Voyage d'études de la commission internationale du peuplier en avril 1948
Les forêts et des produits forestiers à la conférence annuelle de la FAO, 1948
Troisième réunion du comité de la chimie du bois
La conférence interaméricaine sur la conservation des ressources naturelles renouvelables
Reconvocation de la troisième session du comité de bois FAO/ECE
Développement industriel et commerce de l'Europe
UNESCO étudie la situation du papier journal
La deuxième réunion annuelle de la Commission internationale du peuplier a eu lieu en Italie, et des séances ont été tenues à Milan, Venise et Casale Monferrato. Au cours de ses réunions, la Commission a étudié les différentes questions qui étaient portées à son ordre du jour, en particulier un projet de nomenclature pour les peupliers européens, et la rédaction d'une fiche d'identification et d'une fiche d'essai de bois. Elle a aussi abouti à une série de recommandations concernant le contrôle variétal, la lutte contre les parasites et les études de consommation. Les résultats de ces travaux et les recommandations adoptées figureront dans le rapport final de la Commission.
Dans le même temps, les membres de la Commission et de nombreux invités ont participé au voyage d'étude organisé dans la Vallée du Pô par le Ministère de l'Agriculture et des Forêts. Parmi les organisateurs de ce voyage, il faut surtout citer le Professeur Pavari Directeur de l'Institut de Sylviculture de Florence, le Professeur Piccarolo, Directeur de l'Institut de culture expérimentale du peuplier, et le Professeur Giordano, de la Direction générale des forêts à Rome. Enfin, les grandes firmes industrielles du nord de l'Italie avaient contribué largement à l'organisation de ce voyage et leurs ingénieurs se sont beaucoup dépensés pour documenter les membres de la Commission
Au cours de ce voyage, les membres de la Commission se sont spécialement attachés à identifier des peupliers rencontrés, à étudier les différents usages du bois de peuplier et à préciser les maladies et les insectes qui causaient le plus de dommages aux plantations.
Identification des peupliers
En parcourant le Piémont, la Lombardie et la Vénétie, la Commission s'est attachée à déterminer quels étaient les peupliers rencontrés et à rechercher en particulier quelles pouvaient être leurs origines. Pour cela, la Commission a examiné d'abord quelques ancêtres, soit indigènes, soit étrangers. L'introduction en Italie de ces derniers remonte sans doute à la fin du dix huitième siècle. En particulier, elle s'est rendue sur les bords du lac Majeur, à Leso où elle a vu deux superbes peupliers noirs, mâle et femelle, dans le pare Morra de Lavriano, près de Villa Stellone. Dans ce pare aussi elle a admiré un ensemble des. plus intéressants de peupliers centenaires, parmi lesquels le Populus alba, le P. carolinensis (mâle et femelle), ainsi que de nombreux hybrides où l'on retrouvait les caractères de P. serotina, angulata, marylindica virginiana, etc, Enfin, dans le pare d'une villa près de Torviscosa, la Commission a vu un magnifique peuplier Carolin de 4,42 m de circonférence
Dans les peuplements industriels visités, on trouve rarement des peuplements purs, mais un ensemble assez mélangé d'hybrides. En effet, la: doctrine a été d'utiliser au maximum les hybrides naturels, sans attendre le résultat des expériences. Cette méthode a, semble-t-il, parfaitement réussi. Cependant, elle présente des inconvénients car les conditions de semis de peupliers ne sont pas toujours réalisés naturellement et les hybrides ainsi utilisés ne sont pas forcément les meilleurs.
Cependant, on peut tirer de l'examen des plantations de l'Italie du Nord certaines conclusions. M. Regnier, Directeur de recherches agronomiques et membre de la Commission, estime que, trois peupliers ont joué un rôle fondamental dans les hybridations, à savoir: le peuplier noir qui abonde encore dans la Vallée du Pô le Carolin qui aurait été introduit dé France sous les deux formes mâle et femelle, et, enfin, un peuplier du Canada qui doit être le peuplier de Virginie si l'on en juge par la forme des feuilles des hybrides. Il semble qu'en Lombardie-Vénétie, le peuplier noir et le peuplier de Virginia aient joué un rôle prépondérant tandis que, dans le Piémont, l'influence du Carolin est plus marquée. Il faut aussi signaler l'influence du peuplier noir variété pyramidale.
Tout en prenant contact avec ces peuplements industriels, la Commission n'a pas manqué d'examiner des peuplements naturels de peupliers noirs entre Bolzano et Trentino dans la Vallée de l'Adige où elle a constaté la présence de semis naturels. Elle a visité aussi des peuplements issus de semis tels que ceux de l'Ecole de Villafranea où l'on constate des origines très diverses. Ces derniers peuplements sont installés dans des sols excellents et donnent des arbres exploitables entre 12 et 15 ans. Certains sujets atteignent alors plus de 2,3 m. Pour terminer, la Commission a visité la Station expérimentale de Casale Monferrato où un travail très méthodique dans le domaine des hybridations est poursuivi. Elle s'attache à déterminer les peupliers à croissance rapide et résistant à la défoliation parasitaire. Elle a pu caractériser certains clones répondant à ces qualifications: ce sont les numéros 154, 214 et 455.
Utilisation du bois de peuplier
La Commission a visité les principales installations du nord de l'Italie utilisant le peuplier. Il s'agit, en particulier, de fabriques de pâte mécanique et d'usines de contreplaqués. La pâte mécanique joue un rôle très important dans la fabrication du papier journal puisqu'elle intervient pour 75% dans sa composition. Quant au contreplaqué, soit de peuplier pur, soit avec le pli extérieur en bois dur il est très demandé dans la construction. Le peuplier le plus employé pour ces usages est le peuplier noir et ses hybrides alors que le peuplier blanc pas du tout apprécié, ses propriétés mécaniques le rendant inapte au déroulage.
La consommation actuelle du peuplier en Italie peut être évaluée à 1 million de mètres cubes, mais cette production n'est pas encore suffisantete pour couvrir les besoins de l'Italie en pâtes mécaniques et en pâtes chimiques. Naturellement, le peuplier a aussi en Italie d'autres usages que les usages indiqués, en particulier la fabrication des allumettes, les emballages, les saboteries, les sciages, etc.
Maladies et insectes
Le peuplier, en Italie, échappe à certaines maladies qui sévissent dans les pays avoisinants, en particulier, il n'est pas attaqué par le chancre suintant. Cependant, certains peuplements sont atteints par la défoliation parasitaire et la Commission a pu constater par ailleurs certaines attaques massives de tenthrèdé dans les domaines de la SAFFA à Stagno -Lombardo.
Des études sur la défoliation parasitaire se poursuivent d'une façon très active sous la direction du Professeur Piccarolo, à la Station expérimentale pour la populiculture, de Casale Monferrato.
Il faudrait, pour terminer ce bref résumé de constatations faites par la Commission au cours de son voyage d'études, insister sur l'importance du peuplier dans l'agriculture italienne en général. Partout, le peuplier est étroitement associé à l'économie agricole. Il intervient, non seulement comme un moyen d'assainir certains terrains marécageux comme en Vénétie, ou d'utiliser certaines côtes de l'Adriatique soumises aux vents salés, mais encore comme rideau pare-vent entre les cultures dans toute l'Italie du Nord. Il permet aussi d'utiliser avec profit les plaines alluviales du Pô. Enfin, dans les rizières du Piémont, il est étroitement associé aux modes de culture du riz puisque l'inondation annuelle des rizières amène la fraicheur nécessaire au peuplier. Dans les cultures à caractère industriel même, où les arbres sont exploités à la rotation de 15 ans, la luzerne et le maïs sont souvent cultivés entre les lignes pendant les cinq premières années. Les spécialistes de ces questions estiment qu'en Italie, toute culture du peuplier non intégrée à la culture agricole, serait une culture irrationnelle.
Le Conseil de la FAO (Conseil mondial de l'Alimentation) s'est réuni à Washington du 17 au 20 août dernier pour examiner avec le Directeur général les premières dispositions qui ont été prises en vue de la quatrième session de la Conférence. Depuis lors la Division des Forêts et des produits forestiers s'est assidûment occupée avec les autres divisions et services de la FAO de compléter ces travaux préparatoires.
A l'ordre du jour de la Conférence sont portées les questions suivantes:
1) Examen annuel de la situation mondiale et des perspectives d'avenir en ce qui concerne la production, le marketing et la consommation des denrées alimentaires, des produits de l'agriculture, de la pêche et des forêts2) Examen des activités techniques de la FAO au cours des 12 mois précédents et de son programme de travail pour l'année suivante;
3) Discussion des principales questions d'ordre constitutif, administratif et financier, notamment du budget pour le pro chain exercise financier.
La Conférence décidera sans doute de confier l'examen de ces questions à trois commissions comme elle le fit l'an dernier à Genève. Dans ce cas, la première de ces commissions sera probablement chargée d'examiner la situation mondiale en matière d'alimentation et d'agriculture, et il est à prévoir que ses travaux graviteront autour de deux documents de base préparés par le secrétariat de la FAO et contenant tous deux de nombreuses données fournies par la Division des Forêts et des produits forestiers
Ces documents sont intitulés La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 1948, enquête sur la conjoncture mondiale, et La situation des programmes nationaux en matière d'alimentation et d'agriculture, résumé et analyse des rapports soumis par les Etats Membres, conformément à l'Article XI de l'Acte constitutif de la FAO, sur l'état actuel des travaux et des programmes.
Le premier de ces documents s'adresse non seulement à la Conférence de la FAO mais aussi au grand publie. En dépit des limitations et des imperfections dues à des données insuffisantes, ce document fait un exposé assez clair des questions primordiales, en montrant d'abord que ces efforts destinés à accroître la production dans le monde entier sont beaucoup plus considérables qu'on ne le croit en général et, en deuxième lieu, que ces efforts, pour remarquables qu'ils soient sont loin d'avoir l'ampleur nécessaire pour assurer une amélioration notable des niveaux de vie de la plupart des peuples.
La question forestière est non seulement traitée dans l'examen sur le plan mondial de la situation et des tendances actuelles, mais elle fait aussi séparément l'objet d'études spéciales dans la partie de ce document qui est consacrée aux activités régionales. Le chapitre relatif à la situation des produits de base examine la position actuelle des principaux produits forestiers y compris les sciages, la pâte et le papier, les bois de mine, les traverses de chemin de fer, le contreplaqué, et les panneaux de fibre. Enfin à la section «Les moyens de production» la question de l'équipement forestier est brièvement traitée.
Le second document La situation des programmes nationaux en matière d'alimentation et d'agriculture traite aussi des forêts et des produits forestiers, notamment au Chapitre V qui étudie en particulier: Amélioration de la législation et de l'administration forestières; Amélioration du système d'enseignement forestier, Expansion des recherches sur la sylviculture et les produits forestiers; Amélioration des inventaires forestiers; Accroissement du reboisement et extension des recherches faisant l'objet de plans systématiques d'aménagement forestier; Tendances de la production et amélioration des approvisionnements nationaux; Tendance de la capacité de production industrielle; Rapport entre le volume des coupes et l'accroissement annuel.
Il convient de souligner que ce document ne tient compte que des pays ayant fait parvenir des rapports à la FAO et qu'en conséquence il ne donne sans doute qu'un tableau incomplet et mal équilibré des progrès réalisés dans le monde en matière de sylviculture.
Une deuxième commission traitera sans doute des activités techniques de la FAO. Ici, le document de base sera Le travail de la FAO 1947/48 qui est le rapport présenté à la quatrième session de la Conférence par le Directeur général. Ce document expose sous une forme concise les activités de la Division des Forêts et des produits forestiers. Pour le compléter, les intéressés pourront se procurer d'autres documents, par exemple, le rapport de la Conférence latino-américaine des forêts et produits forestiers à Teresopolis, celui de la Commission européenne des forêts et des produits forestiers - 1947, l'Annuaire statistique des produits forestiers, les plus récents numéros d'UNASYLVA et les rapports du Comité du bois FAO/CEE.
La Commission aura également devant elle le projet du Programme de travail pour 1949 ainsi qu'une estimation des moyens et des ressources disponibles pour le mettre à exécution. Dans ce document le programme de la Division des Forêts et des produits forestiers se compose d'un choix, approuvé par la Commission consultative permanente, des tâches les plus urgentes qu'il incomberait à la Division d'entreprendre si les fonds et le personnel nécessaires étaient mis à sa disposition.
Il va sans dire que la Division suivra avec le plus vif intérêt les délibérations de la Conférence. Elle espère que les discussions et les décisions de cette dernière l'aideront à fixer son programme de travail et à déterminer les priorités relatives qu'elle devra assigner à ses projets. La Division espère notamment arriver à une coordination efforts sur le plan régional pour permettre à l'évolution de la politique forestière mondiale de réaliser de nouveaux progrès.
La troisième réunion du Comité de la chimie du bois s'est tenue à Cleveland (Wisconsin) les 14 et 1-i août 1948 sous la présidence de H. Mark, Directeur de l'Institut des Recherches polymériques à l'Institut polytechnique de Brooklyn. Les délégués dont les noms suivent assistaient à la réunion:
Belgique. J. Istas, Laboratoire des recherches chimiques, Ministère des Colonies, Tervuren
Canada. C. Greaves, Laboratoire des produits forestiers, Ottawa
Angleterre. W. G. Campbell, Directeur de la section de chimie, Laboratoire des recherches sur les produits forestiers, Princes Risborough
Pays Bas. J. Al, Directeur du service des brevets, T.N.O., La Haye.
Suède. H. G. Erdtman, Institut de Technologie, Stockholm; Mme G. Aulin-Erdtman, Laboratoire suédois des produits forestiers, Stockholm
Etats-Unis. J. Alfred Hall, Directeur de la station d'expériences forestières et pastorales du nord ouest, Service forestier du Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis, Portland, Oregon; E. C. Jahn, Professeur de chimie du bois, Faculté de sylviculture de l'Etat de New-York à l'Université de Syracuse; H. F. Lewis, Doyen de l'Institut de la Chimie du papier, Appleton, Wisconsin; R. C. MacDonald, Secrétaire de l'Association technique de l'industrie de la pâte de bois et du papier, New York; A. J. Stamm, Laboratoire des produits forestiers, Madison, Wisconsin
FAO. P. Terver; N de Felsovanyi
A l'ordre du jour figurait un rapport préparé par G. L. Drake de la Compagnie d'exploitation forestière Simpson que M. Hall était chargé de lire et de commenter et qui traitait des efforts en vue de réaliser l'intégration des activités des industries forestières de la région ouest des Etats-Unis, efforts effectués notamment par un certain nombre de sociétés de la côte occidentale. P. Terver prit ensuite la parole pour rendre compte de l'intégration des opérations forestières dans les régions tropicales.
Une discussion prolongée sur l'expansion des combinats sylvicoles notamment dans les régions non encore développées a suivi cet exposé.
Le Professeur Jahn a présenté un rapport sur la possibilité d'effectuer des échanges dans le domaine de l'enseignement de la chimie du bois. Plusieurs délégués ont émis des suggestions visant à un échange plus important de professeurs, d'étudiants et de textes. La FAO a été chargée de préparer et d'envoyer des questionnaires spéciaux sur la chimie du bois qui, une fois remplis, donneront la liste des institutions, des experts et des facilités d'enseignement existant dans le domaine de la chimie du bois.
R. C. MacDonald a présenté un mémoire sur la nomenclature, les essais et spécifications. La FAO a été chargée de préparer, en étroite collaboration avec les organisations nationales intéressées, une nomenclature des termes techniques universellement employés.
M. Mark, Président, a ensuite passé à l'examen des travaux accomplis au cours de la deuxième réunion du Comité qui s'est tenue les 14 et 10 mai 1948 à Genève. Il a également exposé dans leurs grandes lignes les travaux actuellement entrepris par d'éminents experts européens en matière de chimie de la cellulose du bois.
Le Professeur Erdtman (Suède) a fait part du projet de convoquer à Stockholm au cours de l'été 1949 un congrès mondial de la chimie. On n'a pas encore de détails précis à cet égard, mais il a été convenu que la prochaine réunion du Comité de la chimie du bois aurait lieu à Stockholm conjointement avec le congrès mondial de la chimie.
Enfin les délégués ont adopté à l'unanimité le programme de travail du Comité pour 1948/49 tel qu'il avait été présenté par le secrétariat. Ce programme comprend un certain nombre d'études détaillées sur diverses questions d'ordre technique et économique ainsi que des enquêtes générales sur les industries chimiques, se rattachant au programme de travail de la FAO destiné à assurer l'expansion des combinats sylvicoles, notamment dans les régions non encore développées. La situation particulière des industries forestières dont la matière première provient de peuplements composés d'espèces hétérogènes, comme c'est notamment le cas dans les régions tropicales et équatoriales, fera l'objet d'une étude plus approfondie, étant donné que ces peuplements n'ont pas encore été exploités et que les industries mécaniques ne peuvent utiliser qu'une faible partie de ces bois.
De même il a été décidé d'étudier à fond les possibilités d'échanges dans le domaine des recherches et de la formation professionnelle. Le secrétariat a été chargé de rédiger les projets de questionnaires envisagés dans le domaine des possibilités de recherche en matière de chimie du bois, qui seront soumis à l'approbation définitive du Comité.
Convoquée par le gouvernement des Etats-Unis, à la demande de l'Union panaméricaine, cette Conférence s'est tenue du 7 au 20 septembre 1948 à Denver, Colorado.
Le Président et le Premier Vice-Président élus par la Conférence étaient Charles F. Brannan, Ministre de l'Agriculture des Etats-Unis et Pedro Castro Monsalvo, Ministre de l'Agriculture et de la Production animale de Colombie.
Des délégations de tous les pays de l'Amérique latine et des Etats Unis assistaient à la réunion.- Le Canada, le Conseil économique et social, l'UNESCO, la FAO, le Conseil économique et social interaméricain, l'Union panaméricaine et l'Institut interaméricain des Sciences agricoles avaient envoyé des observateurs. J. D. B. Harrison de la Division des Forêts et des produits forestiers et J. L. Buck de la Division de l'Agriculture étaient les observateurs envoyés par la FAO. Assistaient en outre aux séances de nombreux auteurs de mémoires dont lecture fut donnée aux délégués et les observateurs mandates par les sociétés de conservation du sol.
Plusieurs délégations étaient présidées par un ministre de l'agriculture ou un directeur de services agricoles. Parmi leurs membres on remarquait de hauts fonctionnaires du Brésil, du Venezuela, de Cuba, du Mexique, de l'Argentine et des Etats-Unis. L'Amérique latine était représentée par près de cent délégués.
Le Vice-Président exécutif, M. Kelchner du Département d'Etat des Etats-Unis et le Secrétaire général William Vogt, de l'Union panaméricaine, avaient été désignés par le Président des EtatsUnis. Des fonctionnaires du Departement d'Etat leur avaient prêté leur concours pour l'organisation de la Conférence.
Les séances d'ouverture et de clôture ont eu lieu au siège du gouvernement de l'Etat du Colorado et le Président Truman a prononcé une brève allocution à la dernière séance. D'après le programme les principaux travaux de la Conférence avaient été organisés en six sections mais en réalité chaque «section» représentait une réunion générale d'une journée entière de tous les délégués. Chaque jour lecture a été faite de 12 à 14 mémoires; comme ils ont tous été lus in extenso il n'est resté que très peu de temps pour les délibérations. Les soirées étaient consacrées à la projection de films sur la conservation du sol. L'organisation était excellente et les délégués ont assisté aux séances avec une régularité remarquable, bien que le programme fût très chargé.
Quatre voyages d'étude ont été organisés, aux Forêts nationales d'Arapahoe et de Pike, au Pare national des montagnes Rocheuses, au District de la conservation du sol de Cherry Creek, et à l'exploitation John Race, également située dans ce District et qui faisait l'objet d'une transformation totale en une seule journée. Cette dernière démonstration fut vraiment sensationnelle car elle mit simultanément en action des machines d'une valeur totale d'un demi-million de dollars. Il est à espérer qu'un aussi vaste déploiement de machines à haute puissance dans le but de donner suite à des mesures relativement simples de conservation ne décourageront pas les représentants des pays à faible développement économique de s'attaquer à des travaux avec des moyens plus modestes.
Les rapports présentés à la Conférence étaient pour la plupart d'un caractère général. Ils soulignaient l'urgence de la conservation du point de vue de l'expansion démographique, de l'érosion du sol et de leurs aspects connexes.
Les discussions consacrées aux. Ressources renouvelables et aux Relations internationales ont présenté un intérêt tout particulier. Dans les trois derniers documents soumis, Dillon S. Myer a décrit les travaux de l'Institut des affaires interaméricaines; M. Brannan a parlé de la coopération entre les Etats-Unis et les pays d'Amérique latine et Carlos Fynn, Directeur de la classification et de la conservation des sols de l'Uruguay a recommandé l'établissement d'une nouvelle organisation à laquelle on pourrait donner le nom d'Administration de la conservation des ressources naturelles interaméricaines et qui dépendrait d'une des organisations internationales déjà créées. Les délégués ont entendu un exposé des travaux que la FAO entreprend actuellement en Amérique latine, avec mention spéciale de la Conférence latino-américaine des forêts et des produits forestiers qui s'est tenue à Teresopolis (Brésil) en avril 1948, et des résultats positifs qu'elle a obtenus. Lecture a été faite ensuite de déclarations l'Union panaméricaine du Conseil économique et social interaméricain et de l'Institut interaméricain des Sciences agricoles. Il a semblé que les délégués étaient d'avis qu'il fallait poursuivre une politique de coordination des travaux entre les organisations existantes. Cette question a été soumise à l'examen d'une sous-commission composée de représentants de divers pays et organisations qui avaient formulé des recommandations préliminaires au Comité des résolutions.
Parmi les résolutions adoptées par la Conférence figure une recommandation visant à l'établissement d'un comité mixte représentant l'Union panaméricaine, la FAO et l'Institut interaméricain des Sciences agricoles en vue de coordonner les travaux de conservation en Amérique latine. Le voeu a également été exprimé que les gouvernements des pays représentés à la Conférence se préoccupent d'assurer une utilisation rationnelle de leurs forêts, conformément aux recommandations de la Conférence latino-américaine des forêts et des produits forestiers.
La Conférence scientifique des Nations Unies sur la conservation et l'utilisation des ressources aura lieu au printemps prochain et traitera de l'échange des connaissances acquises dans l'application des techniques de conservation. Tout permet de croire que les travaux de ses sections techniques continueront avec succès ceux que la Conférence de Denver a entamés en ce qui concerne les pays de l'Amérique latine.
La troisième session du Comité du bois a été convoquée de nouveau à Genève le 13 septembre sous la présidence de M. Bernard Dufay (France). Les délégations de 15 pays d'Europe et des Etats-Unis se sont réunies de nouveau pour poursuivre leurs efforts en vue d'obtenir l'exportation de quantités supplémentaires de bois d'uvre en 1949, 1950 et 1951, en échange de livraisons d'équipement destiné aux pays exportateurs de bois.
Les pays importateurs qui désirent fournir l'outillage nécessaire aux pays exportateurs de bois sont les suivants: Belgique, Danemark, France, Hongrie Italie, Pays Bas, Suisse et Royaume-Uni. Il est apparu, au cours des discussions, que l'équipement disponible en Europe est bien plus considérable que ne l'avaient laissé prévoir les estimations antérieures.
L'Autriche, la Tchécoslovaquie, la Finlande, la Pologne et la Yougoslavie qui sont les pays ayant besoin d'équipement s'étaient fait représentés par des délégations. Le Luxembourg était également représenté. La Suède a d'autre part déclaré être en mesure de fournir du matériel aux pays intéressés. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement avait délégué MM. Schmidt et Stephens du Service des prêts ainsi que M. Nurich du Service du contentieux; MM. Leloup et Glesinger représentaient la FAO.
Un accord est intervenu sur les points principaux du plan. Les détails définitifs restent à régler entre chaque pays et la Banque internationale, et ils feront ultérieurement l'objet d'un rapport.
La troisième session de la CEE, sur l'initiative de la délégation soviétique a attiré l'attention des gouvernements sur les problèmes que pose l'accroissement de la production et du commerce de l'Europe grace au développement de la coopération.
En vue de l'étude de ces problèmes la CEE a créé un Comité ad hoc du commerce et du développement, et le secrétariat a établi un rapport pour aider ce Comité dans ses délibérations. Bien que ses conclusions soient sujettes à révision, ce rapport présente une analyse pratique des possibilités. Le personnel du Groupe de travail forestier européen de la FAO à Genève a contribué à sa préparation en fournissant une étude du problème que pose l'augmentation de la production de bois en Europe.
Le principal moyen, sur le plan international, pour accroître la possibilité de production de l'Europe, repose sur l'accélération des échanges commerciaux entre les pays les moins développés et les pays industriels, c'est-à-dire, à quelques rares exceptions près, entre les pays de l'est et de l'ouest de l'Europe. L'Europe occidentale a été pendant longtemps le plus grand marché de bois du monde, le Royaume-Uni étant de loin l'acheteur le plus important. L'Europe orientale d'autre part possède des ressources forestières qui, après les produits alimentaires, constituent ses plus importants moyens d'échange commerciaux. C'est pour cette raison que la FAO, de concert avec la CEE, s'est efforcée de stimuler les livraisons de produits forestiers, en particulier de sciages résineux, de l'est à l'ouest de l'Europe. Le Comité du bois FAO/CEE a reconnu qu'une augmentation des importations d'outillage serait indispensable pour permettre d'accroître la production; de là, l'intérêt tout particulier que ce Comité porte au plan mentionné ailleurs dans ce numéro et relatif aux approvisionnements en outillage forestier.
Au delà de ce plan, cependant, tous les pays de l'Europe centrale et orientale fondent de grands espoirs sur l'expansion des industries intégrées (combinats sylvicoles) et certains programmes nationaux de mise en valeur prévoient un de ces organismes, sinon plusieurs. On ne saurait guère douter qu'ils répondraient à un besoin réel de l'économie européenne et réduiraient la dépendance vis-à-vis des importations en provenance d'outre-mer, non seulement à l'égard du bois d'uvre, du bois de mine et de la pâte, mais tout particulièrement des nouveaux produits des industries forestières tels que les fibres, l'alcool et les produits alimentaires concentrés.
Ainsi que l'a reconnu le Comité ad hoc au cours de sa réunion de septembre à Genève, une des erreurs capitales de l'Europe, c'est de n'avoir jamais utilisé à fond ses ressources naturelles. Cette réunion a eu pour résultat important l'établissement d'une Commission spéciale de l'expansion du commerce intereuropéen. On peut espérer que grâce aux efforts de cette Commission et de ceux des groupes d'études des produits existant au sein de la CEE, une utilisation plus complète des ressources européennes deviendra possible, ce qui contribuera à réduire le déficit général de l'Europe pour ses paiements à l'étranger.
A ses réunions du mois d'août dernier la Commission des besoins techniques de l'UNESCO a examiné le rapport de la Sous-Commission de la presse sur la situation du papier journal.
La méthode adoptée par l'UNESCO d'envoyer dans divers pays-clés des experts chargés d'y conduire personnellement des enquêtes a donné d'excellents résultats et il est probable qu'à l'heure actuelle cette Organisation possède les renseignements les plus complets et les plus récents sur le papier journal.
La Sous-Commission de la presse a souligné dans son rapport la grave pénurie mondiale de papier journal dont la persistance tend à restreindre la liberté d'expression.
Bien que cette pénurie générale diminue peu à peu à mesure que la production se relève des effets de la guerre, le rendement demeure inférieur dans de nombreux pays à la capacité maximum des fabriques. Ce fait est dû en grande partie à la pénurie des matières premières indispensables dont parfois les restrictions sur les devises empêchent la production ou l'achat. En certains cas on se sert de la pâte de bois ou du bois de pâte pour d'autres usages et on consacre à d'autres productions les fabriques de papier journal.
De l'avis de la Sous-Commission il devrait être possible de réaliser sans trop de retard l'expansion nécessaire de la production en faisant travailler à plein les installations existantes.
La Sous-Commission a en conséquence recommandé a) de donner une priorité absolue à la production de papier journal, b) d'attirer l'attention des autres organismes internationaux sur l'importance capitale du papier journal et sur la nécessité d'empêcher que le bois à pâte ne soit consacré à d'autres usages et, en dernier lieu, c) de charger l'UNESCO d'élargir ses enquêtes sur la production la consommation, la politique de fabrication, les prix, la politique fiscale et les règlements commerciaux en matière de papier journal, de concert avec les organisations et les associations travaillant dans le même domaine.
Roy Cameron, Chef du Groupe de travail européen des forêts et produits forestiers pour l'Europe a représenté la FAO aux réunions de l'UNESCO. Il est admis qu'une coordination des politiques entre les diverses organisations internationales intéressées est indispensable notamment en matière de reboisement et de rassemblement des statistiques sur la pâte et le papier journal. La Commission des besoins techniques a émis le voeu que la question soit soumise à la prochaine conférence préliminaire de la FAO sur les problèmes mondiaux dans le domaine de la pâte à papier. L'UNESCO sera représentée à cette conférence et collaborera avec la FAO à sa préparation.