3.1. Activités de conservation in situ
3.2. Activités de conservation ex situ
3.3. Amélioration génétique et essai de provenance
3.4. Espèces prioritaires
Les aires protégées
De 1941 à 1961, un domaine classé de lEtat couvrant une superficie de 2 664 075 ha soit 23,7% de la superficie totale du pays a été constitué et se répartit comme suit:
Des 58 aires protégées, seulement 16 bénéficient dun plan daménagement et des études avancées nont été faites que sur 6 dentre elles.
Le tableau 3 présente limportance relative et la répartition des diverses formes daires protégées suivant les différentes zones écologiques du pays.
Tableau 3: Répartition des principales aires protégées suivant les différentes zones écologiques du pays (A partir des données de CENATEL 1998).
Zone écologiques concernées |
Nature de laire protégée |
Nombre |
Superficie totale (ha) |
Zones soudanienne
|
Forêts classées |
12 |
825 814 |
Parcs nationaux |
2 |
777 050 |
|
Zones cynégétiques |
3 |
580 000 |
|
Zone guinéo-soudanienne
|
Forêts classées |
18 |
405 906 |
Parcs nationaux |
0 |
0 |
|
Zones cynégétiques |
0 |
0 |
|
Zone sub littorale
|
Forêts classées |
4 |
20 454 |
Parcs nationaux |
0 |
0 |
|
Zones cynégétiques |
0 |
0 |
|
Zone littorale
|
Forêts classées |
1 |
900 |
Parcs nationaux |
0 |
0 |
|
Zones cynégétiques |
0 |
0 |
Les réserves botaniques
Il existe trois réserves botaniques créées par létat: la réserve botanique de Touzoun (Allada) créée en 1942, celle de Itchèdé-Toffo (Pobè) en 1945 et celle Pobè en 1945. Ces réserves sont localisées dans la zone sublittorale. Faute de moyens, très peu dactions ont été menées par lEtat pour la conservation et la gestion de ces réserves.
Les aires sacrées
Les aires sacrées constituent une forme endogène de conservation in situ des espèces. Au total, 2.940 forêts sacrées couvrant une superficie de 18360 ha soit 0,2% la superficie totale du pays (Agbo & Sokpon 1998) ont été actuellement recensées et sont très bien protégées par des pratiques ethnobotaniques et religieuses. Elles constituent les derniers refuges pour certaines espèces. Cest le cas de Mansonia altissima qui ne se retrouve au Bénin que dans la forêt sacrée de Ewè-Adakplamè.
Les systèmes agroforestiers traditionnels
Dans les systèmes agroforestiers traditionnels, les arbres qui ont un intérêt pour les paysans (économique, culturel ou religieux) sont épargnés et entretenus lors des défrichements. De cette manière ils sont conservés dans leur milieu naturel. Deux systèmes agroforestiers traditionnels ont été reconnus au Bénin (Sokpon 1994):
Périmètres de reboisement
Dune manière générale, les périmètres de reboisement de lEtat étant souvent installés pour autre but que celui de la conservation ex situ, les principales espèces qui y sont retrouvées sont pour la plupart du temps des espèces exotiques. Ces périmètres abritent les grands programmes de plantations domaniales mais ne sont localisés que dans la zone littorale et sublittorale (entre 6°30 et 7°N) (Tableau 4).
Tableau 4: Périmètres de reboisement et espèces utilisées
Zones écologiques |
Périmètres de reboisement |
Espèces utilisées |
Superficies (ha) |
Source de semences |
Structure de suivi |
Zone littorale et sublittorale (entre 6°30 et 7°N) |
Plantations de Sèmè |
Casuarina equisetifolia, Acacia auriculiformis, Eucalyptus camaldulensis,
Melaleuca leucadendron, Anacardium occidentale |
1222 |
CTFT ODEF Togo |
DFRN |
Plantations de Pahou |
Eucalyptus camaldulensis, Acacia auriculiformis, Hymenia courbaryl |
535 |
CTFT |
DFRN URF |
|
Plantations de Bonou |
Triplochiton scleroxylon, Tectona grandis |
21 |
- |
ONAB |
On peut citer au titre des jardins botaniques:
Jardins de case
On retrouve au Bénin, des jardins de plantes soit médicinales, fruitières ou à épices qui sont représentés par quelques pieds soit isolés ou groupés dans les cours interne ou externe des personnes âgées ou des tradipraticiens. Les principales espèces sont: Newbouldia levis, Dracaena arborea, Spondia mombin, Moringa oleifera et Kigelia africana.
Banque de semences
En dehors de la Faculté des Sciences Agronomiques de lUniversité Nationale du Bénin où lon note un début de collecte et de conservation des semences forestières, la recherche forestière sous-équipée ne soccupe que de la conservation en chambre froide du matériel végétal acquis pour les plantations. Cependant, les Centres de recherche régionale de Niaouli et dIna disposent des chambres climatisées de 50 m² destinées aux programmes de sélection, de collection active et des semences de pré-base (Yallou et Adjakidjè 1995). Les semences conservées dans ces structures sont généralement celles des espèces cultivées.
Le pays ne dispose pas dune expérience en matière damélioration génétique des espèces végétales forestières et très peu de travaux ont été faits dans le domaine de la connaissance de la variabilité intraspécifique des espèces forestières locales. Cependant, il y a eu quelques essais de provenance pour des espèces forestières aussi bien exotiques que locales. Il sagit des essais sur les provenances de la Tanzanie pour le teck (Tectona grandis), les provenances de Pahou pour lacacia (Acacia auriculiformis), leucalyptus (Eucalyptus camaldulensis), Hymenia courbaryl, le caïlcédrat (Khaya senegalensis), le cedrela (Cedrela odorata) dans le Sud du pays à la Lama, Djigbé et à Pahou et Sèmè. Pour certaines essences locales (Afzelia africana, Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, Dialium guineense), quelques essais de régénération ont été conduits. Mais ces essais nont pas été suivis.
Les espèces méritant des actions prioritaires dans le cadre de la conservation des ressources génétiques forestières (Tableau 5) ont été identifiées sur la base de leur importance économique, de la pression qui sexerce sur elles en ce qui concerne leur utilisation et de lexistence dun programme de recherche ou de développement de leurs populations. Milicia excelsa, Afzelia africana, Khaya senegalensis, Mansonia altissima, Ceiba pentandra, Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpus, Lophira lanceolata, Zanthoxylum zanthoxyloïdes, Pentadesma butyracea, Irvingia gabonensis et Dialium guineense méritent une action soutenue dans le sens de la conservation in situ afin déviter lérosion génétique quengendrerait leur forte exploitation actuelle. Pterocarpus erinaceus, Triplochiton scleroxylon et Borassus aethiopum nécessitent une action soutenue en ce qui concerne leur régénération tandis que les essences telles que Vitellaria paradoxa et Parkia biglobosa méritent une amélioration variétale.
Tableau 5: Répartition des espèces prioritaires selon les zones écologiques
Zones écologiques |
Espèces prioritaires |
Zone soudanienne |
Afzelia africana, Khaya senegalensis, Pterocarpus
erinaceus, Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa |
Zone de transition guinéo-soudanienne |
Milicia excelsa, Isoberlinia doka, Pterocarpus erinaceus,
Afzelia africana, Khaya senegalensis, Pentadesma butyracea, Vitellaria paradoxa,
Borassus aethiopum |
Zone littorale et sub littorale |
Milicia excelsa, Mansonia altissima, Ceiba pentandra,
Triplochiton scleroxylon, Irvingia gabonensis, Dialium guineense,
Zanthoxylum zanthoxyloïdes, Lophira lanceolata |