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Présentation et programme d'activités du réseau ouest-africain de traction animale


Résumé
Présentation du ROATA
Activités du réseau de Juillet 1988 à Avril 1990
Abstract


Adama Faye*

(*Centre de Recherches Zootechniques, BP 53, Kolda, Sénégal.)

Résumé

L'idée d'un 'Réseau ouest-africain de Traction Animale' est issue de l'atelier organisé en mars 1985 au Togo.

L'atelier de Freetown en septembre 1986 devait confirmer cette volonté à travers la mise en place d'un comité de pilotage de sept membres avec des perspectives plus claires se traduisant par des objectifs et un programme d'activités.

La structure et le statut du réseau ont été approuvés lors du dernier atelier bi-annuel tenu en juillet 1988 à Sali Portudal au Sénégal. Les instances du Réseau ouest-africain de Traction Animale (ROATA) vent l'assemblée générale, le Comité de Pilotage et la Coordination (à créer).

Ce rapport présente le réseau avec ses objectifs, ses activités et ses perspectives.

Présentation du ROATA

La Traction Animale (TA) dans l'Agriculture Ouest-Africaine

L'utilisation du moteur animal pour l'exécution des opérations culturales, le transport et l'exhaure de l'eau a été depuis longtemps reconnue comme étant adaptée aux conditions de vie et de production de la grande majorité des sociétés rurales dans les pays en vole de développement.

Cependant, bien qu'il s'agisse d'une pratique multiséculaire en Afrique magrébine et en Ethiopie, son introduction en Afrique subsaharienne est beaucoup plus récente et à des degrés différents selon les pays.

En Afrique de l'Ouest l'introduction de la TA remonte au début du 20e siècle, à la veille de la première guerre mondiale.

Les besoins de l'administration coloniale de développer de nouvelles cultures nécessaires à son économie comme l'arachide et le coton devaient passer par la mécanisation de certaines opérations.

Ainsi, dans certaines colonies anglaises (Ghana, Nigéria) et françaises (Sénégal, Mali) devait commencer un long processus de mécanisation légère (outils à TA) ralenti par la guerre avant de reprendre un nouvel essor notamment avec l'échec des tentatives de la motorisation.

Dans des pays comme le Sénégal, le Mali, le Ghana des efforts importants (crédits, recherche, vulgarisation) ont été consentis pour le développement de la TA.

En rapport avec les institutions de recherche agronomique, des constructeurs européens ont conçu et testé différents types d'outils dont un grand nombre n'a pas connu de succès.

Sans décrire les étapes historiques de ce processus, on peut dire qu'elles ont engendré la situation actuelle de la TA en Afrique de l'Ouest avec les aspects suivants:

1. La TA est une des technologies les plus favorablement accueillies par les paysans des zones où elle a été introduite.

2. Cependant, à l'exception de quelques pays et zones, le travail manuel reste prédominant dans l'exécution des tâches agricoles en Afrique de l'Ouest.

3. Cette situation à plusieurs causes dons:

· l'absence ou le retard dans la mise en place des instruments d'une politique cohérente de développement agricole y compris celle de la promotion de la TA (instructions de crédit, organismes de recherche et de vulgarisation; infrastructures pour l'approvisionnement et la maintenance politiques de prix, organisation des producteurs, etc.);

· l'approche sectorielle des problèmes du développement de la TA qui contraste avec son utilisation dans des systèmes de production et un environnement complexes et avec l'équilibre nécessaire entre ses propres composantes (animal et outil);

· le degré d'intégration agriculture-élevage et les traditions culturelles dans ce domaine chez certaines populations;

· les caractéristiques des systèmes de cultures mis en oeuvre dans certaines zones frontières en particulier et l'inaptitude ou l'absence d'outils permettant la mécanisation de certaines opérations.

4. La TA restera pendant longtemps encore un des outils par lesquels la majorité des paysans africains pourront contribuer à l'accroissement de la production agricole et à l'amélioration des conditions de vie auxquelles aspirent les populations et les états de la sous-région.

5. Une volonté politique soutenue par la coopération internationale s'est développée récemment dans de nombreux pays où la TA s'est très peu étendue jusqu'ici.

Le réseau Ouest-Africain est crée dans ce contexte pour participer à une large diffusion et une meilleure utilisation de cette technologie tout en veillant à limiter des effets indésirables qu'elle peut provoquer sur le milieu (déboisement incontrôlé, érosion, désertification).

La démarche choisie pour y parvenir est la mise en place d'un système d'information, de formation, d'échange et de collaboration propre à renforcer les capacités des chercheurs et autres techniciens impliqueé dans le développement de la TA dans la sous-région.

Le ROATA: un besoin général d'un cadre d'échanges d'expériences

La disparité de la situation de la TA dans les pays de la sous-région et son succès auprès des agriculteurs auxquels elle a été proposée ont motivé la volonté d'organisation des cadres (chercheurs, développeurs, constructeurs...) et bailleurs de fonds engagés dans l'amélioration de la production agricole en général et dans la promotion de la TA en particulier.

Conception

C'est vers la fin de 1984 que le bureau de l'USAID au Togo et Farming Systems/Support Projet (FSSP) de l'Université de Floride ont mis en route l'idée d'un atelier sur la TA dans le cadre d'un Projet Culture Attelée, Kara Savanes au Togo. L'idée était de faire profiter ce projet de l'expérience acquise dans la sous-région et ailleurs en matière de TA et de l'orienter vers une approche systémique.

1er atelier du réseau

En mars 1985 s'est tenu le 1er atelier à Kara au Togo sur le thème 'La Traction Animale dans une approche systémique'. Cet atelier a été la première tentative de rassembler différents cadres impliqués dans ce sujet et de favoriser l'échange direct entre projet de développement et programme de recherche de la sous-région.

Les 30 participants à cette rencontre étaient des expatries et des africains venus de la Côte d'Ivoire, de la Gambie, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo, pays organisateur.

Parmi les acquis de cet atelier on peut souligner:

· l'élection d'un comité de pilotage comprenant un représentant pour chaque pays participant

· la nomination d'un conseiller technique (expatrie)

· les recommandations portent sur le renforcement des échanges d'expérience et de la collaboration entre projets de TA (Togo-Sierra Leone notamment).

Suite à cet atelier, 2 voyages d'étude ont pu être organisés et une réunion tenue en Gambie avec des visites de terrain jusqu'au Sénégal.

2e atelier: Sierra Leone 1986

Douze pays africains, 4 organisations internationales et 8 instituts d'Europe et d'Amérique y ont été représentés soit un total de 70 participants. Le thème de l'atelier: 'L'introduction, l'intensification et la diversification de l'usage de l'énergie animale dans les systèmes de production.'

A la fin des travaux un nouveau comité à été mis en place et le renforcement du réseau recommandé. Les participants avaient fortement recommandé que les projets de recherche ou de développement sur la TA adoptent une approche globale prenant en compte les aspects techniques, économiques et sociaux.

Cet atelier a donné suite à des échanges jusque-là inexistants et à des voyages d'étude entre organismes de développement ou de recherche au sein de la sous-région.

3e atelier: Sénégal 1988

Il s'inscrit dans l'évolution du succès enrégistré depuis le premier atelier. Les organisateurs ont du limiter, pour des raisons de moyens d'accueil et d'efficacité, le nombre des participants à quelque 80 provenant des 24 pays et d'horizons disciplinaires très divers. Le thème général La Traction Animale au service du développement agricole en Afrique Occidentale' et les 4 sous-thèmes ci-après ont fait l'objet de 59 communications distribuées aux participants:

· l'énergie animale pour la production
· l'impact de la TA
· les contraintes à l'utilisation de la TA
· la rentabilité de la TA.

Cet atelier s'est penché sur l'avenir du réseau et a formulé des recommandations sur l'établissement d'une coordination à plein temps. Un statut a été proposé et approuvé par l'assemblée générale.

Le 3e atelier a ainsi défini le cadre juridique et organisationnel nécessaire pour donner au réseau un caractère former et les outils d'un fonctionnement permanent et conforme aux objectifs visés par les participants.

Objectifs du réseau

Le ROATA poursuit les objectifs suivants:

· Promouvoir et renforcer la coopération entre individus, organisations et institutions impliquées dans l'utilisation de la TA dans les systèmes de production en Afrique de l'Ouest;

· Stimuler et favoriser la circulation et l'échange d'informations et d'expériences de recherche et de développement dans la sous-région;

· Renforcer les capacités des chercheurs et d'autres techniciens qui travaillent sur la TA ou qui l'exploitent;

· Améliorer la coordination des activités de recherche et de développement en matière de TA en Afrique de l'Ouest;

· Assister les chercheurs et les cadres du développement dans la programmation, la recherche de financement, l'exécution et l'évaluation de leurs projets en TA.

Statut et Organisation

Jusqu'à l'atelier de juillet 1988 au Sénégal, le réseau était sans statut définissant de façon juridique ses instances et son fonctionnement.

L'expérience acquise depuis sa création et l'ampleur des tâches à exécuter ont convaincu l'ensemble des membres sur la necessité d'un cadre former et d'une activité permanente assurée par une structure disponible à temps plein.

Programme Général et Activités des 2 Dernières Années

Programme général

Ce programme comporte trots volets:

1. Volet information qui comprendra

· l'inventaire des activités de recherche et de développement en matière de TA dans la région et la publication d'une série de répertoires annuels actualisant cet inventaire;

· la publication des actes d'atelier du réseau;

· la publication d'un bulletin trimestriel sur les acquis et les résultats des programmes de recherche et de développement en cours dans la sous-région;

· la constitution d'une base de données bibliographiques sur la TA et la diffusion d'information à la demande des membres et d'autres personnel intéressées.

2. Volet formation-échange

· séminaires spécifiques de formation selon les besoins identifiés;

· voyages d'étude;

· stages de formation;

· ateliers restreintes entre spécialistes dans un domaine de la TA (machinisme, physiologie animaux de trait, harnachement, etc.);

· ateliers bi-annuels.

3. Volet soutien scientifique et rapprochement sources de financement/programmes de recherche/développement

Le coordonnateur du réseau devra identifier des compétances dans la sous-région ou ailleurs pouvant aider à l'élaboration, à l'exécution ou à l'évaluation de programmes de recherche et de développement pour ceux qui en expriment le besoin.

Il en sera de même pour le rapprochement entre des projets de recherche/développement en quête de financement et des bailleurs de fonds potentiels.

Dans l'exécution de ce programme, le reseau entend entretenir une collaboration privilégiée avec le Centre International pour L'Elevage en Afrique (cf. status en annexe) et avec d'autres institutions de renommée internationale sur le continent ou ailleurs.

Activités du réseau de Juillet 1988 à Avril 1990

En l'absence d'une structure permanente (Coordination à plein temps), les activités du réseau vent menées sous l'égide du Comité de Pilotage, par le Président et le Conseiller technique.

Ce Comité de Pilotage s'est réuni deux fois grâce à l'appui financier du CIPEA.

La première en mai 1989 au CIPEA a permis de faire le point sur les recommandations de l'assemblée générale ayant trait notamment:

· à la signature de protocoles d'accord avec la SAFGRAD et le RESPAO,

· à la proposition du pays hôte du 4e atelier bi-annuel;

· aux contacts avec les bailleurs de fonds qui ont jusqu'ici soutenu le réseau pour discuter de leur participation éventuelle au financement de la coordination permanente.

Cette réunion s'est tenue en marge de celle organisée par le CIPEA du 8 au 16 mai 1989 sur la planification de la recherche et l'élaboration de protocoles en matière de TA.

Au cours de cette rencontre l'accent a été mis sur:

· la collaboration entre CIPEA et les services nationaux de recherche;
· la nécessité de développer les liens de partenariat entre les services et le CIPEA.
· l'importance des réseaux comme cadre d'échanges et de concertation;
· les contraintes des programmes nationaux.

Une séance de travail a été consacré à la clarification du rôle du CIPEA dans la constitution et le fonctionnement de réseaux de TA en Afrique sub-saharienne. Le CIPEA n'a pas un réseau de TA mais anime un secteur de recherche dans ce domaine et stimule les services nationaux de recherche à s'organiser en réseaux sous-régionaux.

Jusqu'ici le ROATA est le seul réseau structuré et fonctionnel en Afrique au Sud Sahara.

Le CIPEA est membre t titulaire du Comité de Pilotage du ROATA.

Un protocole d'accord définissant le cadre des relations du CIPEA et du ROATA a été signé.

La 2e réunion du Comité de Pilotage a eu lieu en janvier, 1990 à Kaduna au Nigéria pour la préparation du 4e atelier bi-annuel du réseau programmé pour juin 1990 (rapport conseiller technique).

Les actes du 3e atelier ont fait l'objet d'un ouvrage édité en 1989.

Abstract

The idea of a West African Animal Traction Network (WAATN) came out of the workshop organised in March 1985 in Togo. The workshop in Freetown in September 1986 definitely confirmed this wish by appointing a steering committee of 7 members who set out clearly their objectives and a programme of activities.

The structure and the statutes of the network were approved during the last biennial workshop held in July 1988 at Sali Portudal in Sénégal. The authorities of the West African Animal Traction Network (WAATN) are the general assembly, the steering committee and coordination (to be set up).

This report presents the objectives, activities and perspectives of the network.


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