La récolte de céréales de 2000/01 a débuté en Afrique australe. En Afrique de l'Est, les cultures de la campagne principale sont en cours de maturation en Tanzanie, alors qu'ailleurs dans la sous-région, les semis des cultures de la campagne principale sont en cours, sauf en Éthiopie, en Érythrée et au Soudan, où ils ne devraient pas débuter avant un ou deux mois. En Afrique centrale et dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, les semis ont commencé, mais dans les pays du Sahel ils n'auront pas lieu avant le mois de juin
Calendrier des cultures céréalières
Sous-région | Cultures céréalières | |
Semis | Récolte | |
Afrique de l'Est 1/ | mars-juin | août-déc. |
Afrique australe | oct.-déc. | avril-juin |
Afrique de l'Ouest | ||
- Zones côtières (1ère campagne) | mars-avril | juillet-sept. |
- Zone du Sahel | juin-juillet. | oct.-nov. |
Afrique centrale 1/ | avril-juin | août-déc. |
1/ Hormis le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo qui ont deux campagnes principales, et la Tanzanie, dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l'Afrique australe. Pour le Soudan, les semis des céréales secondaires se font en juin-juillet et la récolte d'octobre à décembre.
En Afrique de l'Est, la récolte des céréales de la deuxième campagne 2000/01 est achevée à l'exception de l'Éthiopie, où les cultures "belg" seront rentrées à partir du mois de juin. Selon les dernières estimations de la FAO, la production totale de céréales pour 2000/01 devrait atteindre 20,4 millions de tonnes, 4 pour cent de plus que l'année précédente. Toutefois, les résultats à l'échelle des pays sont contrastés. En Éthiopie, la production céréalière devrait augmenter de 19 pour cent pour atteindre 8,9 millions de tonnes. La récolte principale "meher" a été satisfaisante du fait surtout de rendements plus élevés. En Tanzanie, malgré une amélioration de la récolte des céréales de la campagne secondaire qui vient d'être rentrée, la récolte de la campagne principale a été médiocre, du fait des pluies irrégulières. La production totale de céréales en l'an 2000 est évaluée à environ 3,7 millions de tonnes, soit respectivement environ 4 et 13 pour cent de moins que l'année précédente et que la moyenne des cinq dernières années. Les perspectives pour la campagne principale de maïs de 2000/01 dans les régions à régime de pluies unimodal sont favorables, les précipitations ayant été satisfaisantes depuis le début de la campagne. Au Soudan, la récolte de céréales pour 2000/01 a été réduite par la sécheresse et la production est estimée à 3,4 millions de tonnes, soit environ 20 pour cent de moins que la moyenne. La récolte de blé est en cours et la production est évaluée à 330 000 tonnes soit une progression de 54 pour cent par rapport à l'an dernier. Au Kenya, à la suite d'une grave sécheresse qui a sévi dans presque tout le pays, la production céréalière globale pour 2000/01 est pour l'instant estimée à 2,1 millions de tonnes, soit respectivement 22 pour cent et 28 pour cent de moins que la récolte de l'année passée et que la moyenne des cinq dernières années. Les semis de céréales secondaires de la campagne principale pour cette année sont en cours. En Ouganda, malgré une reprise au cours de la campagne secondaire, du fait de pluies satisfaisantes, la récolte de la campagne principale a subi les effets de la sécheresse qui a sévi par endroits. La production totale de céréales en 2000/01 devrait donc s'établir à 1,6 million de tonnes, respectivement 8 et 13 pour cent de moins que la récolte de l'année précédente et que la moyenne des cinq dernières années. En Érythrée, la récolte de céréales de l'an 2000 a fortement diminué, des centaines de milliers d'agriculteurs ayant été déplacés par la guerre. La production totale de céréales est estimée à 71 000 tonnes, soit un recul de 66 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En Somalie, la production céréalière de la campagne secondaire (deyr) qui vient d'être rentrée est évaluée à 96 000 tonnes, nettement au-dessus de la moyenne de l'après-guerre (78 000 tonnes), du fait des précipitations abondantes en cours de campagne. En outre, la récolte de la campagne principale (gu) qui a atteint 224 000 tonnes, a été supérieure à la moyenne. Selon les dernières estimations, la production totale de céréales pour 2000/01 devrait être de 320 000 tonnes, soit environ 31 pour cent de plus que l'année précédente.
Les besoins totaux d'importations céréalières de la sous-région pour 2000/01 se montent selon les estimations à 5,9 millions de tonnes. On prévoit 3,9 millions de tonnes d'importations commerciales et les besoins d'aide alimentaire sont estimés à 2 millions de tonnes. Les engagements pris fin mars se montent à 0,9 million de tonnes, dont 0,3 million de tonnes ont déjà été livrées.
En Afrique australe, les perspectives globales pour la récolte de céréales de 2001 sont médiocres. Cela reflète un déclin de la superficie emblavée par rapport à l'an dernier et des rendements inférieurs du fait de la sécheresse de mi-campagne en janvier, suivie par des pluies trop abondantes. Des pluies torrentielles ont provoqué de graves inondations qui ont entraîné le déplacement de milliers de personnes et endommagé les infrastructures et les récoltes dans plusieurs régions. Selon les dernières prévisions de la FAO, la récolte de maïs qui représente les trois-quarts de la production céréalière totale en Afrique australe devrait reculer de 25 pour cent. En Afrique du Sud, principal pays producteur de la sous-région, les semis de maïs ont baissé de 17 pour cent et les rendements ont été touchés par la sécheresse persistante en janvier et début février; les pluies abondantes qui ont suivi n'ont permis de compenser que partiellement. La production de maïs devrait baisser d'environ 34 pour cent par rapport au bon niveau de l'an dernier. Au Zimbabwe, les semis ont également diminué fortement du fait de la réinstallation des exploitations commerciales, alors que les rendements ont été négativement affectés par endroits par le temps sec et les inondations. La production de maïs devrait diminuer de 41 pour cent par rapport au niveau de l'an 2000. Au Malawi, au Mozambique et en Zambie, de graves inondations ont provoqué des pertes de récoltes dans certaines zones, alors que les pluies excessives ont freiné les rendements. La production de maïs devrait baisser considérablement par rapport à l'an dernier mais devrait se maintenir à un niveau moyen ou supérieur à la moyenne. Par contre au Botswana, au Lesotho et en Namibie, la production céréalière devrait reculer en raison de la sécheresse. En Angola, la production va probablement baisser par rapport à l'an dernier, du fait de la réduction des semis à la suite de l'intensification des luttes intérieures en début de campagne, ainsi que des pluies irrégulières qui ont suivi.
Les besoins d'importations de céréales au cours de l'année commerciale 2001/02 (avril/mars) devraient augmenter de manière significative dans plusieurs pays, notamment du Zimbabwe, en Zambie, en Namibie, au Swaziland et au Lesotho. La diminution des récoltes dans des pays comme l'Afrique du Sud et le Malawi aura pour principal effet de réduire les excédents exportables vers les pays déficitaires de la sous-région.
En Afrique de l'Ouest, une sécheresse normale pour la saison règne actuellement dans le Sahel où les cultures de décrues et de contre-saison sont maintenant cultivées. Les perspectives sont moins favorables que l'an dernier en Mauritanie et au Sénégal, le niveau des eaux du fleuve Sénégal étant plus bas. Selon les estimations de plusieurs missions mixtes FAO/CILLS d'évaluation des récoltes qui se sont rendues dans les neuf pays membres du CILSS dans le Sahel, la production céréalière totale pour l'an 2000 devrait atteindre 9,5 millions de tonnes. A la suite de la parution des chiffres relatifs à la production finale pour le Burkina Faso, le Tchad, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Niger, et de la révision des chiffres de la production dans les zones pluviales en Mauritanie et au Sénégal, la production totale de céréales a été ramenée à 8,9 millions de tonnes, soit respectivement environ 21 et 8 pour cent de moins respectivement, que la production exceptionnelle de 1999 et que la moyenne des cinq dernières années au Burkina Faso, au Tchad et au Niger, près de la moyenne au Mali et en Mauritanie et supérieur à la moyenne au Cap-Vert, en Guinée-Bissau et au Sénégal. Une récolte exceptionnelle a été rentrée en Gambie.
Dans les pays riverains du golfe de Guinée, la saison des pluies vient de commencer, les précipitations, au cours de la dernière décennie de février, dans le sud de la Côte d'Ivoire, au Ghana et au Togo, permettent la préparation des sols et les semis pour la première récolte de maïs. Les récoltes de céréales en l'an 2000 ont été dans l'ensemble satisfaisantes, sauf en Guinée et en Sierra Leone, les combats dans les régions frontalières ayant entravés les activités agricoles et commerciales et provoqué de nouveaux déplacements de population. Les programmes de secours ont dû également se heurter à des obstacles. Une mission FAO d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue au Libéria en décembre a évalué la production de paddy à 144 000 tonnes, contre une production de 259 000 tonnes avant la guerre (1988). La production céréalière totale pour l'an 2000 des huit pays du golfe de Guinée (Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Libéria, Nigeria, Sierra Leone et Togo) est estimée à environ 27,1 millions de tonnes contre 26,2 millions de tonnes en 1999. Le Libéria et la Sierra Leone sont fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale malgré une certaine amélioration de la production alimentaire.
Les besoins d'importations céréalières de la sous-région, au cours de l'année commerciale 2000/01, sont estimés à 6,7 millions de tonnes. On estime que les importations commerciales devraient atteindre 6,3 millions de tonnes et que les besoins d'aide alimentaire devraient s'établir à 406 000 tonnes, principalement du blé et du riz. Les engagements d'aide alimentaire signalés au SMIAR, fin mars, s'élèvent à environ 177 000 tonnes, dont 58 000 tonnes livrées jusqu'à présent. Il a été recommandé de recourir aux achats locaux pour couvrir les programmes d'aide alimentaire en cours ou prévus, ainsi que pour approvisionner les stocks nationaux de sécurité dans plusieurs pays.
La situation des criquets pèlerins est restée stationnaire en mars. Un nombre insignifiant de criquets ont été signalés en Mauritanie, au Soudan et dans le nord de la Somalie. Les pluies ont été faibles et le temps sec a régné dans la plupart des régions. On prévoit donc que la situation acridienne devrait se maintenir dans tous les pays.
Le nombre de criquets a continué à chuter au centre et à l'ouest de la Mauritanie en février pour le deuxième mois consécutif. La présence de sauteriaux isolés et d'ailés a été signalée au cours du mois dans certains endroits où les pontes avaient eu lieu précédemment, près de Atar et de Zouerate. Un contrôle ponctuel a eu lieu sur 18 hectares. Au Mali, de faibles densités de sauteriaux et d'ailés ont été signalés dans le nord de l'Adrar des Iforas, mais cela n'a pas été confirmé. On ne prévoit aucune modification de la situation dans les mois à venir.
Des ailés épars se sont maintenus par endroits dans les plaines côtières de la mer Rouge, au Soudan et dans le sud-est de l'Égypte. Des petites pontes localisées ont eu lieu sur la côte du Soudan, au Sud de Suakin, où un petit nombre de sauteriaux sont présents. Des ailés isolés ont également été repérés sur la côte centrale, en Somalie septentrionale.
En Afrique centrale les perspectives de récolte sont généralement favorables en République centrafricaine et au Cameroun. En République du Congo, la situation de la sécurité s'est améliorée à la suite d'un accord de paix, mais la production vivrière n'a pas encore repris; une aide alimentaire est fournie aux réfugiés et aux personnes déplacées à l'intérieur du pays. La situation alimentaire reste critique en République démocratique du Congo du fait de la guerre civile qui se poursuit. On estime à 2 millions le nombre de personnes actuellement déplacées à l'intérieur du pays.
Pour l'année commerciale 2001, les besoins d'importations céréalières pour les sept pays de la sous-région sont évalués à 825 000 tonnes, les importations commerciales ayant été anticipées à 808 000 tonnes et les besoins d'aide alimentaire à 17 000 tonnes. Les engagements d'aide alimentaire et les livraisons signalées au SMIAR fin mars se montent à 16 000 tonnes.
Le tableau ci-après récapitule les besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire de l'Afrique subsaharienne par sous-région.
Afrique subsaharienne: Besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire par sous-région (en milliers de tonnes)
Sous-région
|
Production 2000 |
2000/01 ou 2001 | ||
Besoins d'importations céréalières | Importations commerciales prévues | Besoins d'aide alimentaire | ||
Afrique de l'Est
|
20 383 |
5 877 |
3 926 |
1 951 |
Afrique australe
|
24 219 |
4 419 |
3 950 |
469 |
Afrique de l'Ouest
|
35 537 |
6 655 |
6 249 |
406 |
Afrique centrale
|
2 858 |
825 |
808 |
17 |
TOTAL
|
82 997 |
17 776 |
14 933 |
2 843 |