Commission des forêts l'Asie et le Pacifique
Sous-Commission du teck
L'Indonésie a accueilli la quatrième session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique qui s'est réunie à Bandoeng du 8 au 21 juin 1957. Y ont participé 63 représentants des pays suivants: Australie, Birmanie, Etats-Unis, France, Inde, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Pays Bas, Philippines, Thaïlande et Royaume-Uni (Hong-kong, Bornéo du Nord, Sarawak et Singapour). Y assistaient également des observateurs de l'U.R.S.S. et de l'Organisation internationale pour la standardisation, du Centre régional pour l'habitation, de la Commission économique des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême Orient, du Bureau indonésien du planning ainsi que de sociétés locales.
M. M. Leloup, Directeur de la Division des Forêts, représentait le Directeur général de la FAO, et C. S. Purkayastha, technicien régional de la FAO, remplissait les fonctions de secrétaire.
Le Ministre de l'agriculture d'Indonésie, M. Sadjarwe, ouvrit la session et reçut les remerciements chaleureux des délégués pour l'excellente organisation des réunions et la généreuse hospitalité du pays invitant.
La Commission a élu comme nouveau président M. Soesilo H. Prakoso (Indonésie). M. Thiem Komkris (Thaïlande) a été élu premier vice-président et M. Tiburcio Serevo (Philippines) second vice-président. M. F. G. Browne (Sarawak, Royaume-Uni) a été choisi comme rapporteur pour la session.
Les progrès dans la région
La principale activité des séances de travail fut l'examen des progrès de la foresterie dans les pays membres depuis la dernière session qui s'est tenue à Tokyo il y a un peu plus de deux ans. En ouvrant les débats, M. Leloup a noté l'existence indéniable de progrès rapides. Il s'est cependant demandé si ces progrès avaient été suffisamment coordonnés ou intégrés en ce qui concerne aussi bien les différents domaines de la foresterie que les autres secteurs de l'économie qui sont étroitement liés aux activités forestières. Il s'est également demandé si on avait suffisamment tenu compte du fait que l'industrialisation rapide d'un pays et, peut-être aussi, des modifications profondes dans sa politique agricole entraîneront obligatoirement des changements dans l'utilisation des terres.
A une exception près, tous les pays membres ont présenté à cette session des rapports détaillés et les délégués en ont développé les idées essentielles. Dans plusieurs pays les projets de développement de la foresterie et de l'industrie forestière occupent une large place dans les plans de développement de l'économie nationale; cependant, leur réalisation est parfois gênée par le manque de fonds ou les difficultés de recrutement de techniciens qualifiés. Un certain nombre de pays ont fait état des progrès réalisés dans la classification des terres et la mise sur pied de commissions nationales, groupant les divers intérêts, chargées d'élaborer le plan d'utilisation des terres. Ils ont également indiqué les progrès réalisés en matière d'inventaire ressources forestières.
Quelques pays poursuivent une politique d'accroissement de la superficie des forêts par l'achat de terres privées et en encourageant la foresterie liée à l'exploitation agricole parfois par l'intermédiaire de groupements formés dans ce but. La création de forêts de collectivités suscite de plus en plus d'intérêt et, dans de nombreux cas, les conditions favorables à la création de forêts de villages apparaissent remplies. Cependant, en ce qui concerne la gestion de ces forêts, le succès des réalisations à l'échelon du village est subordonné au strict contrôle des services forestiers.
On a noté un intérêt et des réalisations accrus dans le domaine de la conservation des sols, y compris les boisements pour la fixation des dunes. En ce qui concerne les problèmes de la culture itinérante, on a fait état de mesures prises pour encourager les populations nomades à se fixer: introduction de la culture de plantes vivaces et, dans certains cas, aide aux cultivateurs en leur fournissant des maisons et du bétail; enfin, mesures destinées à protéger les forêts contre le feu et les empiétements. Avec l'augmentation de la pression démographique et du coût de la vie, les risques d'infraction aux lois forestières s'accroissent. Les débouchés plus larges offerts à la main d'uvre par les activités forestières des plans de mise en valeur contribuent à réduire ces risques d'infraction.
De nombreux pays accordent une attention plus grande à l'amélioration des forêts en se préoccupant de la régénération et du reboisement ainsi que de la sylviculture et de l'aménagement. D'importantes superficies ont fait l'objet d'un plan d'aménagement et des plantations forestières ont été réalisées sur une grande échelle. L'introduction, à titre expérimental, d'essences exotiques ainsi que la création de boisements destinés à fournir du bois de chauffage et la constitution de brise-vent ont été signalées par quelques délégués.
Partout où le parcours en forêt pose des problèmes graves - dans quelques pays il constitue la préoccupation majeure - on s'efforce de faire observer des règlements et des restrictions, y compris l'interdiction temporaire ou la rotation du parcours. Dans les zones arides, la mise en défends des régions surpâturées s'est traduite par une très nette augmentation de la végétation. On a aussi employé d'autres méthodes, telles que l'introduction d'espèces fourragères dans les zones de reboisement, l'amélioration de la couverture herbacée, ainsi que l'encouragement à l'élevage en stabulation. On se rend de plus en plus compte de la nécessité de la recherche et de l'expérimentation en matière d'aménagement du parcours en forêt.
A quelques exceptions près, on a constaté des progrès constants dans la mécanisation des opérations d'exploitation et de transport ainsi que la construction d'un nombre accru de routes forestières. Dans la plupart des pays, on estime cependant que le mieux est de combiner la traction animale et les moyens mécaniques. En raison de la construction de barrages, l'importance du flottage des bois sur les cours d'eau en tant que moyen de débardage et de transport commence a diminuer.
Pratiquement tous les pays ont signalé, soit l'expansion des industries forestières, soit leur augmentation en nombre. La nécessité de rationaliser et de moderniser l'industrie du sciage dans la région du Pacifique s'est manifestée. On remarque quelques progrès dans l'utilisation d'essences feuillues moins bien connues ou d'essences secondaires; cela est dû, en grande partie, aux recherches effectuées en matière d'imprégnation et de séchage. De nombreux rapports ont noté le grand intérêt qu'on attache à l'essai d'essences feuillues secondaires pour la transformation en pâte, la fabrication de placage ou l'ameublement, aussi bien que pour la construction. Dans plusieurs pays on pratique, à l'échelle industrielle ou expérimentale, l'imprégnation essences secondaires pour les utiliser comme traverses. Les différentes recherches en cours pourraient permettre de développer considérablement l'utilisation d'essences secondaires surtout si les résultats obtenus sont convenablement diffusés auprès des milieux commerciaux.
L'emploi grandissant du gaz, de l'électricité, des produits pétroliers et du charbon, l'amélioration des appareils de cuisine et de chauffage se traduisent, dans quelques pays de la région, par une diminution de la demande en combustible tiré des forêts. Par contre, dans les pays à population dense comme l'Inde, le Pakistan, Ceylan et Java, le manque de combustible est grave. Les reboisements destinés à en produire et déjà réalisés sont un premier pas pour remédier à cette situation, mais il reste encore beaucoup plus à faire dans le cadre des travaux hautement prioritaires.
Dans quelques cas on a noté des améliorations en ce qui concerne les salaires et les conditions de vie des ouvriers forestiers ou de l'industrie du bois; mais dans beaucoup de pays on manque de main-d'uvre forestière et en particulier de main-d'uvre qualifiée. On met en application divers plans pour encourager la stabilisation de la main-d'uvre actuellement disponible et attirer de nouveaux venus au travail forestier.
Discussions techniques
L'ordre du jour de la Commission comportait un grand nombre de points techniques. Pour quelques-uns d'entre eux les comités spécialisés ad hoc suivants ont été désignés:
Enseignement forestier |
Président: J. C. K. Marshall (Malaisie) |
Recherche en matière de sylviculture et d'aménagement |
Président: G. G. Takle (Inde) |
Recherche sur les produits forestiers |
Président: Nizar Kamil (Indonésie) |
Inventaire forestier mondial et statistiques forestières |
Président: H. R. Gray de 1958 |
Nomenclature, classement et standardisation des grumes et des sciages feuillus |
Président: C. O. Flemmich (Singapour) |
Les rapports de ces comités ont été entérinés par la Commission et figurent au rapport définitif de la session. Il a été admis que les règles de classement recommandées pour les grumes et les sciages feuillus pourraient être publiées par la FAO.
En ce qui concerne l'enseignement forestier supérieur, huit pays assurent maintenant un cycle complet d'enseignement professionnel forestier tandis que les autres profitent des moyens existant à l'étranger. Dans onze pays on peut donner une formation moins complète mais le niveau de celle-ci n'est pas uniforme. La formation des gardes et des chefs d'équipe est organisée soit dans le cadre du service, soit par un cycle régulier d'enseignement. Dans quelques cas les centres de formation ou des services de vulgarisation concourent à l'éducation forestière des propriétaires.
Une activité accrue dans le domaine de la propagande et de l'éducation du public sur le rôle des forêts et leur conservation a été signalée par presque tous les pays de la région. Pour parvenir à ce but, on a noté l'emploi des moyens suivants: fêtes de l'arbre, création de bois d'écoles, propagande au moyen de films, d'opuscules, d'affiches, d'émissions radiophoniques, attribution de primes et de récompenses aux reboiseurs. Il y a lieu de noter, dans un pays, l'inclusion des problèmes forestiers dans la formation générale des fonctionnaires de l'administration et dans les plans de mise en valeur des communautés, ainsi que l'organisation de cours de vulgarisation.
Travail de la FAO dans la région
En fin de session, avant d'effectuer les différents voyages organisés par les autorités indonésiennes, les délégués ont passé en revue les activités actuelles de la FAO dans la région et ont fait connaître au Directeur général l'orientation future qu'ils souhaiteraient voir prendre au travail de la FAO en Asie et dans le Pacifique.
Un intéressant débat sur l'aménagement des bassins de réception et la culture nomade a amené la Commission à recommander instamment qu'un centre de formation concernant les méthodes de recherches et les techniques d'aménagement des bassins versants soit créé par la FAO dans un des pays tropicaux de la région. Il est souhaitable que les pays membres prennent des dispositions pour inclure dans les programmes scolaires d'enseignement forestier les questions relatives à l'aménagement des bassins de réception et envisagent la mise sur pied, pour développer l'intérêt que le public porte à ces problèmes, d'une semaine nationale de la conservation du sol et de l'eau, comme cela se fait à Ceylan.
La Commission a recommandé la constitution d'un groupe de travail ad hoc sur les techniques du travail en forêt et la formation des ouvriers forestiers; il comprendrait des spécialistes connaissant aussi bien l'organisation technique moderne du travail en forêt que les problèmes particuliers à chaque région. Ce groupe de travail pourrait constituer l'embryon d'un groupe de travail ou comité permanent qui serait constitué dans l'avenir; il serait analogue, sans être obligatoirement identique, au Comité mixte FAO/CEE.
Le Secrétariat a rendu compte des progrès réalisés dans l'étude des tendances et des perspectives du marché du bois dans la région; la précédente session de la Commission avait recommandé que cette étude soit faite par la FAO en collaboration avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême-Orient (ECAFE). L'étude de l'ECAFE a été approuvée, les grandes lignes du rapport que doit fournir chaque pays ont été définies et, dans de nombreux pays, on a désigné des spécialistes chargés d'assurer la coordination. Lorsque tous les rapports auront été fournis, l'ECAFE et la FAO seront en mesure de procéder à leur analyse critique et d'élaborer l'étude d'ensemble. La Commission s'est pleinement rendu compte des nombreuses difficultés auxquelles se heurtent les pays membres pour réunir la documentation nécessaire. Elle a cependant exprimé sa satisfaction de voir que de nombreuses délégations indiquaient qu'en cherchant à réunir ces éléments, leurs gouvernements avaient pris conscience de la grave pénurie en renseignements statistiques essentiels à l'élaboration de politiques forestières saines et que, dans quelques cas des mesures avaient déjà été prises pour remédier à la situation.
La Commission a favorablement accueilli une proportion tendant à organiser en Extrême-Orient une réunion des experts économiques et techniques de l'industrie de la pâte et du papier, en collaboration avec l'ECAFE, analogue à celle qui s'est tenue en 1954 en Amérique latine. Entre autres problèmes techniques et économiques, on pourrait y évoquer les avantages et les inconvénients respectifs dans cette région de l'exploitation des forêts tropicales naturelles et des repeuplements artificiels avec des essences à croissance rapide.
La session a examiné en outre le rôle de la FAO en face des problèmes de logement et d'approvisionnement en bois de chauffage dans la région. Ces derniers sont plutôt des problèmes. de répartition et de prix de revient que de rareté de la matière première.
La Sous-Commission du teck de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique s'est réunie pour la première fois à Bangkok en 1955. Une seconde réunion a eu lieu à Bandoeng (Indonésie), du 4 au 10 juin 1957. Y participèrent 32 délégués représentant l'Australie, la Birmanie, les Etats-Unis, la France, l'Inde, l'Indonésie, le Laos, le Royaume-Uni et la Thaïlande.
M. G. G. Takle, Inspecteur général des forêts de l'Inde et président, ès qualité, de la Sous-Commission, en exprimant au nom des délégués ses remerciements au gouvernement et au Service forestier indonésiens, dit que l'Inde devait beaucoup aux méthodes d'aménagement et de sylviculture du teck pratiquées à Java; elles ont, en effet, en Inde comme ailleurs, nettement influencé les premières techniques de traitement employées. L'Inde, dans son deuxième plan quinquennal, a fait une large part aux plantations à grande échelle de cette essence de façon à augmenter la proportion de teck, actuellement limitée à 8 pour cent seulement, de la superficie totale des forêts.
Bibliographie
L'une des fonctions essentielles de la Sous-Commission est la compilation et la publication d'une bibliographie sur le teck. Il existe déjà de nombreux ouvrages en plusieurs langues, donnant les résultats des recherchés, des observations et des études sur la sylviculture, le traitement et l'utilisation du teck. Les progrès en la matière ont été jusqu'ici assez lents. La Sous-commission a demandé aux pays intéressés de hâter ce travail et de soumettre dès que possible au Secrétariat la documentation demandée.
Culture du teck
La Sous-Commission a reçu des rapports sur la culture du teck en dehors de son aire, en provenance de quelque 30 territoires ou Etats d'Afrique, d'Asie et de la région du Pacifique, et d'Amérique centrale. Les renseignements qu'ils contenaient étaient présentés d'une manière trop hétérogène pour permettre une analyse comparative des résultats; on peut cependant mettre en évidence un certain nombre de points:
a) il est extrêmement intéressant d'introduire cette précieuse essence dans différentes parties du monde;b) dans les rapports, on signale aussi bien des réussites que des échecs; la proportion relativement élevée de ces derniers montre la nécessité de rédiger un traité sur la sylviculture du teck à l'usage des pays qui voudraient introduire cette essence;
c) là où l'introduction a réussi, on projette la diffusion à grande échelle de cette essence;
d) les dégâts dus aux insectes et autres parasites semblent pour l'instant être moins graves lorsque le teck est cultivé hors de son aire que lorsqu'il croit à l'état naturel;
e) même lorsque sa croissance est médiocre, le teck peut encore être utile pour la satisfaction des besoins locaux en poteaux, pieux et bois de chauffage.
La culture du teck a fait de grands progrès dans quelques territoires africains et à la suite des bons résultats des premiers essais, de vastes plantations ont été réalisées. Il faut noter l'extension du teck grâce à une abondante régénération naturelle à partir des premières plantations antérieures à la première guerre mondiale. En général, on a obtenu de bons résultats dans les zones à saison sèche caractérisée et sur des sols convenables; mais, même dans des conditions moins favorables, on peut encore cultiver le teck avec profit.
Au cours des discussions, les experts sont entrés en désaccord quant à l'influence du teck sur les caractéristiques fondamentales du sol. Il peut être dangereux de se borner aux résultats des premières années de végétation pour déterminer si une station est propre à la culture de cette espèce. Dans de nombreux cas, on a noté que des sols sur lesquels le teck venait très bien au début, par la suite étaient peu propices à une végétation satisfaisante. La Sous-Commission a estimé que l'état actuel des connaissances ne permettait pas encore de confirmer ou d'infirmer la détérioration du sol par le teck. Elle s'est intéressée aux mesures prises par le Service forestier d'Indonésie pour pallier la dégradation du sol, en particulier par la lutte contre le feu et le pâturage, le maintien de la couverture vivante dans les forêts de teck, la plantation suivant les courbes de niveau de Leuceana glauca, l'établissement de banquettes sur les terrains en pente et la construction de petits barrages en bois dans les ravins. On a insisté sur la nécessité, pour atteindre les objectifs fixés, d'une étroite coopération entre les services des forêts, de l'agriculture et de l'élevage.
Les échanges de vues ont pleinement confirmé la nécessité de nouvelles recherches sur les facteurs écologiques des stations convenant bien à la culture du teck.
Régénération
L'aire naturelle du teck est vaste et les conditions climatiques, édaphiques et biotiques sont variées; il existe donc plusieurs races ou lignées. On distingue celles-ci en se basant, soit sur les caractères morphologiques et le comportement physiologique, soit sur les propriétés physiques du bois. Parmi les premiers, on trouve des caractéristiques telles que la forme du fût la présence de cannelures, la torsion, le port des branches, la fréquence des nuds, etc.; parmi les seconds, la sensibilité des arbres aux gelées, aux attaques d'insectes et de champignons, la faculté germinative de la graine, pour n'en mentionner que quelques-uns. Si on tient compte également des qualités de durabilité et de résistance du bois ainsi que de sa couleur et son aspect, il est évident qu'il faut lier le comportement d'un peuplement de teck à l'origine des graines. Depuis de nombreuses années on pratique, en Inde et en Indonésie, des expériences sur des espèces de teck provenant de diverses origines et la Sous-Commission recommande l'extension à d'autres pays d'études analogues. Afin de permettre des comparaisons valables des résultats, il faudra élaborer un dispositif expérimental approprié pour la réalisation de ce travail.
La Sous-Commission a noté avec intérêt la création de vergers à graines en Indonésie et le début de recherches sur la multiplication végétative du teck pour constituer des clones destinés à être plantés dans ces vergers.
Utilisation
La Sous-Commission a ensuite discuté des méthodes d'aménagement, de l'entretien et des éclaircies, des coupes d'amélioration, de la protection contre les adversités et de l'inventaire des forêts de teck. Une intéressante discussion s'est instituée au sujet des activités du Groupe de travail de l'utilisation depuis sa création lors de la première session de la Sous-Commission; il en a été de même en ce qui concerne les progrès réalisés durant le même temps dans les pays membres. L'Australian Commonwealth Scientific and Industrial Organization a été invitée à établir un programme d'essais des bois à l'usage des pays intéressés en liaison avec l'Institut de recherches forestières de Dehra Dun (Inde) où ont été effectués la plupart des essais antérieurs sur le teck.
Production de teck
La production de teck déclarée à la Sous-Commission pour l'année 1956 est la suivante:
Pays |
Bois ronds |
|||
Grumes |
Poteaux |
Combustible |
Sciage |
|
Milliers de mètres cubes |
||||
Birmanie |
... |
... |
... |
59,9 |
Inde |
206 |
195 |
69 |
55,7 |
Indonésie |
675 |
... |
875 |
10 |
Thaïlande |
... |
15 |
... |
1285 |
... Non disponible
1 Bois scié en équivalent de bois ronds.
En Birmanie, on estime que la possibilité annuelle de production soutenue des forêts de teck peut atteindre 250 000 tonnes de bois ronds et c'est ce chiffre qu'on cherche à obtenir. En Indonésie, compte tenu de l'accroissement constant de la demande de bois de teck et de la poussée démographique limitant l'extension des forêts de teck, on ne peut accroître la production qu'en réduisant les pertes et en améliorant la sylviculture. Les inventaires récents effectués dans les trois provinces du nord de la Thaïlande ont révélé un déficit grave dans les classes d'âge élevées, et les classes d'âge moyennes sont également tèrs appauvries. La production de teck se ralentira considérablement dans un proche avenir et il se peut que cet état de choses continue pendant un certain nombre d'années.
Commerce
Les exportations déclarées au titre de l'année 1956 sont les suivantes:
Pays exportateurs |
Bois ronds |
Sciages |
Milliers de mètres cubes |
||
Birmanie |
7,6 |
72,9 |
Indonésie |
8,6 |
1,2 |
Thaïlande |
12,4 |
76,5 |
Laos |
0,6 |
- |
TOTAL |
29,2 |
150,6 |
Le manque de bateaux et les frets élevés constituent de sérieux obstacles à l'extension du commerce.
Les cours du teck de toutes catégories ont monté dans tous les pays producteurs pendant les toutes dernières années, bien que cette augmentation ne soit pas sensible en Indonésie. Cette tendance à la hausse a permis l'exploitation de peuplements de teck dans lesquels jusqu'ici elle n'était pas rentable. On risque d'autre part de voir utiliser des produits de remplacement si cette hausse des prix du teck continue longtemps. Pour stabiliser les cours à un niveau économiquement satisfaisant, la Birmanie s'efforce de réduire le coût de la production en améliorant les méthodes d'exploitation, notamment par l'emploi de la mécanisation. La Thaïlande essaye de nouvelles méthodes de vente en mettant à la disposition des scieries des grumes de teck à un prix taxé par opposition aux prix de la libre concurrence dans le cadre des ventes aux enchères.
Au cours de la session, la Sous-Commission a pu enregistrer un accord complet sur les règles de classement préconisées pour les bois équarris de teck. En ce qui concerne le classement des grumes, on a également progressé et on a abouti à un accord entre les représentants de la Thaïlande et de la Birmanie. La délégation indonésienne n'a pu se rallier au projet de règles parce qu'un système de classement différent est de tradition dans ce pays. Remettre cette question à plus tard n'aurait vraisemblablement apporté aucun changement dans cette attitude; la Sous-Commission a donc décidé que les règles de classement recommandées pour les grumes, devraient être publiées à titre d'information générale.
En ce qui concerne les règles de classement relatives aux bois débités, il fut possible de réaliser une large entente. Il apparut cependant que d'autres essais relatifs à l'inspection des bois débités, fondés sur les règles actuellement en projet, pourraient contribuer à clarifier plusieurs points restés en litige et permettre l'accord sur un ensemble de règles. La Sous-Commission exprima l'espoir que d'ici la prochaine session on parviendrait à cet accord.