3.1 Niveau de risque
3.2 Informations techniques nécessaires
3.3 Acceptabilité du risque
3.4 Identification et sélection doptions de gestion du risque appropriées
3.5 Certificats phytosanitaires et autres mesures de vérification de conformité
3.6 Conclusion du stade de la gestion du risque phytosanitaire
Les conclusions de lévaluation du risque phytosanitaire servent à déterminer la nécessité de la gestion du risque et la sévérité des mesures à prendre. Le risque zéro nétant pas une option raisonnable, le principe directeur de la gestion du risque sera de parvenir au degré de sécurité requis qui peut être justifié et qui est faisable dans les limites des options et des ressources disponibles. La gestion du risque phytosanitaire (dans le cadre dune analyse) est le processus didentification des moyens de réagir à un risque perçu, dévaluation de lefficacité de ces actions et didentification des options les plus appropriées. Les incertitudes signalées dans les évaluations des conséquences économiques et de la probabilité dintroduction seront également prises en compte et incluses dans la sélection dune option de gestion des risques.
Le principe de gestion des risques (NIMP Pub. No.1: Principes de quarantaine végétale liés au commerce international) stipule ce qui suit: Tout pays formulant des mesures phytosanitaires doit se doter dune politique de gestion des risques, parce quil est impossible à aucun pays de se prémunir absolument contre lintroduction éventuelle dorganismes nuisibles. Pour lapplication de ce principe, les pays décideront du niveau de risque quils jugent acceptable.
Le niveau de risque acceptable peut sexprimer de plusieurs manières, il peut par exemple:
- se référer aux prescriptions phytosanitaires en vigueur
- être indexé sur les pertes économiques estimatives
- être exprimé sur une échelle de tolérance du risque
- être comparé au niveau de risque accepté par dautres pays.
Les décisions à prendre durant le processus de gestion du risque phytosanitaire reposeront sur les informations recueillies durant les précédentes étapes de lARP. Ces informations sont les suivantes:
- raisons de la mise en route du processus
- estimation de la probabilité dintroduction dans la zone ARP
- évaluation des conséquences économiques potentielles dans la zone ARP.
On définit le risque global par lexamen des résultats des évaluations de la probabilité dintroduction et des conséquences économiques. Si le risque est jugé inacceptable, la première étape de la gestion du risque consiste à identifier les mesures phytosanitaires possibles qui permettront de réduire le risque jusquà un seuil acceptable ou en deçà. Si le risque est déjà acceptable ou doit être accepté parce quil ne peut être géré (comme cest le cas avec la dissémination naturelle), les mesures ne sont pas justifiées. Les pays peuvent décider de maintenir un faible niveau de suivi ou de vérification, pour garantir que les modifications futures de la situation du risque phytosanitaire seront identifiées.
3.4.1 Options pour les envois
3.4.2 Options empêchant ou limitant linfestation de la plante cultivée
3.4.3 Options garantissant que la zone, le lieu ou le site de production ou la culture est exempt de lorganisme nuisible
3.4.4 Options pour dautres types de filière
3.4.5 Options sur le territoire du pays importateur
3.4.6 Interdiction des marchandises
Des mesures appropriées seront choisies en fonction de leur efficacité en matière de réduction de la probabilité dintroduction de lorganisme nuisible. Ce choix reposera sur les considérations ci-après incluant nombre des Principes de quarantaine végétale liés au commerce international (NIMP Pub. No.1):
- Mesures phytosanitaires qui sont éprouvées au point de vue du rapport coût-efficacité et sont faisables. Lavantage de lutilisation des mesures phytosanitaires est que lorganisme nuisible ne sera pas introduit et que la zone ARP ne sera donc pas sujette aux conséquences économiques potentielles. Lanalyse coûts-avantages de chaque mesure offrant une sécurité acceptable peut être effectuée. Les mesures présentant un rapport coûts-avantages acceptable seront prises en considération.Le principal risque dintroduction dorganismes nuisibles aux végétaux correspond aux envois importés de végétaux et de produits végétaux, mais (en particulier pour une ARP effectuée pour un organisme nuisible donné), il est nécessaire dexaminer le risque dintroduction par dautres filières (par exemple, matériaux demballage, moyens de transport, passagers et leurs bagages, et la dissémination naturelle dun organisme nuisible).- Principe de limpact minimal. Les mesures devront être le moins restrictives possible sur le plan commercial. Ces mesures sappliqueront à la superficie minimale nécessaire pour assurer une protection efficace de la zone menacée.
- Réévaluation des prescriptions antérieures. Aucune mesure supplémentaire ne sera imposée si les mesures existantes sont efficaces.
- Principe de léquivalence. Si différentes mesures phytosanitaires ayant le même effet sont identifiées, elles devront être acceptées comme dautres mesures possibles.
- Principes de la non-discrimination. Si lorganisme nuisible en cause est établi dans la zone ARP mais quil nest pas largement disséminé et quil fait lobjet dune lutte officielle, les mesures phytosanitaires relatives aux importations ne seront pas plus restrictives que celles qui sont appliquées dans la zone ARP. De même, les mesures phytosanitaires nétabliront pas de discrimination entre les pays exportateurs ayant la même situation phytosanitaire.
Les mesures ci-dessous figurent parmi celles qui sont le plus fréquemment appliquées aux marchandises commercialisées. Elles sappliquent aux filières, généralement des envois dune plante hôte, dune origine spécifique. Les mesures seront aussi précises que possible en ce qui concerne le type denvoi (plantes hôtes, parties de plantes) et lorigine afin de ne pas constituer un obstacle au commerce en limitant les importations de produits lorsque cela nest pas justifié. Lassociation de deux mesures ou plus peut savérer nécessaire pour ramener le risque à un niveau acceptable. Les mesures disponibles peuvent être classées en grandes catégories, en fonction de létat phytosanitaire de la filière dans le pays dorigine. Il sagit des mesures:
- appliquées à lenvoiDautres options peuvent se présenter dans la zone ARP: (restrictions de lutilisation dune marchandise), mesures de lutte, introduction dun agent de lutte biologique, éradication et enrayement. Ces options seront aussi évaluées et seront valables en particulier si lorganisme nuisible est déjà présent mais quil nest pas largement disséminé dans la zone ARP.
- appliquées pour prévenir ou réduire linfestation initiale dans la plante cultivée
- visant à garantir que la zone ou le lieu de production sont exempts de lorganisme nuisible
- concernant linterdiction des marchandises.
Les mesures pourront inclure toute combinaison des options suivantes: inspection ou analyse pour vérifier que lenvoi est exempt dun organisme nuisible ou respecte une tolérance précisée pour celui-ci. La taille de léchantillon sera suffisante pour quil y ait une probabilité acceptable de détecter lorganisme nuisible interdiction de certaines parties de la plante hôte système de quarantaine pré-entrée ou post-entrée. On peut considérer que cest la forme dinspection ou de test la plus intensive lorsquon dispose des moyens et des ressources adéquats. Ce système est parfois la seule option pour certains organismes nuisibles non détectables au moment de lentrée conditions spécifiées de préparation de lenvoi (par exemple modalités de manutention visant à éviter linfestation ou la réinfestation) traitement spécifié de lenvoi. Ces traitements sont appliqués après récolte et peuvent inclure des méthodes chimiques, thermiques, dirradiation et autres procédés physiques restrictions portant sur lutilisation finale, la distribution et les périodes dentrée de la marchandise.
Des mesures peuvent également être prises pour limiter limportation des envois dorganismes nuisibles.
Les mesures peuvent être notamment les suivantes:
- traitement de la plante cultivée, du champ, ou du lieu de production- restriction de la composition dun envoi de façon quil se compose de plantes appartenant à des espèces résistantes ou moins sensibles
- culture des plantes dans des conditions spéciales de protection (serres, isolement)
- récolte des plantes à un certain âge ou à une époque spécifiée de lannée
- production suivant un système de certification. Un système de production végétale faisant lobjet dun suivi officiel comprend généralement un certain nombre de générations soigneusement contrôlées, commençant par du matériel initial en très bon état phytosanitaire. Il est parfois spécifié que les plantes doivent être issues dun nombre limité de générations.
Les mesures peuvent être notamment les suivantes:
- zone exempte - les critères régissant la définition de létat de zone exempte sont décrits dans les Exigences pour létablissement de zones indemnes (NIMP Pub. No. 4)- lieu ou site de production exempt - les critères sont décrits dans les Exigences pour létablissement de lieux et sites de production exempts dorganismes nuisibles (NIMP Pub. No. 10)
- inspection des plantes cultivées pour confirmer quelles sont indemnes.
Pour de nombreux types de filière, les mesures examinées plus haut pour les végétaux et les produits végétaux visant à détecter les organismes nuisibles dans lenvoi ou à empêcher linfestation de lenvoi peuvent également être utilisées ou adaptées. Pour certains types de filière, les facteurs suivants seront envisagés:
- La dissémination naturelle dun organisme nuisible comprend le déplacement de lorganisme nuisible par voie aérienne, la dispersion par le vent, le transport par des vecteurs tels que insectes ou oiseaux, et la migration naturelle. Si lorganisme nuisible pénètre dans la zone ARP par dissémination naturelle, ou a des probabilités de le faire dans un avenir immédiat, les mesures phytosanitaires peuvent être peu efficaces. Les mesures de lutte appliquées dans la région dorigine, ou lenrayement ou léradication appuyés par lélimination et la surveillance dans la zone ARP après lentrée de lorganisme nuisible, pourraient être envisagés.- Les mesures visant les passagers et leurs bagages pourraient comprendre des inspections ciblées, la diffusion de linformation et des amendes ou des incitations. Dans quelques cas, des traitements peuvent être possibles.
- Les engins ou les moyens de transport contaminés (navires, trains, avions, camions) pourraient être assujettis à nettoyage ou désinfestation.
Certaines mesures appliquées à lintérieur du pays importateur peuvent également être utilisées. Il peut sagir notamment dune surveillance attentive visant à permettre de détecter le plus tôt possible lentrée de lorganisme nuisible, des programmes déradication visant à éliminer tout foyer dinfestation et/ou une action denrayement visant à limiter la dissémination.
Si aucune mesure satisfaisante visant à ramener le risque à un niveau acceptable nest trouvée, loption finale peut consister à interdire limportation des marchandises concernées. Cette mesure ne sera envisagée quen dernier ressort après en avoir soupesé lefficacité escomptée, surtout lorsque les incitations à des importations illégales peuvent être fortes.
La gestion du risque comprend lexamen des procédures appropriées de vérification de conformité. La plus importante est la certification à lexportation (voir NIMP No. 7: Système de certification à lexportation). La délivrance de certificats phytosanitaires (voir NIMP Pub. No. 12: Directives pour les certificats phytosanitaires) fournit lassurance officielle quun envoi est estimé exempt dorganismes de quarantaine comme spécifié par la partie contractante importatrice et quil est conforme aux exigences phytosanitaires en vigueur de la partie contractante importatrice. Cela confirme donc que les options de gestion du risque spécifiées ont été suivies. Une déclaration supplémentaire peut être demandée pour indiquer quune mesure particulière a été appliquée. Dautres mesures de vérification de conformité peuvent être appliquées en vertu dun accord bilatéral ou multilatéral.
3.6.1 Suivi et mise à jour des mesures phytosanitaires
La procédure de gestion du risque phytosanitaire aboutira soit à la conclusion quaucune des mesures identifiées nest considérée comme appropriée, soit à la sélection dune ou plusieurs options de gestion qui ont démontré quelles ramènent le risque associé à l/aux organisme (s) nuisible (s) à un niveau acceptable. Ces options de gestion constituent la base des réglementations ou critères phytosanitaires.
Lapplication et le maintien de ces réglementations sont soumis à certaines obligations, dans le cas des parties contractantes à la CIPV.
Le principe de modification stipule ce qui suit: Les mesures phytosanitaires doivent être modifiées sans délai, en fonction de lévolution de la situation et des nouvelles données scientifiques disponibles, soit en y ajoutant des interdictions, des restrictions ou des conditions visant à assurer leur efficacité, soit en retirant les interdictions, restrictions ou conditions jugées inutiles (NIMP Pub. No.1: Principes de quarantaine végétale liés au commerce international).
Par conséquent, lapplication de mesures phytosanitaires données ne sera pas considérée comme ayant un caractère permanent. Après leur application, la réussite de ces mesures par rapport à leur objectif sera déterminée par un suivi durant leur utilisation. On procède souvent par inspection de la marchandise à larrivée, en notant toute interception ou toute entrée de lorganisme nuisible dans la zone ARP. Les informations à lappui de lanalyse du risque phytosanitaire seront réexaminées périodiquement pour que lon sassure que de nouvelles informations ne viennent pas invalider la décision prise.