perspectives alimentaires | No.1, avril 2005 | |
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR) | ||
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Autres produits agricoles pertinentsQuarante-trois pays en développement dépendent de l'exportation d'un unique produit agricole qui assure plus de 20 pour cent de la totalité de leurs recettes tirées des exportations de marchandises. La pauvreté généralisée sévit dans la plupart de ces pays, dont les trois quarts sont classés dans la catégorie des pays les moins avancés. Les produits les plus courants dont ils dépendent sont le café, le cacao, le coton, le sucre et les bananes1/. Pour les pays qui n'exportent pas de pétrole, les exportations agricoles représentent la principale source de devises. Par exemple, la quasi-totalité des exportations agricoles du Malawi sont constituées de tabac et de thé. Le Bénin dépend du coton pour plus de 80 de ses recettes d'exportation de marchandises. L'Éthiopie est tributaire du café pour plus de 70 pour cent de ses exportations agricoles. Le sucre représente environ un tiers des exportations agricoles de Cuba, tandis que les bananes assurent 30 pour cent des recettes de l'Équateur tirées des exportations agricoles. La section ci-dessous des Perspectives de l'alimentation donne un bref aperçu général des tendances en matière de prix et autres évolutions concernant ces produits.
Les prix de la banane au plan mondial se sont raffermis en 2004 par rapport à leur bas niveau de 2003, sous l'effet de plusieurs facteurs. La demande de banane s'est accrue dans l'hémisphère nord du fait du temps plus frais et de la concurrence réduite des fruits d'été suite aux récoltes locales en diminution. La hausse du coût du transport maritime a aussi contribué à relever les prix à l'importation. Dix nouveaux pays sont entrés dans l'UE en mai 2004 et leurs importations de banane sont désormais soumises au système de contingent tarifaire de l'UE. Alors que les bananes entraient jusque-là librement dans ces pays, elles sont maintenant importées en vertu d'un quota qui est inférieur aux volumes passés. De ce fait, les prix ont considérablement augmenté en Europe. Les prix à l'exportation ont encore augmenté au premier trimestre 2005, car le mauvais temps a limité les disponibilités dans plusieurs pays d'Amérique latine tandis que la demande est restée forte.
Les prix mensuels de l'AIS se sont élevés en moyenne à 7,17 cents EU la livre de janvier à décembre 2004, et sont passés à 9,10 cents EU la livre en moyenne en février 2005, les indicateurs de base du marché restant solides. Les premiers résultats des récoltes indiquent que les disponibilités continueront de baisser en 2005, en grande partie du fait des conditions météorologiques défavorables enregistrées en Inde pour la deuxième année consécutive et de l'accroissement de la demande d'importation tant en Inde qu'en Chine. Les prix du sucre, contrat no. 11, à la bourse de New York marquent une augmentation de 20 pour cent par rapport à la moyenne pour l'année 2004, qui confortera encore le déficit prévu des disponibilités pendant au moins le premier semestre 2005.
Du fait des excédents considérables et de la faible croissance de la demande sur le marché mondial, les prix du café ont baissé de 58 pour cent entre 1998 et 2001, pour passer à 45,67 cents EU la livre, soit le plus bas niveau jamais enregistré. Les prix sont restés faibles depuis et malgré quelques augmentations entre-temps, ce n'est qu'en février 2005 qu'ils ont retrouvé leur niveau moyen de 1999, à savoir plus de 85 cents EU la livre. Selon les premiers résultats, le volume de la récolte rentrée en 2004/05 est identique à celui de 2003/04, et les prix poursuivent leur tendance à la hausse. Le défi pour l'industrie du café est de préserver cette amélioration des conditions du marché afin d'éviter un retour au cycle d'expansion et de ralentissement. Le marché du café a connu des remaniements structurels du fait de son déclin, avec notamment le départ des producteurs à charges élevées et plusieurs grandes évolutions dans le secteur du détail, telles que la mise sur le marché de grains de café gourmet et l'accroissement des ventes de café issu du commerce équitable. Il appartient à l'industrie d'encourager ces initiatives afin de maintenir les profits des producteurs et de stimuler la demande mondiale.
Après s'être redressés par rapport à leur plus faible niveau jamais enregistré, à savoir 40 cents EU la livre en 2000, les prix des fèves de cacao ont doublé en 2002 et sont restés stables à plus de 79 cents en 2003 du fait de la diminution de la production et des stocks. La tendance s'est inversée en 2004, lorsqu'un un excédent estimé à 240 000 tonnes, niveau le plus élevé en 14 ans, s'est concrétisé. Cela a entraîné un recul des prix à tout juste un peu plus de 70 cents EU la livre en 2004. Les prévisions concernant la récolte de 2004/05 indiquent une poursuite de la tendance à la hausse de la production et des exportations. Toutefois, les récentes difficultés rencontrées par les expéditions en provenance de l'Afrique de l'Ouest ont entraîné un léger raffermissement des prix en février 2005.
Malgré une production record ces trois dernières années, les prix du thé sont restés relativement stables. La plupart des gains sont imputables pour l'essentiel au raffermissement de la roupie indienne par rapport au dollar EU. Le prix composite de la FAO pour le thé s'est élevé en moyenne à 1,65 dollar EU le kilo en 2004, soit une augmentation de 9 pour cent par rapport à la moyenne de 2003, qui était de 1,51 dollar EU le kilo. La moyenne mensuelle la plus élevée a été atteinte en septembre 2004, lorsque le prix composite de la FAO s'est élevé à 1,77 dollar EU le kilo. En janvier 2005, le prix composite de la FAO a légèrement baissé, passant à 1,60 dollar EU le kilo, conformément à la demande saisonnière, mais comme le temps a été plus froid que d'habitude sur les marchés traditionnels du thé de l'Europe et de la Fédération de Russie, les prix ont enregistré une tendance à la hausse et ont gagné 3 pour cent par rapport à la moyenne de janvier 2004. La transformation et le conditionnement du thé est une tendance croissante parmi les pays producteurs, dans le cadre de la stratégie visant à accroître les recettes en devises. Le Kenya a fait passer le volume des exportations de thé à valeur ajoutée de moins de 5 pour cent des ventes totales à 12 pour cent environ entre 2002 et 2004. De même, les grandes chaînes de supermarchés européennes cherchent à conclure des partenariats pour traiter dans les pays producteurs le thé sous leur propre marque, alors que la demande de produits de spécialité et de haute qualité progresse dans les pays développés grands consommateurs.
L'indice ‘A’ de Cotlook, un indicateur des cours mondiaux du coton, a encore fléchi à la fin 2004. En novembre et décembre 2004, les cours sont passés au-dessous de 0,5 dollar EU la livre (1,12 dollar le kg), soit une baisse d'environ 47 pour cent par rapport au niveau de novembre 2003. La chute des cours a été provoquée par des résultats records dans les grands pays producteurs de coton (Brésil, Chine, Inde, Pakistan et États-Unis - qui représentent à eux tous plus de 70 pour cent de la production mondiale). La production mondiale s'est élevée à 25,6 millions de tonnes pour la campagne 2004/05, soit 20 pour cent de plus que l'année précédente, les disponibilités mondiales dépassant considérablement la demande. Les cours mondiaux du coton se sont redressés au premier trimestre 2005, en grande partie du fait de la moindre production attendue en 2005/06 suite à la réduction des superficies ensemencées, compte tenu des faibles prix pratiqués à l'époque des semis.
1. La situation des marchés des produits agricoles, FAO, 2004 |