File est effectuée actuellement par trois équipes chacune desquelles dirigée par l'un des trois pecheurs de l'équipe formée en 1986 au cours de la mission FAO du mois de mars. La formation des 6 pouveaux pecheurs a été confiée à la première équipe allememe, au cours d'une période précédent le saison de peche 1987.
La peche des alevins de daurade a démarré cette année la 20 mars. Depuis cette date, les trois équipes se séparent pour pecher chaque matin en divers points de la lagune. Chaque équipe dispose d'un pick up ou d'une barque à moteur (selon le point du site à atteindre) équipés de cuves et de bouteilles à oxygène. La durée d'une journée de peche varie selon les conditions météorologiques et la quantité d'alevins pechés, le résultat journalier des 3 équipes au cours de la dernière saison a été très variable, autant de quelques centaines à 3–4.000 alevins.
Les observations qui ont été faites et les problèmes affrontés avec les pecheurs sont décrits séparément dans ce qui suit.
On peche tous les jours sauf quand la temps est particulièrement mauvais (orages, burrasques). En ce qui concerne les vents. ce sont eux qui déterminent le choix du secteur de lagune où effectuer la peche: le choix tombe naturellement sur les zones a sous le vent ou en tout cas les plus abritées. Le facteur météo est donc pris en juste considération par les pecheurs.
En ce qui concerne l'horaire, il est malheuresement influencé par l'horaire normal de travail de la Soc. MAROST. Les pecheurs sont toutefois assez souples surtout pendant la deuxième partie de la journée: si la présence d'alevins est considérable, ils continuent à pecher jusqu'au délai maximum de lumière permettant le transport aux raceways.
Il a été souligné au cours de la mission combien il est important de concentrer la peche aux premières heures de la matinée (7h) quand les accalmies de vent sont les plus fréquentes et permettent un travail plus aisé avec des effets positifs dans la manipulation des alevins (= - stress + survie). Il serait donc préférable d'anticiper le début de la peche qui, en de bonnes conditions, pourrait exploiter les heures les plus chaudes de la journée (jusqu' à 15 h).
Les zones que les pecheurs considérent valables pour la présence d'alevins sont distribuées pratiquement tout le long de la cote de la lagune, sauf les points d'accés difficile et/ou pleins d'algues et/ou impratiquables pour la peche (v.fig.1).
Par rapport à la distribution des alevins étudiée dans le TCP 84 on remarque deux variations en ce qui concerne la présence de Sparus aurata:
une étendue majeure vers NO de la zone D;
la présence consistance d'alevins de daurade dans la zone A.
La zone 6 a déjà été considérée intéressante en 1984, étant la partie la plus “marine” de la lagune où la transport passif des alevins en entrée assurait toujours une certaine présence.
Les interruptions entre B et C et entre C et D sont duées aux impossibilités de peche (accessibilité, fond qui ne peut pas etre parcouru, présence de structures fixes dans l'eau
Des deux variations citées plus haut, la première est facilement compréhensible compte tenu de la remonte d'alevins tout le long de la cote sur toute la zone la plus confinée, interessée par l'eau douce d'origine continentale, par rapport à la situation enregistrée en 1984.
Il est plus intéressant par contre de remarquer la présence d'alevins de daurade dans la zone A, due probablement à la modification de l'embouchure qui a eu lieu depuis 1984 (v. photos aériennes).

FIGURE I.
La bande de sable (submergée) de formation récente a modifié considérablement la situation des courants an entrée qui sont aujourd hui orientés plus nettement vers le sud, mais avec une zone de calme au nord de l'entrée (figure 2).
Cette zone de calme de faible profondeur recoit une partie des alevins en entrée qui peut ainsi migrer vers le nord, rendant la zone A intéressante pour la peche d'alevins qui, en 1984, étaient composés, à cet endroit meme, de mugilidés seulement.
A l'intérieur de la lagune donc tous les sites propices à la peche d'espèces de poisson élevées aujourd-hui à Nador (Sparus aurate Dicentrarchus labrax) sont maintenant exploités.
La possibilité de pecher dans les zones à proximité de la boukana, tant è l'interieur qu‘à l'exterieur de la lagune a donc été envisagée avec les pecheurs.
En ce qui concerne le voisinage immédiat du canal, il s'agit d'effectuer des essais de pecha dans le courant, bien différente de la peche pratiquées à l'intérieur de la lagune en eaux calmes. On a pu illustrer le choix des points, du sens du courant, de la direction des opérations de peche (à effectuer toujours contre courant) et du type de filet à utiliser, selon les systèmes classiques de ce type de peche.
Le rendement de la peche à cet endroit ne pouvra toutefois jamais atteindre les niveaux obtenus dans les zones calmes confinées à l'intérieur de la lagune.
La meme consideration est valable pour la plage à l'extérieur de la lagune qui demande néanmoins des conditions météomarines particulièrement bonnes. Les fonds, rapidement dégradables, permettent les opérations dans une bande située au voisinage immédiat de la barre, qui, pour une manipulation correcte du poisson peché, ne doit naturellement présenter qu'une houle très réduite.
Pendant les journées de temps calme, avec la possibilité d'opérer dans des conditions “semi-lagunaires”, il ne faut toutefois pas négliger d'effectuer des essais de peche dans cette zone car elle peut présenter des concentrations d'alevins dans des “poches” de courants cotiens.
On utilise aujourd-hui dans la lagune de Nador des sennes de 10 m et surtout de 30 m, de 1.5 à 2 m de hauteur au centre, avec des mailles de 2 mm (italiennes).
Le système habituellement adopté est presque celui des grandes sennes de plage plus que les sennes à alevins proprement dites: deux opérateurs tirent les deux extrémités pendant quelques dizaines de métres parallélement à la cote, avec la corde de traction nouée à la taille. il s'y ajoute un troisième au moment de la “fermeture” pour récupérer la corde plombée pendant que les autres récupérent les flotteurs.
On effectue dès la fermeture de la “poche” ainsi obtenue une sélection grossière des espèces avant leur transfert dans la cuve de transport. Au cours des operations pratiques de peche, il a été mis au point avec les pecheurs les possibilitiés d'amélioration qui, résident en details techniques de manualité, ne peuvent pas etre efficacement expliqué que sur le terrain.
Il a été discuté, entre autres, des points suivants:
- système de fermeture vers la cote (éviter des fermetures trop précoces);
- longueur des coupes de senne (à réduire);
- système de traction du filet (maintenir la corde plombée sur le fond, meme aux extrémités de la senne);
- choix de la longueur de la senne pour chaque type de fond (plus courte pour les zones remplies d'algues, boueuses ou entravées);
- dimension minimum des alevins à capturer;
- nécessité dans certains points d'utiliser des sennes courtes avec un système divers de celui des grandes sennes, sans fermeture finale mais avec soulévement des plombes ou bien avec arrivée à filet tendu sur la cote;
- recherche dans l'eau douce des oueds.
Le transport des lieux de peche vers les raceways est effectué correctement. Les pecheurs ont apporté quelques amélioration et adaptations aux moyens locaux de déplacement.
En ce qui concerne l'oxygénation des cuves de transport il a été conseillé d'adopter à nouveau les pierres poreuses pour une meilleure diffusion de l'oxygéne et pour éviter de le gaspiller.
Las pecheurs d'alevins de la lagune de Nador ont aujourd hui atteint une bonne manualité dans les opérations de peche. Mis à part les détails techniques démontre capacité technique et sensibilité dans les divers aspects plus “biologiques” de l'activité (dynamique de la distribution des alevins, corrélation avec las conditions météorologiques et de l'environnement, etc.).

FIGURE 2.
Les résultats obtenus en 1986 et pendant cette année jusqu'au moment de la mission sont à considérer intéressants, compte tenu du démarrage récent de cette activité dans la lagune.
La lagune de Nador présenta d'une année à l'autre, comme tous les milieux cotiers naturels, des fluctuation normales dans la consistance du stock d'alevins en remonte, Il faut souligner à ce propos que si l'on augmenta l'effort de peche (augmentation des équipes) on n'augmente pas nécessairement le résultat final meme pour la peche des alevins où les zones adéquates, memes vastes, sont toutefois limitées et sensibles à un “dérangement” trop intense. Sans toutefois parvenir aux opinions parfois trop “écologistes” de quelques pecheurs, les trois équipes déjà organisées peuvent etre considerées suffisantes à atteindre de bon résultats, en fonction toujours de l'importance de la remonte naturelle des alevins dans la lagune.
Les raisons des variations de cette remonte sont différentes et articulées et dépendent de facteurs micro et macroclimatiques marins, des courants, sans oublier surtout de l,état de la boukana.
On a observé en effet au cours de la mission une diminution par rapport à l'année précédents de la quantité d'alevins de daurades et, d'aprés les informations recueillies sur place, par rapport au début du mois d'avril, L'absence de poissons de petites tailles (dépigmentés) laissait supposer une fin plutot anticipé de la remonte de cette éspeces, Au contraire, malgré le nombre limité d'alevins de loup pechés jusqu'à présent, la présence de stades post larvaux de catte éspece pechés en proximité de la boukana laissait esperer dans une continuation possible de sa remonte.