Objectif
A la fin de cette session, les agents de terrain devront être capables didentifier des options technologiques qui permettent daméliorer la productivité des jardins potagers de la région et donc la nutrition des ménages. |
APERÇU GÉNÉRAL
Un jardin potager bien développé peut fournir (quand laccès à la terre et à leau nest pas un obstacle majeur) quelques aliments de base et la plupart des autres aliments dont une famille a besoin chaque jour de lannée. Les jardins potagers offrent aux ménages un large éventail daliments, tels que racines, tubercules, légumineuses, légumes, fruits, épices, ainsi que des produits animaux et parfois même des poissons.
La présente session traite des options technologiques et des conseils de gestion pour améliorer laccès des ménages à différents aliments nutritifs pendant toute lannée. Les problèmes concernant le système alimentaire dune communauté locale donnée qui ont été abordés à la session 4 constituent le point de départ des discussions de cette session. En se fondant sur les connaissances quils ont des communautés locales et des technologies disponibles, les participants devront considérer chaque domaine potentiel dintervention et identifier, puis examiner, les options technologiques qui semblent pouvoir être appliquées à la situation locale.
Outre les fiches dinformation étudiées aux sessions précédentes, les participants devront étudier les fiches sur la mise en valeur du sol, la gestion de leau, la lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs, et la conduite de la culture.
Les résultats de lévaluation des besoins en formation mentionnés dans lintroduction du présent manuel vont aider les formateurs à déterminer le temps nécessaire pour cette session et à choisir entre loption 1 ou loption 2 (voir les paragraphes qui suivent). Si les participants ont de bonnes connaissances en horticulture, loption 1 peut être suivie. Si au contraire leurs connaissances doivent être renforcées, de un à trois jours supplémentaires seront nécessaires. Le formateur compétent dans le domaine agricole pourra décider du temps supplémentaire à consacrer à cette session.
ACTIVITÉS
Le premier jour du stage de formation, les formateurs devront avoir distribué les fiches dinformation 1, 2 et de 6 à 12, ainsi que toutes les rubriques technologiques du jardinage, et demandé aux agents de terrain détudier chaque soir une série bien précise de fiches et de rubriques. Sur la base des résultats de lévaluation des besoins en formation, les formateurs sélectionnent ensuite lune des deux options ci-après.
Option 1. Les participants se divisent en cinq groupes. Chaque groupe étudie lune des séries ci-après de fiches dinformation et de rubriques technologiques du jardinage, et se prépare à répondre aux questions quon lui posera sur ces documents. Les formateurs devront sassurer que tous les participants connaissent bien le contenu de chaque rubrique.
Option 2. Cette option est la même que loption 1, sauf quil faut y inclure quelques séances de terrain sur les aspects pratiques de lhorticulture, si les résultats de lévaluation des besoins en formation font apparaître que les participants nont pas suffisamment de connaissances de base dans le domaine pratique.
Séries de fiches dinformation et de rubriques technologiques du jardinage à étudier
Le matériel ci-après sera étudié sous forme de séries.
Série 1
fiche dinformation 1, «Définition et concept du jardin potager en Afrique»;
fiche dinformation 2, «Problèmes alimentaires et nutritionnels»;
rubrique technologique du jardinage 1, «Améliorer le jardin potager».
Série 2
fiche dinformation 6, «La mise en valeur du sol»;
fiche dinformation 7, «Les éléments nutritifs végétaux: rôle et sources»;
rubrique technologique du jardinage 5, «Lamélioration du sol»;
rubrique technologique du jardinage 6, «Techniques spéciales pour améliorer la gestion du sol et de leau»;
rubrique technologique du jardinage 7, «La lutte contre lérosion et la conservation des sols»;
rubrique technologique du jardinage 9, «Les plantes de couverture».
Série 3
fiche dinformation 8, «Les sols et les plantes en tant que système»;
fiche dinformation 9, «La gestion de leau»;
rubrique technologique du jardinage 6, «Techniques spéciales pour améliorer la gestion du sol et de leau».
Série 4
fiche dinformation 10, «La lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs»;
rubrique technologique du jardinage 10, «Protection sûre et efficace des cultures».
Série 5
fiche dinformation 11, «La conduite de la culture»;
fiche dinformation 12, «Elargir la base des ressources alimentaires grâce aux plantes indigènes»;
rubrique technologique du jardinage 12, «La culture multiple»;
rubrique technologique du jardinage 13, «La culture étagée»;
rubrique technologique du jardinage 14, «La culture des arbres fruitiers et des arbres à fruits à coque»;
rubrique technologique du jardinage 15, «Parcelles à culture intensive de légumes».
Questions et réponses. Le formateur présente les notes de synthèse (voir les pages 57 et 58). En se servant de ces notes comme guide, les agents de terrain réfléchissent aux questions à poser sur chaque sujet à chaque groupe à tour de rôle.
Discussion. Le formateur introduit un exemple de jardin potager bien développé (voir la figure 5.1) et invite les agents de terrain à faire des commentaires sur les aspects suivants:
les différentes utilisations de ce type de jardin potager;
les différents aspects de la gestion;
la variété et ladéquation nutritionnelles des denrées produites.
Exemples locaux. Les agents de terrain sont invités à donner des exemples dune bonne gestion des jardins potagers tirés de leur propre expérience.
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
diagramme présentant les notes de synthèse;
figure 5.1, «Plan dun jardin potager bien développé sur un sol mixte», et notes dexplication;
tableau de conférence;
fiches dinformation 1, 2 et de 6 à 12;
rubriques technologiques du jardinage 1, de 5 à 7, 9, 10 et de 12 à 15.
FIGURE 5. 1 Plan dun jardin potager bien développé sur un sol mixte
Structure
Le jardin potager a une superficie de 200 m2 (10 m × 20 m) et se trouve sur un sol vallonné. Une petite étendue de terre plate entoure la maison (10 % de la superficie totale), mais la plus grande partie du terrain est en pente (plus de 30 degrés de pente) et humide. Le terrain en pente porte des cultures qui séchelonnent sur plusieurs niveaux, et des plantes à cycle végétatif court, moyen ou long sont cultivées ensemble sur le même emplacement. Une partie de la terre humide a été transformée en rizière inondée. Un carré de légumes de saison sèche a également été prévu. Un petit jardin de cuisine est situé près de la ferme, de même quun abri pour animaux réservé aux volailles.
Fonction
Le jardin potager est surtout une source daliments quotidiens et de revenus. Il fournit des épices et des plantes médicinales, ainsi que quelques produits animaux.
Contribution sur le plan nutritionnel
Le jardin potager est un fournisseur essentiel daliments quotidiens. Une combinaison daliments provenant des cultures de base, des légumes, des oléagineux, des fruits et des volailles constitue un bon régime alimentaire, qui fournit lénergie et les nutriments dont une famille a besoin.
NOTES DE SYNTHÈSE
POUR DES QUESTIONS ET DES RÉPONSES
ÉVALUATION ET PLANIFICATION DUN JARDIN POTAGER
Evaluer le jardin potager |
Planifier des améliorations |
· Choisir un emplacement approprié |
· Fixer des objectifs |
· Demander laide de personnes compétentes |
· Faire des options technologiques en utilisant le plan du jardin potager |
· Faire un plan du jardin |
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· Apporter des modifications |
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MISE EN VALEUR DU SOL
Protéger le sol |
Améliorer la fertilité du sol |
· Couvrir le sol avec des plantes |
· Fabriquer et utiliser du compost |
· Défricher seulement les emplacements à cultiver |
· Mettre du paillis autour des plantes |
· Contrôler lérosion |
· Cultiver des plantes fournissant de lengrais vert |
· Stopper la perte de sol à laide de barrières |
· Pratiquer la rotation des cultures |
· Planter des légumineuses |
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GESTION DE LEAU
Saison sèche |
Saison des pluies |
· Choisir des cultures qui résistent à la sécheresse |
· Utiliser les buttes et les lits de culture surélevés |
· Planter dans les terres inondées et les microbassins |
· Choisir des plantes qui aiment leau |
· Utiliser tous les points deau |
· Protéger les jeunes plantes contre les pluies |
· Conserver leau |
· Utiliser de grands réservoirs |
· Eviter la monoculture |
· Utiliser des treillis |
· Pratiquer la culture dérobée |
· Assurer un bon drainage |
· Ne pas replanter au même endroit |
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· Planter et récolter de manière séquentielle |
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CONDUITE DE LA CULTURE
Culture multiple |
Culture étagée |
· Eviter la monoculture |
· Cultiver des plantes annuelles et des plantes pérennes |
· Pratiquer la culture dérobée |
· Utiliser des plantes grimpantes |
· Ne pas replanter au même endroit |
· Utiliser des plantes de tailles différentes |
· Planter et récolter de manière séquentielle |
· Utiliser des treillis et autres supports |
Parcelles à culture intensive de légumes
Assurer lapprovisionnement en eau
Tenir compte des conditions saisonnières
Assurer la diversité
Choisir des cultures que la famille apprécie
Planter des haies vives
Cultiver des plantes annuelles et des plantes pérennes
LUTTE CONTRE LES MAUVAISES HERBES ET LES RAVAGEURS
Insectes et maladies |
Animaux |
· Nourrir le sol |
· Mettre une clôture |
· Planter aux endroits appropriés |
· Planter une haie vive |
· Planter aux saisons qui conviennent |
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· Choisir des variétés adaptées |
Mauvaises herbes |
· Enlever les parties de plante malades |
· Couper ou cultiver |
· Utiliser des insecticides naturels |
· Mettre du paillis |
· Cultiver des plantes qui repoussent les insectes |
· Pratiquer des cultures de couverture et créer de lombrage naturel |
· Désherber |
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NOTES TECHNIQUES
Messages prioritaires 1 Il est essentiel de préserver et
daméliorer la fertilité du sol pour accroître
la 2 Le choix des technologies et des variétés
végétales les mieux adaptées 3 Un plan de culture bien choisi est de première
importance pour assurer un |
Il est essentiel de préserver et daméliorer la fertilité du sol pour accroître la production du jardin potager
Le maintien et lamélioration de la fertilité du sol représentent lun des principaux défis auxquels sont confrontés la plupart des exploitants de jardins potagers en Afrique. Les exploitants doivent donc avoir accès à une information appropriée et à des conseils techniques sur les points suivants:
matières organiques disponibles sur place qui se décomposent en quelques semaines pour faire du compost;
rotation des cultures et culture intercalaire qui minimisent lépuisement du sol en nutriments végétaux;
types de cultures qui peuvent être plantées comme engrais vert;
intégration de la production végétale et de la production animale, de façon à produire un fumier animal bien adapté aux types de cultures pratiquées par la communauté locale;
engrais chimiques (si les prix sont abordables) qui sont indispensables pour compléter le compost et le fumier.
Les exploitants de jardins potagers doivent avoir accès à linformation sur les types dengrais les mieux adaptés aux différentes cultures de jardin potager, ainsi que sur les périodes propices à leur application.
Pour assurer une utilisation continue du sol, dannée en année et dune génération à lautre, les communautés locales ont besoin dinformations dans le domaine de la mise en valeur du sol et de sa conservation. Les différents aspects de la gestion et de lamélioration du sol sont examinés en détail dans les fiches dinformation 6, «La mise en valeur du sol», 7, «Les éléments nutritifs végétaux: rôle et sources», et 8, «Les sols et les plantes en tant que système», ainsi que dans les rubriques technologiques du jardinage 5, «Lamélioration du sol», 6, «Techniques spéciales pour améliorer la gestion du sol et de leau», 7, «La lutte contre lérosion et la conservation des sols», et 9, «Les plantes de couverture».
Les participants devront aider les cultivateurs à faire le choix parmi les différentes technologies et méthodes de gestion des jardins potagers. Le cas échéant, ils pourront faire des démonstrations sur la mise en valeur du sol, lamélioration de la fertilité du sol et dautres technologies appropriées, soit sur une parcelle de démonstration, soit de préférence sur une terre appartenant aux agriculteurs. Les agents de terrain devront exploiter tous les moyens disponibles pour diffuser linformation, tels que radio, télévision, journaux, chansons et théâtre local.
Le choix des technologies et des variétés végétales les mieux adaptées à la topographie et à la zone agroécologique est capital pour que le potentiel du jardin potager soit exploité de façon optimale
Outre la mise en valeur du sol et lamélioration de la fertilité du sol, il existe un large éventail de technologies pour accroître la production et la productivité des jardins potagers. Les caractéristiques agroécologiques et climatiques de la région, ainsi que son altitude, sont très importantes pour le choix des cultures et des saisons qui leur sont propices. Les technologies devront donc être adaptées à laltitude et aux caractéristiques agroécologiques et climatiques dune région donnée. Ainsi, les cultivateurs auront besoin dêtre informés sur:
les techniques les plus appropriées pour gérer et recueillir leau;
les variétés culturales les mieux adaptées à la zone agroécologique et la saison la plus propice à ces cultures;
les méthodes peu coûteuses et durables de lutte contre les ravageurs et les mauvaises herbes.
Gestion et collecte de leau. La répartition annuelle des pluies et laccès à des points deau fiables déterminent souvent lemplacement du jardin potager et celui des différentes cultures. Les agriculteurs doivent avoir accès à une information appropriée pour savoir sils doivent préparer des lits de culture en cuvette, plats ou surélevés, selon le type de culture et la période de lannée.
Les régions à régime pluvial régulier ont un meilleur potentiel de production stable et continue de fruits et de légumes pendant toute lannée. En revanche, les communautés qui vivent dans des régions où la saison humide et la saison sèche sont bien marquées doivent avoir recours à diverses stratégies pour sassurer un approvisionnement suffisant en fruits et légumes pendant toute lannée. De telles stratégies peuvent consister à exploiter deux jardins potagers, lun situé près de la ferme et exploitable surtout pendant la période des pluies (cest-à-dire un jardin de culture pluviale), lautre situé loin de lhabitation, sur les basses terres humides ou marécageuses. Pour quun jardin familial produise des légumes et autres cultures pendant toute la saison sèche, lutilisation de points deau non conventionnels, tels que les eaux usées domestiques (de la vaisselle ou de la douche), pourrait être une solution.
Les communautés qui vivent dans des régions où leau darrosage est insuffisante pendant la saison sèche peuvent se doter dun point deau communal (en construisant un petit barrage ou en creusant un puits), financé par la mise en commun des ressources de la communauté. Les ménages participants peuvent planter à proximité de ce point deau un «jardin communautaire» dans lequel chaque ménage aura sa propre parcelle mais partagera leau et la clôture avec dautres membres de la communauté qui participent au projet. Avec lassistance des agents de terrain, les membres de la communauté pourront décider ensemble du plan de culture et du calendrier pour établir les cultures vivrières. Les semences et autres facteurs de production peuvent être achetés grâce à un fonds communautaire ou à un fonds dépargne constitué par le biais de programmes dépargne collectifs. Ces jardins communautaires représentent dexcellents points de contact pour que les agents de vulgarisation agricole, les nutritionnistes et les agents de santé de la région puissent dispenser des conseils techniques.
Des détails sur la gestion de leau et autres techniques de recueil des eaux sont donnés sur la fiche dinformation 9, «La gestion de leau», et la rubrique technologique du jardinage 6, «Techniques spéciales pour améliorer la gestion du sol et de leau».
Variétés végétales adaptées à lenvironnement. Lintégration des légumes traditionnels et indigènes dans le système cultural des jardins potagers doit être encouragée, mais les faibles rendements de ces cultures légumières freinent laugmentation de la productivité. Cependant, on peut montrer aux exploitants de jardins potagers comment maintenir un bon équilibre entre les variétés traditionnelles et les variétés améliorées ou introduites.
Encourager la culture dune large gamme de plantes vivrières représente un plus grand défi dans les zones semi-arides ou arides et les zones de basse température (par exemple les régions montagneuses) que dans les zones humides. Les efforts qui visent à prolonger la production de fruits et de légumes pendant les périodes les plus sèches et froides de lannée doivent se fonder sur la sélection despèces et de variétés végétales plus résistantes et sur lapplication de pratiques culturales appropriées, telles que:
culture de plantules précoces pour la transplantation;
utilisation de brise-vent;
utilisation de paillis et de matières organiques pour améliorer la capacité de rétention deau du sol;
protection des cultures contre les basses températures, grâce à lutilisation de paille ou de feuilles de plastique;
utilisation de toute leau disponible pour maintenir la croissance des cultures pendant la saison sèche.
Lutte à moindre frais contre les ravageurs. La lutte contre les ravageurs des plantes potagères, en particulier pendant la saison sèche, représente un autre défi pour les ménages ruraux. Les cultivateurs doivent avoir accès à linformation sur les bonnes pratiques dhygiène du jardin potager. En outre, ils doivent connaître les méthodes qui permettent de lutter contre les ravageurs tout en respectant lenvironnement, par exemple:
associer aux cultures vivrières des plantes qui repoussent certains insectes, telles que le piment fort, lail, le basilic, etc.;
utiliser des pesticides naturels (par exemple, la cendre de bois, le tabac, les feuilles de neem ou de papayer) ou des préparations simples telles que les émulsions de savon ou dhuile végétale ou les suspensions damidon;
arracher les plantes malades et les brûler;
associer des cultures de différents types, ou pratiquer la rotation culturale pour contrôler la propagation des maladies et des ravageurs dun type particulier de culture.
Des détails sur les techniques peu coûteuses de lutte contre les ravageurs des plantes sont donnés sur la fiche dinformation 10, «La lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs», ainsi quà la rubrique technologique du jardinage 10, «Protection sûre et efficace des cultures».
Un plan de culture bien choisi est de première importance pour assurer un approvisionnement continu en fruits, légumes, légumineuses et aliments de base
Quand on prévoit daméliorer le jardin potager pour avoir un approvisionnement continu en légumes et en fruits, il est important de tenir compte des ressources inexploitées et du potentiel existant, de même que des besoins et préférences alimentaires des ménages.
Lors de la préparation du plan de culture dun jardin potager, il est important de considérer des facteurs tels que la durée de croissance dune plante (du semis à la maturité), ou la durée de la période de récolte des fruits ou légumes sur une plante arrivée à maturité avant quil ne faille la remplacer. En plus de tenir compte des exigences fondamentales de lassolement et des aspects souhaitables de la culture intercalaire, les exploitants de jardins potagers doivent étaler dans le temps la plantation ou le semis des différents types de cultures.
Pour réduire les périodes de pénurie dans lapprovisionnement des ménages, par exemple en fruits frais, les exploitants de jardins potagers doivent choisir des arbres fruitiers dont les fruits mûrissent à différentes périodes de lannée.
Les légumes feuillus et les légumineuses doivent être plantés de façon à fournir au ménage tout au long de lannée différents types de légumes à feuilles vertes et de légumes secs. Les légumes qui poussent bien en toutes saisons, par exemple certaines variétés de légumes feuillus, peuvent constituer lessentiel du jardin potager, et les variétés saisonnières peuvent être cultivées quand cest nécessaire.
Il est essentiel que lexploitant du jardin potager soit bien informé sur les types darbres fruitiers, de légumes et de légumineuses qui donnent les meilleurs rendements aux différentes époques de lannée, car il pourra ainsi établir un plan de culture qui permette un rendement et des profits nutritionnels optimaux. Les exploitants de jardins potagers devront également sintéresser aux plans de culture des autres agriculteurs de la région, ce qui évitera dinonder le marché avec une ou deux denrées alimentaires, au cas où les ménages produiraient un surplus pour la vente.
Le fait de mélanger cultures annuelles et cultures pérennes (par exemple, manioc et arbres fruitiers), et dadopter la cultures multiple et la culture étagée, augmente les disponibilités alimentaires des ménages durant toute lannée. La patate douce et le niébé peuvent constituer de bonnes cultures de couverture. Quelques cultures et arbres fruitiers différents, en particulier des légumes plantés et récoltés de façon continue, suffisent à assurer un approvisionnement constant en aliments du potager.
Sil faut produire des quantités suffisantes et différents types daliments du jardin potager, particulièrement dans des plaines humides, où la production alimentaire est possible pendant toute lannée, des techniques de production végétale intensive devront être prévues. De meilleures pratiques culturales (par exemple, amélioration du sol, gestion de leau, époque optimale de plantation ou de semis, bon espacement des plantes, assolement, contrôle des mauvaises herbes, lutte intégrée contre les ravageurs) peuvent permettre daccroître la productivité des cultures. Lorsque des méthodes de production végétale plus intensive sont adoptées, de meilleures techniques de manutention après récolte (cest-à-dire traitement, conservation et stockage) doivent être mises au point pour permettre aux cultivateurs de tirer un profit maximal de laugmentation de la production potagère.
Enfin, les ménages devront protéger leurs jardins potagers des animaux en divagation, spécialement pendant la saison sèche. La plantation de haies vives permettra dapporter au ménage dautres avantages (par exemple, bois de feu, treillage, médicaments).
Lagent de vulgarisation agricole peut aider les familles et les communautés à identifier les cultures qui conviennent aux conditions locales et qui apporteront les nutriments dont la famille a besoin pour bénéficier dun équilibre nutritionnel optimal pendant toute lannée. Comme ce sont généralement les femmes qui sont responsables des jardins potagers, leur pleine participation à la planification et à la mise en uvre des améliorations est essentielle.
Des détails sur la plantation et la conduite de la culture, en vue de fournir à la famille des denrées alimentaires en continu, sont donnés sur les fiches dinformation 11, «La conduite de la culture», et 12, «Elargir la base des ressources alimentaires grâce aux plantes indigènes», ainsi quaux rubriques technologiques du jardinage 11, «Les haies vives», 12, «La culture multiple», 13, «La culture étagée», 14, «La culture des arbres fruitiers et des arbres à fruits à coque», et 15, «Parcelles à culture intensive de légumes».