On désigne par cohorte ou classe annuelle ou par génération, un groupe de poissons dun stock nés la même année. Le schéma suivant illustre les différentes phases du cycle de vie dune cohorte:
Figure 3.1 Cycle de vie dune cohorte
On commence, par exemple, par la phase de luf. Les phases suivantes seront larve, juvénile et adulte.
On désigne par recrutement à la pêche ou à la phase dexploitation le nombre dindividus dune cohorte qui entre pour la première fois dans la zone de pêche. Ces individus grandissent, pondent (une ou plusieurs fois) et meurent.
Dès la 1ère ponte les individus de la cohorte sont appelés adultes, et, généralement, ils pondent à nouveau tous les ans, donnant ainsi origine à de nouvelles cohortes.
Les phases de la vie de chaque cohorte qui précèdent le recrutement à la zone de pêche (uf, larve, pré-recrues), sont des phases importantes de leur cycle de vie, mais, généralement, elles ne sont pas sujettes à lexploitation, les variations dabondance étant dues essentiellement à la prédation et aux facteurs de lenvironnement (vents, courants, température, salinité...). La mortalité dans ces phases de non-exploitation est normalement très élevée surtout pendant la dernière phase larvaire (Cushing, 1996) résultant, ainsi, en une survie très réduite jusquau recrutement, cette mortalité, comme indiqué plus haut, nest pas causée par la pêche.
Le recrutement à la phase dexploitation dune cohorte (le nombre dindividus qui entrent pour la première fois dans la phase exploitée dans une année déterminée), peut survenir pendant plusieurs mois sous les formes schématiques suivantes:
Figure 3.2 Recrutement à la phase dexploitation
À l'exception de quelques cas, les formes de recrutement peuvent se simplifier si lon admet que tous les individus recrutent à linstant, tr, désigné par âge de recrutement à la phase dexploitation. Par convention, on considère que le recrutement a lieu le 1er janvier (début de lannée civile dans plusieurs pays). La simplification et la convention mentionnées antérieurement naltèrent pas beaucoup les résultats des analyses, mais simplifient ces dernières et correspondent aux périodes auxquelles les statistiques commerciales sappliquent.
La 1ère ponte ne se réalise pas au même âge pour tous les individus de la cohorte. La proportion des individus qui pondent pour la 1ère fois augmente avec lâge, de zéro à 100%. À partir de lâge auquel 100% ont pond la 1ère fois, tous les individus sont adultes. Lhistogramme ou la ligne polygonale qui représente ces proportions est nommé ogive de maturation.
Dans quelques cas logive de maturation peut être simplifiée supposant que la 1ère ponte a lieu à lâge tmat dénommé par âge de 1ère maturation. Cette simplification signifie que les individus dâge inférieur à tmat sont considérés juvéniles et que ceux dâge égal ou supérieur sont considérés adultes.
La Figure 3.3 représente une ogive de maturation en forme dhistogramme ou de courbe.
Figure 3.3 Ogive de maturation
Soit lintervalle (ti, ti+1) de taille Ti = ti+1 - ti de lévolution dune cohorte avec le temps et Nt le nombre de survivants de la cohorte à linstant t de lintervalle Ti (voir Figure 3.4).
Linformation existante suggère que les taux moyens de variation en pourcentage de Nt peuvent être considérés à peu près constants, soit, tmr(Nt) » constante.
Supposition de base
Le taux instantané relatif de variation de Nt , dans lintervalle Ti est:
tir (Nt) = constante négative = - Zi
Figure 3.4 Évolution de Ni dans lintervalle Ti
Le modèle de lévolution de Nt, dans lintervalle Ti, est un modèle exponentiel (car tir(Nt) est constant). Ce modèle a les propriétés suivantes:
Propriétés
1. Expression générale. De la supposition de base
tir(Nt) = -Zi
et avec la condition initiale que pour t = ti on aura Nt = Ni , alors:
2. Nombre de survivants, Ni+1 , à la fin de lintervalle Ti
3. Nombre de morts, Di , pendant lintervalle Ti
(notez que Di est positif mais la variation DNi = Ni+1- Ni est négative)
4. Nombre accumulé de survivants, Ncumi , pendant lintervalle Ti
Valeur centrale rapprochée, Ncentrali , dans lintervalle Ti
6. Nombre moyen, , de survivants pendant lintervalle Ti
(Ricker)
quand est petit (Zi.Ti < 1)
Commentaires
1. La supposition de base est parfois présentée en termes de taux instantanés absolus, soit,
tia (lnNt) = -Zi ou
tia (Nt) = - Zi.Nt { tia (Nt) proportionnel à Nt}
Zi = coefficient de mortalité total, supposé constant dans lintervalle Ti
Notez que:
+Zi = tir de mortalité total de Nt
-Zi = tir de variation de Nt
2. Unité de Zi
De la définition on déduit que Zi est formulé en unités de [temps]-1. Par convention on adopte lunité "an-1" même sil sagit dun intervalle inférieur ou supérieur à un an.
Les expressions suivantes montrent de façon simplifiée le calcul de lunité de Zi, avec les règles et symboles [..] de dimension habituelle dans la détermination dunités physiques.
3. Taux annuel de survie, Si
Quand Ti =1 an:
et aussi
Si = taux annuel de survie en lan i
(ou % du nombre initial dindividus qui survivent à la fin de lannée).
1 - Si = taux annuel de mortalité en lan i
Par définition cest le % du nombre initial qui meurt pendant lannée.
Soit le taux relatif moyen tmr(Nt) de mortalité de Nt, pendant un an, par rapport au nombre initial, Ni
4. Taux absolut moyen
5. Taux relatif moyen relatif à
6. Notez que Si est compris entre 0 et 1, soit,
0 £ Si £ 1 mais Zi peut être > 1
7. Si les limites de lintervalle Ti étaient (ti, ) alors on aurait:
Ti =
Ni+1 = 0
Di = Ni
et
Les causes de mort dues à la pêche seront séparées des autres causes de mort des individus de la cohorte. Ces dernières sont groupées en une cause unique désignée par mortalité naturelle. Ainsi, des propriétés du modèle exponentiel, on aura
tir(Nt) total = tir(Nt) naturel + tir(Nt) pêche
Si lon considère lintervalle Ti et en supposant que, dans cet intervalle, les taux instantanés de mortalité par causes naturelles et par pêche sont constants et égaux à Mi et à Fi, respectivement, on aura:
Zi = Fi + Mi
En multipliant les deux termes de légalité précédente par on aura:
comme est le nombre, Di , de morts dus à la mortalité totale, alors,
De même sera le nombre dindividus morts par la pêche, soit, la capture, Ci, en nombre et, donc,
Notez aussi que sera le nombre dindividus morts par des causes naturelles.
Le taux dexploitation, Ei , pendant lintervalle Ti a été défini par Beverton et Holt (1956) comme étant:
et donc, ou encore
La capture en nombre, Ci, dans lintervalle Ti, peut être formulée sous les différentes formes suivantes:
Commentaires
1. Ricker (1975) définit le taux dexploitation, Ei*, comme le pourcentage du nombre initial qui est capturé dans lintervalle Ti, soit, Ei* = Ci / Ni.
a) La définition de Ricker peut être plus naturelle mais mathématiquement la définition de Beverton & Holt est plus utile.
b) Il est facile de vérifier que
2. Le taux dexploitation, Ei , na pas dunité, cest un nombre abstrait.
3. Les valeurs possibles de Ei sont comprises entre 0 et 1, 0 représentant labsence dexploitation et 1 la capture Ci égale au nombre de morts Di, soit, Mi = 0.
Pour étudier lévolution de la biomasse dune cohorte, on peut utiliser le modèle de lévolution dune cohorte en nombre et la combiner avec un modèle dévolution du poids moyen dun individu de la cohorte. En effet, la biomasse Bt est égale à Nt.Wt où Wt est le poids moyen individuel à linstant t. Dun autre côté, il y a aussi intérêt, plus généralement, de disposer dun modèle pour lévolution du poids individuel, Wt, et dun modèle pour lévolution de la longueur individuelle, Lt.
Pour définir un modèle pour la croissance en poids individuel, , on dispose de plusieurs alternatives.
1ère ALTERNATIVE:
A) Définir un modèle pour la croissance individuelle moyenne en longueur,
B) Définir la relation Longueur-Poids.
C) Combiner A) avec B) et obtenir un modèle pour la croissance individuelle moyenne en poids,
2ème ALTERNATIVE:
D) Définir un modèle directement pour et Lt.
1ère ALTERNATIVE
A) Modèle pour la croissance individuelle en longueur
Les modèles à utiliser en biologie marine sont valides pour la phase dexploitation de la ressource. Le plus connu est le Modèle de von Bertalanffy (1938). Les observations suggèrent quil existe une longueur asymptotique, cest-à-dire quil existe une longueur vers laquelle la longueur individuelle tend.
Figure 3.5 Modèle de von Bertalanffy
t - âge
Lt - longueur moyenne individuelle à lâge t
L - longueur asymptotique
tr - début de la phase dexploitation
Ainsi, Lt présente une évolution où lon peut vérifier que:
Le tia(Lt) nest pas constant (car la croissance nest pas linéaire)
Le tir(Lt) nest pas constant (car la croissance nest pas exponentielle)
On observe, pourtant, que la variation de la quantité (que lon pourrait appeler ce quil reste à grandir), présente un taux relatif constant et pourra être décrite par un modèle exponentiel. Ainsi on peut adopter la:
Supposition de base
tir (L - Lt) = - K = constante négative durant toute la vie exploitée
où K est le coefficient de croissance (attention: le coefficient de croissance K nest pas la vitesse de croissance mais la vitesse relative de ce quil reste à grandir !!).
Les propriétés de ce modèle (puisquil sagit dun modèle exponentiel) peuvent être obtenues directement à partir des propriétés générales du modèle exponentiel avec la condition initiale:
Propriétés du modèle de croissance individuelle en taille de Beverton & Holt (1957) déduites du modèle exponentiel de (L-Lt).
Propriétés du modèle exponentiel pour (L-Lt) |
Modèle de von Bertalanffy pour Lt |
|
1. |
Expression générale |
|
|
Paramètres L = longueur asymptotique pour |
Paramètres L = longueur asymptotique pour |
2 |
Valeur à la fin de lintervalle Ti |
|
|
|
expression de Ford-Walford (1933-1946) |
3. |
Variation pendant lintervalle Ti |
|
|
comme sera: |
|
4. |
Valeur accumulée pendant lintervalle Ti |
|
|
car: |
|
5. |
Valeur moyenne pendant lintervalle Ti |
|
|
expression de Gulland et Holt (1959) car: |
|
6. |
Valeur centrale de lintervalle Ti |
|
|
et |
B) Relation Longueur-Poids
Il est commun dutiliser la fonction puissance pour mettre en rapport le poids individuel avec la longueur totale (ou autre). Ainsi:
où la constante a est désignée par facteur de condition ou indice pondéral et la constante b par constante de morphisme. Cette relation peut être justifiée en acceptant grosso-modo que le pourcentage de croissance en poids est proportionnel au pourcentage de croissance en longueur (dans le cas contraire lindividu serait disproportionné) et, en adoptant la supposition basique:
où b est la constante de proportionnalité.
C) Combinaison de A) et B) et commentaires: |
|
1. |
La combinaison de avec résulte en avec Cette relation de croissance en poids est désignée par équation de Richards (1959). Quand b=3 léquation est léquation de croissance de von Bertalanffy (1938). |
2. |
De on aura par définition, , où est la valeur correspondante à |
3. |
Soit le poids correspondant à , cest à dire, Comme On aura, dans la pratique on utilise et au lieu des points moyens |
4. |
Les modèles de Richards et de von Bertalanffy ne sont pas les seuls modèles utilisés pour lévolution de Wt. Dautres modèles aussi utilisés en évaluation, et à discuter plus tard sont: Le modèle de Gompertz (1825) et le modèle de Ricker (1969) |
5. |
Historiquement, le modèle de von Bertalanffy a été développé à partir de la supposition basique Où Cte1 et Cte2 ont été désignées par von Bertalanffy comme la constante danabolisme et de catabolisme, respectivement. En adoptant la relation on aura tia(Lt) = Cte1 - Cte2. L (où Cte1 et Cte2 sont dautres constantes). Équation différentielle dont la solution nous donne léquation de von Bertalanffy |
2ème ALTERNATIVE
D) Modèle directement pour Wt et Lt
Dans la 1ère alternative, on a développé un modèle pour la croissance en longueur, et ensuite un modèle pour la croissance en poids, en utilisant la relation entre le poids et la longueur.
La supposition de base adoptée par la 1ère alternative a utilisé la caractéristique au lieu du poids afin davoir une caractéristique où tir est constant, cest-à-dire un modèle exponentiel, et considérer la relation W=a.Lb pour dériver le modèle de croissance en poids. Notez que lon peut dire que L a été considéré comme étant fonction de W, soit, L=(W/a)1/b. Il sera, donc, possible préférer à cette fonction de W, une autre fonction du poids , de façon a que lon puisse formuler directement la supposition de base:
avec la condition initiale
Propriétés
Les propriétés de ce modèle (puisquil sagit dun modèle exponentiel) peuvent êtres obtenues directement a partir des propriétés du modèle exponentiel. Il est particulièrement intéressant de dériver lexpression générale pour résultante de différents choix de la fonction H.
1. |
Expression générale |
|
|
Ou |
|
2a. |
Équation de Richards en poids |
En adoptant la fonction suivante H(Wt) = Wt1/b on obtiendra lexpression générale: |
|
|
|
|
Léquation de Richards, quand b=3, est léquation de von Bertalanffy, ainsi: |
|
2b. |
Léquation de von Bertalanffy, en poids, sera: |
|
3. |
Équation de Gompertz en poids |
En choisissant la fonction H(Wt) = ln Wt on obtiendra lexpression générale: |
4. |
Les équations en longueur respectives pourront être obtenues en choisissant dautres fonctions de H(Wt). Ainsi: |
|
4a. |
Équation de von Bertalanffy, en longueur |
Choisissant H(Wt) = Lt sera: Lt = L - (L-La).e-K.(t-ta) |
4b. |
Équation de Gompertz, en longueur |
Choisissant H(Wt) = ln Lt sera: lnLt = lnL - (lnL - lnLa).e-K.(t-ta) |
5. |
Équations simplifiées Les équations de croissance individuelle, tant en longueur quen poids, sont simplifiées quand on sélectionne |
|
|
|
H(Wa) = 0 pour ta = t* |
|
Ainsi lexpression générale est réduite à: |
|
5a. |
Léquation de Richards, en poids simplifiée sera: |
|
|
où t* est représenté par t0 car H(Wa) = 0. Dans le modèle de Richards cela signifie que Wa sera aussi zéro. |
|
5b. |
Léquation de Gompertz, en poids simplifiée sera: |
Dans ce cas H(Wa) = 0 correspond à Wa = 1 |
5c. |
Léquation de Richards, en longueur simplifiée sera: |
(avec La = 0 pour ta = t0) |
5d. |
Léquation de Gompertz, en longueur simplifiée sera: |
(avec La = 1 pour ta = t*) |
Commentaires
1. Léquation de Gompertz, en poids est semblable à léquation de Gompertz, en longueur, mais dans ces formes simplifiées t* sont des âges différents, puisquils correspondent respectivement à Wa = 1 et à La = 1.
2. Léquation de Gompertz en longueur est semblable à celle de von Bertalanffy avec Lt substitué par lnLt. Dans les cas pratiques cela permet lutilisation des mêmes méthodes particulières destimation des paramètres dans les deux équations, utilisant L dans lexpression de von Bertalanffy et lnL dans lexpression de Gompertz. (voir Section 7.4)
3. On rappelle à nouveau que, dans la pratique, on utilise Lcentrali et Wcentrali au lieu des valeurs moyennes, et
4. La courbe de croissance en longueur de Gompertz infléchit au point (tinfl, Linfl) avec:
tinfl = ta+(1/K).ln(ln(L/La)) Linfl = L / e
5. La courbe de croissance en poids de Gompertz infléchit au point (tinfl, Winfl) avec:
tinfl = ta+(1/K).ln(ln(W/Wa)) Winfl = W / e
6. La courbe de croissance en longueur de Richards na pas de point dinflexion mais la courbe de croissance en poids a une inflexion au point (tinfl, Winfl):
Dans le cas particulier de léquation de von Bertalanffy sera:
Winfl = (8/27).W et tinfl = t0+(1/k).ln3
7. Quelques auteurs se réfèrent à léquation de Gompertz sous dautres formes, en utilisant comme paramètres ta et Wa le point dinflexion tinfl et le poids asymptotique W.
Donc, on aura
Parfois lexpression est présentée dans sa forme générale
Les paramètres du modèle seront L = a; k = -c et tinfl = (1/c).ln(-b)
8. En aquaculture, où létude de la croissance comprend des âges très tendres et où une inflexion dans la croissance en longueur est vérifiée, on a lhabitude dutiliser léquation de Gompertz. Dans la pêche on utilise traditionnellement léquation de von Bertalanffy.
9. Un modèle, qui peut savérer utile, est celui de Ricker (1975). Ce modèle est valide pour un intervalle de temps Ti donné et non pas seulement pour toute la vie exploitée de la ressource. En effet le modèle est basé sur la supposition basique que la croissance individuelle est exponentielle dans lintervalle Ti.
Il en sera ainsi, par exemple dans où Ki peut différer dintervalle en intervalle.
1. Biomasses
Théoriquement, on pourrait dire que la biomasse à linstant t de lintervalle Ti est donnée par:
Bt = Nt. Wt
et, donc, la biomasse accumulée dans lintervalle Ti serait:
et la biomasse moyenne dans lintervalle Ti serait:
Le poids moyen de la cohorte, , dans lintervalle Ti serait:
Et, en divisant les deux termes de la fraction par Ti sera
2. Capture, en poids
La capture en poids, Yi , pendant lintervalle T sera exprimée comme le produit de la capture, Ci , fois le poids moyen individuel pendant lintervalle Ti:
Commentaires
Dans la pratique est considéré à peu près égal à dans lintervalle Ti.
Lexpression antérieure de Yi peut aussi être formulée comme:
On considère lévolution dune cohorte pendant toute la vie exploitable, débutant à lâge tr. On considère des intervalles, Ti, de temps, où i varie du premier au dernier intervalle, couvrant toute la phase dexploitation (fréquemment les intervalles sont dun an...).
La Figure 3.6 simule lévolution du nombre de survivants de la cohorte, N , et lévolution des captures en nombre, C, qui sont obtenues pendant les successifs intervalles de temps Ti.
Figure 3.6 Évolution du nombre de survivants de la cohorte, N, et des captures en nombre, C
La Figure 3.7 simule lévolution de la biomasse de la cohorte, B, et lévolution des captures en poids, Y, qui sont obtenues pendant les intervalles de temps successifs Ti.
Figure 3.7 Évolution de la biomasse de la cohorte, B, et des captures en poids, Y
Valeurs des caractéristiques plus importantes de la cohorte, pendant toute la phase dexploitation
Durée de vie de la cohorte |
l = S Ti |
Nombre total de morts |
D =S Di (= R (recrutement) quand tous les individus sont morts) |
Nombre accumulé de survivants |
|
Nombre moyen de survivants |
|
Biomasse accumulée de survivants |
|
Biomasse moyenne de survivants |
|
Capture en nombre |
C = S Ci |
Capture en poids |
Y = S Yi |
Poids moyen de la cohorte |
|
Poids moyen de la capture |
|
Âge critique |
tcritique = âge où B est maximum, quand la cohorte nest pas exploitée |
Commentaires
1. À première vue, il semblerait que les valeurs des caractéristiques dune cohorte pendant toute la phase dexploitation ne présentent pas grand intérêt, car, dans la pratique, la pêche sexerce rarement sur une cohorte isolée. À chaque instant, les survivants de plusieurs cohortes sont présents et disponibles à la pêche simultanément.
2. Malgré cela et pour des raisons que lon verra plus tard, il importe danalyser les caractéristiques dune cohorte pendant toute sa vie exploitable. La connaissance de lévolution dune cohorte, en nombre et en biomasse, particulièrement lâge critique, a une grande importance pour le succès des activités de laquaculture. Comme Bt = Nt. Wt lâge critique, tcritique , sera lâge t dans lintervalle Ti où tir (Wt) = - tir(Nt)=M car étant lâge critique correspondant à la biomasse maximale non exploitée, la dérivée de B à lordre de t sera égale à zéro.
3. Notez que Ncum peut être exprimé en fonction du recrutement comme
Ncum = R.{...}
où {...} représente une fonction des paramètres biologiques et des coefficients de mortalité Fi pendant les années de la vie de la cohorte. Bcum peut aussi être exprimé comme:
Bcum = R.{...}
où {...} a le même sens et inclut les paramètres de croissance.
Beverton et Holt (1957) ont déduit des expressions algébriques pour les caractéristiques dune cohorte pendant la vie exploitée en adoptant quelques suppositions simples:
1. La phase exploitée de la cohorte débute à lâge tc et sétend jusquà linfini.
2. Le coefficient de mortalité naturelle, M, est constant pendant toute la phase dexploitation.
Figure 3.8 Vie dune cohorte pendant la phase dexploitation
3. Le coefficient de mortalité par pêche, F, est constant pendant toute la phase exploitée, soit, la phase de la vie de la cohorte qui débute à tc
4. La croissance suit léquation de von Bertalanffy avec La = 0 pour ta = t0
Équations de base relatives à la phase dexploitation
1. |
c (quotient entre la longueur à lâge et la longueur asymptotique) |
|
2. |
Recrutement |
|
3. |
Nombre accumulé |
|
4. |
Capture en nombre |
|
5. |
Biomasse accumulée |
|
|
qui peut sécrire symboliquement |
.[...] |
6. |
Poids moyen à la capture |
= Z. W.[...] |
7. |
Capture en poids |
= F. Bcum = F. Rc. W.[...] |
8. |
Âge moyen à la capture |
|
9. |
Longueur moyenne à la capture |
|
10. |
Âge critique |
tcritique = |
Commentaires
1. La simplification de Beverton et Holt permet le calcul de quelques caractéristiques de la cohorte pendant sa vie avec des expressions algébriques nétant pas nécessaire la somme des valeurs de la caractéristique dans les successifs intervalles Ti. Ce facteur est utile quand on ne dispose pas dordinateur, et c'est pour cela que la simplification a été très utilisée pour effectuer des calculs dans les années 60-70. Elle est aussi utile quand on dispose seulement, pour lévaluation des ressources, de données de mortalité naturelle, M, et de paramètres de croissance.
2. La simplification est aussi beaucoup utilisée actuellement pour étudier les effets des changements dans le coefficient de mortalité par pêche, F, et aussi des changements de lâge de première capture, tc , sur la biomasse de la cohorte pendant toute la vie exploitée, sur la capture en poids correspondante et sur le poids moyen à la capture. Ces analyses sont normalement illustrées par des figures. Par exemple la Figure 3.9 illustre lanalyse des biomasses et des captures en poids obtenues dune cohorte pendant la vie exploitée, sujette à différents coefficients de mortalité par pêche supposant un âge tc fixe.
Figure 3.9 Évolution des biomasses et des captures en poids dune cohorte sujette à différents coefficients de mortalité par pêche et tc fixe (notez que la Figure illustre seulement lanalyse et ne prends pas en compte les échelles des axes).
3. Notez que les formes des courbes antérieures, Y et Bcum contre F, ne dépendent pas de la valeur du recrutement et, sont communément désignées par courbes de biomasse et capture par recrue, B/R et Y/R, respectivement. Pour simplifier les calculs sont réalisés en admettant R=1000.
4. De toutes les caractéristiques de la cohorte pendant la vie, le poids moyen à la capture (ainsi comme lâge et la longueur moyens à la capture) ne dépendent pas de la valeur du recrutement. Ces courbes des caractéristiques dune cohorte pendant la vie contre le niveau de pêche, F, ou contre lâge de la 1ère capture, tc, méritent une étude plus soignée pour des raisons exposées dans le chapitre sur les prévisions du stock à long terme.
5. Bcum a été calculé comme:
où
Les calculs peuvent aussi être réalisés en utilisant une valeur de la constante b, de la relation W-L, différente du coefficient disomorphisme, b=3.
Pour cela, on peut recourir à la fonction mathématique Beta incomplète (Jones, 1957).
6. Pour le calcul de et on procède de mode identique au calcul de , soit, on calcule
Ces moyennes sont désignées par moyennes pondérées, étant les facteurs de pondération le nombre de survivants Nt à chaque âge t.