approvisionnement et de la distribution alimentaires des villes en Afrique, tel est, par conséquent, l’enjeu de l’arbitrage public.

Cette contribution comprend trois parties: la première examine le cadre général de l’approvisionnement des villes et traite du rôle et des fonctions des marchés urbains en Afrique subsaharienne et à Madagascar. La seconde se concentre exclusivement sur l’analyse de l’organisation et du fonctionnement internes des grands marchés d’approvisionnement et de redistribution. En conclusion sont élaborées des recommandations pour la mise en oeuvre d’une stratégie globale du secteur des marchés.

L’analyse qui suit est réalisée à partir des résultats et des conclusions d’études socio-économiques que l’auteur a menées dans le cadre de diverses missions ainsi qu’au cours d’études de projets de réhabilitation de marchés financés par la Coopération française et la Caisse française de développement (CFD) (WILHELM, 1994). La présente étude a été actualisée et remaniée à partir de données complémentaires collectées par l’auteur depuis 1994.

Les éléments chiffrés qui sont donnés (coûts de l’exercice sur les marchés, droits de place, etc.) datent pour la plupart d’avant la dévaluation. Les données complémentaires recueillies récemment sur les coûts de l’exercice de l’activité sur les marchés indiquent qu’ils n’ont pas changé substantiellement.


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