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APPLICATION D’UNE APPROCHE ÉCOSYSTÉMIQUE À LA GESTION DES PÊCHES EN VUE D’UNE PÊCHE RESPONSABLE ET DE LA REGÉNÉRATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES ET DE L’ENVIRONNEMENT MARIN

85. Le Secrétariat a saisi le Comité des documents portant les cotes COFI/2003/10, COFI/2003/Inf.13 et 14, de l’exemplaire anticipé des Directives techniques de la FAO et de l’analyse de la question qui sera bientôt publiée sous forme de document technique sur les pêches (FAO). Il a évoqué les progrès réalisés en matière de définition et d’application de l’approche depuis la vingt-quatrième session du Comité des pêches.

86. Faisant notamment référence à la Déclaration de Reykjavik sur les écosystèmes marins, le Secrétariat a fait état des relations étroites entre la pêche et les écosystèmes, notamment de la nécessité de prendre en compte les répercussions de la pêche sur les écosystèmes et celles des écosystèmes sur la pêche. Il a souligné que l’approche écosystémique des pêches s’inscrivait dans le droit fil de la gestion traditionnelle des pêches, tel que prévu, notamment, dans le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO. Il a invité le Comité à faire part de son avis sur l’approche et sur les activités futures, en attirant l’attention sur les délais impartis lors du Sommet mondial pour le développement durable, notamment 2010 pour l’application d’une approche écosystémique des pêches.

87. Les membres ont été nombreux à féliciter la FAO des progrès accomplis en matière de développement de l’approche écosystémique des pêches et ont fait part de leur appui sans réserve à cette approche. Le Comité a constaté que de nombreux membres traitaient déjà de plusieurs aspects de l’approche écosystémique des pêches. Dans ce contexte, certains membres ont souligné qu’ils avaient déjà pris des dispositions visant à faire face aux répercussions sur les espèces associées, les prises accessoires (tortues, oiseaux de mer, requins, etc.) et la sélectivité des engins de pêche, les interdictions de zones et de saisons, la participation des parties concernées à la gestion des pêches, le repeuplement, la régénération d’habitats cruciaux et les interactions entre espèces. Un membre a mentionné l’exemple de la destruction des méduses en mer Caspienne.

88. De nombreux membres sont convenus que l’expression "approche écosystémique des pêches", telle que convenue par la Consultation d’experts, caractérisait bien la nature globale et intégrée de cette approche. En effet, les membres ont été nombreux à insister sur la nécessité d’adopter concrètement une approche plus globale et plus intégrée en matière de gestion des pêches, et notamment de prendre en compte une gamme plus variée de problèmes ayant des répercussions sur les pêches, tels que les effets de la pollution, la mise en valeur des zones côtières et d’autres pratiques terrestres. Les liens entre les zones côtières intégrées et la gestion des zones économiques exclusives, ainsi que la gestion des grands écosystèmes marins ont également été constatés. Plusieurs membres ont attiré l’attention du Comité sur la question des récifs coralliens et ont demandé à la FAO, et en particulier au Comité, de prendre dûment en considération la gestion durable des récifs coralliens du monde, qui doivent être pris en compte dans le cadre d'une approche écosystémique de la gestion des pêches.

89. Insistant sur la complexité des écosystèmes, de nombreux membres ont souligné la nécessité de disposer d’un volume plus important de données et d’effectuer un plus grand nombre de travaux de recherche sur de nombreuses questions liées à l'approche écosystémique des pêches. Certains membres, en particulier des pays en développement, se sont inquiétés de la complexité croissante, des coûts et des contraintes liés à l’application du volet écosystémique à la gestion des pêches, et ont souligné, à nouveau, la nécessité de fournir une assistance technique et un soutien afin d’éviter que le fossé ne se creuse entre les pays en développement et les pays développés membres de l’Organisation. Néanmoins, les participants se sont accordés à reconnaître que, bien qu’il soit nécessaire de préciser l’approche, nombre de ses aspects pourraient déjà être intégrés aux pratiques de gestion des pêches mises en œuvre actuellement.

90. Les liens entre l’approche écosystémique des pêches et la gestion des pêches artisanales ont été constatés. Le Comité a proposé que, grâce à des études de cas portant sur les pêches artisanales, la FAO mette au point un ensemble généralisé d’outils relatifs à l'approche écosystémique des pêches, regroupant notamment les éléments suivants : techniques d’évaluation rapide, processus participatifs, outils de résolution des conflits, ressources intégrées, évaluation et gestion, dont cogestion, et renforcement des capacités.

91. De nombreux membres ont réaffirmé qu’ils appuyaient vigoureusement le texte du paragraphe 39 du rapport de la vingt-quatrième session du Comité des pêches. Une présentation a été faite des activités de recherche sur les interactions entre les mammifères marins et les pêches. De nombreux membres ont souligné la nécessité de poursuivre les recherches, ainsi que l’élaboration des modèles relatifs aux écosystèmes, alors que d’autres ont constaté que l’approche écosystémique des pêches allait au-delà des relations prédateurs/proies et des répercussions éventuelles sur les mammifères. Quelques membres ont estimé qu’une priorité moindre devrait être attribuée aux relations prédateurs-proies et à leurs incidences sur les ressources halieutiques, par rapport à d’autres aspects pertinents, comme la réduction des captures accessoires, la protection de l’habitat, les effets d’origine terrestre, les changements climatiques, etc. Certains membres ont souligné la primauté de la Commission baleinière internationale en ce qui concerne le rôle des baleines dans l’environnement marin et ont souligné catégoriquement que les débats sur les baleines tenus au sein du Comité des pêches détournaient l'attention de questions plus importantes pour les pêches, telle que le problème de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

92. De nombreux membres ont souligné que les directives techniques représentaient une étape importante pour la mise en œuvre de l’approche écosystémique des pêches, alors que d’autres ont insisté sur leur nature préliminaire. Plusieurs membres ont estimé que la référence à plusieurs manipulations des écosystèmes, notamment l'élimination, n’était pas garantie pour de nombreuses raisons, dont les incertitudes liées au fonctionnement des écosystèmes. Plusieurs membres ont également estimé que l’élargissement du concept d’approche de précaution aux conséquences socio-économiques n’était pas compatible avec les définitions approuvées à l’échelle internationale, notamment lors de la CNUED de 1992, puis confirmées lors du Sommet mondial pour le développement durable en 2002, et que, par conséquent, et que par conséquent, cet élargissement n’était pas acceptable à leur avis.

93. Le Comité a confirmé la FAO dans son rôle de facilitateur en matière d’adoption d’une approche écosystémique, telle que convenue lors du Sommet mondial pour un développement durable. Un ensemble d’activités supplémentaires a été proposé, notamment : terminologie plus précise, évaluation de ses implications du point de vue juridique, mise en application des études de cas, analyse plus approfondie des objectifs socio-économiques, définition d’indicateurs relatifs aux écosystèmes, points de référence et règles de décision et analyse approfondie des questions bioécologiques. Il a été souligné que, lorsqu’ils entreprennent ce type d’activités, les pêcheurs devraient être considérés comme faisant partie intégrante des écosystèmes aquatiques, en prenant en compte les répercussions socio-économiques. De nombreux membres ont souligné la nécessité pour la FAO d’établir dans ce domaine des partenariats avec d’autres organisations, notamment au sein du système des Nations Unies, afin d’approfondir la question et de perfectionner les directives. En outre, il a été suggéré qu’une collaboration plus étroite avec les organismes régionaux des pêches, en ce qui concerne l’approche, améliorerait l’entente et renforcerait le sentiment de responsabilité vis-à-vis des directives techniques pour les personnes chargées de leur application.

94. À cet égard, le Secrétariat a informé le Comité de la coopération actuelle établie avec le Groupe de travail COI-SCOR sur les indicateurs quantitatifs relatifs aux écosystèmes dans le domaine de la gestion des pêches. Le Secrétariat a également confirmé que l'ensemble des observations émises lors de cette session serait dûment pris en compte lors des améliorations qui seront apportées aux directives.


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