La science construit des modèles ou théories pour expliquer les phénomènes. Les phénomènes sont observés et des relations, des causes et des explications sont recherchées. Les observations sont réalisées sur lévolution des grandeurs (caractéristiques) par rapport au temps (ou à dautres caractéristiques) et en tenant compte des causes (facteurs) possibles.
Physique - phénomène du mouvement des corps (caractéristiques - espaces parcourus par rapport aux temps dépensés à les parcourir)
Biologie - phénomène de la croissance (caractéristique - longueur ou poids, par rapport au temps)
2.1.1 Structure dun modele
Suppositions de base
elles simplifient la réalité
elles doivent être simples et traitables mathématiquement
elles ne peuvent pas être contradictoires
elles ne se démontrent pas
elles sont établies sur les caractéristiques
Les suppositions de base se reportent normalement à lévolution des caractéristiques et sont établies à partir des taux de variation de ces caractéristiques.
Relations (propriétés)
déduites à partir des suppositions de base ou des relations déduites antérieurement par les lois de la logique (mathématique). Les propriétés sont aussi désignées par:
résultats ou conclusions du modèle
Vérification
les résultats du modèle doivent être cohérents (concorder avec la réalité)
la vérification suppose lobservation (pratique):
échantillonnage, méthodes statistiques,...
Perfectionnement
si les résultats ne saccordent pas avec la réalité il faut changer les suppositions de base
si laccord sen rapproche il faut vérifier si le rapprochement est suffisant ou non.
le changement des suppositions de base peut être juste un élargissement de contexte de la réalité qui a servi de base aux suppositions pour les adapter à la nouvelle réalité sur laquelle on prétend appliquer le modèle.
Avantages
plus simple danalyser les propriétés du modèle que la réalité
résultats utiles dans le sens pratique
possibilité danalyser des situations ou des scénarios différents
mettre en évidence lessentiel des phénomènes et leurs causes
possibilité de perfectionnement
2.1.2 Type de modeles plus couramment utilises en evaluation des peches
Modèles de Production
Les modèles de production sont aussi appelés de modèles de Production Générale, modèles Globaux, modèles Synthétiques ou modèles du type Lotka-Volterra. Ces modèles considèrent le stock dans sa globalité, en particulier labondance totale (en poids ou en nombre) et étudient son évolution, les effets de leffort de pêche, etc. Ils ne considèrent pas la structure par âge ou par longueurs du stock.
Modèles Structuraux
Ces modèles considèrent la structure du stock par âges et lévolution de cette structure avec le temps. Mais, ils reconnaissent principalement que le stock dans une certaine période de temps est composé par des individus de différentes cohortes, et donc de différents âges et longueurs. Ainsi, ils permettent des analyses et des prévisions de ce qui peut arriver au stock et aux captures, en accompagnant lévolution des différentes cohortes qui le composent.
Ce manuel ne suivra pas le chemin historique de la construction des modèles. Il a été jugé plus convenant discuter en premier les Modèles Structuraux et après analyser les Modèles de Production.
Les suppositions de base dun modèle sur lévolution dune caractéristique requièrent le concept de taux de variation de la caractéristique par rapport au temps (ou à dautres caractéristiques).
Figure 2.1 Évolution de la longueur (L) dun individu avec le temps (ou lâge) (t)
Pour létude générale des taux, il faudra substituer la caractéristique L de lexemple par y, et la variable associée ne sera plus le temps t mais la variable x. En tenant compte des modèles dévaluation et pour simplifier, on considérera que la fonction y, ne prend que des valeurs réelles et non négatives.
2.2.1 Taux moyen absolu - tma(Y)
Considérez y une fonction de x et lintervalle i de limites (xi, xi+1)
Figure 2.2 Fonction y=f(x) variant dans lintervalle i
Soient:
Dxi = xi+1 - xi la taille de lintervalle
yi = valeur de y quand x = xi
yi+1 = valeur de y quand x = xi+1
La variation de y dans lintervalle Dxi sera Dyi = yi+1 - yi
Le taux moyen absolu, tma(y), de la variation de y dans lintervalle Dxi sera:
Graphiquement:
Figure 2.3 Taux moyen absolu de variation de y dans lintervalle Dxi
Note: tma(y) est connue en physique comme la vitesse moyenne de variation de y en x, dans lintervalle Dxi.
2.2.2 TAUX INSTANTANE ABSOLU - tia(y)
Soit y une fonction de x
Le taux instantané absolu de y au point x = xi est la dérivée de y par rapport à x en ce point.
Graphiquement:
Figure 2.4 Taux instantané absolu de y au point xi
Note: tia(y) est connue comme vitesse instantanée de variation de y en x au point x.
Propriétés
1. Soit tia(y) le calcul de la fonction y est obtenu par intégration, étant y = f(x) + Constante, où f(x) = Primitive de tia(y) et Constante est la constante dintégration.
Si lon adopte la condition initiale x*, y*, où y* est la valeur de y correspondante à x = x*, alors, en éliminant la Constante, y = y*+f(x)-f(x*)
2. Langle que la tangente à la courbe y fait avec laxe xx est désigné par inclinaison.
La tangente trigonométrique de linclination est la pente de la tangente géométrique.
tia(y) = dérivée de y = pente = tg (inclinaison)
3. Si en un point x:
tia(y) > 0 alors y est croissant en ce point
tia(y) < 0 alors y est décroissant
tia(y) = 0 alors y est stationnaire en ce point (maximum ou minimum)
4. Si tia(y) = constante = const alors y est fonction linéaire de x, ou de la propriété 1:
y = Constante + const. x ou
y = y* + const.(x-x*) et vice-versa
5. Si y(x) = u(x) + v(x) alors tia(y) = tia(u) + tia(v)
6. Si les causes A et B isolément provoquent des variations en y alors les causes A et B en simultané provoquent une variation en y avec
tia(y) totale = tia(y) cause A + tia(y) cause B
tia(tia(y)) = d2y/dx2 = accélération de y au point x
7. Si laccélération au point x est positive alors tia(y) est croissante et si cette accélération est négative tia(y) sera décroissante.
2.2.3 TAUX MOYEN RELATIF - tmr(y)
Considérez y une fonction de x et lintervalle (xi, xi+1)
Soit:
Dxi = xi+1- xi = taille de lintervalle
yi = valeur de y quand x = xi
yi+1 = valeur de y quand x = xi+1
xi* = un point de lintervalle (xi, xi+1)
yi* = valeur de y quand x = xi*
Le taux moyen de y par rapport à yi* sera:
ou
Commentaires
1. tmr(y) est associé avec le taux moyen de variation en pourcentage de y par rapport à la moyenne y*, soit,
2. Il est désigné par
3. Il faut, donc, désigner par dans lintervalle (xi, xi+1) la valeur de y quand
À noter que peut être différent de la moyenne, (yi,+ yi+1)/2.
4. Il est fréquent de calculer tmr(y) par rapport à de lintervalle.
2.2.4 TAUX INSTANTANE RELATIF - tir(y)
Soit y une fonction de x
Le taux relatif instantané de y au point x = xi est
ou
Propriétés
1. Soit tir(y), le calcul de la fonction y est obtenu par intégration, avec y = f(x) + Constante, où f(x) = Primitive de tir(y) et Constante est la constante dintégration.
Si l'on adopte la condition initiale x*, y*, où y* est la valeur de y correspondante à x = x*, on aura, en éliminant la Constante, y = y*+ f(x) - f(x*)
2. Si à un point x:
tir(y) > 0 alors y est croissant en ce point
tir(y) < 0 alors y est décroissant
tir(y) = 0 alors y est stationnaire en ce point (maximum ou minimum)
3. tir(y) = tia(lny) comme il peut être déduit par les règles de dérivation.
4. Si tir(y) = constante = const alors y est fonction exponentielle de x, soit,
y = Constante. econst.x |
ou |
|
et vice-versa. |
5. Si y(x) = u(x).v(x) alors tir(y) = tir(u) + tir(v)
6. Si les causes A et B provoquent isolément des variations en y alors les causes A et B en simultané provoquent une variation en y où
tir(y)total = tir(y)cause A + tir(y)cause B
Soit y =f(x)
Supposition de base du modèle
tia(y) = Constante = b dans lintervalle(xi, xi+1) avec Dxi = xi+1 - xi
Condition initiale
x* = xi Þy* = yi
Figure 2.5 Représentation graphique dun modèle linéaire simple
Propriétés
1. |
Expression générale |
y = yi + b · (x - xi); y = a + bx |
2. |
Valeur, yI+1 à la fin de lintervalle, Dxi |
yi+1 = yi +b · Dxi |
3. |
Variation, Dyi, pendant lintervalle, Dxi |
Dyi = yi+1 - yi = b. Dxi |
4. |
Valeur centrale, dans lintervalle, Dxi |
|
5. |
Valeur accumulée, pendant lintervalle, Dxi |
ou de la Propriété 1 |
6. |
Valeur moyenne, , dans lintervalle, Dxi |
ou |
Autres expressions utiles
7. |
Valeur accumulée, pendant lintervalle, Dxi |
|
8. |
Valeur moyenne, , pendant lintervalle, Dxi |
ou |
9. |
Valeur moyenne, , pendant lintervalle, Dxi |
|
10. |
Valeur moyenne, , pendant lintervalle, DxI |
|
11. |
Relation entre tma(y) et tia(y) |
|
12. |
Si alors et vice-versa. |
|
13. |
Dans le modèle linéaire la moyenne arithmétique de et est égale à la valeur moyenne, , et égale à la valeur centrale |
Démonstrations importantes
Expression générale |
Si tia(y) = b dans lintervalle Dxi alors y est linéaire avec x et vu la condition initiale, sera: y = yi+ b.(x-xi) |
Valeur centrale |
|
Valeur accumulée |
|
et
|
Soit y = f(x)
Supposition de base du modèle
tir(y) = Constante = c dans lintervalle (xi, xi+1), avec Dxi = xi+1 - xi
Condition initiale
x* = xi Þ y* = yi
Propriétés
Vu que tir(y) = tia(lny) on peut dire que le modèle exponentiel de y contre x est équivalent au modèle linéaire de lny contre x. Ainsi, ses propriétés plus importantes peuvent être déduites en anti-logarithmisant les propriétés du modèle linéaire de lny contre x.
Figure 2.6 Représentation graphique du modèle exponentiel
Figure 2.7 Représentation graphique du modèle linéaire de lny contre x
|
|
Modèle exponentiel de y |
|
Modèle linéaire de |
|
|
(y contre x) |
¬ |
lny (lny contre x) |
1. |
Expression générale |
¬ |
lny = lnyi+c(x-xi) |
|
2. |
Valeur de yI+1 à la fin de lintervalle, Dxi |
¬ |
lnyi+1= lnyi+cDxI |
|
3. |
Variation, Dyi , durant lintervalle, Dxi |
|
calculé de 1 |
|
4. |
Valeur centrale, , dans lintervalle Dxi |
¬ |
ln= lnyi + cDxi/2 |
|
|
|
= (yi. yi+1)1/2 (= moyenne géométrique des extrêmes yi et yi+1) |
¬ |
ln= (lnyi+lnyi+1)/2 |
5. |
Valeur accumulée, , pendant lintervalle, Dxi |
|
|
|
6. |
Valeur moyenne, ,pendant lintervalle, Dxi |
|
(Dyi remplacé par la Propriété 3) |
Autres expressions utiles
7. |
Expressions de variation, Dyi |
Dyi = c. |
|
|
8. |
Expression de tma(y) |
|
||
9. |
Expression de tmr(y) par rapport à |
|
||
10. |
Expressions de tmr(y) |
tmr(y) = tma(lny) = = c |
|
|
11. |
Si alors |
y décroît c<0 |
et vice-versa |
|
12. |
Dans le modèle exponentiel, la moyenne géométrique de et est égale à la valeur centrale, (Prop. 4) et à peu près égale à la valeur moyenne, (Prop. 6), approximation dautant plus valable que Dxi est plus petit. |
Démonstrations
Valeur accumulée |
|
Relation entre
et |
En utilisant lapproximation avec h = c. Dxi de la propriété 6-2ème expression, on aura: et, donc, par la propriété 4-1ère expression, on conclut que: |