Introduction
Deux récoltes sont possibles dans la majeure partie de lAsie du Sud-Est: une récolte principale à la saison humide et une moindre récolte à la saison sèche. La première se caractérise par une manutention difficile après la récolte avec un risque élevé de contamination par les mycotoxines, tandis que la seconde présente peu de risques après la récolte mais est davantage prédisposée à la contamination avant. La production de maïs est souvent excédentaire et les excédents exportés comme ingrédients daliments pour lélevage engendrent des recettes intéressantes en devises.
Les exportations de maïs jaune cultivé dans le sud-est asiatique pour être utilisé dans lalimentation animale ont été sérieusement menacées au milieu des années 1980 par le fait que les exportateurs ne parvenaient pas à respecter les limites réglementaires fixées par les principaux pays importateurs (par exemple 20 µg/kg pour laflatoxine B1 dans lUE), et il était urgent dadopter des mesures efficaces pour reprendre la situation en main. Pour résoudre ce problème, un projet a été réalisé dont les conclusions (Nagler M.J. et al., 1987; Jones B.D., 1986) servent de base pour le premier exemple.
Tâche 1 - Léquipe HACCP
Léquipe HACCP doit normalement se composer dun spécialiste HACCP, dun mycotoxicologue, dun spécialiste des céréales, dun socioéconomiste, dun mycologue, dun ingénieur de séchage et de représentants du secteur public et privé du maïs.
Tâches 2 et 3 - Description et utilisation prévue du produit
La description et lutilisation prévue du produit figurent au tableau 3.
Tableau 3. Description et utilisation prévue du maïs jaune en grains
Nom du produit |
Maïs destiné à lalimentation animale |
Description |
Maïs jaune en grains |
Spécification du client |
Marché intérieur: classé Bonne qualité moyenne |
Conditions de conservation |
En vrac en tas ou en silo |
Durée de conservation |
1 mois si la teneur en eau est < 16% |
Utilisation prévue |
Alimentation animale après broyage et généralement mélange à dautres matières de fourrage |
Emballage |
Sacs de jute ou de polypropylène, vrac |
Utilisateurs visés |
Fabricants daliments pour lélevage, dans le pays et dans lUE |
Teneur limite en aflatoxine B1 inférieure ou égale à 20µg/kg pour les exportations vers lUE et le Japon, inférieure ou égale à 50 µg/kg pour les fabricants nationaux daliments pour lélevage.
Tâches 4 et 5 - Schéma du produit (vérifié)
Le schéma du produit doit être établi en utilisant les données fournies par les membres de léquipe HACCP, notamment le spécialiste des céréales et les représentants du Ministère de lagriculture. Il doit être vérifié lors de visites effectuées sur les principaux centres de production du maïs, dentretiens avec les agriculteurs, les négociants et les gérants de silos et dusines de fabrication daliments et par lobservation de leurs pratiques. On trouvera à la figure 8 un exemple classique de schéma du produit.
Figure 8: Schéma HACCP - Maïs jaune en grains dAsie du Sud-Est
Étape |
Classification |
|
|
|
|
1. |
Exploitation agricole |
|
|
Culture sur champ |
BPA |
|
|
|
2. |
Exploitation agricole |
|
|
Champ à maturité |
BPA |
|
|
|
3. |
Exploitation agricole |
|
|
Moisson |
Point critique n°1 |
|
|
|
4. |
Exploitation agricole |
|
|
Inspection |
Point critique n°2 |
|
|
|
5. |
Exploitation agricole |
|
|
Amassage et/ou stockage des épis |
Point critique n°3 |
|
|
|
6. |
Exploitation agricole |
|
|
Égrenage |
BPA |
|
|
|
|
Grains |
Égreneuse |
|
|
|
7. |
Premier négociant |
|
|
Séchage au soleil |
Point critique n°4 |
|
Amassage |
|
|
|
|
|
Camion de ramassage |
|
|
|
|
8. |
Négociants secondaires ou régionaux |
|
|
Séchage au soleil |
Point critique n°5 |
|
Amassage/stockage |
|
|
|
|
9. |
Usines daliments pour lélevage/Silos |
|
|
Contrôle de la qualité |
Point critique n°6 |
|
Stockage |
|
|
|
|
|
Départ des silos pour lexportation |
|
Tâche 6: Analyse des risques de contamination par les mycotoxines et définition des mesures permettant de les limiter
Analyse des risques de contamination par les mycotoxines
a) Identification des risques
Le maïs est très facilement contaminé par laflatoxine, classée comme agent carcinogène chez lhomme et qui fait lobjet dune réglementation dans le monde entier. Les autres mycotoxines susceptibles dêtre présentes sont la zéaralénone, un ou plusieurs trichothécènes et les fumonisines. Le maïs peut être contaminé par plus dune mycotoxine et en contient parfois jusquà cinq ou six en même temps.
Toutefois, rares sont les pays qui ont adopté une réglementation limitant les teneurs en mycotoxines autres que laflatoxine, et léquipe HACCP ne peut donc se concentrer en premier lieu que sur lélimination des aflatoxines.
Dans cet exemple, laflatoxine est la seule mycotoxine prise en considération jusquà la septième tâche.
b) Détermination des étapes du schéma du produit auxquelles la contamination par les mycotoxines est le plus susceptible de se produire
Étapes 1, 2 et 3: Sur lexploitation, pendant la culture jusquà la moisson comprise
La contamination par laflatoxine avant la récolte est associée au stress dû à la sécheresse et aux attaques dinsectes (Fortnum B.A., 1986; McMillian W.W., 1986) pendant la phase de croissance finale. La moisson de saison sèche se prête davantage à ces conditions mais il sest avéré que cette récolte nétait que modérément susceptible de présenter des taux élevés de contamination par laflatoxine avant la récolte. Des études de surveillance et des études de séchage sur le champ (Nagler M.J. et al., 1988) ont montré dans les deux cas que les teneurs en aflatoxine étaient très faibles au moment de la récolte de la saison humide, résultat sans équivoque sur les sites étudiés et pendant les trois années de létude.
On en conclut que le risque de contamination par laflatoxine avant la récolte est faible, particulièrement pour le maïs cultivé pendant la saison humide.
Étape 4: Inspection des épis sur lexploitation
La contamination avant la moisson par les mycotoxines de Fusarium se manifeste par lapparition de signes évidents de pourrissement des épis. Lincidence du pourrissement des épis a été étudiée à la fois sur le maïs produit pendant la saison sèche et sur le maïs produit pendant la saison humide.
Étape 5: Amassage et stockage des épis sur lexploitation
Des études de surveillance et des études de stockage sur lexploitation ont montré, dans les deux cas, que les teneurs en aflatoxine B1 atteignaient des niveaux inacceptables de 60 à 90 µg/kg lorsque les épis étaient rentrés directement du champ pour être stockés pendant 1 à 6 mois, comme cest lusage.
On en conclut que la contamination par laflatoxine est très probable à cette étape.
Étape 6: Égrenage
Aucune contamination par laflatoxine nest susceptible de se produire à cette étape. Toutefois, un pourcentage élevé de grains brisés prédispose les grains à subir une contamination à une étape ultérieure.
Étape 7: Séchage et amassage chez le négociant primaire
Les teneurs en aflatoxine du maïs fraîchement égrené augmentent très rapidement si la teneur limite en eau nest pas atteinte en 48 heures. Les études réalisées durant la saison des pluies confirment que la contamination par laflatoxine est extrêmement probable à cette étape.
Étape 8: Séchage et stockage par un négociant secondaire
Les études sur laflatoxine montrent que le maïs subit souvent une nouvelle contamination par laflatoxine à cette étape.
Étape 9: Usines daliments pour lélevage et silos dexportation
Le maïs acheté par les usines daliments pour lélevage et les silos, même sil a une teneur en eau conforme à la teneur limite, provient dorigines diverses et présente de grandes variations de teneur en aflatoxine. Laflatoxine produite à des étapes antérieures peut donc apparaître à cette étape.
Certains propriétaires de silos ont investi dans des séchoirs mécaniques de grande capacité et achètent à moindre prix du maïs non séché. Les longs délais pour atteindre le séchoir, comme en témoignent les files dattente des camions et lusage daccaparer les silos font que le risque de contamination par laflatoxine est très élevé à cette étape.
c) Mesures à envisager contre les mycotoxines
La mesure la plus efficace contre les mycotoxines est le séchage jusquà obtention dune teneur en eau qui ne permette pas le développement de moisissures toxinogènes et la production de mycotoxines. Pour le stockage de longue durée, un séchage complémentaire est nécessaire pour empêcher le développement de toutes les moisissures. La mesure dintervention correspondante consiste à maintenir la teneur en eau en deçà dune limite de sécurité.
Le séchage de la récolte de la saison humide sur le champ pendant 20 jours savère très profitable puisquil permet de ramener la teneur en eau des épis mûrs de 35% à moins de 22 pour cent, ce qui permet un égrenage immédiat et une moindre proportion de grains cassés. La teneur en eau plus faible facilite le séchage après la récolte et nentraîne pas une augmentation significative de la contamination par laflatoxine. Cela était vrai dans cette étude mais peut ne pas être toujours le cas.
Les études sur le séchage et le stockage montrent que la contamination par laflatoxine peut aussi être empêchée par un séchage en deux fois du maïs égrené. Si le maïs est dabord séché à 16% (aucune partie ne dépassant 16,5%), il peut se conserver sans risque pendant une semaine au moins. Ce résultat concorde avec le fait que Aspergillus flavus et A. parasiticus ne peuvent se développer et produire de laflatoxine lorsque lhumidité est inférieure ou égale à 0,82 à 25°C. Avec cette méthode, le négociant primaire pourrait sécher partiellement le maïs en grains avant de le revendre à un négociant secondaire qui en terminerait le séchage.
La séparation des lots de maïs acceptables de ceux qui ne le sont pas est aussi une mesure dintervention utile. Bien que la séparation effectuée sur la base dun prélèvement déchantillons représentatifs et dune recherche daflatoxine ait été employée comme mesure dintervention, il est préférable de lutiliser à des fins de contrôle seulement lorsque les teneurs en aflatoxine sont bien maîtrisées aux étapes ultérieures du schéma du produit.
Parmi les BPA, lutilisation de variétés résistant à la moisissure, le recours à lirrigation pour empêcher le stress dû à la sécheresse et lemploi dinsecticides ou de prédateurs pour lutter contre les insectes sont des pratiques efficaces pour limiter le développement des moisissures avant la récolte et la contamination par les mycotoxines.
On a estimé quil était de bonne pratique dégrener le maïs lorsquil a une teneur en eau appropriée en utilisant une égreneuse qui ne produise quun faible pourcentage de grains brisés.
Tâches 7 à 10 - Définition dun plan HACCP
Le tableau 4 montre une feuille de travail schématisant le plan HACCP pour le maïs jaune en grains destiné à lalimentation animale. Le plan est développé par étape du schéma de produit dans le texte qui suit.
Étape 1: Sur lexploitation, culture en champ - BPA
Le développement de moisissures avant la récolte peut être limité par lutilisation de variétés assez résistantes telles que celles dont les épis sont bien couverts par lenveloppe et se courbent tôt, permettant un bon écoulement de leau de pluie. La lutte contre les insectes, les rongeurs et les oiseaux peut aussi être un moyen efficace pour préserver lintégrité physique de lépi. Les épis endommagés sont plus susceptibles dêtre attaqués par la moisissure.
Étape 2: Sur lexploitation, culture arrivée à maturité - BPA
Les épis ont une très forte teneur en eau, de lordre de 35%, au moment où ils arrivent à maturité sur le champ, pendant la saison humide. Si la récolte se fait à ce moment là, il est extrêmement difficile de sécher le maïs de manière à abaisser suffisamment la teneur en eau pour quil puisse se conserver dans de bonnes conditions ou quil puisse être égrené sans risquer dêtre attaqué par la moisissure ou contaminé par les mycotoxines. Il est préférable dattendre pour le moissonner, à moins que cela naugmente les risques dattaque, par exemple par les ravageurs.
Étape 3: Sur lexploitation, période de la moisson - Point critique n°1
Bien que cette étape nait pas été définie comme saccompagnant normalement de risques importants dapparition daflatoxine, on a constaté quappliquer à ce stade une mesure dintervention permettait de ramener à un niveau acceptable le risque dune attaque ultérieure de moisissure. Le maïs séché sur le champ pouvait être égrené directement, avec un faible pourcentage de bris, et séché assez facilement jusquà la teneur limite en eau. On a donc déterminé que létape 3 était un point critique, le séchage sur le champ étant la mesure dintervention à appliquer pour le maïs récolté en saison humide. Le seuil critique à ce point est une teneur en eau inférieure ou égale à 22 pour cent, et le contrôle est fait sous forme de test effectué par lagriculteur. Avec de lentraînement, les méthodes traditionnelles consistant à mordre dans les épis ou à soupeser les grains séparés des épis peuvent être utilisées pour évaluer la teneur en eau.
Dans cette étude, le risque accru de contamination par laflatoxine pendant le séchage sur le champ a été largement compensé par la diminution du risque de contamination après la récolte qui résulte de lintervention. Ce nest peut-être pas toujours le cas sur dautres sites et dans dautres conditions climatiques. La mesure à appliquer plus généralement serait donc de moissonner au moment qui convient.
Étape 4: Inspection sur lexploitation - Point critique n°2
Cette étape a été définie comme point critique auquel la mesure dintervention consiste à séparer les épis visiblement moisis. Lintervention ramène le pourcentage dépis moisis à un niveau acceptable et, par conséquent, les teneurs éventuelles en mycotoxines produites après la récolte. Elle réduit aussi le risque de biodétérioration et donc de production de mycotoxines que comporte le stockage dépis moisis. Le seuil critique approprié pourrait être le rejet des épis présentant une atteinte de moisissure supérieure à 10 pour cent de leur surface. Il est préférable que des moissonneurs expérimentés soient chargés de la surveillance à ce point critique.
Étape 5: Amassage et stockage des épis sur lexploitation - Point critique n°3
Cette étape est définie comme un point critique pouvant comporter deux mesures dintervention possibles. La première consiste à sécher les épis jusquà ce que leur teneur en eau soit au maximum égale à 16 pour cent dans les deux jours qui suivent la moisson avant de les engranger. Si cela nest toutefois pas possible ou si lon ne veut pas stocker le maïs, les épis doivent être égrenés pendant la semaine qui suit la moisson, et de préférence dans un intervalle de deux jours. Ces mesures dintervention empêchent toute production ultérieure importante daflatoxine. Outre la teneur finale en eau, des seuils critiques peuvent être fixés en termes de durée du séchage au soleil, qui permettra darriver à la teneur finale en eau requise.
Il est déconseillé dutiliser des sacs en polypropylène tant que le pourcentage dhumidité na pas été ramené à 14 pour cent.
Pour le stockage de moyenne durée (de 1 à 6 mois) sur lexploitation, il convient de suivre les bonnes pratiques en matière de stockage pour éviter la moisissure. Parmi ces pratiques, on peut citer une toiture en bon état, une bonne ventilation, un plancher surélevé et un traitement contre les insectes et les ravageurs.
Étape 6: Égrenage - BPA
Limiter le pourcentage de bris de grains pendant légrenage est considéré comme une bonne pratique agricole. Les grains brisés se prêtent à linvasion par des moisissures produisant de laflatoxine, ce qui peut conduire à augmenter les taux de contamination si les points critiques sont mal maîtrisés à une étape ultérieure. Ainsi, si les BPA ne sont pas correctement appliquées à cette étape, la conséquence en sera une susceptibilité extrême du produit si des mesures correctives doivent être prises à un point critique ultérieur.
Pour limiter le bris pendant légrenage, les épis de maïs doivent avoir une teneur en eau comprise dans la fourchette prévue pour légreneuse utilisée. Si les épis sont humides, cest-à-dire si leur teneur en eau dépasse, disons, 20 pour cent, ils seront trop mous pour de nombreuses égreneuses et il y aura un fort pourcentage de grains abîmés. À linverse, si les épis sont trop secs, cest-à-dire si leur teneur en eau est inférieure à 15 pour cent, ils risquent dêtre friables.
Étape 7: Négociant primaire - Point critique n°4
Le séchage des grains juste après légrenage pour ramener leur teneur en eau à 16 pour cent au maximum dans un intervalle de 48 heures est la mesure dintervention retenue pour faire de cette étape un point critique. Toutefois, les négociants primaires ont actuellement recours au séchage au soleil, méthode la moins fiable au moment où elle est le plus nécessaire, pendant la saison des pluies. Des seuils critiques sont fixés pour le séchage au soleil afin de donner une certaine maîtrise, mais le séchage mécanique est indispensable pour un degré de maîtrise suffisant. Cest malheureusement rarement possible dun point de vue financier à létape du négociant primaire, mais cela peut lêtre à létape 8. Les négociants primaires doivent donc rapidement faire passer le maïs aux négociants secondaires à la mauvaise saison.
Les négociants primaires stockent généralement le maïs pendant un délai assez court pour pouvoir accumuler suffisamment de marchandise pour leurs échanges avec les négociants secondaires. Pour éviter une réhumidification du maïs, il faut appliquer de bonnes pratiques en matière de stockage telles quune toiture saine et lusage de palettes pour empêcher que le maïs ne shumidifie au contact du sol.
Étape 8: Négociant secondaire - Point critique n°5
Cette étape est fixée comme point critique dont la mesure dintervention est le séchage pour ramener la teneur en eau à 14 pour cent (aucune partie ne dépassant 15 pour cent) avant le stockage.
Certains négociants secondaires disposent de séchoirs mécaniques quils utilisent en complément du séchage au soleil ou lorsque celui-ci nest pas possible.
Il importe de veiller à lapplication des bonnes pratiques de stockage. À côté des mesures destinées à empêcher une réhumidification, il faudra employer des mesures de lutte contre les insectes et les rongeurs si lon veut se prémunir contre les mycotoxines durant le stockage de moyenne ou de longue durée.
Étape 9: Usines daliments pour lélevage et silos dexportation - Point critique n°6
Si les mesures dintervention aux points critiques précédents ont pu être appliquées correctement, un contrôle est plus indiqué à cette étape quun point critique. Il faudra cependant du temps pour mettre en place de façon satisfaisante ce plan HACCP dans le secteur commercial, et il convient donc de définir ici un point critique de ségrégation. Le seuil critique qui lui correspond est la teneur limite en aflatoxine, et la surveillance sera effectuée par prélèvement déchantillons représentatifs et recherche daflatoxine par essai semi-quantitatif.
Les silos dexportation qui ont pour politique dacheter du maïs non séché et dutiliser le séchage mécanique devraient acheter en fonction de leurs capacités de séchage. Retarder le séchage permet à la moisissure de sinstaller, élève la température et favorise rapidement la production de mycotoxines.
De bonnes pratiques de stockage doivent être appliquées à cette étape pour empêcher la réhumidification et les dégâts dus aux ravageurs.
Tâche 11: Mettre en place des procédures de vérification
Des méthodes de validation sont définies pour chaque point critique et la vérification de lensemble se compose des résultats des essais quantitatifs daflatoxine effectués sur des échantillons représentatifs des lots arrivant aux usines daliments pour lélevagedu pays ou sur des échantillons représentatifs prélevés avant chargement pour le maïs destiné à lexportation.
Les mesures dintervention ont été validées sur une échelle de 10 tonnes et reproduites 10 fois sur deux sites dans des régions de grande production. Les teneurs en aflatoxine trouvées dans le maïs produit selon ce plan HACCP étaient en moyenne inférieures à 5 µg/kg sur les deux sites, alors que lon retrouvait, dans le maïs de production commerciale nayant pas fait lobjet de mesures dintervention, des teneurs moyennes à peine inférieures à 200 µg/kg.
Le plan HACCP est vérifié tous les trois mois et modifié au besoin.
Tâche 12: Tenir un dossier et des documents de bord
Le plan HACCP doit être accompagné dune documentation complète comportant la tenue de documents de bord à chaque étape.
Tableau 4. Feuille de travail pour un plan HACCP - Laflatoxine dans le maïs jaune en grains destiné à lalimentation animale
Étape du procédé |
Description du risque |
Mesures dintervention possibles |
1 et 2 |
CONTAMINATION PAR LAFLATOXINE |
Variétés résistantes, par exemple maïs à
épis retombant tôt |
3 |
Moisissure |
Sécher sur pied* pendant au maximum 20 jours à la saison humide (pour faciliter lintervention après la récolte) |
4 |
Moisissure |
Jeter les épis moisis |
5 |
Moisissure (contamination après la récolte) |
Réduire la durée pendant laquelle la teneur en eau est supérieure à 16% |
Stockage |
Moisissure/aflatoxine |
Sécher les épis pour ramener la teneur en eau à
0,82 (limite de sécurité) avant dengranger |
Insectes |
Insecticide: poussière inerte ou produit biologique |
|
6 |
Moisissure |
Réduire le nombre de grains brisés en égrenant après avoir ramené la teneur en eau à moins de 22% |
7 |
Moisissure |
Sécher les grains, dans un intervalle de 48 heures, jusquà ce que la teneur en eau soit inférieure ou égale à 16%, aucune partie ne dépassant 16,5%, si la conservation ne dépasse pas 1 semaine PRIMES aux agriculteurs qui ne moissonnent que lorsque la teneur en eau
natteint plus que 22% maximum |
8 Quantités plus importantes, stockage plus long |
Moisissure |
Sécher jusquà ce que la teneur en eau atteigne 14%, aucune partie ne dépassant 15%, limite de sécurité pour le stockage de moyenne durée PRIMES aux premiers négociants pour le maïs dont la teneur en eau est réduite à moins de 16% |
9 |
Aflatoxine |
Amélioration du tri: rejeter ou déclasser le maïs contenant des quantités excessives daflatoxine ou trop riche en eau |
Quantités massives, stockage de longue durée |
Insectes |
Réduire le temps passé sur les camions dans lattente
des essais et du déchargement (éviter la chaleur) |
Transport entre étapes |
|
Éviter les sacs en polypropylène lorsque le maïs contient
plus de 14% deau. |
Camions de ramassage |
Sécher convenablement et uniformément le maïs avant
le transport |
*Après la maturité, laisser sur le champ avant de moissonner.
** BPS: Bonnes pratiques de stockage
Références
Fortnum, B. A. (1986) Effect of Environment on Aflatoxin Development in Preharvest Maize. Aflatoxin in Maize: Proceedings of the Workshop, El Batan, Mexico, April 7-11 1986 CIMMYT ISBN-6127-12-7. pp145-149
Jones, B.D., Kenneford, S., Nagler, M.J., Meadley, J., Buangsuwon, D. (1986) Efforts to Control the Levels of Aflatoxin in South-East Asian Maize. International Biodeterioration Spp. 22 89-94.
McMillian, W. W. (1986) Relation of Insects to Aflatoxin Contamination in Maize Grown in the Southeastern USA. Aflatoxin in Maize: Proceedings of the Workshop, El Batan, Mexico, April 7-11 1986 CIMMYT ISBN-6127-12-7. pp194-199
Nagler, M.J., Jewers, K., Wong-Urai, A., Tonboon-Ek, P., Buangsuwon, D., Lorsuwon, C., Siriacha, P., Meadley, J. (1987) Production & Quality Control of Maize with a Low Aflatoxin Content during the Rainy Season in Thailand. Proceedings of the 9th ASEAN Technical Seminar on Grain Post Harvest Technology. Singapore 26-29 August 1986. Ed. de Mesa, B.M. ASEAN, Manila.
Nagler, M.J., Buangsuwon, D., Jewers, K., Faungfupong, S., Wong-Urai, A., Nagler, C., Tonboon-Ek, P. (1988) The Role of Leaving Maize Unharvested in the Field after Field-Maturity (Field-Drying) in Controlling Aflatoxin Contamination. Proceedings of the 10th ASEAN Technical Seminar on Grain Post Harvest Technology. Bangkok 19-21 August 1987.