Birmanie
· Les remarques suivantes sont extraites d'une allocution radiodiffusée du Premier Ministre U Nu:
«A l'arrivée de la mousson, nos fermiers s'affairent à la préparation des charrues et commencent la culture du riz, qui est l'occupation essentielle de notre peuple. Il me semble que le reste de notre peuple devrait aussi assumer une responsabilité en profitant de la mousson comme le font les paysans.
«Cette responsabilité est simplement celle de faire pousser des arbres et des plantes dans chaque village dans chaque ville, partout où il y à une place disponible. Je me remémore le destin de la glorieuse Pagan qui fut jadis le joyau de la Birmanie, avec de magnifiques pagodes, des monastères dorés, des maisons majestueuses, et qui fut le centre de notre culture et de notre civilisation. Pagan s'est épanouie sans interruption pondant plus de deux cents ans, depuis le règne d'Anwrata le Grand. A la fin de cette période, le peuple de Pagan dut émigrer, pour des raisons diverses, vers des régions plus fertiles du pays. L'une des causes d'une telle migration on masse fut, selon les sages, la destruction des forêts. Je souscris à ce point de vue.
«Des savants, qui sont bien au fait des conséquences inévitables du déboisement, ont imaginé les méthodes et les moyens de les éviter. L'Organisation des Nations Unies a pris la tête du mouvement qui veut faire naître dans le public l'intérêt pour la plantation des arbres. On fait même des efforts pour convertir des déserts en terres verdoyantes.
«Dans presque tous les pays que j'ai visités, j'ai personnellement constaté que, malgré leurs différences en matière d'économie et de politique ils étaient d'accord sur un point faire pousser davantage d'arbres.
«En Birmanie aussi, le gouvernement a orienté ses efforts vers le reboisement. On peut évidemment dire qu'à l'heure actuelle il n'y a pas de déserts dans le pays, mais les experts considèrent que, si nous négligeons de reboiser la zone sèche du centre de la Birmanie, celle-ci se transformera un jour en un vaste désert. Il est terrible de penser à cette éventualité. En outre, de vastes superficies des versants des collines sont dégarnies d'arbres, ce qui a pour effet l'entraînement des sols riches par les pluies, causant ainsi la stérilisation du sol. Ces terres, loin de convenir à la culture, ne peuvent même pas produire l'herbe nécessaire au pâturage du bétail. Enfin, par suite d'exploitations inconsidérées des arbres en plaine, aussi bien pendant la deuxième guerre mondiale que de nos jours, les forêts du pays s'appauvrissent de plus en plus.
«Pour arrêter ce mouvement de déboisement, le gouvernement a établi un programme de reboisement en 1953-54, et des progrès ont été réalisés en vue de son exécution. Une première étape correspond aux mesures prives pour planter des arbres dans les zones sèches du centre de la Birmanie. Des mesures sont prives pour supprimer la pratique des défrichements sur les pentes des collines en vue de la culture, et pour préserver les sols fertiles encore intacts. Ce projet est en application dans les collines de Naga. Le gouvernement des états Shan prend des mesures identiques dans plusieurs régions. D'après ce plan, la vieille habitude qui consistait à cultiver inconsidérément les pentes est remplacée par la culture en terrasse. Depuis les sommets jusqu'aux plaines, on plante systématiquement des arbres et des bambous.
«Il y a encore un autre plan pour le développement des cultures d'arbres fruitiers et de légumes dans toutes les régions de l'Union. Des plants ont été largement distribués pour encourager les cultivateurs. Des plantations de cocotiers sont en cours d'installation et des progrès réalisés en vue d'établir des fermes modèles dans chaque district et dans chaque état.
«Deux ans se sont écoulés depuis qu'on a commencé à appliquer ces plans, mais il ne faut pas compter uniquement sur le gouvernement pour éviter la sécheresse, l'érosion, les inondations ou la pénurie de fruits et de légumes. Un succès total ne peut être obtenu qu'avec la coopération sincère du peuple tout entier.»
Bornéo
· La nomination d'un botaniste forestier dans l'état de Brunéi a soulevé le problème du recrutement de grimpeurs d'arbres parmi les Ibans, originaires de Sarawak, dont quelques-uns sont établis dans l'état de Brunéi, encore que beaucoup d'entre eux viennent de Sarawak en quête de travail.
La forêt dense sempervirente tropicale est chaude, humide, fermée au point d'en être accablante, au sol incertain, pleine d'épines malignement cachées dans le sous-bois et d'un assortiment de créatures ennuyeuses, parmi lesquelles sangsues et simulies se partagent la première place,
Dans ce milieu, l'Iban est parfaitement chez lui. Il peut fabriquer des canoës en évidant des troncs d'arbres, et les diriger à la pagaie ou à la perche sur les rivières - seuls moyens de communication - avec une grande habileté. Il peut se faufiler la nuit avec un fusil et une torche et chasser le sanglier et le daim. Il utilise doux méthodes principales pour grimper aux arbres. La première, pour les gros arbres isolés tels le tapang, sur lequel les abeilles de la jungle construisons souvent fours ruches, consiste à construire une échelle le long du fût de l'arbre en enfonçant dans celui-ci, à intervalles réguliers, des piquets de bambous aiguisés. Ceci prend la plus grande partie d'une journée. Il utilise aussi la technique du singe pour grimper. Les pieds nus, à plat, pressés contre le tronc, les genoux fléchis et rejetés sur les côtés, les bras autour du fût, il détend les genoux, étreint le tronc doux pieds plus haut remonte tes genoux, et ainsi de suite, opérant par secousses successives.
Une forêt intacte consiste en un petit nombre de géants, plutôt largement espacés et, entre eux, un grand nombre d'arbres moyens et plus petits. Aussi, pour récolter un spécimen sur un géant, le grimpeur cherche un petit arbre qui s'élève près de lui et l'escalade pour atteindre la partie supérieure du géant. Parfois, il faut utiliser plusieurs arbres, le grimpeur commençant par l'ascension d'une perche, puis passant à un arbre plus gros, de là à un autre, et ainsi de suite jusqu'au géant.
Si un arbre est trop loin du voisin plusieurs moyens permettent de franchir la brèche. Si le premier arbre est petit, le grimpeur peut l'incliner vers le plus gros, grâce à son seul poids ou au moyen d'un morceau de rotin qu'il transporte pour cet usage, l'une des extrémités du rotin étant fixée au tronc de l'arbre le plus gros par un nud coulant; ou bien, le grimpeur peut fabriquer un énorme crochet à l'aide d'un jeune arbre auquel il a fixé un bout de bois perpendiculairement à l'une de ses extrémités; il le transporte avec lui jusqu'au sommet du petit arbre et, de là, accroche le dispositif sur une branche du géant après que il attache solidement le gros bout avec du rotin, puis grimpe sur le pont ainsi lancé.
Ces grimpeurs ont un merveilleux sons de l'équilibre, mais l'ascension est parfois dangereuse et impressionnante.
Dans les années à venir, les botanistes professionnels travaillant sur la flore de Malaisie, dans les grands herbiers du monde auxquels les spécimens sont distribués, verront seulement sur les feuilles de l'herbier le nom du botaniste qui a dirigé la récolte et écrit l'étiquette. Ils ne sauront jamais tout ce que l'on doit à ces grimpeurs qui risquent de se casser le cou jour après jour, en apportant à terre fouilles, les fleurs et les fruits des géants de la jungle.
Canada
· Un des plus beaux laboratoires de recherches forestières du monde a été construit à la Station d'expériences forestières de Petawawa, près de la rivière Chalk, Ontario.
Le nouveau laboratoire comprend un équipement complot et des plus modernes pour les recherches sur la physiologie des arbres, l'écologie expérimentale et la prévention des incendies de forêt.
En outre, les fonctionnaires de la recherche forestière fédérale de Petawawa mettons à exécution des programmes de sélection des arbres et de sylviculture. Le programme de sélection des arbres englobe la génétique, l'étude des arbres forestiers, des plantations expérimentales pour établir l'adaptation aux conditions canadiennes des graines de différentes provenances, le développement de nouvelles techniques de pollinisation et de greffage, et des essais pour obtenir des floraisons plus rapides. Le programme de sylviculture comprend l'observation des coupes expérimentales pratiquées à la Station au cours des 30 dernières années et l'application d'un plan d'aménagement intensif pour 1 000 acres (405 ha) de forêts à proximité de la Station.
L'orientation du programme de sylviculture vive à démontrer qu'il peut être établi à partir des connaissances antérieures sans trop tenir compte des facteurs économiques. Eventuellement, le Service espère prouver que ces techniques sont rentables.
· M. Ormiston Roy de Montréal a porté à l'attention de la FAO une méthode prometteuse, qu'il a misa au point, pour l'emballage individuel des semis ou des plants pour les transporter tout en retardant leur croissance, si c'est nécessaire, pondant de longues périodes avant la plantation. Un membre du Service forestier du Ministère des affaires septentrionales et des ressources nationales a rendu visite à M. Roy et aux techniciens du Jardin botanique de Montréal, à la demande de la FAO, pour étudier sur place les méthodes utilisées et les résultats obtenus. Il rond compte de ce qui suit:
Avant tout, la méthode consiste à emballer les racines du plant dans du sphagnum ou, si le sphagnum est rare dans de la tourbe brune, ainsi qu'il est fait pour les roses et les petits arbustes provenant d'Europe et vendus sur le marché canadien.
Les racines du plant sont placées sur un morceau de papier paraffiné (papier imperméable à la vapeur d'eau) avec une poignée de tourbe brune et roulées en un cylindre de 25 mm de diamètre. Ce cylindre est mis dans un tube en polyéthylène de 5 cm de diamètre et le fond du tube de polyéthylène est replié le long du cylindre afin d'éviter que la tourbe no se répande. La partie du tube de polyéthylène qui dépasse est pliée et fermée avec un ruban gommé. Le fait que le tube de polyéthylène est de plus grandes dimensions que l'ensemble plant-sphagnum-papier facilite l'extraction.
Les plants ainsi emballés sont arrosés et gardés pondant au moins un an dans une jauge. Au moment de la plantation, le tube de polyéthylène est supprimé et l'arbre est planté avec le reste de l'emballage.
Beaucoup d'espèces ont été conservées de cette manière pondant plus de cinq ans. Les plants étaient en bon état, mais avaient un développement retardé - caractéristique qui est intéressante pour les pépiniéristes, car ils peuvent garder des plants avec la dimension désirée pendant une plus longue période: Le papier pourrit au bout d'un certain temps, mais les tubes de polyéthylène se conservent bien pendant au moins cinq ans.
Les plants, pondant la période de mise en jauge, pouvons être arrosés avec une solution nutritive. On a obtenu de bons résultats avec une «crêpe» faite de sphagnum trompé (et éventuellement pressé jusqu'à être sec) dans la solution suivante:
1 gal. (4,5 l) d'eau
1 cuillère à soupe de Rapid-Gro (produit commerciaux)
1 cuillère à soupe d'Hyponex (produit commerciaux)
2 cuillères à thé de gypse
1 cuillère à thé de chaux hydratée
1/2 cuillère à thé de sulfate de magnésie (sel d'Epsom)
2 cuillères à thé d'éléments facilement solubles assemblés ainsi:
H3 BO3
2,86 g
Mn Cl2
1,81
Zn SO4
0,22
Cu SO4
0,08
H2 MO
0,02
H2 O
1 000,00
1/8 de cuillère à thé de fer.
Pour chaque bushel (36 litres) de tourbe pressée imbibée par cette solution, ajouter 1 cuillère à soupe des oligo-éléments et un pot de 3 louches (7,6 cm) de poudre d'os.
Un mélange d'environ 1 partie de cette crêpe avec 10 parties de mousse doit convenir pour l'emballage des plants dans le polyéthylène.
La principale voie fluviale utilisée pour le transport est, d'après un fonctionnaire de l'assistance technique de la FAO, le Rio Guayas et ses affluents. Des radeaux de grumes sont descendus par le fleuve, les voyages étant de l'ordre de 11 jours. Quelquefois, les grumes trop lourdes pour flotter par elles-mêmes sont intégrées dans des radeaux de balsa qui, couvent, portent aussi un chargement de produits agricoles. Presque tous les poteaux de bambou sont transportés par radeaux, comme le montre cette photographie. Deux ou trois hommes peuvent conduire un grand radeau. Les grumes sont relativement à l'abri des attaques d'insectes lorsqu'elles sont dans l'eau et restent humides de telle sorte qu'elles ne se fissurent et ne se fendent pas. Presque toutes les scieries de Guayaquil sont situées au bord de l'eau, et l'on peut stocker les grumes sous forme de radeaux jusqu'au moment de les débiter.
Pendant les saisons sèches, les cours supérieurs des affluents du Rio Guayas n'ont pas assez d'eau pour être navigables et, d'autre part, en période de grosses pluies, il y a trop de courant et les radeaux sont difficiles à diriger. L'approvisionnement n'est donc pas régulier. Quand les conditions du fleuve sont favorables, il arrive à Guayaquil un plus grand nombre de radeaux qu'il n'en peut être utilisé dans les scieries, quand les conditions sont mauvaises, en particulier vers la fin de la saison sèche, les scieries manquent de grumes.
Photo: S. von der Recke
On pourrait faire les applications suivantes de la méthode de M. Roy:
1. Plantation habituelle de printemps, les plants étant sains, sans racines taillées, et ayant une faible proportion de pivot. Le sphagnum peut être mouillé avec de l'eau et donnera aux plants un avantage au départ, leur permettant de s'installer plus facilement en conditions arides.2. Plantation d'été - peut-être la plus importante utilisation possible. La saison de plantation pourrait être étendue.
3. Les plants en tube pourraient être très utilisés dans les programmes de propagande: les Visiteurs des régions à reboiser recevraient les plants en tube pendant tout l'été pour les mettre en place immédiatement dans le terrain.
4. On. pourrait utiliser les plants en tube pour le greffage sur table et peut-être pour d'autres types de recherches.
Les lecteurs intéressés peuvent aussi comparer cette méthode avec celles utilisées par M. Clauzure, qui les décrit dans son article «Utilisation des godets en polyéthylène pour les reboisements dans la région méditerranéenne», paru dans la Revue forestière française.
Finlande
· Pendant 50 ans, la Finlande a été presque le seul pays producteur de contre-plaqués de bouleau sur le marché international du bois. Selon l'Association finnoise du commerce extérieur, on s'attend à ce que les quelques décennies à venir soient Caractérisées par une augmentation marquée de l'épicéa dans les forêts de Finlande tandis que les bois de bouleaux augmenteront moins. Cette évolution se poursuit à une allure si lente qu'elle peut être difficilement considérée comme alarmante au point de vue de l'industrie finnoise de contre-plaqués - d'autant plus qu'avec l'intensification des méthodes de sylviculture, la croissance des bouleaux de bonne qualité a suscité une attention toujours plus grande.
Avant la deuxième guerre mondiale, il y avait 19 usines de contre-plaqués en Finlande; maintenant, leur nombre est de 23. Jusqu'en 1953, pas moins de 88 pour cent de la production ont été exportés, mais ces dernières années par suite des difficultés du marché les chiffres de production ont baissé.
Le Royaume-Uni a été le marché principal pour le contre-plaqué finnois, prenant normalement 50 pour cent du total des exportations.
France
· Le développement du programme de restauration forestière, financé par le Fonds forestier national créé en 1946, se poursuit d'une façon satisfaisante. A la fin de 1955, 602 244 hectares de plantations avaient été mis en chantier.
Un nouveau décret de 1957 vient d'apporter certaines modifications aux modalités de financement des travaux. Jusqu'ici, les propriétaires forestiers pouvaient faire appel à deux modalités d'aide sous forme d'avance de capitaux, en dehors des subventions à fonds perdus: (a) des prêts en numéraire à long terme et faible intérêt, (b) des contrats confiant à l'Administration des eaux et forêts l'exécution des travaux. Le remboursement de la créance était assuré par un prélèvement sur les futures coupes de bois dans la limite maximum de 60 pour cent des recettes.
La méthode des contrats signifiait des remboursements lents pour le Fonds forestier national, mais était préférée aux prêts par la plupart des propriétaires forestiers, parce que, de cette façon, ils obtenaient l'assistance technique efficace de l'Administration des eaux et forêts sans fournir de garanties particulières.
Un nouveau contrat type pourvoit au remboursement de la dette au Fonds forestier national, en partie par des versements d'annuités en numéraire, en partie, comme par le passé, par un prélèvement sur les coupes futures. Les proportions sont fixées pour chaque cas particulier, ce qui permet plus de souplesse dans la gestion du Fonds. Au cas où un propriétaire forestier cesserait de payera les versements d'annuités en numéraire prévus, la dette entière serait due. Elle porterait intérêt au taux légal et le prélèvement sur le produit des coupes pourrait être porté à 100 pour cent.
· Après avoir consacré plus de 30 années de sa carrière à la recherche et 15 années à la Direction de l'Ecole nationale des eaux et forêts et de la Station de recherches et d'expériences forestières, M. Auguste Oudin a pris sa retraite.
M. Oudin ajoutait à ses fonctions de directeur celles d'inspecteur général chargé de toutes les questions de recherches et d'enseignement forestier, de membre du Comité permanent de l'Union internationale des instituts de recherche forestière et, pendant quelque temps, la présidence de la Société internationale de la science du sol
Consacrant la majeure partie de son activité à assurer une liaison indispensable avec les ministères et les organismes de recherches, M. Oudin suivait néanmoins avec attention ce qui se passait à l'Ecole, mais il laissait une très large initiative à ses subordonnés et il savait respecter la personnalité de chacun.
La dernière empreinte du passage de - M. Oudin reste la création des nouveaux laboratoires, c'est la raison pour laquelle l'Administration a voulu associer à ses adieux officiels l'inauguration de ces bâtiments. M. Merveilleux du Vignaux, Directeur général des eaux et forêts prononça un bref discours d'adieu à M. Oudin, dans lequel il fit l'éloge de sa gestion de l'Ecole, qui n'avait cessé, pendant quinze années, d'améliorer les conditions de la recherche forestière et se couronnait par la construction de ces nouveaux laboratoires. En même temps, la nomination de M. René Rol comme Directeur de l'Ecole à Nancy était annoncée.
La plantation d'arbres en Irak est nettement en expansion grâce au plan actuel de cinq ans. Dans les nouvelles plantations irriguées des régions désertiques, des peupliers hybrides sont largement plantés en alignement avec des platanes et d'autres espèces. La photographie montre des ouvriers au travail dans la plantation de Niveneh, près de Mossoul, plantant des peupliers hybrides d'un an. Au premier plan, des plante de pépinière de Robinia pseudacacia de 2,4 mètres attendent la mise en place. Le robinier est souvent utilisé comme arbre de bordure le long des allées et des limites de parcelles.
Photo: H. Baltaxe
Hawaii
· Un correspondant écrit au sujet du comportement de diverses espèces du genre Eucalyptus sous les nombreuses conditions climatiques d'Hawaii. Beaucoup d'espèces plantées il y a 25 à 50 ans ont maintenant atteint une dimension suffisante pour être exploitées et transformées en produits utiles. Des renseignements intéressants sont obtenus lorsque les différentes espèces passent en scierie. Quinze espèces différentes ont déjà subi l'épreuve de la scierie et les résultats obtenus présenteront un gros intérêt pour tout ce qui concerne le bois d'uvre à l'avenir.
Parmi les espèces remarquables déjà essayées, citons: Eucalyptus robusta, E. saligna, E. microcorys, E. deanei, E. citriodora, E. pilularis, E. gigantea, E. resinifera, E. rostrata, E. viminalis, E. sideroxylon et E. paniculata. Toutes ces espèces sont considérées bonnes dans leur aire naturelle en Australie.
Le taux d'accroissement de certains eucalyptus est phénoménal, peut-être du fait que le contrôle phytosanitaire à Hawaii les a protégés contre les insectes qui les attaquent dans leur pays d'origine. E. saligna est peut-être celui qui croît le plus rapidement et semble détenir le record à Hawaii. E. robusta le suit de près, et c'est un arbre remarquable pour la côte humide de Hilo. Là, avec une pluviométrie annuelle dépassant 6 350 millimètres, son développement est optimum. Des arbres de cette espèce, âgés de 35 ans, produisent environ 60 000 board feet de bois par acre (850 m3/ha).
On a suggéré qu'un programme à long terme d'utilisation des terres actuellement improductives devrait retenir particulièrement l'attention du Territoire et des propriétaires terriens. Il existe des terres disponibles pour ces arbres et il est démontré qu'ils s'y développent bien. Le bois de plusieurs espèces d'Eucalyptus s'est révélé intéressant et on l'utilise localement à différents usages, y compris la construction des maisons. Certains arbres du genre Eucalyptus pourraient, semble-t-il, fournir les éléments de base d'une nouvelle industrie à Hawaii.
Inde
· Le gouvernement étudie la possibilité d'importer de divers pays des traverses de chemin de fer, pour combler le sérieux déficit existant entre l'offre et la demande. Ces pays comprennent la Birmanie, l'Australie, la Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie. Malgré tous les efforts pour obtenir des traverses grâce aux ressources de l'Inde, les disponibilités totales ne couvriraient que le tiers des besoins des chemins de fer indiens. On se propose aussi d'utiliser des traverses en béton, et on commencera à en fabriquer, sur une base expérimentale au début, dans certains gros chantiers de chemins de fer.
A ce propos, on estime que la production totale de sciages en Inde est d'environ 100 millions de cubic feet par an (2 830 000 m3). La demande totale des chemins de fer indiens est d'environ 20 millions de cubic feet (566 000 m3), mais la difficulté vient de ce qu'une partie seulement des 100 millions de cubic feet peut être utilisée par les chemins de fer, en raison des dimensions ou de la qualité nécessaires et de la demande croissante des autres industries.
Laos
· Un Fonds de crédit forestier a été créé dans le but de mettre à la disposition des scieries et des industries du bois existantes le capital nécessaire à l'amélioration et à l'augmentation de la production.
Il est financé par l'aide économique américaine et, par la suite, par les reversements des prêts accordés, augmentés des intérêts dus.
Les demandes de prêts sont adressées au Service forestier qui les examine au point de vue technique. Elles sont soumises aussitôt à la Commission administrative et reviennent au Service forestier pour exécution. Tout l'équipement fourni ou l'argent accordé sont considérés comme des prêts à court terme, remboursables dans un délai de trois ans à un taux d'intérêt annuel de 4 pour cent.
Maroc
· Un groupe de petits artisans, connus sous le nom de «madrieurs», vivant dans la région du moyen Atlas, sont spécialisés dans la fabrication de bois de construction de petite dimension, appelés madriers indigènes. Bien qu'ils aient l'habitude de travailler indépendamment, on a essayé avec succès, il y a quelques années, de les grouper en coopératives, aussi bien pour le travail du bois que pour la vente de leurs produits.
On estime qu'à présent 400 de ces artisans sont groupés en coopératives et on prévoit que le mouvement sera étendu à 1 400 bûcherons et charbonniers, sur un total de 2 000 ouvriers forestiers. L'actuelle tendance est d'amener ces artisans, outre leur spécialité, à s'intégrer dans l'industrie du bois en général.
Nouvelle-Calédonie
· Depuis 1947, un officier forestier a été affecté à la Nouvelle-Calédonie. Il a pu dresser un premier inventaire des espèces forestières, entreprendre des études et commencer des expériences de sylviculture. Ceci a été suivi en 1956 par la mise sur pied d'un corps de préposés forestiers. L'organisation d'un service forestier sera achevée au cours des quelques années à venir.
Les dispositions des lois et règlements forestiers sont applicables no n. seulement aux forêts de l'Etat ou des collectivités, mais certaines le sont aussi aux forêts privées, notamment en ce qui concerne la protection contre l'érosion du sol et l'interdiction de déboiser dans certaines aines.
Chapeaux d'été et sacs à main en «truciolo», fabriquée en bois de peuplier à Carpi, Italie septentrionale.
Photo: Revue du bois
Il existe une grave pénurie de bois de feu dans la vallée de Kathmandu et le bois doit être apporté à dos d'homme depuis les montagnes environnantes. Un fonctionnaire de la FAO écrit qu'une charge d'homme se vend, suivant le cours du jour, de 1 à 2 roupies népâlaises (15 à 30 cents E.-U.), soit approximativement 4 à 8 dollars le mètre cube.
Photo: J. Turbang
Royaume-Uni
· Le programme de boisement de la Forestry Commission se heurte à des difficultés pour acheter des terres convenables, dont la plus grande partie se trouve dans les Highlands d'Ecosse et sont l'objet d'une exploitation extensive pour l'élevage du mouton.
Les projets de boisements dans les Highlands sont souvent considérés avec quelque appréhension par les propriétaires voisins. Pour apaiser leur crainte, la Forestry Commission, ne cherchera pas systématiquement à acquérir de grandes superficies de terrains d'un seul tenant. Elle entretiendra les clôtures établies pour protéger les jeunes plantations, alors que cet entretien devrait être assuré plus tard par les propriétaires voisins pour éviter la divagation de leurs troupeaux sur les surfaces boisées mises en défens. Autant que possible, la Forestry Commission maintiendra une ceinture de protection de terrains nus autour de ses plantations, afin de permettre aux propriétaires des pâtures voisines de mettre le feu à leurs bruyères sans craindre que le feu ne dévaste les plantations.
On a aussi donné l'assurance que des efforts continueront à être faits pour empêcher l'augmentation des animaux susceptibles de causer des dommages aux fermes voisines et que, pour le tracé des routes desservant les nouvelles plantations, on tiendra compte des besoins des propriétaires privés et des centres d'habitation proches des nouvelles forêts.
On s'efforce donc d'assurer l'intégration de l'agriculture avec la forêt et de faire sentir aux agriculteurs les nombreux avantages qu'ils retireront de leur proximité des nouvelles forêts.
Tanganyika
· Une commission nommée par le gouvernement du Tanganyika pour étudier les conditions existant dans le Parc national de Serengeti, l'une des plus grandes réserves d'animaux sauvages du monde, a publié son rapport en août 1957.
L'exposé montre qu'un conflit existe entre les intérêts à long terme de la faune dont l'habitat est menacé et ceux des pasteurs Masai. Ce conflit va probablement s'aggraver, non seulement à cause de la détérioration du milieu par suite du surpâturage, du piétinement par le bétail des abords des points d'eau, et des incendies annuels qui dégradent la couverture végétale naturelle avec effet direct et grave sur les ressources en eau mais aussi à cause de l'incompatibilité d'une dualité d'objectifs dans une région où se posent deux séries de problèmes prioritaires. Ceci confirme l'expérience acquise dans d'autres parties du monde, à savoir que, dans des projets de ce genre, il devrait y 'avoir des zones où les exigences de la conservation de la nature seraient prédominantes, et d'autres dans lesquelles cette conservation serait assurée jusqu'à la limite compatible avec autant de formes différentes d'utilisation des terres que l'économie du pays le réclame.
La commission considère que l'actuel Parc national ne peut pas être envisagé comme unité homogène, mais qu'il est plutôt divisé en deux zones principales. A chacune d'elles correspond un cycle de migration des animaux et des problèmes particuliers. Le Serengeti occidental, dont l'utilisation par l'homme serait de valeur limitée, est par contre couvert par une importante végétation naturelle convenant aux herbivores accompagnés par leur suite de carnivores. Ensemble ces animaux participent à un spectaculaire mouvement saisonnier. Il présente ainsi un phénomène naturel qui n'a plus d'équivalent, à cette échelle, nulle part dans le monde. La superficie nécessaire pour conserver un état de choses aussi intéressant doit être assez grande pour comprendre une unité écologique viable où le cycle annuel complet serait possible, cette zone devrait rester soumise à la gestion du Pare national. Le problème essentiel consiste à supprimer les droits de jouissance exercés par l'homme et l'avenir du Pare national dépendra largement des méthodes employées pour le faire.
L'autre région est le Ngorongoro Crater Highland, dans la partie orientale, où les préoccupations immédiates sont la conservation et le développement des réserves d'eau, de la forêt et du pâturage au bénéfice de l'homme, aussi bien que la, protection des paysages et de la faune dans un but d'attraction. L'administration et ses conseillers techniques sont les mieux placés pour remplir cette tâche en créant une équipe chargée de l'intégralité du projet, résidant sur place et contrôlée par le gouvernement central. Cette «zone de protection» comprendrait dans ses limites deux «sanctuaires naturels», les cratères de Ngorongoro et d'Embagaï, où le souci de protection de la faune et de la flore dominerait les autres, car ils offrent, dans un cadre magnifique, un spectacle unique de vie sauvage. Ils devraient néanmoins être administrés en tant que partie de la zone de protection qui, avec un réseau routier bien développé, constituera un champ d'expériences fructueuses en matière d'aménagement judicieux et amélioré du territoire et une zone de démonstration idéale pour l'éducation des utilisateurs du sol et des administrateurs de la région.
Forêt de moyenne montagne, à feuilles persistantes, près de Doi Sutep (altitude 1300 m), dans la région septentrionale de la Thaïlande. La forêt de montagne à feuilles persistantes (chênes, châtaigniers, pins, etc.) couvre les reliefs du Siam septentrional, s'étendant en altitude depuis 1000 m jusqu'à 2 500 m au-dessus du niveau de la mer. Des tribus nomades de montagne, qui souvent émigrent des pays voisins, sont en train de détruire ces forets en pratiquant une agriculture nomade, avec les conséquences que cela comporte en matière de régularisation des eaux dans les bassins. La culture du pavot dans les clairières et la contrebande de l'opium constituent des occupations lucratives.
Photo: F. Loetsch
On réunirait les deux zones par un large corridor où le gibier serait sur veillé et la chasse de toute espèce animale interdite.
Ces propositions semblent prendre en considération à la fois ce qui est souhaitable et ce qui est faisable en vue des données scientifiques et des besoins de l'homme, afin de dégager me solution durable pour la préservation d'intérêts locaux qui sont d'importance internationale. La commission reconnaît pleinement les répercussions financières qu'elles entraînent et émet l'espoir que les pays non africains, qui ont montré leur souci de la protection des animaux sauvages en Afrique orientale, seront les premiers à offrir une aide matérielle.
Viet-Nam
· Une école secondaire d'agriculture de sylviculture et d'élevage a été ouverte en 1955 avec 50 élèves recrutés par concours ou sur titres. Après avoir suivi des cours généraux, les élèves se spécialiseront à partir de la troisième année, c'est-à-dire à la fin de 1957, dans leurs branches respectives d'étude. On espère qu'après 1958, il y aura une vingtaine de jeunes gens capables d'occuper les postes divisionnaires de gestion du Service des eaux et forêts.
Parallèlement à cette formation locale, cinq inspecteurs des eaux et forêts ont suivi à l'étranger des cours de perfectionnement forestier. D'autres se rendent en Europe pour des stages de perfectionnement grâce aux programmes d'assistance technique.
Une active propagande, faite de causeries et de distributions de brochures de vulgarisation, a été entreprise depuis le début de 1956 afin de lutter contre les dévastations et les incendies de forêts. Une «Journée nationale de l'arbre» a été instituée depuis 1955, afin d'encourager le boisement des terrains nus et la plantation des arbres forestiers.